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 Venezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 1

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mihou
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mihou


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Venezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 1 Empty
23042006
MessageVenezuela : démocratie participative ou gouvernement comme 1

Les évolutions récentes

Le mandat de six ans du président Chávez peut être divisé en trois phases. La première phase commence par son avènement au pouvoir en 1999 et s’étend jusqu’à l’approbation d’une nouvelle Constitution et l’élection de tous les postes publics dans le cadre de cette nouvelle Constitution en 2000. J’appelle cette phase la consolidation du pouvoir de Chávez. La deuxième phase est marquée par l’intensification du conflit entre Chávez et l’opposition, allant de la mi-2001 à la défaite de l’opposition lors du référendum révocatoire de la mi-2004. Enfin, la troisième phase commence par la ratification de Chávez et se prolongera certainement jusqu’à la prochaine élection présidentielle, à la fin 2006, où Chávez peut postuler pour un nouveau mandat de six ans.


Phase 1 : 1999-2000 - Consolidation du pouvoir

Grâce à sa victoire électorale écrasante (avec 56% des voix [11]), soutenue au départ par une vaste proportion de la classe politique et de la classe moyenne, M. Chávez a reçu le mandat de convoquer une assemblée constituante et d’introduire de profonds changements dans le système politique du Venezuela. Chávez se mit immédiatement au travail, organisant un référendum sur la nécessité d’une assemblée constituante. Les électeurs approuvèrent aisément le projet. Un vote fut donc organisé ensuite pour élire les membres de ladite assemblée. De nouveau, Chávez remporta ces élections haut la main, avec une majorité de 95% des membres de la constituante. À la suite d’un processus relativement accéléré de discussion, la nouvelle Constitution fut proposée aux électeurs en décembre 1999 et approuvée par 72% d’entre eux. Dans le cadre de ce nouveau texte fondamental, tous les postes d’élection publique furent renouvelés lors d’élections générales en 2000. Aux élections législatives, la coalition chaviste remporta deux tiers des sièges. Aux élections régionales, les partisans de Chávez gagnaient également la majorité des postes de gouverneurs et de maires. Finalement, Chávez était lui-même réélu par 59% des voix, cette fois-ci pour un mandat de six ans.

À l’époque, la coalition chaviste ne comprenait pas uniquement le propre parti de Chávez, le Mouvement pour la Ve République (MVR), mais aussi le Mouvement vers le socialisme (MAS), Patrie pour tous (PPT), le Parti communiste du Venezuela (PCV), Drapeau rouge (BR) et quelques autres partis plus petits. À la fin 2000, Chávez était donc à l’apogée de son pouvoir, avec pour lui une nouvelle Constitution, une majorité à l’Assemblée législative et ses propres partisans nommés aux postes de Procureur général ou membres de la Cour suprême.

En 2000, le pays se relevait aussi d’une récession, en grande partie grâce aux efforts de Chávez pour ramener la discipline des quotas de production au sein de l’OPEP et convaincre les producteurs non membres de l’OPEP de restreindre leur propre production. Dès lors, les prix du pétrole commencèrent à monter à nouveau, ce qui eut un effet positif immédiat sur l’économie vénézuélienne. Rien ne semblait pouvoir arrêter Chávez.


Phase 2 : 2001-2004 - Intensification du conflit (coup d’État, lockout pétrolier et référendum)

Cependant, les principaux aspects du programme de Chávez -redistribuer la richesse du pays, inclure la population marginalisée et mettre en place une économie alternative au néolibéralisme- devaient encore être appliqués. Si, dans un sens, l’outil principal de la mise en œuvre de ce programme reste la Constitution, ses détails devaient encore être précisés. Un des premiers points à l’agenda législatif fut donc de passer une loi « de pouvoirs spéciaux » permettant au président d’émettre des décrets dans différents domaines préétablis. Ce genre de loi avait déjà été utilisé par des présidents antérieurs, comme par exemple Carlos Andrés Pérez.

