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 REVUE DE PRESSE D'AGNES GRUDA 33

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zapimax
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zapimax


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04022006
MessageREVUE DE PRESSE D'AGNES GRUDA 33

Les fils emmêlés

À Hemmingford, un hameau de 700 habitants situé à un jet de pierres de l'État de New York, tout le monde est le cousin de quelqu'un, et les fils des familles traversent les frontières linguistiques et géographiques.

En plus d'avoir tenu le rôle de grand-père substitut, Gilles Duteau est aussi le cousin de Serge Poissant... le père biologique de Shanna. Un homme qui ne s'est
pas beaucoup occupé de sa fille et a passé "les trois quarts de sa vie à faire des mauvais coups", dit-il.

Gilles Duteau n'est pas le seul habitant de Hemmingford à afficher un arbre généalogique aux ramifications complexes.

Mais personne ne souffre davantage de ces trames emmêlées que Maurice Giroux, l'inspecteur du village de Hemmingford. Cet homme au sourire bienveillant, qui
ramasse souvent les dégâts des jeunes dans le parking du bureau de poste, est aujourd'hui écrasé par un double fardeau. Il est à la fois l'oncle de Shanna, la jeune femme assassinée, et de Kurt, l'homme accusé du meurtre.

Car sa femme, Diane Grosser, appelée aussi Lady Di, est la soeur de Suzanne Grosser la mère de Kurt. Maurice Giroux a vu sa belle-soeur, accusée de complicité après le meurtre, être embarquée par la police, les poignets menottés. Le choc a été terrible.

Mais Maurice Giroux est aussi le frère de Réal Giroux le beau-père de Shanna.

"Je n'arrive plus à sortir au village", confie le vieil homme, la voix cassée. Au moment de notre rencontre, il travaillait près des étangs où s'écoulent les égouts de Hemmingford. Tout, sauf affronter les regards apitoyés de ses voisins...

Maurice Giroux a connu Shanna lorsqu'elle venait tout juste d'arriver au village. La famille avait l'habitude de passer l'été au camping du village.

Shanna avait 12 ans, et son beau-père, Réal, la laissait conduire son camion dans le camping.

C'était une fille polie, correcte, rien à signaler. Sinon une liberté étonnante : à 15 ans, elle est partie vivre pendant quelques mois avec son copain, s'étonne un peu Maurice Giroux. "C'était une fille très libre", dit-il.

Maurice Giroux, dont le fils de 24 ans a longtemps été proche de Kurt Lauder, connaît davantage son neveu.

Souvent, les deux garçons se faisaient garder ensemble. Kurt était un enfant surprotégé. "Quand j'envoyais les enfants faire du vélo dans la cour d'école, la mère de Kurt trouvait ça dangereux, elle avait peur qu'il se blesse", se rappelle-t-il.

Rapidement, Kurt, est devenu un colosse. Mais un colosse maladroit et renfrogné. "Kurt c'est une grosse poule", dit Maurice Giroux. Un jour, il passait l'Halloween avec sa fille quand il a vu Kurt marcher dans la rue. Il lui a donné un coup de coude, pour rire. Puis un deuxième. "Si j'en avais donné un troisième, il serait parti à pleurer."

Kurt Lauder ne traînait pas derrière le bureau de poste. On ne lui a jamais connu de blonde. Et quand il traversait le village au volant de son camion rouge, il détournait souvent le regard devant ceux qui lui envoyaient la main.

Shanna connaissait-elle Kurt? Maurice Giroux ne le croit pas. Peut-être se sont-ils rencontrés l'an dernier, quand Kurt a participé à une compétition de lutte au camping de Hemmingford.

Mais de là à croire que son géant de neveu ait pu faire mal à qui que ce soit... pour Maurice Giroux, c'est inimaginable.

Comment le chemin de ce garçon solitaire de 23 ans a-t-il croisé celui de l'ado 16 ans? Au village, on n'en sait rien.

