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 LA TRAITE ATLANTIQUE (1500-1900)

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mihou
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mihou


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LA TRAITE ATLANTIQUE (1500-1900) Empty
12022007
MessageLA TRAITE ATLANTIQUE (1500-1900)

LA TRAITE ATLANTIQUE (1500-1900)





INTRODUCTION

Le commerce des esclaves est très ancien :
- L’antiquité grecque et romaine le connaissait déjà mais il était surtout constitué de prises de guerres et peu d’un commerce systématique.
- En Europe de l’Ouest, durant le Haut Moyen Age, il y eut un commerce d’esclaves entre l’Europe du Nord et l’Andalousie musulmane.
- Les musulmans firent aussi du commerce d’esclaves africains. Mais leurs esclaves étaient châtrés. C’est pourquoi ils n’ont pas laissé beaucoup de descendance au Maghreb. Ce trafic a commencé vers 650 et s’est arrêté vers 1820. Environ 17 millions d’Africains ont ainsi été capturés, soit davantage que la traite trans-atlantique (11 millions). Lieux de départ : Mali et Niger, au sud du Sahara, moitié Est de l’Afrique. Lieux d’arrivée : Méditerranée. Les esclaves servaient dans les plantations de canne à sucre au Maroc, en Irak, à Zanzibar. Vers 1850 le trafic se réoriente vers les plantations de l’Océan indien.
- N’oublions pas la traite inter africaine qui touche plusieurs millions de personnes à la fin du XIXe s
Mais le trafic qui a eu le plus de conséquences est celui organisé par les Blancs.
vente d'esclaves au Yémen, 13e s. Toutes les illustrations viennent de Wikipédia.


I) Une conséquence DES GRANDES DECOUVERTES

1) Au XVe siècle : un aspect « secondaire » des Grandes Découvertes

Au Moyen Age les pays d'Europe font un bond en avant. La production marchande augmente, la pénurie de matières premières, de métaux précieux grandit. Les négociants rêvent d'établir des contacts avec les marchés d'épices, sans passer par la Méditerranée. La navigation connaissant un essor, on fait des projets en vue d'atteindre les Indes par mer, en contournant l'Afrique par le sud et en traversant l'océan Indien.
L'Espagne et le Portugal devenaient de grandes puissances maritimes.
Les premiers à prendre la route de l'océan furent les PORTUGAIS. La découverte de l'Amérique était due à la soif d'or parce que l'industrie européenne, si développée exigea de nouveaux moyens d'échange. Les Portugais partent chercher l'or sur les côtes africaines, aux Indes, dans tout l'Extrême-Orient.

En 1441-1442, une expédition ayant débarqué non loin du cap Blanco captura dix Africains et les emmena au Portugal. Deux Africains déclarèrent qu'on paierait pour eux une grosse rançon dans leur pays. On les ramena en Afrique et on reçut en échange dix esclaves noirs et diverses marchandises parmi lesquelles de la poudre d'or. Les autres furent vendus à Lisbonne. Les navigateurs se mirent à ramener des esclaves à chacune de leurs expéditions.
Quelques années plus tard, espérant des bénéfices, le pape Nicolas V accordait au roi du Portugal le droit de réduire en esclavage les païens.

Capturer des esclaves n'était pas le but principal des premières expéditions. La traite des Noirs, a commencé plus tard avec la découverte du continent américain. Néanmoins, dans certains pays d'Europe on avait parfois recours aux esclaves. Une fois les musulmans chassés d’Espagne, l'afflux d'esclaves tarit. La vente des Noirs fut le premier "rendement" des expéditions africaines qui coûtent si cher.

Les esclaves étaient baptisés puis vendus. Les seigneurs achetaient des esclaves pour les travaux ménagers, l'agriculture. Il y avait déjà des esclaves en Europe, néanmoins jamais les marchands européens ne s'étaient occupés eux-mêmes d'une "chasse" systématique, jamais les Européens n'avaient vu une telle quantité d'esclaves, hommes d'une autre race.