Les « pouvoirs spéciaux » devaient prendre fin en novembre 2001. Juste avant, le président Chávez présenta et signa 49 décrets-lois. Ces décrets lui permettaient de restructurer l’industrie pétrolière, d’obliger les banques à consacrer une portion de leurs fonds à des micro-crédits et à l’agriculture, de repousser les grandes sociétés de pêche plus loin en mer, pour permettre ainsi aux petit pêcheurs de travailler, et de menacer les grands propriétaires terriens d’une réforme agraire, entre autres choses.

Le tollé contre ces décrets-lois fut immédiat. Les premiers à crier au scandale furent les membres de Fedecámaras, la fédération patronale la plus importante du pays, qui regroupe la plupart des grandes entreprises. Leur plainte principale était que les décrets-lois étaient anti-entreprise, allaient à l’encontre des droits à la propriété privée et avaient été approuvés sans consultation, ni de Fedecámaras, ni de toute autre personne en-dehors des milieux gouvernementaux. Le syndicat principal du pays, la Confédération de travailleurs du Venezuela (CTV), se joignit rapidement aux protestations. Ironiquement, son principal argument contre les décrets était qu’ils mettaient en danger la communauté patronale du pays et, partant, les travailleurs vénézuéliens. Mais la raison la plus probable de ce soutien de la CTV à la fédération patronale est que la CTV venait juste de livrer bataille avec le gouvernement pour le contrôle de l’organisation. Un mois auparavant, en effet, le gouvernement de Chávez avait obligé les dirigeants de la CTV à se soumettre à un vote de la base, vote que la vieille garde syndicale avait gagné malgré les accusations de fraude par le gouvernement, lequel ne reconnaît toujours par ces dirigeants aujourd’hui.

Conséquence de cette véhémente opposition de la CTV et de Fedecámaras au gouvernement : les deux organisations convoquèrent une « grève générale » pour le 10 décembre 2001. La grève ne fut qu’un succès modéré, mais les médias et le lockout patronal d’un jour dans le secteur privé donnèrent à la « grève » un effet très visible.

Mais les 49 décrets-lois ne furent pas les seuls à jeter de l’huile sur le feu du conflit vénézuélien. Un autre facteur crucial a été le ralentissement économique soudain, à la suite des attaques terroristes du 11 septembre aux États-Unis. Ces attentats déclenchèrent une récession mondiale et, partant, une baisse des prix du pétrole. Ce double impact (baisse des prix du pétrole et ralentissement économique) obligea le gouvernement à ajuster son budget et à réduire les dépenses d’au moins 10% dans tous les secteurs. Les effets furent immédiatement visibles, avec un chômage reprenant son ascension après une baisse constante en 2000 et 2001.

Entre-temps, l’escalade verbale entre Chávez et ses opposants atteignait de nouveaux sommets. La récession économique, les 49 décrets-lois et le discours acerbe de Chávez contre « l’opposition rachitique » et « l’oligarchie rance », tout cela a donné à l’opposition une occasion assez facile de faire baisser la popularité de Chávez, avec aussi l’aide substantielle des médias privés. Les sondages d’opinion -qui peuvent montrer certaines tendances, mais ne sont pas nécessairement fiables car il est peu probable qu’ils soient menés dans les quartiers pauvres- indiquaient que la popularité de Chávez était tombée de 60-70% à 30-40% entre juin 2001 et janvier 2002.

Tels furent les détonateurs permettant à l’opposition de croire qu’elle pouvait vaincre Chávez avant la fin de son mandat présidentiel. Trois tentatives concrètes ont eu lieu entre janvier 2002 et août 2004. La première tentative fut le putsch d’avril 2002 [12], apparemment suscité par la résistance des hauts cadres de l’industrie pétrolière aux efforts de Chávez de prendre le contrôle de l’industrie pétrolière publique. Mais dans ce putsch, un facteur crucial fut le mécontentement d’un secteur des forces armées qui, pour toute une série de raisons (tenant aussi bien de l’idéologie que de l’opportunisme), pensait qu’il pouvait et devait renverser Chávez. L’échec du putsch est emblématique de tous les échecs de l’opposition à démettre Chávez de la présidence. En effet, l’opposition a systématiquement sous-estimé la popularité du président, préférant croire en l’affirmation constante des médias selon laquelle le pouvoir de Chávez ne pend qu’à un fil.

