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 REVUE DE PRESSE D'AGNES GRUDA 14

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zapimax
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zapimax


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04022006
MessageREVUE DE PRESSE D'AGNES GRUDA 14

Le paradoxe des Africaines

Gruda, Agnès

Les hommes ont tous ruiné cepays, cettefoisessayons une femme." C'est avec ce curieux slogan qu'Ellen Johnson Sirleaf a remporté cette semaine l'élection présidentielle au Liberia ce pays africain qui émerge, complètement ravagé, de 14 ans de guerre civile. Son rival, le footballeur George Weah, conteste le résultat du scrutin. Mais selon les observateurs, le vote s'est déroulé selon les règles de l'art. Et l'économistede 67 ans, la grandmère décrite comme une "dame de fer" pour sa ténacité et sa détermination, est en voie demarquer unprécédent: l'élection d'une femme à la tête d'un pays africain. S'agit-il d'un événement fortuit, d'une aberration politique sur un continent qui a l'habitude de traiter ses femmes à la dure?

Pas vraiment. Oui, les femmes africaines sont excisées, battues, attelées à des maternités répétitives. Mais paradoxalement, il leur arrive de jouer des rôles de à faire pâlir d'envie bien des Occidentales. Et Ellen Johnson Sirleaf ne sort pas d'une boîte à surprise, loin de là. Des exemples? Avec 49% de députées, le Rwanda a le taux de femmes parlementaires parmi les plus élevés au monde. À titre de comparaison, aux dernières fédérales, la représentation féminine

à Ottawa a glissé sous les 20%...

Sans exercermassivement des rôles de premier plan, ces femmes se retrouvent parfois... juste à côté. En Afrique du Sud, en Gambie, au Mozambique et au Zimbabwe, la vice-présidence échoit à une femme. L'Ougandaise Specioza Wandira
Kazibwe, vice-présidente pendant près d'une décennie, avait d'ailleurs
profité de sa tribune pour annoncer qu'elle quittait son mari parce qu'il
la brutalisait.

Depuis une quinzaine d'années, d'autres pays africains ont misé sur des leaders féminins. Et c'est une Africaine,la Kenyane Wangari Maathai, qui a reçu l'an dernier le prix Nobel de la paix. Ellen Johnson Sirleaf, qui porte ces succès un pas plus loin, arrive à la présidence de son pays avec un bagage impressionnant. Diplômée d'économie de Harvard, elle a dirigé le volet africain du Programme de
développement des Nations unies. Son opposition à la dictature militaire de Samuel Doe lui avait valu d'échouer en prison, dans les années 80. Par la suite, elle a eu la mauvaise idée de s'allier brièvement avec Charles Taylor le dictateur qui a plongé le pays dans un conflit meurtrier, le laissant détruit et exsangue.

C'est d'ailleurs cet écart politique qui a pesé le plus lourdement contre Ellen Johnson Sirleaf. En plus des préjugés traditionnels à l'égard des femmes. "Elle sera incapable d'affronter les anciens combattants de la guerre civile ", craignait-on dans les campagnes. Mais au deuxième tour, entre le footballeur peu instruit et proche du peuple et l'économiste occidentalisée issue de l'élite du pays, les Libériens ont choisi la seconde. La grand-mère divorcée plutôt que
le sportif. La femme d'expérience plutôt que la vedette.

Qu'attendent donc les Africains en général et les Libériens en particulier de ces femmes qui se hissent aux plus hauts paliers du pouvoir, malgré tous les obstacles culturels auxquels elles se heurtent en chemin?

"En Afrique, aujourd'hui, les gens font davantage confiance aux femmes qu'aux hommes ", constate une sociologue norvégienne, Gisela Geisler, auteure d'un livre sur les femmes sud-africaines. Pourquoi ? Parce que l'Afrique est corrompue à la moelle et que les électeurs africains ont soif d'intégrité,
explique-t-elle dans une entrevue au Christian Science Monitor. Les femmes seraient congénitalement moins corrompues que les hommes ?

Bien sûr que non. Tout comme elles ne sont pas immunisées contre les erreurs de jugement, comme le montre l'exemple même de la future présidente du Liberia.
Seulement, jusqu'à maintenant, en Afrique, lesfemmesquiont compté ont pour laplupart misésur l'intégrité. Et les modèles là-bas, ce sont ces femmes qui travaillent dans des ONG, s'occupent d'alphabétisation ou de microcrédit, essaient envers et contre tous de donner une meilleure vie à leurs enfants.

