MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE

Vues Du Monde : ce Forum MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE est lieu d'échange, d'apprentissage et d'ouverture sur le monde.IL EXISTE MILLE MANIÈRES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VÉRITÉ.
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Derniers sujets
Marque-page social
Marque-page social reddit      

Conservez et partagez l'adresse de MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE sur votre site de social bookmarking
QUOI DE NEUF SUR NOTRE PLANETE
LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
Ephémerides
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

 

 Venezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 5

Aller en bas 
AuteurMessage
mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Venezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 5 Empty
23042006
MessageVenezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 5

L’ingérence étasunienne ouverte au Venezuela est donc rapidement devenue une préoccupation de l’administration Bush, avec ses constantes accusations infondées selon lesquelles Chávez soutient les guérillas colombiennes, permet aux radicaux islamistes de circuler librement au Venezuela et finance des mouvements d’opposition dans toute l’Amérique latine. Cette ingérence dans les affaires internes du Venezuela a connu son apogée lors du putsch de 2002, quand les États-Unis furent parmi les seuls pays au monde à applaudir le régime putschiste de deux jours. Un mois après le coup d’État, des rapports provenant d’un ancien officier de la NSA affirmaient que la marine de guerre des États-Unis avait placé des vaisseaux au large du Venezuela afin de faire le suivi des mouvements de troupes, avec des instructions envoyées ensuite par radio aux organisateurs du coup d’État sur le territoire vénézuélien [22]. Un officier loyal a Chávez a également rapporté qu’un fonctionnaire de l’ambassade étasunienne l’avait approché quelques semaines avant le putsch, lors d’une réception, le confondant avec un des comploteurs, pour lui dire de contacter dès que possible son ambassade afin de mettre au point des plans non spécifiés.

Alors que l’administration Bush a nié toute ingérence clandestine au Venezuela, l’ingérence ouverte s’est poursuivie pendant toute l’année 2002 et en 2003, principalement par des porte-parole tels que Roger Noriega, Otto Reich ou encore le chef du Commandement Sud de l’armée étasunienne, le général James Hill. Tous ces porte-parole ont fait des accusations diverses contre le gouvernement de Chávez. Plus récemment, depuis le début de 2004, des activistes étasuniens ont révélé des documents qui montrent dans le détail comment les États-Unis, via la Fondation nationale pour la démocratie (NED - National Endowment for Democracy), le programme USAID et la société Development Alternatives financent l’opposition vénézuélienne à concurrence de trois à quatre millions de dollars par an, voire plus [23].


Le pays peut-il surmonter ses obstacles internes et externes ?

Étant donné la grande variété d’obstacles internes et externes, il ne serait pas surprenant de voir Chávez en grande difficulté dans la poursuite de ses objectifs politiques. C’est surtout grâce à l’unité de son mouvement, fondée presque exclusivement sur son leadership, que Chávez a pu poursuivre ses objectifs, malgré les obstacles externes qui se sont érigés contre son gouvernement. De plus, le soutien de l’écrasante majorité dont a joui Chávez pendant les premières années de sa présidence, soutien qui a ensuite été reconfirmé au référendum d’août 2004, lui a donné la légitimité requise pour la mise en œuvre de son programme.

Toutefois, la stratégie utilisée par Chávez et son opposition a été de confrontation constante. Sur le plan discursif, cette confrontation a parfois fait monter le ton très haut, Chávez et ses partisans qualifiant l’opposition de toute une série d’épithètes, et vice-versa. Au niveau de la lutte de pouvoir, le conflit a été marqué par la violence, des mouvements de grève, des sabotages et d’innombrables complots.

Jusqu’à présent, la stratégie de confrontation a permis à Chávez de rester au pouvoir, mais à un coût très élevé. Beaucoup de pertes de vies humaines sont à déplorer, la plupart dans les rangs chavistes pendant le putsch d’avril 2002 (selon des estimations, la police aurait tué jusqu’à 60 personnes dans les journées du putsch). De plus, le PIB a baissé de près de 20% pendant les années 2002-2003, avec une perte d’environ dix milliards de dollars en activité économique, rien que pendant le lockout pétrolier. À cela s’ajoute la hausse du chômage et de la pauvreté. Heureusement pour le sort de Chávez, cependant, ses partisans savent que c’est l’opposition qui a causé ces pertes, pas Chávez.