Ce qui est sûr, c'est que les deux détonaient un peu dans le paysage de Hemmingford. Lui, à cause de sa stature et de sa timidité. Elle, parce qu'elle venait d'ailleurs et qu'elle était déjà marquée par la vie.

"Ma blonde s'est chicanée avec Shanna, maintenant on se sent mal", dit un garçon près du bureau de Poste. "Shanna était de moins en moins populaire", ajoute une copine.

Désormais, Kurt Lauder, le lutteur solitaire, ne traversera plus le village avec son camion étincelant, qui reste garé devant lamaison de ses parents, en retrait du village.

Quant à Shanna, on ne la verra plus promener ses cheveux noirs dans la rue Frontière. Une nouvelle campagne de financement a été lancée au village. C'est pour aider sa mère à payer les funérailles.
LES FAITS

11 juillet

Le grand-père de Shanna voit la jeune fille de 16 ans monter à bord de la
camionnette rouge de Kurt Lauder. On ne la reverra plus vivante.

26 juillet

Le corps de l'adolescente est retrouvé dans un bois, près de la piste cyclable
de Hemmingford. Le même jour, Kurt Lauder, 23 ans, est accusé de meurtre
prémédité. Ses parents, Suzanne Lauder-Grosser, 52 ans, et son père Ian Lauder,
61 ans, sont accusés de complicité après le fait.

HEMMINGFORD EN CHIFFRES

5 Distance en kilomètres entre le coeur du village et la frontière avec les États-Unis.

724 Population habitant le village de Hemmingford, selon le recensement de 2001.

1703 Population du canton de Hemmingford.

2,8 Pourcentage du taux de chômage au village de Hemmingford (comparativement à 7,3% pour le canton et à 8,2% pour l'ensemble du Québec)

20 176 Revenu médian, en dollars par an au village, contre 20 665 $ pour l'ensemble du Québec.

23 Pourcentage des adultes de 20 à 34 ans, qui n'ont pas obtenu leur diplôme de secondaire 5 (contre 16% pour l'ensemble du Québec).

26,9 Pourcentage des jeunes adultes qui ont un diplôme d'une école de métier, contre 13,8% pour l'ensemble du Québec

36 Pourcentage de décrocheurs chez les garçons

SOURCE STATISTIQUE CANADA, RECENSEMENT 2001
Les réfugiés de la honte

Gruda, Agnès

Le Canada est reconnu pour son accueil favorable aux homosexuels persécutés en raison de leur orientation sexuelle. Mais le système n'est pas parfait. Surtout quand les réfugiés n'osent même pas nommer ce qu'ils fuient. Dans un dossier publié dans le cadre de la semaine de la fierté gaie, un coup d'oeil sur les minorités sexuelles en fuite.

La cicatrice forme un demi-cercle sur le bras droit d'Ali. De près, on distingue même les marques de dents sur sa peau mate. Cette empreinte de morsure est le souvenir d'une attaque tellement sauvage que le jeune homme avait eu peur de mourir.

Ce n'était pas la première fois qu'Ali se faisait tabasser au Liban, son pays natal. Homosexuel "depuis toujours", il a été frappé par son père, insulté par ses frères, agressé dans la rue et même battu par la police.

Mais cette dernière fois a été la fois de trop. C'est là qu'Ali a décidé de quitter son village natal, dans la vallée de la Bekaa. Direction : le plus loin possible.

Le jeune électricien débarque à Montréal en décembre 2003. Il a 26 ans, pas de papiers, pas de contacts. À l'aéroport, il aborde un agent de l'immigration avec le mot magique : "refuge".

Ali vient d'une région contrôlée par le Hezbollah et c'est ce qu'il évoque pour justifier sa demande d'asile. "L'Armée de Dieu" l'a harcelé à un point tel qu'il craint de rentrer chez lui, répète-t-il à tous les agents qui lui demandent de raconter son histoire.

Pas un instant il n'a envisagé de dire qu'il est gai et que cela a rendu sa vie impossible. Pourquoi? Par habitude de la peur, explique-t-il timidement lors d'une visite à La Presse, la semaine dernière.

