Pseudo-article d'encyclopédie en ligne sur le Parisien (l'habitant, pas le journal). J'ai eu du mal à conserver l'alignement vertical de mon oesophage. Ca manque parfois de finesse, mais est, à d'autres moments, tout simplement irrésistible.
Bon WE (parisien) à tous !
Guillaume
Localisation Le Parisien se situe à Paris (centre du monde). Lorsqu'il se situe hors de Paris, il est appelé "touriste"، ou "pigeon" (malgré un sens de l'orientation sans rapport) et se reconnaît par sa tendance à regarder de tous les côtés en marchant vite et en souriant (il ne fait cette dernière chose qu'à l'état de touriste). Il faut noter que le Parisien n'est apprécié (et encore, modérément) que... à Paris, et passablement haï ailleurs, à cause de la jalousie et du complexe que peuvent avoir les provinciaux à l'égard de la capitale ! Ben quoi ? Cd n'est pas le rêve de tous les provinciaux de vivre dans une bouche d’égout de 40 km² ?
Néanmoins, cette haine que les provinciaux ont peut être facilement comprise par le fait que les Parisiens sont snobs, cons, invivables, doté d'un Q.I. de moule, fouteurs de merde et surtout prétentieux du fait de croire que vivre dans la capitale soit la meilleure chose au monde, soutenant à leurs homologues marseillais que l'utilisation du dentifrice est plus efficace que le bain de bouche au pastis pour l'hygiène bucco-dentaire (jusqu'à preuve du contraire),alors que tout le monde sait que cette invention débile a un ignoble goût de Get27.
Les Marseillais les appellent aussi doryphores, analogie frappante avec ces petits insectes ravageurs de pommes de terre qui se suivent à la queue-leu-leu comme des parisiens sur les routes de vacances. Les Provençaux connaissent bien les habitudes hivernales des Parisiens et leur forte propension à vouloir jouer dans la neige des Basses Alpes et ils ne manquent pas de souligner le début de la saison par des: "Tiens, voilà les dory qui débarquent !".
Psychologie
Le Parisien pense habiter la plus belle ville du monde (ce que les provinciaux ne contrediraient pas s'il restait chez lui !) et vit dans un appartement de 10m² avec sa femme et son chien, qu'il promène devant chez lui. Il se plaint souvent à la mairie des crottes que son chien laisse devant sa porte.
Il pense que le fait d'habiter Paris le rend supérieur au reste de l'humanité[2]. Il aurait donc une mission civilisatrice sur le monde et en particulier sur le reste de la France, qu'il nomme "province", bien que les régions aient remplacé les provinces depuis longtemps et que l'Ile-de-France soit une région comme les autres. Pour citer Gilles Proulx: "Osties de saletés de parisiens de calisse, c'est tout des estis de fous, tabarnak ! Faudrait toute faire péter leur ciboire de pays !"
Mais.. la psychologie du Parisien, c'est un peu aussi comme le doubitchou ("Je ne sais pas si vous avez remarqué, Thérèse ? Il y a comme une espèce de deuxième couche à l'intérieur...", film Le Père Noël est une ordure). Car, oui, en creusant celle-ci, on réalise progressivement que le Parisien est dépressif. Profondément dépressif.
Dangereusement dépressif et c'est d'ailleurs ce qui le rend si inhospitalier et hostile. Il oscille entre son logement moisi au loyer de palais, son métro et son RER qui sentent bizarres (qui puent, pour les intimes) -aux douces ambiances de salles d'attente de psychanalystes- et ses queues interminables dès qu'il tente de faire acte de consommation.
La seule chose qui retienne le Parisien de se jeter dans la Seine (hormis son certificat de 1000 mètres nage libre lui garantissant le fait de ne pas couler) est le fait de pouvoir faire semblant d'être une personne importante, pressée et hyperactive aux yeux des touristes - est touriste tout ce qui stationne plus de 2 secondes d'affiliée dans les couloirs du métro.
On reconnaît le Parisien, le vrai, à ce qu'il ne s'excuse jamais de vous défoncer la cuisse pour attraper son métro. Vivre à paris, c'est apprendre à foncer dans quelqu'un sans s'en apercevoir. Vous pensez qu'il vous hait ? Qu'il est né pour vous détruire ? Pour vous percuter violemment et rageusement ? Eh bien non : le Parisien est tellement anesthésié qu'il ne vous a vu ni avant, ni pendant, ni après l'impact. D'où sa réaction bougonne, analogue à celle des somnambules réveillés brutalement, si vous lui faite remarquer qu'il vous a fait mal et qu'il aurait pu vous demander pardon.
La plupart des Parisiens sont sous antidépresseurs et consomment régulièrement des somnifères. L'oublier, c'est comme oublier qu'en Allemagne, on trie ses déchets. Alors pour réussir ses vacances à Paris, une petite mise en condition s'impose : consommer antidépresseurs et somnifères la veille du départ ; le matin, boire 2 litres de café noir, à jeun ; fumer un paquet de cigarettes, prendre quelques excitants divers et (a)variés et surtout : rater son train/avion pour attraper en speed le suivant.