Les Portugais constatèrent qu'Arguin était un important point de transbordement dans le commerce du sel. On bâtit un fort sur l'île d'Arguin, le premier fort européen en Afrique.
Les Portugais se mirent à acheter et à échanger des esclaves. Toutes sortes d'articles sans valeur servaient : bracelets de cuivre, vaisselle de cuivre et d'étain, colliers, étoffes bon marché.
De 1442 à 1448, les Portugais ramenèrent 927 esclaves. Quelques années après, on ramenait déjà annuellement au Portugal de 700 à 800 esclaves. Rien qu'aux abords du fleuve Sénégal on pouvait échanger chaque année contre des chevaux et marchandises, jusqu'à 400 esclaves.
A la fin du XVe siècle, les Portugais achetaient des esclaves sur la côte occidentale de l'Afrique.
Des marchés d'esclaves ont fait leur apparition à Lisbonne et Lagos, au Portugal, puis à Cadix, à Séville et dans d'autres villes d'Espagne.

Cependant, la principale marchandise ramenée d'Afrique par les Portugais restait l'or. De 1493 à 1580, l'or de Guinée représentait 2 400 kilos par an, soit 35 % de l'extraction mondiale. On en exportait des quantités importantes par la côte du Ghana, où affluaient, attirés par les marchandises européennes, les marchands d'or africains. Les Portugais embarquaient chaque année 300, 400, 600 et même 800 kilos d'or. Ils se mirent à vendre des marchandises européennes et des esclaves. La majeure partie des esclaves était acquise par des marchands africains qui ayant acheté des marchandises européennes avaient besoin de porteurs. Ils emportaient aussi du sel de la côte et il leur fallait des esclaves pour le transporter.

2) La traite vers l’Amérique, XVIIe-XVIIIe s.

Progressivement, on s'était mis au Portugal à accorder une plus grande importance aux possessions d'Afrique. L'Afrique occidentale devenait un fournisseur d'or, d'épices, d'esclaves. A partir de 1481, le commerce avec ce continent devint monopole royal. C'est à cette période que s'intensifia la concurrence entre le Portugal et certains autres pays.

N'ayant pas obtenu du Portugal l'autorisation de naviguer aux abords de l'Afrique, l'ESPAGNEopta pour une autre voie. Les rois espagnols acceptèrent l'offre de Christophe Colomb d'organiser une expédition aux Indes, dans la direction de l'ouest. En août 1492, trois vaisseaux prenaient la mer.
Les Espagnols s'opposaient à ce que les Portugais traversent l'Atlantique. Le pape Alexandre IV délimita les zones d'influence. Ce partage fut ratifié en 1494 par le traité de Tordesillas. Il fixait la "ligne de démarcation" à 370 lieues à l'ouest des îles du Cap-Vert. Toutes les terres découvertes et celles qui seraient découvertes plus tard, à l'est de cette ligne, devaient appartenir au Portugal, à l'ouest, à l'Espagne.
Au début du XVIe siècle, les Espagnols fondèrent un immense empire colonial dans les Indes occidentales et en Amérique. Au cours de la conquête et de la pacification de ces territoires, une grande partie de la population indigène a été exterminée.

Très vite, le développement de l'économie coloniale, la découverte de mines d'or et d'argent à Cuba et à Haïti motivèrent un besoin de main-d'œuvre. Les Espagnols constatèrent que les Indiens n'étaient pas accoutumés à des travaux agricoles intenses, il en restait trop peu. C'est alors que les Espagnols essayèrent d'importer des esclaves africains. Ces derniers s'étaient montrés des travailleurs endurants en Europe. Dès 1510, un groupe de 250 esclaves africains était acheminé aux mines d'or d'Hispaniola, et c'est de cette façon que débuta l'importation de Noirs dans le Nouveau Monde.

Le traité de Tordesillas partageait le monde de telle manière que l'Amérique et les îles des Indes occidentales, où l'on exploita plus tard le travail des esclaves africains, se trouvèrent dans la zone espagnole, tandis que l'Afrique, qui fournissait ces esclaves, fit partie de la zone portugaise. Moins d'un siècle plus tard, le monopole des deux pays fut enfreint.
Des colonies et postes fortifiés appartenant à d'autres puissances faisaient leur apparition. L'Espagne n'était plus en mesure de concourir avec des pays comme l'Angleterre et la Hollande et de conquérir des colonies en Afrique. C'est pourquoi, elle fut obligée d'acheter des esclaves.