Il existe un mouvement, financé dans une large mesure par des sources étasuniennes telles que le Centre Carter, qui cherche une voie de non-confrontation sur la scène politique vénézuélienne. Ces efforts s’inspirent de l’expert en négociation et résolution de conflit de l’Université de Harvard, William Ury, pour qui le Venezuela serait au bord de la guerre civile. Ainsi, on retrouverait dans ce pays nombre des signaux d’alarme typiques des guerres civiles, comme la dégradation de l’adversaire, le fait que la population s’arme et le fait que les médias choisissent un camp. Selon Ury, le Venezuela a besoin de renforcer ce qu’il appelle « la troisième partie », c’est-à-dire les gens qui pourraient prendre partie pour l’un ou l’autre camp, et qui sont capables de jeter des ponts, de communiquer et de gagner la confiance des individus des deux camps. De cette manière, l’escalade serait freinée et l’on éviterait le piège de la violence totale.

Avec la récente victoire de Chávez au référendum, cependant, il semble que la légitimité ainsi renouvelée du gouvernement a permis de freiner l’escalade du conflit. Nombre d’opposants intransigeants du gouvernement, notamment dans le monde des affaires et au sein du parti traditionnel AD, en sont maintenant venus à reconnaître qu’ils doivent faire avec cette présidence, du moins jusqu’aux prochaines élections en 2006. De même, Chávez semble reconnaître que son triomphe a coûté très cher et que la réconciliation et la négociation sont de mise, lorsqu’il en appelle au dialogue avec l’opposition « sérieuse », c’est-à-dire celle qui reconnaît le résultat officiel du référendum.

Reste à savoir si un tel dialogue est possible, surtout si Chávez insiste sur sa promesse « d’approfondir » la révolution. Son succès dépendra de sa capacité à surmonter les obstacles internes du culte de sa personnalité et de la culture groupale qui s’est peu à peu mise en place. Vaincre ces obstacles internes sera probablement la condition préalable à la possibilité de relever les défis externes des intérêts capitalistes nationaux et des intérêts impériaux de Washington, car les obstacles internes ne font qu’affaiblir son gouvernement, lui privant des forces nécessaires à vaincre les obstacles extérieurs.

Gregory Wilpert


Source : Socialism and Democracy (www.sdonline.org), #37 (Volume 19, No. 1) / Venezuelanalysis (www.venezuelanalysis.com), juin 2005.

Article en anglais :
www.venezuelanalysis.com/articles.php ?artno=1478


Traduction : Gil Lahout, pour RISAL www.risal.collectifs.net.

- Source : http://risal.collectifs.net/article.php3 ?id_article=1486



Le Venezuela retire ses capitaux des USA, par Philippe Grasset.

Le Vénézuéla avance à grands pas : la misère recule, par Romain Migus.


- Photos : Cercle Venezuela Toulouse
www.cercle-venezuela.fr



[1] Consultez le dossier « Référendum au Venezuela » sur RISAL (ndlr)

[2] Pour une excellente étude en profondeur de ce problème, sur laquelle est fondée notre analyse, voir : Terry Lynn Karl (1997) The Paradox of Plenty, Berkeley : University of California Press.

[3] Bulletin annuel des statistiques de l’OPEP, 2003.

[4] Ministère des Finances : « Les chiffres ne mentent pas ». Le revenu national brut moyen était de 5 845 $ en 1984 et de 6 012 $ en 1998, fluctuant entre ces deux montants pendant ces deux périodes. Source : Banque centrale du Venezuela.

[5] Université catholique Andrés Bello, Institut de recherches économiques et sociales, www.ucab.edu/investigacion/iies/pobreza.htm (en espagnol).

[6] Voir Francisco Rodríguez, “Understanding the Determinants of Venezuelan Inequality” (www.bsos.umd.edu/econ/Rodriguez/Venezuela.pdf), pour une explication détaillée de la manière et des raisons de l’augmentation de l’inégalité au Venezuela.

[7] Lire Frédéric Lévêque, Le ’Caracazo’, c’était il y a 15 ans ..., RISAL, 29 février 2004 (ndlr).

[8] Franklin González, Hugo Chávez : castro-communiste, populiste ou néolibéral ?, RISAL, 6 avril 2004 (ndlr).

[9] Fernando Coronil (1997), The Magical State : Nature, Money, and Modernity in Venezuela, University of Chicago Press.