A votre arrivée en gare/aéroport, vous serez immédiatement assimilé comme parisien de base, stressé, aigri, echevelé, au bord de la crise d'hystérie : vous passerez inaperçu et vous pourrez même récolter quelques petits sourires furtifs et complices de Parisiens compatissants.
Les Parisiens journalistes
Beaucoup de journalistes en France sont des Parisiens[3], ce qui influence grandement les journaux télévisés tout particulièrement. Ils se rendent compte parfois du décalage entre Paris et les autres régions (appelées "province"), mais mettent cela sur le compte d'une culture moins développée et d'un niveau intellectuel supposé inférieur desdits "provinciaux". En réalité, le problème vient du contenu de l'information. En effet, le journal national parisien présente le problème des crottes de chiens dans Paris comme une affaire nationale, alors qu'une épidémie à la Réunion ne les inquiète pas, tant que ça ne touche pas les touristes parisiens. Si le présentateur de la météo annonce que demain il fera beau, il faut bien sûr comprendre "Il fera beau à Paris", le reste de la France n'ayant que très peu d'importance pour les Parisiens, sauf lorsqu'ils se transforment en touristes, et dans ce cas, on peut avoir une météo plus ou moins complète. De même, lors des informations relatives à la circulation routière, l'expression "sens des retours" est à entendre dans son acception "sens des retours ... vers Paris" !
Activité
Le Parisien est, par nature, un travailleur très actif, sauf lorsqu'il fait la grève ou la Révolution. En outre, le Parisien est toujours en retard du fait de cette hyperactivité, et dort 34 minutes par nuit. Le passe-temps préféré du Parisien, une fois sorti du bistrot, consiste à livrer une guérilla urbaine dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Il s'agit d'essayer d'infiltrer une voiture à l'intérieur du périphérique, et de la récupérer avant de se prendre une amende. La violence d'un parisien luttant pour défendre son véhicule contre les assauts des contractuelles rappelle beaucoup l'énergie du désespoir des Russes défendant leurs chars en Afghanistan. Ceci dit, la plupart du temps, le parisien perd. Quand le Parisien doit chercher sa paie ou rencontrer la dame du chômage, le sujet de conversation premier est le dernier embouteillage auquel il a contribué, et dont il se plaint. Le Maire de Paris tente de faire disparaître la plupart des voitures de la ville, notamment en développant le métro. Pendant ce temps, les parisiens non journalistes, et non chômeurs, travaillent en général à l'usine Renault, où ils fabriquent des voitures.
Migration
Le Parisien est un animal migrateur, qui se déplace généralement en troupeau, l'hiver dans les Alpes, l'été sur la côte, et le week-end en Bretagne, en Normandie ou en Bourgogne, où il possède une résidence secondaire. Il y retrouve ses congénères dans des lieux façonnés pour lui afin qu'il ne soit pas dépaysé.
On peut expliquer ce phénomène par la bonté des classes dirigeantes,qui acceptent de payer des vacances aux Parisiens pour cause de "stress continuel","pollution accrue"et "surmenage intellectuel" : "Bah oui, on réfléchit, nous!" On pourrait arguer aussi le fait que les classes dirigeantes étant elles-même parisiennes, elles ne font que se donner de pieuses raisons...
A la montagne, le Parisien est reconnaissable à son équipement dernier cri et à sa manière de redoubler de conseils avisés à ceux qu'il rencontre sur la montagne, le matériel, et la technique de la flexion/extension en poudreuse (Et l'planter d'bâton m'sieur Duss !). Cependant, c'est sans doute dans les files d'attente aux remontées mécaniques que la vraie nature des Parisiens peut reprendre le dessus. Rien ne vaut une bonne queue pour rappeler le métro !
A noter que certains Parisiens, dits "Bobos", essaient sans cesse de migrer en dehors des périodes de migration de leur congénères, dans des lieux peu communs (le Larzac, l'Ardèche, ou le Cantal) afin d'être au contact des "vrais" autochtones (ou provinciaux). Ils peuvent ainsi connaître la joie de goûter à des spécialités bio (comme des fromages de chèvres encore plus chers que ceux qu'ils achètent à la capitale) et faire bénéficier aux provinciaux qu'ils rencontrent (gentils il est vrai, mais un peu limités) de leur savoir sans limite, en leur donnant des conseils judicieux sur la bonne période où il faut retourner la terre ou sur les équipements de marche en forêt. Mais le bobo étant une espèce en forte croissance, il se retrouve rapidement rattrapé par ses congénères et doit sans cesse redoubler d'imagination pour trouver de nouveaux coins sauvages ou les autochtones ne les ont encore jamais vus.
NB encore moins subtil, en bonus : la Réunion : http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/R%C3%A9union