Au début du XVIe siècle, ce n'est pas d'Afrique directement que l'on emmenait des Africains aux Indes occidentales. Les Noirs capturés et achetés étaient envoyés en Europe, où on les baptisait et les vendait aux Espagnols.
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LA TRAITE ATLANTIQUE (1500-1900) :: Commentaires

mihou
Re: LA TRAITE ATLANTIQUE (1500-1900)
Message Lun 12 Fév - 22:20 par mihou
En 1517-1518, Charles Quint accorda à un courtisan le monopole du droit de vente, pendant huit ans, dans les possessions espagnoles d'Amérique de 4 000 esclaves chaque année. Les esclaves étaient achetés aux Portugais et revendus aux Espagnols. Le gouvernement espagnol conclut régulièrement des accords de ce genre. On appelait Asiento les accords qui consacraient le monopole de la vente des esclaves noirs dans les colonies espagnoles des Indes occidentales et d'Amérique.

Le nombre d'Africains vendus à l'Espagne était déterminé par la pièce d'Inde. Si l'Asiento était conclu pour le droit de livraison de 4 000 esclaves par an, cela ne signifie nullement que ce nombre précis d'esclaves serait livré. L'Africain désigné par pièce d'Inde devait mesurer au moins 1 m 80, avoir de 30 à 35 ans et ne pas posséder de défauts physiques. Lorsqu'un Noir semblait avoir dépassé 35 ans, trois hommes de 35 à 50 ans, par exemple, correspondaient à deux pièces d'Inde, plusieurs enfants d'un âge déterminé étaient assimilés à une unité, les enfants en bas âge ne comptaient pas, etc.
A leur arrivée dans le Nouveau Monde, les Africains se trouvaient dans un tel amaigrissement qu'il était parfois impossible de déterminer leur âge. Cela créait des abus de la part des fonctionnaires espagnols pour fixer la quantité d'esclaves correspondant à la pièce d'Inde. Parfois, une seule unité correspondait à 11 Africains.

A partir de la seconde moitié du XVIe siècle, le monopole du Portugal en Afrique et celui de l'Espagne dans le Nouveau Monde commencèrent à s'effriter.

A la période de l'absolutisme EN ANGLETERRE, la politique étrangère était dynamique, l'essor industriel favorisait le commerce extérieur. L'Angleterre était prête à passer de l'exportation des matières premières à celle des articles manufacturés. Il lui fallait des débouchés et des matières premières, et c'est là une des causes de l'expansion coloniale britannique.
Dès le milieu du XVIe siècle, des vaisseaux anglais sillonnèrent les eaux de l'Afrique occidentale. Les Anglais eurent l'occasion d'engager le combat contre les Portugais. Dans le même temps, les Portugais comme les Anglais se servaient des Africains, leur fournissant des armes et les incitant à attaquer leurs ennemis.
Tant que les Anglais n'eurent pas de colonies en Amérique, leur commerce en Afrique occidentale se limita à l'or, au poivre et à l'ivoire. Seuls quelques négociants entreprenants faisaient commerce d'esclaves en contrebande.

Le trafic d'esclaves britanniques débute en 1562, lorsque le marin et pirate anglais John Hawkins, ayant appris que "les nègres étaient une marchandise courante à Hispaniola et qu'il y en avait beaucoup sur la côte guinéenne", s'embarque pour l'Afrique. Son premier voyage est financé par des hommes d'Etat et la reine Elisabeth I soutint financièrement. Par la suite il fut anobli.
Après ces expéditions, les contrebandiers continuèrent à emmener des esclaves.
Au début du XVIIe siècle, l'Angleterre intensifia ses conquêtes dans le Nouveau Monde. Les premiers colons arrivèrent en Virginie.
Un premier fort anglais était construit sur la Côte-de-l'Or en 1631 et, à l'époque, la construction d'un fort sur le littoral ouest africain marquait le début d'un trafic d'esclaves.
Les Anglais ne purent se fixer en Afrique, car ils avaient assez à faire chez eux : le pays marchait vers la révolution.

LES HOLLANDAIS prirent la succession des Portugais. A la fin du XVIe siècle, la révolution bourgeoise ayant pris fin, les Pays-Bas devinrent une grande puissance commerciale et coloniale.
En 1617, ils "achetèrent" aux Africains I'Ile de Gorée et y installèrent plusieurs établissements.
A peine installés, les Hollandais se mirent à faire du commerce d'esclaves. Les marchands et marins hollandais n'ont pas attendu que des possessions néerlandaises importantes se constituent dans le Nouveau Monde. Durant la traite, les Hollandais ont été des intermédiaires qui revendaient des Africains aux autres pays.
En 1619 ils amenèrent 19 esclaves dans la future New York. C'étaient les premiers esclaves importés aux Etats-Unis. En Amérique du Sud, les Hollandais se fixèrent au Brésil et en Guyane. Mettant sur pied dans ces pays une économie de plantations, les colons réclamèrent des esclaves.

Dès lors, presque tout le commerce d'esclaves des Portugais se concentra dans la zone de l'Angola et du Congo.

Avec la fin des guerres de religion et la consolidation de l'absolutisme EN FRANCE, un empire colonial commence à se bâtir. Les Français s'emparent de Cayenne, de la Martinique, de la Guadeloupe et y transfèrent des esclaves au début des années 1640.

BILAN
L’origine des esclaves est surtout l’Afrique de l’Ouest. La plus grande période se situe vers 1760-1800. Env 76 000 départs par an v 1770.
Au XIXe s, ils viennent plutôt d’Afrique de l’Est et le trafic se dirige surtout vers LE BRESIL


II) CONSÉQUENCES

1) Résistances africaines

● Des résistances mais pas de grandes révoltes

L'Afrique a connu l'esclavage et la traite avant la venue des Européens. C'est pourquoi, lorsque les Européens commencèrent à acheter des esclaves, cela fut considéré comme un commerce ordinaire.
Cependant, les rencontres entre Européens et Africains furent rarement amicales. Des matelots armés se jetaient sur les Africains venant en confiance ou avec crainte à la rencontre de ces hommes blancs qu'ils n'avaient jamais vus, ils tuaient ceux qui résistaient et emmenaient les autres, ligotés, sur leur vaisseau.
Malgré une supériorité en armement, les colonisateurs ne purent briser les Africains. Les attaques soudaines, les flèches empoisonnées accueillaient de plus en plus fréquemment les Européens.

En 1455, des navigateurs portugais qui atteignent la Gambie pour la première fois, décident de remonter le fleuve. Les Africains attaquèrent leurs navires avec une telle furie que les matelots refusèrent de poursuivre.

Mais il ne pouvait se produire de grandes révoltes, bien organisées, contre les Européens. Dans les régions où ces derniers pénétraient, il n'existait presque pas de grandes formations étatiques. La politique des colonisateurs semait la discorde entre les chefs des tribus.
Les Européens avaient derrière eux les pays avancés, avec leur matériel et leur expérience militaire. Au début, l'Afrique ne pouvait opposer aux armes à feu que des arcs et des flèches, de petits détachements de tribus isolées.

Cherchant à se fixer sur la côte, les colonisateurs, devant la résistance des Africains, construisaient des fortifications pour se préserver des attaques des habitants.
Ce n'étaient pas des constructions de fortune, il s'agissait de châteaux forts ayant de hautes murailles et des pièces d'artillerie. Ces forts furent construits dans le seul but de se protéger contre les habitants du pays. Les premiers temps, les Européens réussirent à repousser les assaillants. Lorsque les Africains apprirent à manier les armes à feu, ils réussirent parfois à prendre les forts et à incendier les factoreries. Cela arriva souvent dans la fin du XVIIe siècle.
mihou
Re: LA TRAITE ATLANTIQUE (1500-1900)
Message Lun 12 Fév - 22:20 par mihou
La lutte contre les conquérants et colonisateurs européens s'est surtout déployée avant le XVIIIe siècle.

Il n'y a pas eu, en Afrique, de révolte massive contre le commerce des esclaves. Il se pourrait que l'absence de révoltes témoigne du degré de développement du commerce des esclaves, du fait qu'il était répandu et que ses conséquences étaient profondes.
En Afrique, s'ils préparaient de semblables actions ou en parlaient, on les vendait ou on les tuait. Il n'y avait pas d'endroit sur ce continent où l'on pût fuir le commerce de chair humaine. C'est pour cela que nous ne connaissons pas une seule grande révolte contre ce trafic. Les Africains se contentaient parfois de se défendre mais ne passaient jamais à l'offensive.
Comment se fait-il, qu'il n'y ait pas eu lutte contre la traite par les Européens, mais seulement une résistance d'esclaves isolés qui cherchèrent à se sauver ? Pourquoi ceux qui réussissaient à fuir les caravanes d'esclaves ne pouvaient-ils pas compter sur l'aide des habitants ? Si quelqu'un rencontrait un esclave en fuite, il vendait ce fuyard à un négrier européen ou à un marchand africain.
La durée de ce trafic en a fait quelque chose d'habituel pour les Africains, et sa cruauté était acceptée. Les gens en avaient fait leur profession, c'était une source permanente de revenus. Toute personne volée, enlevée, pouvait apporter un profit : des marchandises, des armes, du vin.
A cette époque, l'activité la plus avantageuse n'était pas un travail productif mais la chasse à l'homme, les guerres qui avaient pour but de faire des prisonniers afin de les vendre.
Personne ne voulait être une victime et c'est pourquoi tous cherchaient à devenir des chasseurs. Pour ne pas être réduit en esclavage, il fallait devenir un marchand d'esclaves.

● La résistance pendant le voyage

- Dans les caravanes
La résistance à la traite, aux enlèvements de captifs a existé en Afrique : les gens s'évadaient des caravanes d'esclaves, ils opposaient une résistance au moment du chargement dans les navires. Des voyageurs ont rapporté qu'ils avaient vu des villages entourés de palissades de bois, capables de protéger contre les chasseurs d'esclaves. Mais si nous avons des renseignements sur les évasions dans les caravanes d'esclaves, il n'existe pas de récits attestant que les fuyards avaient réussi à revenir chez eux. Les témoins ont déclaré que ces gens avaient à nouveau été capturés en cours de route et vendus aux négriers.
Dans les caravanes, les esclaves avaient les mains liées, ils étaient attachés par le cou et escortés de gardes armés jusqu'aux dents, de négriers. Et, en dépit de cela ils tentaient de fuir à la moindre occasion.
Les marchands s'efforçaient de ne pas garder longtemps chez eux les esclaves capturés, ils craignaient des révoltes, des évasions. Les factoreries étaient bien protégées : des canons pointaient sur les murailles dont une partie était tournée vers l'intérieur et visait les baraquements des esclaves: ces derniers se révoltaient souvent.

- Sur le bateau
Les esclaves essayaient le plus souvent de fuir au moment du transport depuis la côte jusqu'au navire. Pourtant, les négriers surveillaient les Africains. Les esclaves enchaînés se jetaient sur les matelots et les gardes, ils sautaient à la mer, mais les chaînes ne leur permettaient pas de nager et ils se noyaient. Si un Noir qui s'était jeté à l'eau voyait qu'une chaloupe s'approchait, il préférait se noyer.
Les esclaves épuisés, transportés à bord du vaisseau, rassemblaient toutes leurs forces pour reconquérir leur liberté. Les plus forts et les plus décidés fomentaient une révolte, attaquaient l'équipage, s'emparaient parfois du navire. Ceux qui n'avaient pas la force ou le courage d'intervenir résistaient passivement.
Les conditions spéciales de la traite des Noirs qui vouaient d'avance à l'échec la plupart des révoltes, ont fait surgir des formes particulières de résistance passive. De nombreux esclaves préféraient mourir que de rester captifs. Les matelots de quart devaient veiller à ce que les esclaves ne sautent pas par-dessus bord. Souvent, pendant les révoltes, lorsque les Africains voyaient que les négriers étaient les plus forts, ils se jetaient à l'eau.
Une autre forme de résistance passive était le refus de se nourrir, ce qui aboutissait à des épidémies et à une mortalité massive. Cette façon de se laisser mourir était si répandue qu'en Angleterre, on fabriquait des appareils spéciaux en métal qu'on introduisait dans la bouche des esclaves refusant de manger.
D'autres encore tentaient de lutter et les actes les plus désespérés avaient lieu lorsque le navire n'était pas encore éloigné des côtes africaines. Les captifs pouvaient avoir l'espoir de regagner leur pays.

Des primes d'assurances furent versées aux propriétaires de navires ayant fait naufrage à la suite d'une révolte. Dans les années 1730, les hommes d'affaires de Bristol se plaignaient de voir leurs revenus baisser dans le secteur de la traite des Noirs. L'une des raisons étaient les révoltes.

Le moment le plus dangereux était celui où l'on distribuait la nourriture. Des barricades étaient dressées autour de l'endroit où se faisait la distribution. Des matelots se plaçaient derrière, avec leurs fusils chargés. Les canons du vaisseau étaient pointés sur les esclaves, les canonniers se tenant avec les mèches allumées. Les fers étaient vérifiés chaque jour.

Ces révoltes au cours du "voyage" se distinguaient par une violence particulière étant donné que ni l'équipage du navire ni les esclaves ne pouvaient attendre de secours. Une fois la révolte matée, les négriers châtiaient les esclaves avec cruauté.