Mais aussi par ignorance. Jusqu'au début des années 90, le Canada estimait que les minorités sexuelles ne constituaient pas un "groupe social" devant être protégé par le droit d'asile. En 1993, la Cour suprême tranche : l'orientation sexuelle peut constituer un motif d'asile au pays, affirme-t-elle dans l'arrêt Ward.

Mais Ali n'en savait rien. Seul, terrorisé, il n'envisage même pas que son orientation sexuelle puisse inspirer la sympathie. Il s'accroche donc à son histoire de Hezbollah. Comment expliquer que cette organisation se soit acharnée sur lui, mais n'ait jamais embêté ses frères? La Commission de l'immi-gration et du statut de réfugié (CISR) rejette sa demande en avril 2004.
La suite de l'histoire tient du miracle. Au centre de détention de l'Immi-gration, Ali devient amoureux d'un Mexicain qui attend son expulsion. Autour d'eux, on s'en rend compte. La vraie histoire d'Ali émerge peu à peu.

À la dernière étape du processus d'asile, qui consiste à examiner les risques que court la personne que l'on s'apprête à expulser, l'avocat d'Ali révèle que le jeune homme est homosexuel. Mais l'agent d'immigration maintient l'ordre d'expulsion, en s'appuyant sur le fait que rien n'interdit explicitement l'homo-sexualité au Liban.

La date de départ est fixée au 25 mai 2005. À la dernière heure, la Cour fédérale ordonne à l'Immigration de surseoir à la déportation. Il ne s'agit, pour le moment, que d'un sursis, en attendant un nouvel examen des dangers qui guettent Ali dans son pays natal.

Et c'est d'ailleurs parce qu'il risque toujours d'être renvoyé qu'Ali préfère taire son vrai nom. La communauté libanaise est petite et les nouvelles circulent vite...

Des dossiers délicats

Des cas de réfugiés qui se tirent dans le pied en taisant leur orientation sexuelle sont assez fréquents, affirme Peter Shams, l'avocat d'Ali. " C'est compréhensible, ce sont des gens qui n'ont jamais dit à personne qu'ils étaient gais, pas même à leurs meilleurs amis. La majorité d'entre eux vivent dans la honte ", note M. Shams.

Mais ce n'est pas seulement en raison de cet excès de discrétion qu'Ali a failli passer à travers les mailles du filet protecteur canadien. Comment se fait-il qu'un agent d'immigration a estimé que les homosexuels ne courent aucun risque au Liban?, s'étonne Nada, coordonnatrice de Helem, une organisation montréalaise de gais et lesbiennes d'origine libanaise.

Pourtant, même si loi libanaise n'interdit pas explicitement l'homosexualité, la prohibition d'actes " contre-nature " y est souvent évoquée pour envoyer des homosexuels derrière les barreaux.

La plupart des experts en conviennent: le Canada a l'une des politiques les plus généreuses à l'égard des réfugiés appartenant à des minorités sexuelles. D'autres pays, comme les États-Unis ou la France, sont théoriquement prêts à accorder un droit d'asile aux homosexuels. Mais en pratique, les réponses positives y sont rarissimes, dit Noël Saint-Pierre, avocat montréalais qui a défendu de nombreux réfugiés gais.

Résultat: le Canada agit comme un aimant sur les homosexuels mieux informés qu'Ali. Ceux qui veulent fuir l'Amérique latine ne font souvent que passer aux États-Unis dans l'espoir de se rendre au Canada, explique Josh Godwyn, de l'International Gay and Lesbian Human Rights Commission, à San Francisco.

Gros malaise

" Le Canada a une politique plus cohérente que d'autres pays. Non seulement l'orientation sexuelle fait partie du droit des réfugiés, mais on va plus loin, en donnant de la formation aux commissaires ", dit Nicole Laviolette, professeur de droit à l'université d'Ottawa.

Cette formation est essentielle, estime Mme Laviolette, qui a enseigné à la CISR à trois reprises depuis 10 ans. Ce qui lui a permis de constater que beaucoup de commissaires ressentent un malaise face aux minorités sexuelles. Surtout lorsqu'il s'agit de déterminer si le revendicateur est homosexuel ou pas.

