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 COURRIEL D'INFORMATION ATTAC (n°557)

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AuteurMessage
mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

COURRIEL D'INFORMATION ATTAC (n°557) Empty
29072006
MessageCOURRIEL D'INFORMATION ATTAC (n°557)

COURRIEL D'INFORMATION ATTAC (n°557)

Mercredi 19/07/06
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http://www.france.attac.org/IMG/pdf/attacinfo557.pdf
______________________________


1.- VANDANA SHIVA : LE COMBAT POUR UNE DEMOCRATIE
ECOLOGIQUE
Née en Inde en 1952, physicienne, écrivain,
docteur en philosophie des
sciences et éco-féministe, Vandana Shiva est
lauréate du prix Nobel
alternatif 1993. Elle lutte contre le brevetage
du vivant et la
bio-piraterie, c'est-à-dire l'appropriation par
les firmes
agrochimiques des ressources universelles,
notamment les semences. En
1987, elle crée Navdanya, une ONG indienne qui
défend et lutte pour la
biodiversité et l'autosuffisance des paysans par
l'agriculture
traditionnelle.
Interview réalisée par ATTAC 45 le 14 mai 2006 à
Orléans, dans le cadre
du procès en appel des faucheurs volontaires
d'OGM.
Extrait de la Lettre d'Attac 45 n°37-38 (été
2006) :
http://www.local.attac.org/attac45/IMG/pdf/Lettre_37-38.pdf

2. CARTON ROUGE POUR LE G8
Qui peut sérieusement affirmer que le dernier
sommet du G8, qui vient de
s’achever à Saint-Pétersbourg (Russie), aura été
utile ? « Sans avancée
notable », ce « G8 sans ampleur » (dixit la
presse) est momentanément
impuissant et disqualifié.
Damien Millet est président du CADTM France
(Comité pour l’annulation de
la dette du tiers-monde, www.cadtm.org). Eric
Toussaint est président du
CADTM Belgique.

3. POUR UNE INFORMATION ET DES MEDIAS PLURALISTES
Nous en appelons à tous les citoyens attachés à
une information
indépendante et pluraliste, aux journalistes,
créateurs et salariés des
médias, aux acteurs des médias associatifs, aux
intermittents et
précaires de tous les métiers de l’information et
de la culture, aux
militants et responsables des mouvements
syndicaux, associatifs et
politiques, aux mouvements d’éducation populaire,
à toutes celles et à
toux ceux qui entendent résister à l’information
et à la culture
mercantiles...

Pour que se tiennent, localement et
nationalement, des Etats généraux
pour une information et des médias pluralistes.
http://www.etats-generaux-medias.org

______________________________

1.- VANDANA SHIVA : LE COMBAT POUR UNE DEMOCRATIE
ECOLOGIQUE
Née en Inde en 1952, physicienne, écrivain,
docteur en philosophie des
sciences et éco-féministe, Vandana Shiva est
lauréate du prix Nobel
alternatif 1993. Elle lutte contre le brevetage
du vivant et la
bio-piraterie, c'est-à-dire l'appropriation par
les firmes
agrochimiques des ressources universelles,
notamment les semences. En
1987, elle crée Navdanya, une ONG indienne qui
défend et lutte pour la
biodiversité et l'autosuffisance des paysans par
l'agriculture
traditionnelle.


- Vandana Shiva, pourquoi soutenez-vous les
faucheurs volontaires ?

Je suis venue soutenir les faucheurs parce qu'ils
font exactement ce que
nous faisons chez nous, d'une manière différente.
Nous essayons, nous
aussi, de soustraire notre agriculture à la
domination des
multinationales, à la contamination par les
organismes génétiquement
modifiés, aux monopoles que l'ingénierie
génétique impose. En fait,
j'entreprends actuellement un pèlerinage à
travers les régions dans
lesquelles les OGM ont poussé les paysans au
suicide à cause de coûts
très élevés, d'importants taux d'échec et de
dettes énormes. Et
j'estime que mon passage ici est simplement une
étape parmi d'autres
de ce pèlerinage.

