Romantisme
1800 à 1850
Le Romantisme en Allemagne (1800-1830)
L'Europe change. Républiques, indépendances, Napoléon rage l'Europe et meurt en prison. La vieille Europe mûrit, change de peau. La peinture se plonge alors dans un romantisme songeur et tourné vers l'infini. L'œuvre romantique est empreinte de désespoir et d'énergie sans but, tourné vers l'infini.
Les tableaux de Friedrich représentent souvent un homme seul, ou un couple solitaire, plongés dans leurs réflexions. Ici, les personnes sont habillés à l'ancienne mode, pour signifier la superficialité de la mode, et le chêne symbolise le cycle inévitable de l'ancien qui décline.
Rêverie sur un arrière-plan philosophique et politique :
Un homme et une femme contemplant la lune
Caspar David Friedrich (1822)
Staatliche Museum, Berlin
Le Romantisme en France (1815-1850)
Napoléon est enfermé à Sainte Hélène, et la France renoue avec la royauté, avec Louis 18 et la Restauration. En peinture, le règne de David est fini et laisse place au Romantisme. Les sujets représentés sont contemporains, journalistiques ; plus personne ne peint sur l'antiquité ni sur les religions.
A sa sortie, le radeau de la Méduse a fait scandale. Ce radeau avait accueillis 149 personnes pendant 29 jours, suite à un naufrage. Géricault fit son enquête, comme un journaliste, avant de faire son tableau. C'est la première fois que l'horreur humaine est représentée avec autant de réalisme, de si près, et aussi grand (5 mètres sur 7).
Le radeau de la Méduse
Théodore Géricault (1819)
Musée du Louvre.
Eugène Delacroix (1798-1863)
Delacroix a produit 800 tableaux et 6 000 dessins, ce qui fait de lui le plus productif du 19e siècle. Ses peintures sont caractérisées par des lumières vives, avec des contrastes forts, qui soulignent les sentiments humains emportés de ses personnages. Il est le chef de file du romantisme français, peignant de désespoir et l'aspect concret de la nature humaine, à l'opposé des toiles d'Ingres.
Le 27 juillet 1830, le peuple de Paris monte aux barricades car Charles 10 a dissolu l'assemblée nationale dans le but de restreindre la liberté du peuple et de la presse. Cette seconde révolution mettra fin à la Restauration en cours et définitivement à la monarchie. Delacroix fait de son oeuvre un pamphlet politique et se représente dans ce tableau, avec un chapeau.
Cette toile mesure 2,6 x 3,2 mètres. Le grand format est aussi une caractéristique de l'époque.
La Liberté guidant le peuple
Eugène Delacroix (1830)
Musée du Louvre.
Le Romantisme en Angleterre (1820-1850)
Le romantisme anglais s'inspire également des tourments de la nature humaine, mais avec une approche plus scientifique. Le peintre John Constable publie un traité sur la météorologie. Turner, quand à lui, tente de dépeindre la nature telle qu'il la sent et non telle qu'il la voit. Il retranscrit dans sa représentation de la nature les sentiments que celle-ci évoque en lui.
Turner représente ici la lutte des éléments déchaînés, ave un foyer d'énergie central qui fuit vers les bords. La violence confrontée à ce bateau est cependant traité avec distance, par une lumière claire et douce, qui contraste.
Tourmente de neige en mer
William Turner (1844)
Tate Gallery, Londres
Naturalisme et Réalisme (1840-1880)
Cette vague est caractérisée par les thèmes réalistes et les occupations quotidiennes, calmes et résignées. Tandis que les techniques redevenaient un peu plus classiques, les choix des sujets sont idéologiques et engagés.
Dans ce tableau, les ouvriers, père et fils, sont de la même couleur que leur ouvrage et leurs outils. Au dessus, une chape de plomb les tiens courbés sur leur travail. On ne voit pas leurs visages : ils ne pensent pas, ils sont résignés.
Les casseurs de pierre
Gustave Courbet (1851)
Gemälde Galerie, Dresde.
Les Idéalistes Allemands (1840-1890)
Les peintres idéalistes se servent des éléments naturels peints à la manière classique pour transcrire leurs sentiments internes. Ces sujets sont issus directement de l'imaginaire des peintres, mais avec une représentation réaliste.
Le débarcadère sombre est encore moins rassurant que le reste du tableau, et il apparaît au centre comme un point final à toute histoire. Le mystère plane sur le personnage. Est-ce un prêtre ou l'âme dans son dernier voyage ?
L'île des morts
Arnold Böcklin (1886)
Museum Bildenden Kunste, Leipzig
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