[10] Ibid., p.5

[11] Il s’agit d’un des plus hauts pourcentages pour un président dans l’histoire du Venezuela, et presque le double de celui du président précédent, Rafael Caldera, qui n’a recueilli que 30% lors de son élection en 1993.

[12] Pour plus d’informations sur le putsch, voir : www.zmag.org/venezuela_watch.cfm et le dossier « Coup d’Etat au Venezuela » sur RISAL (ndlr).

[13] Le référendum révocatoire ne peut être organisé qu’une fois passée la moitié du mandat. La Cour suprême a donc décrété que la collecte de signatures demandant un référendum effectuée avant la date de la moitié du mandat (comme ce fut le cas le 2 février 2003) est sans valeur.

[14] Le résultat final officiel réduira la marge de victoire du Chávez très légèrement, avec 59% pour le « non » et 41% pour le « oui » -la plupart des votes additionnels du « non » venaient de la campagne et avaient été comptés manuellement ; la proportion y était de 70-30 en faveur de Chávez.

[15] Source : Institut national de statistiques, www.ine.gov.ve (en espagnol)

[16] Site : www.latinobarometro.org.

[17] J’ai constaté ce fait essentiellement par des interviews au hasard réalisées auprès des pauvres qui faisaient la queue pour voter dans un des barrios de Caracas.

[18] Consultez le dossier « Intégration latino-américaine » sur RISAL (ndlr)

[19] Consultez le dossier « Venezuela/Etats-Unis » sur RISAL (ndlr).

[20] AD - Acción Democrática (Action démocratique)- et Copei sont les deux partis qui se sont alternés à la présidence du Venezuela pendant quarante ans.

[21] Voir Harvey, David (2004) The New Imperialism pour une bonne analyse de comment Clinton, en tant que néolibéral, représentait la logique du capital alors que Bush, néo-conservateur, représente la logique du territoire ou de l’empire.

[22] “American Navy ’helped Venezuelan Coup’” in The Guardian, 30 avril 2002 (reproduit sur : www.zmag.org/content/LatinAmerica/campbell.cfm) (en anglais).

[23] Voir le site Web www.venezuelafoia.info (en espagnol) pour plus d’information. Selon les documents, la Fondation nationale pour la démocratie (National Endowment for Democracy) a fourni au moins 1 million de dollars par an ; l’USAID 2,3 millions de dollars et Development Alternatives, Inc., agissant en tant que sous-traitant pour l’USAID, a versé un montant supplémentaire non spécifié de jusqu’à 2,5 millions de dollar par an, pendant la présidence de Chávez. Entre autres projets, la campagne de l’opposition en faveur du référendum a bénéficié de financement substantiel de la part de ces institutions.

Répondre à cet article ?



DANS LA MEME RUBRIQUE
Venezuela : Le danger du succès de la révolution d’Hugo Chavez, par Ted Rall - Zmag.
Menace séparatiste au Venezuela : Zulia, un autre pari de Washington, par Juana Carrasco Martin.
Venezuela : La pétro-révolution d’Hugo Chávez suscite des résistances, par Alain Cassani.
Posada Carriles, terroriste, protégé et hébergé par Bush : « Finis-en avec cette semence avant qu’elle naisse... ! », par Jean-Guy Allard.
Le Venezuela dans la ligne de mire de Washington, par Salim Lamrani.
Voisinage dangereux, par Noam Chomsky - Venezuelanalysis.
Du peuple déicide, du Protocole des Sages de Sion au montage du journal Libération, par Danielle Bleitrach.
Plusieurs mouvements juifs du Venezuela et des USA désavouent le Centre Simon Wiesenthal et défendent le Président Chavez, par Marc Perelman.
Chavez, antisémitisme et campagne de désinformation : à propos d’un article calomnieux de Libération, par Romain Migus.
Désertion calculée de l’opposition vénézuélienne, par Maurice Lemoine.
Revenir en haut Aller en bas
https://vuesdumonde.forumactif.com/
Partager cet article sur : reddit

Venezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 5 :: Commentaires

Aucun commentaire.
 

Venezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 5

Revenir en haut 

Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Venezuela : démocratie participative ou gouvernement comme
» Venezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 1
» Venezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 2
» Venezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 3
» Venezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 4

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE :: MONDE-GEOPOLITIQUE/WORLD-GEOPOLITICS :: AMERIQUE DU SUD/SOUTH AMERICA-
Sauter vers: