Impressionnisme
1850 à 1900
L’Impressionnisme (1860-1900)
L'industrie se développe, les chemins de fer se développent, les villes grandissent.
L'impressionnisme est une émanance de tout ça. Cette période reflète la modernité, les grands mouvements de population (Paris double sa population en 10 ans). Cette peinture est directe et instinctive ; certaines parties de tableaux paraissent bâclées, figés dans l'impression. Georges Seurat aura sa spécificité pointilliste, et Edgar Degas se consacrera aux oeuvres de commandes.
Le Déjeuner sur l'herbe fut exposé au Salon des refusés, qui regroupait les toiles refusées par le jury du Salon officiel de Paris. Cette femme nue entre deux hommes habillés choqua. Manet voulait reprendre un thème antique, en remplaçant les dieux par des hommes. Il voulait aussi faire allusion à la prostitution fréquente dans les bois autour de Paris.
Le déjeuner sur l'herbe
Edouard Manet (1863)
Musée du Louvre, Paris
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Renoir ne peignait que des scènes joyeuses, heureuses. Il estimait que la vie était assez terne parfois pour être peinte sous cet angle. Il est donc considéré comme le peintre des instants de bonheur et de joie de l'impressionnisme.
La lumière tient une place importante dans son oeuvre. C'est presque toujours de la lumière naturelle, qui caresse les visages avec douceur.
On voit sur ce tableau la veste du premier plan la lumière filtrée par le toit grillagé, et sur la table une boisson maintenant interdite parce que dangereuse : l'absinthe. Ce tableau fait bien ressortir la fête et le sentiment de bonne humeur.
Le moulin de la galette
Pierre-Auguste Renoir (1876)
Musée d'Orsay, Paris
Claude Monet (1840-1926)
Claude Monet est l'impressionniste le plus célèbre, celui qui est allé le plus loin dans l'avant-garde de ce mouvement, celui qui a fait connaître l'impressionnisme dans le monde entier. C'est aussi l'aîné de la génération, qui a peint le plus longtemps. Il est mort aveugle, dans la maison où il a toujours vécu, à Giverny, près de Pairs, qui est maintenant son musée.
Claude Monet a peint une vaste série de gares, essentiellement celle de Saint Lazare, qui était en face de son atelier. Il était fasciné par les trains et la force de la vapeur s'échappant dans la lumière.
Intérieur de la gare Saint Lazare à Paris
Claude Monet (1877)
Musée d'Orsay, Paris
Les post-Impressionnistes (1880-1910)
La distance entre l'objet et sa représentation, entamée dans l'impressionnisme, s'accentue. L'arrivée de la photo permet à la peinture d'aller vers cette représentation distanciée du réel. La force des couleurs contrastées prends alors sa liberté, qui s'affirmera avec le fauvisme.
Le fond plat évoque les fonds du moyen-age, car le tableau est une vision pure du peintre, la sexualité, le désir, à Tahiti (où il a vécu).
Arearea
Paul Gauguin (1892)
Musée d'Orsay
Paul Cézanne (1839-1906)
Cézanne a sa touche personnelle : une absence totale de lumière lumineuse et douce, qu'on retrouve à l'époque. Il fait des expositions communes avec Monet, Renoir et Degas, en 1874 et 1877, mais il n'a pas eu autant de succès, et il s'est retiré dans le sud pour y travailler et y vivre.
Né à Aix, il a toujours peint des paysages de provence, surtout la montagne Sainte Victoire, derrière Marseille.
La montagne Sainte Victoire et le Chateau Noir
Paul Cézanne (1905)
Bridgestone Museum, Tokyo
Vincent Van Gogh (1853-1890)
Van Gogh a eu encore moins de chance que Cézanne concernant le succès. Il n'a vendu qu'une toile et est mort fou. Ce hollandais a grandit à La Haye et a vécu a Paris. Lassé des mondanités parisiennes, il part à Arles, en Provence, dès 1888, sur les conseils de son ami Toulouse Lautrec. Il y fera ses plus belles toiles, aura des amours passionnées et délirantes avec des prostituées (comme Toulouse Lautrec), et sombra dans la psychose. Il se coupe une oreille pour l'offrir à son amie prostituée.
Il est considéré comme le précurseur des fauvistes et de l'art moderne.
Comme beaucoup, ce tableau représente son désespoir profond et douloureux, du en partie au mépris de ses contemporains.
Champs de blé aux corbeaux
Vincent Van Gogh (1890)
Van Gogh Museum, Amsterdam
Le Symbolisme (1880-1900)
La distance entre le réel et la représentation est totale. L'art entre dans la dimension artistique libre qu'on connais depuis. Dans le symbolisme, la toile devient miroir de l'âme. Avec James Ensor et Henri Rousseau (le Douanier), Munch jette une vision cynique et profonde des tourments de l'âme, et des nouvelles perspectives qui se dessinent avec la venue du 20ème siècle.
Le symbolisme fait partie de ces périodes courtes qui annonces des mouvements plus aboutis (disons qu'il y a des mouvements d'avant gardes, d'autres mûrs et aboutis et d'autres baroques). On sent bien que le symbolisme annonce une période, et que la peinture est en train muer vers une dimension tellement plus large, celle du 20ème siècle.
Munch, norvégien, a une vision très personnelle, très "torturée" du désespoir. Le sol semble se dérober sous les pieds du personnage, tandis que le ciel fait échos au mouvement de sa tête et à son cri.
Le cri
Edouard Munch (1893)
Nasjonalgalleriet, Oslo (Norvège)
L’Art Nouveau (1890-1910)
L'art nouveau (Jugendstil en allemand) est né en Allemagne. Il est d'abord diffusé par le biais d'une revue d'art d'avant garde, "Jugend". Il répond aux élans sombres du symbolisme, et se rapproche des thèmes romantiques, avec des visions de songes. Klimt utilise beaucoup l'or. Les fonds et les perspectives disparaissent. C'est l'art pour l'art, dénué de toute base réelle.
Dans toute son oeuvre, Klimt tente de réconsilier la tradition artistique avec un art nouveau, basé sur l'ornementation pure, sans cohérence spaciale (pas de fond) ni temporelle (come un rêve éveillé).
Le baiser
Gustav Klimt (1908)
Osterreichische Galerie, Vienne
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