Après une période de calme incertain, l’opposition pensa à nouveau qu’elle pouvait se défaire de Chávez. Cette fois en organisant une fermeture indéterminée de l’importante industrie pétrolière, en décembre 2002. Même si l’opposition a qualifié ce mouvement de « grève générale », il s’agissait en fait d’une combinaison de lockout patronal, grève des employés administratifs et sabotage généralisé de l’industrie pétrolière. Par ailleurs, ce sont principalement les établissements de franchises étasuniennes de fast-food et les centres commerciaux les plus huppés qui fermèrent leurs portes pendant deux mois. Le reste du pays a continué de fonctionner plus ou moins normalement pendant tout ce temps, sauf pour les pénuries de produits alimentaires et d’essence dans tout le pays, notamment parce que nombre de centres de distribution étaient fermés. Mais à la fin, la grève fut vaincue, une fois encore parce que l’opposition avait sous-estimé le soutien populaire de Chávez. Ainsi, alors que plus de la moitié du personnel de la société pétrolière finit par être licenciée pour avoir abandonné son poste, le gouvernement réussit ni plus ni moins qu’à relancer les activités de la société, grâce à des travailleurs retraités, des sous-traitants étrangers et les forces armées. Selon les chiffres du gouvernement, l’industrie fonctionne à nouveau normalement (depuis septembre 2004), produisant plus de 3,1 millions de barils par jour. De son côté, toutefois, l’opposition continue de clamer que la production ne dépasse pas les 2,6 millions de barils par jour depuis la fin de la grève.
La troisième, et probablement dernière tentative de renverser Chávez pendant son mandat actuel fut le référendum révocatoire d’août 2004. Après ses défaites dans deux tentatives illégales, l’opposition fut forcée de suivre la seule voie démocratique et constitutionnelle pour se débarrasser de Chávez. Après le lockout pétrolier, le 2 février 2003, l’opposition avait commencé à organiser une grande variété de référendums contre Chávez. Ces tentatives, toutefois, furent rejetées par la Cour suprême ou abandonnées par l’opposition elle-même, surtout à cause de la manière erronée de formuler les pétitions de référendums, ou à cause du caractère intemporel de la collecte des signatures [13]. L’accord selon lequel la crise politique du Venezuela devait être résolue en suivant une voie strictement constitutionnelle fut formalisé dans un document signé entre l’opposition et gouvernement, sous les auspices de l’Organisation des États américains et le Centre Carter en mai 2003.

Bien des discussions politiques suivirent, notamment parce qu’aucun Conseil national électoral (CNE) ou de loi régissant les référendums révocatoires n’était en place lorsque le président Chávez arriva à la moitié de son mandat le 19 août 2003. Finalement, une fois que le CNE fut installé et la réglementation des référendums révocatoires adoptée, les forces de l’opposition et du gouvernement organisèrent leurs collectes de signature : l’opposition pour un référendum contre le président Chávez et des législateurs chavistes, et les partisans de Chávez contre les députés d’opposition. Les collectes eurent lieu à la fin novembre et au début décembre 2003. Les deux camps chantèrent victoire. Cependant, après un long processus de vérification des signatures et plusieurs recours auprès de la Cour suprême, le CNE décréta que près d’un million de signatures, sur les 3,1 millions présentées par l’opposition, devaient être certifiées par les signataires. La raison en était que les données personnelles sur les feuilles de 10 signatures semblaient être rédigées par la même main, ce qui laissait supposer qu’une seule personne avait signé pour dix.

Finalement, après que les signataires aient certifié leurs signatures, un nombre suffisant de signatures fut validé pour convoquer le référendum révocatoire contre le président Chávez. Quelque 2,5 millions d’entre elles furent ainsi validées, à peine plus que les 2,4 millions requises (20% de l’électorat). Les pétitions pour les référendums révocatoires à l’encontre des députés ne connurent pas le même succès, toutefois. Seuls neuf législateurs d’opposition auraient à se soumettre à de tels référendums, sur les 36 pétitions présentées. Et aucune pétition à l’encontre des députés chavistes n’eut de succès non plus.
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