LA BATAILLE DE L’ATLANTIQUE
VidéoINA : U-boote : torpillage d'un pétrolier, 1942
La
survie de la Grande-Bretagne, désormais seule face à l’Allemagne, se
joue dans l’Atlantique. La guerre se déchaîne entre les U-Boot et les
convois alliés chargés de matériel militaire.La guerre se joue sur l’océanDépendante de l’aide américaine, l’Angleterre surveille avec
inquiétude les routes maritimes quadrillées par les sous-marins
allemands, les
U-Boot qui, à la fin de l’année 1939, ont coulé près de 750 000 tonnes de navires marchands alliés. La marine du Reich, la
Kriegsmarine,
a construit des bases sous-marines dans les ports français de Brest,
Saint-Nazaire, Lorient, Bordeaux et y stationne ses submersibles prêts
à appareiller pour la chasse aux navires alliés. Après la perte de ses
puissants cuirassés tels que le
Graf von Spee et le
Bismarck,
la marine allemande de surface se trouve affaiblie, ses gros navires
restant désormais à l’abri dans les fjords norvégiens. Seuls bâtiments
en état de combattre, les sous-marins deviennent alors l’instrument de
la maîtrise des mers.
Les « meutes des loups gris » maîtres de l’AtlantiqueAvril 1941 : en un mois la
Luftwaffe, flotte aérienne allemande et les
U-Boot, surnommés les « loups gris », coulent près de 600 000 tonnes de navires alliés. Après que la
Luftwaffea été envoyée combattre sur le front de l’Est, seuls restent dans
l’Atlantique les bombardiers à long rayon d’action. Ces derniers
repèrent les navires alliés et transmettent leurs coordonnées aux
sous-marins qui interviennent alors en meutes, réalisant de véritables
carnages parmi les convois. L’entrée en guerre des Etats-Unis ne
modifie en rien la situation, la flotte américaine restant pour le
moment cantonnée dans le Pacifique. Les sous-marins allemands
continuent leurs attaques et coulent près de 6,5 millions de tonnes de
navires en 1942. La situation devient critique pour les convois
alliés ; les transports de matériel militaire à destination de la
Grande–Bretagne sont alors sur le point de s’arrêter.
La vie à bord des cigares d’acierLa vie à bord des sous-marins se déroule dans une sorte de cigare
d’acier exigu ; cinquante hommes d’équipage y trouvent difficilement
place au milieu des équipements militaires de toute sorte. Mangeant,
dormant, travaillant dans quelques mètres carrés, les sous-mariniers
restent parfois plusieurs semaines sans voir la lumière du jour. Même
si le sous-marin est obligé de remonter à la surface tous les trois
jours pour renouveler l’air ambiant, l’équipage n’est pas autorisé à
sortir. Seuls les hommes de veille profitent de ce moment pour scruter
l’horizon à l’aide de jumelles. C’est à cet instant précis que les
U-Bootdeviennent des proies faciles à repérer et à attaquer. Annoncé à
l’intérieur du submersible par haut-parleurs, le combat est
particulièrement éprouvant pour les marins. Jusqu’en 1942, beaucoup
d’attaques se font en surface, les bâtiments étant équipés d’un canon,
mais la riposte des navires alliés provoque de nombreuses voies d’eau
et oblige le sous-marin à entreprendre une plongée profonde souvent
dangereuse.
L’étrange machine Enigma Ressemblant à une machine à écrire,
Enigma permet aux
allemands de coder les messages transmis entre l’état-major et les
troupes en action sur le terrain. Les armées du Reich sont toutes
équipées d’
Enigma qui, avec un nombre infini de combinaisons,
demeure indéchiffrable. Les Polonais, d’abord, les services secrets
britanniques, ensuite, se sont lancés dans le décryptage des messages
allemands. En juillet 1941, les Anglais s’emparent des livres contenant
les codes utilisés par des navires ennemis pour transmettre des
bulletins météorologiques. Dès 1942, les Alliés, qui ont mis au travail
leurs meilleurs savants, réussissent à percer le secret d’
Egnima ; les voilà en mesure de déterminer la position des
U-Boot dans l’Atlantique.
1943 : les Alliés reprennent l’avantageAu printemps de 1943, les Alliés réorganisent leurs convois en
augmentant le nombre de navires escorteurs. De nouveaux radars sont
installés à bord et des avions à long rayon d’action prennent part aux
combats. Le nombre de bateaux détruits diminue significativement, et la
quantité de sous-marins allemands coulés augmente. A la fin de la
bataille de l’Atlantique, les Alliés ont perdu 45 000 marins, parmi
lesquels on compte 30 000 Britanniques. Malgré ces lourdes pertes et la
menace permanente des
U-Boot, les Anglo-Américains sortent bel et bien vainqueurs de cette longue bataille sur les océans.
Atlas de la Seconde Guerre mondiale, Isabelle Bournier et Marc Pottier, Casterman, 2006