Il y a peu d‘informations sur des prises de vaisseaux par les esclaves. Si c'était un grand navire, bien armé, ils évitaient de l'attaquer, mais lorsqu'il s'agissait de bateaux de petit tonnage, des détachements d'Africains montaient à l'attaque. Les Africains n'avaient pas besoin de ces navires et, lorsqu'ils les prenaient, ils les brûlaient ou bien levaient l'ancre de sorte que le bateau partait à la dérive. Ces navires disparaissaient sans laisser de trace.

Une quantité de navires disparaissaient sans laisser de traces. Les Africains après avoir pris le bateau mais ne sachant pas le gouverner, mouraient de faim et de soif, faisaient naufrage. Des marins ont rapporté qu'ils avaient rencontré des navires à bord desquels l'équipage européen gisait mort et les esclaves étaient dans un état d’épuisement. Sur d'autres bateaux, il n'y avait que des cadavres desséchés d'esclaves ou seulement des matelots tués.

Mais en général les marchands d’esclaves s’efforçaient de traiter leur « marchandise » de façon à ce qu’elle ne meure pas. Ils voulaient protéger leur investissement. La mortalité des esclaves était à peu près la même que celle des marins, à savoir environ 15 %.
Au XVIII e s la mortalité baisse parce que les bateaux sont mieux construits, les marins connaissent lieux la navigation et on utilise les citrons pour lutter contre le scorbut.

- Dans le pays d’arrivée
On châtiait cruellement les esclaves en fuite dans le Nouveau Monde, mais il y a eu des nègres marrons à la Jamaïque et à Cuba, des villages d'esclaves en fuite au Brésil, des centaines de révoltes aux Etats-Unis.
Du moment de leur capture et jusqu'à la fin de leur vie dans les plantations, les Africains ne cessaient de lutter. Fort souvent, ils préféraient la mort à l'esclavage lorsqu'ils voyaient qu'il n'y avait aucun espoir de se libérer.

2) Des transformations irréversibles

● Transformations démographiques

Le trafic s'est poursuivi durant quatre siècles. On choisissait les plus forts, on les transportait par centaines et centaines de milliers. Au total environ 30 millions de personnes ont été arrachées au sol africain.
La traite des Noirs a entraîné une dégradation morale, la dégradation morale des marchands d'esclaves comme des captifs eux-mêmes. Elle n'a pas rassemblé les hommes mais les a divisés, les a isolés. Chacun essayait de se sauver sans penser aux autres.
"Magasin" d'esclaves, Atlanta, 1864.
De 1500 à 1870, 10 millions d’esclaves ont été débarqués en Amérique. Actuellement, rien qu'aux Etats-Unis, les descendants de ces esclaves se chiffrent à 25 millions d'hommes, et dans les Indes occidentales britanniques, chez huit habitants sur dix, il y a une part de sang africain.
Au total 120 millions de descendants d’Africains dans les Amériques.
Certains esclaves ont réussi à fuir pour retourner en Afrique : Libéria et Sierra-Léone

● Transformations économiques

Les esclaves ont été les créateurs des colonies des Indes occidentales, ce sont eux qui insufflèrent la vie aux mines et aux plantations (coton, canne à sucre, tabac) du Brésil, de Cuba, de Haïti, du Sud des Etats-Unis.
Les produits des plantations étaient expédiés en Europe. La vente des produits coloniaux en Europe était source de profits pour les négociants et marchands d'esclaves. Ce trafic triangulaire (Europe-Afrique-Indes occidentales ou Amérique-Europe) qui rapportait des bénéfices de l’ordre de 6 à 10 %.
La rapide poussée de certaines villes, comme Liverpool, Bristol, Nantes, New York, la Nouvelle-Orléans, Rio de Janeiro et d'autres, a été le résultat de leur participation à la traite.

● Des handicaps pour l’Afrique
Quant à l'Afrique, le trafic des esclaves ne lui a apporté que guerres et dévastations. Les pertes en hommes ont entravé le développement des forces productives.
Certains peuples africains, ceux du littoral, ont profité de ce commerce.
Héritage de la traite, le racisme à l'égard des Africains existe toujours, surtout aux Etats-Unis.

CONCLUSION : La fin de l’esclavage

L’esclavage a disparu avant tout pour des raisons religieuses. Les protestations commencent avec les Libéraux et les hommes d’Eglise.
Les Quakers protestent dès 1724. Certains insurgés américains aussi voulurent dénoncer ce trafic.
Les économistes libéraux estiment que l’esclavage n’est pas rentable.

Le Danemark fut le premier pays à interdire le trafic en 1788. La France le supprime en 1794 mais le rétablit avec Napoléon Ier.
La traite des Noirs s'est prolongée formellement jusqu'en 1807-1808, au moment où l’importation d’esclaves fut interdite par l'Angleterre et les Etats-Unis.
Le traité de Vienne l’interdit en 1815. La France le supprime définitivement en 1848. Les Etats Unis en 1865.
Après son interdiction par l'Angleterre et les Etats-Unis, le trafic s'effectue en contrebande.
Au XIXe siècle, la quantité d'esclaves acheminés n'a pas été inférieure à celle des siècles précédents, on les achetait en Afrique occidentale et en Afrique orientale.

La traite atlantique s'est achevée vers les années 1870. La victoire remportée par le Nord dans la Guerre de Sécession avait fait disparaître le plus grand marché d'esclaves, tandis que les conquêtes coloniales débutaient, rendant impossible l'acheminement d'Afrique.
La lutte contre le trafic d'esclaves, la conclusion d'accords sur l'interdiction de la traite négrière avec les chefs africains ont été mises à profit par les colonisateurs lors du partage du continent. C'est ainsi que la fin du commerce d'esclaves à destination de l'Europe et de l'Amérique a coïncidé avec l'aube de l'ère du partage colonial de l'Afrique.
Lorsque des colonies commencèrent à se constituer en Afrique orientale, les Européens s'efforcèrent de combattre le trafic arabe. De même que sur la côte occidentale, la lutte contre le commerce arabe fut mise à profit par les conquérants européens.
En 1890, à la Conférence internationale de Bruxelles, un Acte général de lutte contre le commerce des esclaves était signé. On peut estimer que cette année clôt l'époque du trafic des esclaves pour l'Afrique.

http://histoire.textes.over-blog.com/article-5623834.html
Le 2 mars 1807, les Anglais interdisent la traite atlantique, c'est-à-dire la déportation des Africains en Amérique, où ils doivent travailler sur les plantations de coton ou de canne à sucre.

Trois ans plus tôt, les Danois ont montré la voie en interdisant la traite avant tout le monde. L'année suivante, en 1808, les États-Unis interdisent à leur tour l'importation d'esclaves en provenance d'Afrique.
La pression des mouvements philanthropiques

Tous ces gouvernants agissent sous la pression du puissant mouvement abolitionniste inspiré par les Quakers anglais et les «philosophes» français du XVIIIe siècle.

Dès 1777, les Quakers ont obtenu la prohibition de l'esclavage proprement dit au Vermont, dans les jeunes États-Unis. C'est une première mondiale.

William Wilberforce (1759-1833)Dix ans plus tard, en 1787, un petit groupe de chrétiens anglais crée la «Société pour l'abolition de la traite».

En France, en 1788, à la veille de la Révolution, l'abbé Henri Grégoire et le journaliste Jean-Pierre Brissot l'imitent avec la «Société des Amis des Noirs»...

Les uns et les autres jugent prématuré le combat contre l'esclavage et concentrent leurs efforts sur la traite.

Tandis que la France entre dans la Révolution, un jeune député anglais, William Wilberforce, entame au Parlement de Westminster un long et vigoureux combat contre le commerce des esclaves avec le soutien de son ami, le Premier ministre William Pitt.

Il arrive à ses fins en 1807 avec un texte qui punit les capitaines de navires d'une amende de 100 livres pour chaque esclave qui serait trouvé à leur bord.
Les Européens contre la traite

Le 8 février 1815, prenant exemple sur le Danemark, l'Angleterre et les États-Unis, les participants au congrès de Vienne demandent à chaque pays européen d'en faire autant et d'abolir la traite dans les meilleurs délais.

Mais l'Angleterre seule s'engage résolument dans la lutte contre le commerce d'esclaves en multipliant les traités internationaux qui dénoncent la traite clandestine. Suite à la décision du congrès de Vienne, sa flotte s'autorise le «droit de visite» sur les bateaux suspects de transporter des Africains.

Le commerce transatlantique finira par disparaître au milieu du XIXe siècle (cependant que perdurera la traite transsaharienne pratiquée par les Arabes musulmans).

http://www.herodote.net/evenements/evenement.php?jour=18070302
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