Elles ne sont pas imperméables à la corruption, loin de là, mais la plupart d'entre elles ont emprunté jusqu'à maintenant un autre chemin. "Si je suis élue, disait récemment Ellen Johnson Sirleaf au journal Le Monde, cela me donnerait une énorme responsabilité pour toutes celles qui attendent derrière la porte. On verrait alors concrètement à quel point les femmes africaines contribuent au développement de ce continent. " Avec un pays détruit, des infrastructures anéanties et un taux de chômage de 80%, Mme la présidente aura largement l'occasion d'en faire la démonstration.

"En Afrique, aujourd'hui, les gens font davantage confiance aux femmes qu'aux hommes."

L'anticampagne d'Andrée Boucher

Gruda, Agnès

Ne cherchez pas le visage d'Andrée Boucher sur les pancartes électorales à Québec: il n'y est pas. La nouvelle mairesse de la capitale n'a pas non plus d'équipe, ni de programme.

Pour faire signer son bulletin de mise en candidature, début septembre, elle a invité les citoyens de Québec à se rendre chez elle, dans sa maison familiale de Sainte-Foy- cette ancienne ville qu'elle a dirigée d'une main de fer avant de la voir disparaître dans la grande vague des fusions municipales.

Pendant les semaines qui ont suivi, Mme Boucher a tenu trois conférences de presse, participé à quelques débats, écrit des lettres personnelles- des vraies, pas des courriels- et répondu soigneusement à tous ses appels téléphoniques. Mais pas de porte-à-porte, pas de pointage préélectoral, pas d'attaché de presse non plus. Seulement un coup de pouce de son fils, Denis Boucher, spécialiste des communications politiques.

Le coût de cette campagne minimaliste? Un gros 5000 $. Ce qui n'a pas empêché Mme Boucher de devancer son plus proche rival de 24 000 voix.

Pourquoi une campagne aussi austère? " Ça ne me tentait pas de faire de la sollicitation. À 68 ans, j'ai voulu donner son sens au mot indépendance, j'ai décidé d'être indépendante de tout ", explique cette politicienne atypique, jointe au téléphone hier.

Paradoxe

Un tel pied de nez à tous les stratèges politiques est un fait sans précédent dans l'histoire du Québec moderne, selon Claude Gauthier, de CROP. Mais que les organisateurs électoraux se rassurent: si la simplicité volontaire a si bien servi Mme Boucher, c'est notamment parce qu'elle jouissait déjà d'une grande notoriété dans la capitale.

" Mme Boucher est une stratège adroite, qui a bien flairé que ses adversaires n'étaient pas aussi redoutables qu'ils auraient pu l'être. Elle avait déjà son capital de sympathie, elle a compris qu'elle n'avait pas besoin d'outils politiques traditionnels ", commente la politicologue Louise Quesnel, de l'Université Laval.

Andrée Boucher ne fait pas de clientélisme. Les pistes cyclables, ce n'est pas une priorité pour elle. Elle n'est pas en faveur du logement social et a refusé de participer à un débat sur le sujet. Tout comme elle a refusé de se présenter à un débat devant les étudiants de l'Université Laval.

Il n'y a là rien pour séduire les jeunes. Pourtant, selon les sondages, elle avait l'appui d'un électeur sur deux chez les moins de 25 ans.

Mme Boucher a aussi longtemps protesté contre la fusion municipale qui faisait disparaître " sa " ville dans le grand Québec. C'était son sujet de prédilection à l'émission radiophonique qu'elle animait depuis trois ans. Et pourtant, selon les premières analyses, sa popularité a dépassé de loin les frontières de son fief de Sainte-Foy.

" Je n'ai pas voulu mettre de clinquant autour de la campagne électorale pour pouvoir me concentrer sur les vrais débats ", se félicite Mme Boucher au lendemain de sa victoire. Mais ceux qui l'ont suivie cherchent encore ses véritables prises de position. Exception faite d'un énoncé de 10 principes généraux, Mme Boucher n'a pas donné beaucoup de détails sur son programme, déplore Pierre-Paul Noreau, directeur des pages éditoriales au Soleil.

Comment expliquer que malgré toutes ces contradictions, Mme Boucher ait été élue haut la main? Son succès tient beaucoup à une soif d'intégrité chez les électeurs, exacerbée par le scandale des commandites, constate Claude Gauthier.

Selon lui, c'est le franc parler de Mme Boucher qui a surtout séduit les électeurs. " Les gens cherchent des personnages politiques qui tranchent avec la langue de bois des politiciens traditionnels. "

Mme Boucher n'a pas que des amis. Un ancien directeur général de Sainte-Foy, Jean Lavoie, raconte encore ses " six années d'enfer " sous le règne de la mairesse Boucher, qui passait par-dessus sa tête pour régler les problèmes de la ville. " Je devais souvent attendre plusieurs semaines pour avoir un rendez-vous avec elle ", confie-t-il.

Mme Boucher est une femme pointilleuse, qui ne se sépare pas du scrapbook où elle colle ses coupures de presse touchant la politique municipale. Elle corrige obstinément les fautes d'orthographe de ses fonctionnaires. " Je vais continuer, j'en ai déjà vu dans les communiqués de la ville de Québec ", avertit-elle.

Mais ce type de gestion touche-à-tout est-il compatible avec une ville de 500 000 habitants? " Sa vision de l'administration municipale est au ras des pâquerettes ", note Pierre-Paul Noreau. Selon lui, Andrée Boucher est une " bête étrange et séduisante ", qui ne manie pas Internet, est un peu dépassée par la modernité et qui touche les gens par sa simplicité et son abord facile. Au point de faire oublier ses défauts.


La chronique ironique qui voit et entend tout... à sa façon

DES CHIFFRES QUI PARLENT

7000

Le prix, en dollars, des dommages que devra rembourser Greenpeace après que son bateau, le Rainbow Warrior, eut heurté un récif de corail, au large des Philippines.

38,2

C'est, en millions le nombre d'Américains qui souffrent de la faim ou d'insécurité alimentaire. C'est 43% de plus qu'il y a cinq ans.

24

Le nombre de questions auxquelles doivent répondre les candidats à la citoyenneté britannique. Parmi les questions : "Où parle-t-on geordie, cockney ou scouse ?" Réponse ? En tout humilité, nous n'en savons rien... Adieu, passeport britannique !

ICI ET AILLEURS

OTTAWA

Affront suprême

Le rendez-vous de plusieurs libéraux à Ottawa, le restaurant Mama Teresa, qui était aussi le lieu de rencontre favori de l'ancien ministre Alfonso Gagliano, a infligé la pire des insultes à son ancien client, pire que le rapport Gomery... Lorsque la nouvelle du congédiement de l'ancien ambassadeur au Danemark a été diffusée, la direction du restaurant a retiré sa photo de la galerie de célébrités qui orne ses murs. Qu'en pense-t-on chez Frank, le repaire montréalais de M. Gagliano ?

MONTRÉAL

Modestie extrême

"Richard Legendre, l'humilité d'un gagnant". C'est le titre, tout en nuances, de la récente biographie de l'ancien tennisman, aujourd'hui candidat à la direction du Parti québécois. Enfin, biographie est un grand mot. L'auteur, Meeker Guerrier, stagiaire en relations de presse des Rendez-vous du cinéma québécois, résume la vie du grand homme en 48 pages (et demie, soyons bons princes), dont quatre sont consacrées à son parcours professionnel. "Un succès par ministère, lorsqu'on a eu que deux ans pour les réaliser, et ce, à la fin d'un deuxième mandat, c'est quasiment un exploit", conclut l'auteur avant de parler du programme de M. Legendre et de citer des articles laudatifs à son sujet. Humilité ? Nous cherchons toujours...

RIO DE JANEIRO

Mourir debout

À sa demande expresse, un député travailliste brésilien, Humberto Reis, 82 ans, a été enterré en position verticale dans le tombeau familial. "Il n'a jamais plié devant personne et a dit que, s'il ne l'avait pas fait alors qu'il était en vie, il ne le ferait pas une fois mort", a expliqué au quotidien Folha, de Sao Paulo, son fils Luiz Humberto Araujo, conseiller municipal de Teresina. Humble jusqu'à la mort !

ILS, ELLES ONT DIT...

Humble

"Je suis "hot"!"

- MICHAËLLE JEAN s'adressant à la tribune de la presse parlementaire, à Ottawa, pour expliquer les raisons qui ont incité Paul Martin à lui offrir le poste de gouverneure générale. Décidément, l'humilité a la cote ces temps-ci...

Pressée

"J'ai hâte qu'on le dépose et qu'on tourne la page."

- La ministre LIZA FRULLA, à la veille de la publication du rapport Gomery. Un instant : on peut prendre le temps de lire un peu ?

EN HAUSSE... EN BAISSE

LA DÉMOCRATIE MUNICIPALE

Des élections ? Où ça ?

JACQUES DEMERS

Il pourrait donner des leçons d'humilité à M. Legendre...

L'HUMILITÉ
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