" Ils doivent leur poser des questions sur leur vie intime. Dans certains cas, lorsqu'il s'agit par exemple de revendicateurs transsexuels, c'est un défi à leur seuil de tolérance! ", dit-elle.

Et puis, l'orientation sexuelle est difficile à démontrer justement parce que les homosexuels, dans les pays qui les répriment, se terrent au fond de leur placard.

Cela peut pousser des commissaires à poser de drôles de questions. Par exemple, à demander à un revendicateur de nommer des bars gais de Montréal... comme si tous les gais passaient leurs soirées au Village.

Depuis 1993, la CISR a fait des pas de géant. " Je me souviens d'une époque où l'on pouvait y entendre que l'homosexualité est contre nature ", se rappelle M. Saint-Pierre. Mais encore aujourd'hui, il arrive que l'on suggère à un homosexuel qu'il peut éviter le danger en se montrant discret, et qu'il n'a donc pas besoin de se réfugier au Canada.

" Cela signifie ne pas vivre avec son conjoint, ne jamais s'afficher. Jamais on ne demanderait ça à un hétérosexuel ", s'indigne Noël Saint-Pierre.

Et puis, les stéréotypes ont la couenne dure. Il y a cinq ans, la CISR a rejeté la demande d'une Colombienne homosexuelle, entre autres parce qu'elle est " une jeune femme attirante, d'allure professionnelle et articulée " et qu'il est donc peu probable qu'elle soit harcelée comme lesbienne.

Mauvaise analyse fondée sur un double stéréotype, dit Nicole Laviolette. Celui d'une lesbienne à l'allure masculine. Et celui d'une lesbienne telle que définie par les standards occidentaux. À la CISR, on assure que de tels arguments ne sont plus utilisés aujourd'hui, L'époque de ces " examens primaires " visant à établir hors de tout doute l'orientation sexuelle d'un réfugié est révolue, affirme François Guilbault, conseiller juridique de l'organisme. Selon lui, les commissaires s'attachent plutôt à analyser la situation du pays d'où viennent les revendicateurs et les problèmes qu'ils risqueraient d'y rencontrer en cas de déportation.

Mais encore là, ce n'est pas de tout repos. Souvent, on manque de documentation. Les organisations de défense des droits humains ne sont pas toujours sensibles aux problèmes des minorités sexuelles. " Trouver des documents sur les problèmes des homosexuels dans des pays aussi répressifs que le Guatemala ou la Moldavie, c'est quasiment impossible, il n'y a personne qui s'y intéresse ", déplore M. Saint-Pierre.

Il cite le cas d'un militant algérien des droits humains qui affirmait, lors d'un passage à Montréal, qu'il n'y avait tout simplement pas d'homosexualité dans son pays! C'est ce qui s'appelle partir de très loin...

Selon Nicole Laviolette, les demandes des réfugiés homosexuels se heurtent à un autre mur: celui d'un trop grand optimisme. La situation s'améliore dans plusieurs pays... mais pas autant qu'on l'imagine. En Amérique latine, par exemple, les ressources se multiplient et de nouvelles lois assurent l'égalité aux minorités sexuelles. Mais cela n'empêche pas que des homosexuels soient persécutés dans des régions qui échappent au contrôle de l'État.

Au Liban, des groupes financés par le gouvernement viennent en aide aux homosexuels. Mais cela ne rassure pas du tout Ali, qui jette un regard inquiet sur sa cicatrice et craint qu'elle ne symbolise le sort qui serait le sien, si jamais il était expulsé du Canada

MYSTÈRE

- La CISR ne tient aucun registre de ses décisions selon la nature des dossiers. Ses seules statistiques portent sur les pays d'origine des demandeurs.

- Des données obtenues par le Globe and Mail grâce à la loi d'accès à l'information font état de 2500 revendications de statut de réfugié fondées sur
l'orientation sexuelle, entre 2001 et 2004. Mais la proportion de demandes acceptées reste inconnue.
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