- Quel est l’objectif de l’association Navdanya ?

J'ai lancé Navdanya en 1987 quand j'ai compris ce
que les
multinationales attendaient du GATT, puis, lors
de l'Uruguay Round, de
la création de l'OMC [1]. Elles exigeaient le
droit de breveter les
semences et de vendre des OGM sans entrave.
Naturellement, pour cela,
elles avaient besoin d'accords de libre-échange.
Rapidement, j'ai pu
voir que ce qu'elles souhaitaient, c'était un
contrôle absolu sur la
Vie elle-même. Et ce totalitarisme était
inacceptable à mes yeux.

Donc, je suis rentrée chez moi, et j'ai commencé
à sauver des graines.
Le mouvement qui est né de cela, Navdanya,
signifie “ neuf graines ”[2].
Nous avons créé environ trente banques de
semences coopératives, grâce
auxquelles nous disposons de ressources communes,
que les paysans
peuvent utiliser selon leurs besoins. Ce sont ces
ressources que nous
distribuons au cours de ce ?g pèlerinage des
semences ?h
que je suis en train d'accomplir ; et ce sont les
mêmes qui ont fourni
des variétés de riz résistantes aux vers afin que
les paysans touchés
par le tsunami puissent avoir de quoi se nourrir.
Nous avons sauvé
probablement 7 ou 8 000 variétés de riz ; nous en
cultivons 380 sur la
ferme de Dehra Dun, qui est gérée par Navdanya.

Nous sommes plus de 200 000 paysans à travailler
ensemble. Et c'est
vraiment très satisfaisant qu'un tel mouvement,
né d'une résistance à
une domination, soit devenu une très belle et
florissante alternative !
Commencer en sauvant des graines, poursuivre par
l'agriculture
biologique, afin que les paysans n'aient pas à
acheter de coûteux
engrais et produits chimiques... Une fois que les
paysans sont devenus
des paysans bio, ils ressentent le besoin d'avoir
leur propre marché.
Les paysans bio sont les seuls à ne pas souffrir
du déclin des prix.
Parce que, partout où les multinationales
contrôlent l'agriculture, les
deux choses qu'elles font sont augmenter les
coûts de production, dans
le but de créer de nouveaux marchés de semences
et de produits chimiques
; et diminuer les prix des produits agricoles,
afin d'accroître leur
profit. Les paysans sont pris au piège. Mais,
partout où Navdanya
travaille, il n'y a pas de dette, ni de suicide.
Les revenus sont
multipliés par 3, parfois 5. La productivité a
augmenté. Et nous avons
été en mesure de montrer que le savoir-faire des
paysans peut être à la
base d'une augmentation de la quantité de
nourriture produite.

- Comment expliquez-vous cette augmentation des
suicides dans le monde
agricole indien ?

Le premier suicide d'agriculteur a eu lieu en
1997, dans une région de
culture du coton (Warangal District, Etat
d'Andhar Pradesh). En fait,
on n’y faisait pas de coton auparavant : elle a
été convertie en une
seule saison ; avec l'aide d'un investissement
massif de Monsanto, qui
avait acheté Mahyco, la plus grande compagnie
indienne de semences. Au
début, la région utilisait des graines hybrides.
Mais, à peine deux
années plus tard, ils sont passés aux graines de
coton Bt [3]. Après
avoir détruit les réserves de graines locales,
ils ont rendu les
producteurs de coton dépendants des leurs… qui
sont très chers ! Par
ailleurs, les graines ne sont pas testées et,
donc, les paysans échouent
fréquemment. En plus de cela, ils ont besoin
d'irrigation, de produits
chimiques. Tout cela pousse très rapidement un
agriculteur à un
endettement irréversible. Et, bien sûr, les
dettes signifient qu'un
jour, le créancier vient frapper à la porte, et
dit “ tu dois rembourser
tes dettes ou abandonner ta terre ”.

Pour les paysans indiens – 70% de la population
indienne – la terre est
l'unique ressource, mais surtout, elle est une
Mère. Ces paysans
n'étaient jamais passés par une telle épreuve ;
même au pire moment de
leur pauvreté, ils n'avaient jamais été entraînés
dans le piège de la
dette par la recherche de revenus plus élevés. Et
le choc de savoir
qu'ils ne pourront pas s'en sortir les conduit à
accomplir ce geste de
désespoir, généralement en avalant des
pesticides. Pour mettre fin à
leurs jours. Nos études montrent que 90% des
suicides se font de cette
manière ; et au cours de la saison dernière, dans
l'Etat du Maharash,
90% des suicides concernaient des producteurs de
coton Bt.

J'appelle ces suicides un génocide. 40 000
paysans ont mis fin à leurs
jours. Ce ne sont pas des accidents, des “
conséquences ” imprévisibles.
Ce sont les conséquences tout à fait prévisibles
d'une politique
génocidaire menée par l'OMC, par tous les
Monsanto du monde, et
appliquée selon les systèmes nationaux, conçus
pour appauvrir et
détruire les petits paysans. L'OMC a une seule et
unique intention :
passer d'une agriculture basée sur des
exploitations paysannes de
petite taille à une agriculture produite par les
grosses exploitations
de l'agro-business. Par conséquent, la
destruction et la mort des
petits paysans font partie de ce projet.

- Navdanya fait partie du réseau paysan
international Via Campesina. Quel
est le lien entre toutes ces luttes, à travers le
monde ?

Je crois que la mondialisation de l'agriculture,
avec ses programmes de
libéralisation du commerce et des exportations,
et, dans un contexte de
subventions gigantesques, de libéralisation, de
généralisation du
dumping, de génétique et de brevetage des
semences, constitue une
combinaison qui oblige les paysans à chercher
d’autres façons de
poursuivre leur activité agricole. Et l’objet de
cette quête est la
souveraineté alimentaire. Etant donné que les
lois qui s'imposent aux
agriculteurs et les multinationales qui leur
volent leur liberté sont
les mêmes partout, tôt ou tard, les mouvements se
rejoignent. Quand
j'ai commencé à combattre le GATT, puis l'OMC,
j'ai cherché des gens
qui s'interrogeaient sur l'ingénierie génétique.
A cette époque, nous
étions cinq à nous soucier des brevets sur la Vie
! Puis, au fur et à
mesure, notre nombre a augmenté : nous nous
sommes mis à parler avec
d'autres mouvements, des associations ordinaires
qui n'avaient pas la
moindre idée de ce qui se passait dans le cadre
de l'OMC. J'ai
organisé des formations pour les associations de
paysans indiens... Et
quand Via Campesina s'est créée, ils sont venus
me voir et j'ai
répondu “ non, je ne suis pas agricultrice à
temps plein, seulement à
temps partiel... je vais désigner des
organisations de paysans indiennes
”, qui rejoignirent le mouvement.

Mais chaque jour et partout, les agriculteurs
font face aux même menaces
que sont les monopoles sur les semences, la
distorsion des prix et un
système d'agriculture non durable. Le moyen de
résister, c'est : “
reste sur ta terre, défends ton patrimoine et ta
souveraineté
alimentaire, ta souveraineté sur les graines ”.
Et, partout dans le
monde, ce sera l'avenir de l'agriculture. Nous
sommes véritablement
dans un contexte d'opposition entre, d'une part,
les exploitations de
l'agro-business, immenses, soutenues par chacune
des règles de commerce
et chacune des politiques de chacun des
gouvernements, qui disent des
mensonges, qui détournent la science, qui
manipulent les prix ; et
d'autre part, un ensemble de gens honnêtes qui
produisent à leur
manière de la nourriture de qualité pour leurs
concitoyens.

