LES FEMMES DANS LA GUERRE DiaporamaMères
de familles, championnes du « système D », ouvrières dans les usines
d’armement, en uniforme ou combattantes de l’ombre, les femmes
s’engagent massivement dans l’effort de guerre de leur pays.Journée ordinaire d’une ParisiennePour les femmes, la guerre est avant tout le temps des restrictions.
Les journées sont bien remplies entre les queues devant les boutiques
et le « système D ». Voici la journée ordinaire d’une Parisienne,
décrite par l’écrivain Georges Duhamel. « De bonne heure le matin, elle
compte ses tickets et établit un véritable plan de bataille pour
obtenir de quoi nourrir sa famille. Avant de partir, elle prépare du
faux café, additionné de faux sucre, la saccharine. Ayant fait sa
toilette à l’eau froide, en prenant garde de ne pas faire mousser le
savon trop longtemps, elle se rend chez le marchand de légumes et, par
chance, y achète le dernier chou-fleur. Pas de problème à la
charcuterie, il n’y a plus rien… pas de saccharine non plus à la
pharmacie. Rentrée chez elle, elle prépare le repas qui se compose du
seul chou-fleur. L’après-midi, après avoir reprisé quelques vêtements
usés, elle repart en quête du repas du soir… »
Femmes à l’usineA la différence de l’Allemagne et du Japon, les Alliés mobilisent
massivement les femmes pour participer à l’effort de guerre. Employées
aux travaux des champs, dans les usines d’armement, dans les bureaux de
l’armée, elles sortent de leur foyer pour accomplir, pendant plus de
dix heures par jour, des métiers nouveaux pour elles. Des professions,
peu exercées par les femmes jusqu’alors, se développent. Elles
deviennent assistantes sociales, correspondantes de guerre… Dans les
rues des villes, elles sont partout : conductrices de bus, factrices,
chargées de l’entretien des routes et de l’évacuation des blessés…
Femmes au combatParticipant déjà largement à la production de guerre, les femmes
s’engagent aussi dans le combat. Combat en uniforme au sein de l’armée
ou combat dans l’ombre aux côtés de la Résistance. En Finlande, les
femmes ont en charge la surveillance aérienne ou la conduite de
véhicules. En URSS, elles s’engagent sur le front, devenant tireuses
d’élite, pilotes d’avion ou conductrices de char d’assaut. Les femmes
soviétiques occupent à peu près tous les postes et c’est par régiments
entiers qu’elles se battent. Combattantes à l’égal des hommes telles
les Polonaises, les Chinoises, les Tchèques, les Russes, les Grecques
ou les Yougoslaves, elles sont plutôt employées comme auxiliaires des
armées au Canada, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, où elles sont
infirmières, secrétaires et organisent l’intendance.
Combattantes sans uniformes : les femmes dans la RésistanceLes combats les plus durs sont livrés dans le cadre de la
Résistance. L’URSS fait, ici encore, preuve d’un immense courage et
d’une mobilisation massive. C’est aussi le cas dans la résistance
yougoslave, dans laquelle les femmes participent aux actions armées. En
France, à l’image de Lucie Aubrac ou de Marie-Claude
Vaillant-Couturier, elles remplissent, au péril de leur vie, des
missions d’agent de liaison, de passeuses ou d’agents de
renseignements. En Allemagne, à l’exception de Sophie Scholl, à la tête
du groupe de résistance « La Rose blanche », et de quelques autres, les
femmes exercent plutôt une résistance passive.
Ravensbrück : le camp des femmesRésistantes, juives, tsiganes, simples civiles prises dans une
rafle, les femmes ont aussi été déportées et assassinées. A
Ravensbrück, camp exclusivement féminin, elles s’entassent dans des
blocks surpeuplés, luttant chaque jour contre les coups, le travail
harassant, la faim et la maladie. Les SS traquent les vieilles femmes
qui n’ont plus la force de travailler et, avec les juives, elles sont
les premières à partir dans « les transports noirs » qui les emportent
vers la mort dans un autre camp. Les plus faibles, les mères de famille
et leurs enfants, accompagnent les hommes âgés ou handicapés
directement dans les chambres à gaz. A Auschwitz, les femmes sont aussi
les victimes privilégiées du docteur Joseph Mengele qui effectue sur
elles des expériences « médicales » souvent mortelles et, en
particulier, des stérilisations. Les femmes qui restent en vie luttent
et s’entraident. Par exemple, faisant appel à toute leur ingéniosité
pour sauver les bébés nés dans le camp, elles volent pour eux de la
nourriture et des vêtements.
Atlas de la Seconde Guerre mondiale, Isabelle Bournier et Marc Pottier, Casterman, 2006