Je fais profondément confiance à la force de la
Vie. Et je crois que,
aussi petits que puissent être les paysans, et
quelle que soit la façon
dont les sociétés ont marginalisé leur propre
communauté agricole, nous
allons bientôt assister à l'émergence d'un
mouvement massif de petits
paysans, à travers le monde. J'ai la profonde
conviction que la
prochaine décennie sera celle de l'alimentation
et de l'agriculture.

- Vous avez développé la notion de “ démocratie
de la Terre ” (Earth
democracy). Qu’entendez-vous par là ?

J'ai toujours considéré mon engagement dans les
questions
environnementales comme une mise en pratique de
la démocratie
écologique. De plus en plus, cette démocratie de
la Terre a pris la
forme d'actions visant à sauvegarder cinq
libertés, qui sont les
piliers de notre démocratie de la Terre : la
souveraineté sur les
semences, les droits démocratiques à l'eau et
l'alimentation, à la
terre et aux forêts. Pour moi, la démocratie de
la Terre signifie avant
tout reconnaître que la Terre est pour tous les
êtres vivants. C'est
reconnaître, ensuite, qu'elle n'est pas façonnée
par des hommes
politiques qui viennent chez vous avec des
discours, vous mettent un
coup de pied aux fesses, puis qui s'en vont
travailler pour Monsanto...
La démocratie concerne la Vie sur Terre, et doit
donc être façonnée par
les populations dans leur vie de tous les jours.
Quoi que puissent faire
les gouvernements ou les multinationales, ils ne
peuvent pas nous forcer
à manger comme ils le souhaitent, à accepter la
marchandisation de
l'eau, l'appropriation de la Vie elle-même. Ce
sont des violations
trop flagrantes de tous les principes
écologiques, des droits de
l'homme, de la démocratie, de la justice.

- Depuis six ans, des femmes du Kerala sont en
lutte contre Coca-Cola
[4]. Pouvez-vous nous en des nouvelles ?

Un des plus importants mouvements s'est mis en
place il y a quelques
années, en 2002. Tout est parti d'une femme
appelée Mylamma , dans le
petit village de Plachimada, dans le Kerala. Ils
m'ont demandé de les
rejoindre après une année de lutte. Alors, je
suis venue, et j'ai
trouvé ce minuscule village, ce minuscule groupe
de femmes, face à 500
policiers, et je me suis dit “ il faut que je
travaille avec elles ! ”.
Les femmes ont été très fortes ; nous les avons
soutenues juridiquement
et politiquement. J'ai amené José Bové là-bas, à
Plachimada, quand il
est venu pour le Forum Social Mondial. Parce que
ce mouvement était
tellement important qu'il avait besoin d’être
connu du monde entier ;
d'obtenir le soutien et la solidarité de tous les
citoyens du monde.

L'usine a été fermée, la procédure est toujours
en cours devant la Cour
suprême indienne. Mais les femmes savent que,
quel que soit le jugement,
le peuple a déjà rendu le sien : Coca-Cola n'a
pas le droit de pomper
1,5 million de litres d'eau par jour sans
l'autorisation de la
communauté locale - qui, selon la Constitution
indienne, est l'autorité
compétente pour prendre des décisions sur les
questions d'eau.
Coca-Cola n'a pas le droit de polluer l'eau.
Coca-Cola n'a pas le
droit d'obliger les femmes à marcher plusieurs
kilomètres, chaque jour,
pour aller chercher de l'eau potable. Ce qui
s’oppose, c’est bien le
droit de Coca-Cola à faire des profits contre le
droit du peuple à
l'eau... Il s’agit de l'une des premières
victoires totales remportées
par des citoyens. Et un mouvement de solidarité
s'est propagé à travers
tout le pays, qui soutient les recherches et les
différentes
campagnes... Nous avons ainsi identifié les
endroits où d'autres usines
de Coca-Cola sont installées : nous avons
constaté que les problèmes
sont à chaque fois identiques. Nous sommes
actuellement en train de
former les communautés, en les amenant à
Plachimada, ou en faisant
intervenir les femmes de Plachimada dans les
différentes usines, pour
dire “ vous aussi pouvez défendre votre droit à
l'eau, vous aussi
pouvez défendre votre démocratie de l'eau ! ”.
Cette année, nous allons
organiser un immense blocus, dans chacune de ces
usines.
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COURRIEL D'INFORMATION ATTAC (n°557) :: Commentaires

mihou
Re: COURRIEL D'INFORMATION ATTAC (n°557)
Message Sam 29 Juil - 2:16 par mihou
Notes :

[1] L’Organisation Mondiale du Commerce succède
au GATT (General
Agreement on Tariffs and Trade) en 1995.

[2] Selon une tradition qui consiste pour chaque
famille à planter 9
graines dans un pot le 1er jour de l’année ; 9
jours plus tard, on
compare les résultats et on choisit de planter
dans les champs celles
qui ont le mieux poussé.

[3] Forme de coton génétiquement modifié (dans le
génome duquel on a
incorporé un gène issu d’un micro-organisme
naturel, le Bacillus
thuringiensis - d’où le terme Bt - qui permet au
coton de produire une
protéine toxique pour une larve de papillon).

[4] Voir « Coca-Cola nuit à la santé de l ’Inde
»,

Propos recueillis par Gwen Guezennec et Aurélie
Vitry. Traduction A. V.
Interview réalisée par ATTAC 45 le 14 mai 2006 à
Orléans, dans le cadre
du procès en appel des faucheurs volontaires
d'OGM.
Extrait de la Lettre d'Attac 45 n°37-38 (été
2006) :
http://www.local.attac.org/attac45/IMG/pdf/Lettre_37-38.pdf


2. CARTON ROUGE POUR LE G8
Qui peut sérieusement affirmer que le dernier
sommet du G8, qui vient de
s’achever à Saint-Pétersbourg (Russie), aura été
utile ? « Sans avancée
notable », ce « G8 sans ampleur » (dixit la
presse) est momentanément
impuissant et disqualifié.

Proche-Orient ? Personne ne croit une seconde que
les incantations du G8
sur un Liban en proie aux représailles militaires
d’Israël seront
suivies d’effets.

Energie ? Le jour de l’ouverture du G8, l’Iran a
annoncé qu’il refusait
de suspendre l’enrichissement de l’uranium. Suite
aux récentes
interruptions dans les livraisons de gaz russe et
aux obstacles mis aux
sociétés transnationales pour investir en Russie,
le G8 a voulu «
promouvoir des marchés de l’énergie ouverts et
transparents »,
conformément à la Charte européenne de l'énergie.
Mais la Russie a
refusé de la ratifier, protégeant le monopole de
Gazprom. Le G8 s’est
inquiété du cours élevé du pétrole, mais le jour
de la clôture du G8 a
vu le pétrole atteindre son cours le plus haut à
Londres…

Commerce ? Les négociations du cycle de Doha au
sein de l’Organisation
mondiale du commerce (OMC) sont en panne. Le G8,
accompagné par les
présidents de quelques pays émergents (Chine,
Brésil, Inde, Afrique du
Sud, Mexique), a décidé de se donner un délai
d’un mois pour trouver les
bases d’un accord qui fait - heureusement –
défaut depuis 2001.
Heureusement, car un tel accord serait très
néfaste : libéralisation
accrue de l’économie mondiale, ouverture des
marchés la plus large
possible, dépouillant les Etats d’un maximum de
prérogatives au profit
des entreprises multinationales souvent basées
dans des pays du G8. De
plus, les Etats-Unis n’ont pas encore signé
l’accord avec la Russie qui
ouvrirait la voie à son adhésion à l’OMC.

Dette ? Le sommet 2005 du G8, à Gleneagles
(Ecosse), avait fait grand
bruit par l’annonce d’une initiative « historique
» d’annulation de la
dette de certains pays pauvres envers la Banque
mondiale, le FMI et la
Banque africaine de développement. Cette mesure
ne fait plus illusion
désormais : un an plus tard, la liste des pays
concernés comporte
seulement 19 noms (sur 165 pays dits « en
développement »). Au final,
elle va déboucher sur une réduction des
remboursements de dette
inférieure à 50 milliards de dollars sur les 40
prochaines années pour
ces 19 pays. Les sommes libérées chaque année,
légèrement supérieures à
1 milliard de dollars, sont ridicules face aux
dépenses militaires
mondiales des seuls pays du G8 (plus de 800
milliards de dollars par
an). Surtout cet allégement est obtenu après un
processus de plusieurs
années qui permet au FMI et à la Banque mondiale
d’imposer des réformes
drastiques : libéralisation économique,
privatisations, réduction des
budgets sociaux, suppression des subventions aux
produits de base… Pour
les 19 pays concernés, la situation a continué de
se dégrader : les
allégements consentis n’ont même pas réussi à
contrecarrer la hausse du
prix du pétrole, durement ressentie par les
populations du Sud, même
dans certains pays producteurs de pétrole comme
le Congo-Brazzaville.

Sur tous ces points, l’instance profondément
illégitime qu’est le G8 a
signé un échec cuisant. Héritier des rapports de
force des années 1970,
le G8 a actuellement perdu la main. Mal en point,
il avait fait le vide
autour de lui en éloignant et en réprimant les
mouvements sociaux qui
voulaient se faire entendre… Mais c’est toute sa
logique qui prend l’eau.
De nouveaux acteurs ont émergé, les rapports de
force se modifient.

Grâce aux exportations de matières premières dont
les cours ont connu une
hausse importante ces deux dernières années, les
réserves en monnaies
fortes (dollars, euros notamment) des pays en
développement atteignent
des sommets : plus de 2100 milliards de dollars,
dont 925 milliards de
dollars pour la seule Chine. C’est très supérieur
aux réserves de change
des Etats-Unis et de l’Union européenne réunies.
Constitués pour partie
de bons du Trésor des Etats-Unis ou de pays
européens, ces réserves
peuvent changer durablement la donne.
Aujourd’hui, le Sud est prêteur
net pour les pays développés et aurait tout à
fait la possibilité de
rompre avec les diktats du G8. Encore faut-il que
les dirigeants du Sud
aient la volonté de s’opposer à ces exigences, ce
qui est loin d’être le
cas. Seule l’action des citoyens du Sud peut
mener leurs gouvernants
dans la bonne direction.

Posons les bases d’une logique très différente.
Les pays en développement
devraient quitter le FMI, la Banque mondiale et
l’OMC, les rendant dès
lors caduques. Ces pays pourraient mettre en
commun la moitié de leurs
réserves de change pour construire de nouvelles
institutions centrées
sur la satisfaction des besoins humains
fondamentaux, ce qui n’est pas
le cas des institutions actuelles. La dette
extérieure des pays en
développement est plus élevée que jamais : 2800
milliards de dollars .
Elle organise la poursuite d’une domination qui
rend impossible toute
forme de développement juste et durable. Les
citoyens du Sud ont été
forcés de rembourser plusieurs fois une dette
largement odieuse,
contractée par des gouvernements qui ne les ont
jamais consultés. Les
pays en développement devraient constituer un
front pour le non paiement
de la dette.

Il faut vite s’engager sur cette autre voie,
sinon le G8 finira par
reprendre la main. Comment ? Une nouvelle crise
de la dette, avec des
taux d’intérêt en hausse et des cours des
matières premières qui peuvent
se retourner brutalement, comme à la fin des
années 1970 ? Une
dépendance par rapport aux céréales exportées par
les pays du Nord ? Les
grandes sociétés agro-alimentaires ont réduit
délibérément les surfaces
destinées aux céréales pour faire monter les
prix. Or, sur
recommandation de la Banque mondiale et du FMI,
les pays du Sud ont
remplacé progressivement leur production
céréalière par des productions
d’exportation (café, cacao, coton, bananes…).
Verra-t-on dans l’avenir
des famines programmées à partir du Nord, alors
que les remises de dette
concédées d’une main par les organismes
multilatéraux sont reprises de
l’autre par les sociétés agro-exportatrices du
Nord ?

Le G8 défend depuis trois décennies un modèle
économique structurellement
générateur de dette, de pauvreté, d’inégalités,
de corruption, y compris
au Nord. Le FMI ne vient-il pas d’estimer que la
France devrait
accroître l'écart entre le salaire minimum et le
salaire médian, et que
« l'écart entre les revenus de l'inactivité et le
salaire minimum doit
être augmenté pour mieux récompenser le retour au
travail » ? C’est
maintenant qu’il faut adresser un carton rouge
définitif à ce G8
momentanément hors du jeu international. Non pour
y placer d’autres
acteurs du même type, mais pour modifier
radicalement la logique qu’il
défend.


Damien Millet est président du CADTM France
(Comité pour l’annulation de
la dette du tiers-monde, www.cadtm.org).
Eric Toussaint est président du CADTM Belgique.
Site Web: http://www.cadtm.org


3. POUR UNE INFORMATION ET DES MEDIAS PLURALISTES

Une première session nationale des Etats généraux
se tiendra le 30
septembre 2006 à la Bourse du travail de
Saint-Denis. Son objectif sera
de dresser un état des lieux et de présenter des
propositions. Merci de
vous inscrire
http://www.etats-generaux-medias.org/article.php3?id_article=22

L’organisation de cette session se conformera à
trois principes :

- Démocratie : pour être démocratique, une
session des Etats généraux ne
doit pas être transformée en gigantesque meeting
réservé aux
porte-parole. Les ateliers doivent prévaloir sur
les sessions plénières
destinées à rendre compte.

- Transversalité : l’ensemble du processus de
préparation, de l’ordre du
jour et du déroulement devra permettre à tous les
acteurs impliqués de
participer aux débats.

- Diversité : les Etats généraux ne peuvent être
démocratiques qu’à la
condition de faire prévaloir le consensus. Mais
le consensus serait
étouffant s’il devait réduire la diversité des
points de vue et des
propositions.

L’organisation de l’ordre du jour

- Les Etats généraux seront organisés sur une
seule journée : le samedi
30 septembre
- L’ordre du jour fera prévaloir les ateliers
sur les séances plénières
et les séances plénières résulteront pour
l’essentiel du débat des
ateliers :
- 1. 9h30-10 : Séance inaugurale
- 2. 10h-12h : Ateliers
- 3. 12h -13 : Séance plénière de compte-rendu
des ateliers
- 4. 13h-14h30 : Repas
- 5. 14h30-16h30 : Ateliers
- 6. 16h30-17h30 : Séance plénière de
compte-rendu des ateliers.
- 7. 17h30. Adoption d’une déclaration finale

Les thèmes et les ateliers

Pour définir les principaux thèmes et ateliers
des Etats Généraux, nous
avons pris pour base relativement intangible le
texte de l’appel qui
dresse une première liste des questions à mettre
en discussion « sans
préjuger du résultat ».

Nous avons retenu cinq thèmes généraux qui
reprennent presque toujours
littéralement le texte de l’appel. Chacun de ces
thèmes l’objet de deux
ateliers.

1. Comment garantir les droits d’informer et les
droits à l’information
contre toutes les tentatives politiques et
économiques de les confisquer
?

2. Comment garantir l’essor des médias
associatifs, sauvegarder le
potentiel non-marchand d’Internet, doter les
médias à but non-lucratif
du statut et des moyens dont ils sont besoin ?

3. Comment préserver et refonder le service
public de l’audiovisuel ?

4. Comment garantir la diversité de l’information
et de la culture, les
droits et les moyens de la création ?

5. Quels droits et quelles conditions de travail
pour les journalistes
et, plus généralement, pour les producteurs
d’information indépendants
et comment les garantir ?

La présentation des dix ateliers prévus (il n’est
matériellement pas
envisageable d’en organiser plus) sera adoptée
prochainement...
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