EconomieLe franc CFA souffre d’un euro fortpar RFI
Article publié le
02/01/2008
Dernière mise à jour le
02/01/2008 à 11:53 TU
La question de la parité entre l'euro et le franc CFA se pose toujours.
(Photo : DR)
Le
franc CFA traditionnellement lié à la monnaie française, le Franc,
avait automatiquement bénéficié d’une parité fixe lors de l’adoption de
la monnaie européenne, l’Euro. Mais un euro fort ne bénéficie pas
forcément aux pays de la zone franc qui ont une économie plutôt faible.
La question de la parité « franc CFA – euro » remise en question tout
au long de l'année 2007 par des économistes est dans un débat récurrent
sur la monnaie en Afrique de l'ouest et en Afrique centrale.
Le franc CFA peut-il continuer à être
arrimé ainsi à l'euro ? Cette question, des économistes, des hommes
d'affaires africains l'ont publiquement posée au cours de l'année 2007.
C'est en Afrique de l'ouest que le débat a été le plus fort. Les
exportateurs, dont les matières premières comme le coton ou encore le
caoutchouc sont côtés en dollar, ont été fortement pénalisés par un
euro fort, et donc un CFA fort, face à un dollar faible.C'est
l'Association cotonnière africaine (ACA) qui a tiré la sonnette
d'alarme la première, en demandant publiquement aux hommes politiques
de la zone CFA d'intervenir pour leur éviter de creuser davantage leur
déficit. L'ACA préconisait d'arrimer le franc CFA à un panier de
monnaies, et non plus uniquement à l'euro. Des monnaies comme le dollar
ou le yuan étaient communément cités.
Un nouvel arrimage plutôt qu'une dévaluationLa
nuance est destinée à rassurer les populations, encore très marquées
par l'expérience de la dévaluation du franc CFA en 1994. De fait,
chaque fois que l'euro s'apprécie face au dollar, le franc CFA suit
mécaniquement. Résultat : les coûts de production augmentent. Les
produits réalisés en Afrique coûtent plus cher à fabriquer que dans les
régions hors zone Euro. Et là, les regards se tournent vers
l'Asie et plus particulièrement vers la Chine. Dans le même temps, les
marges sur les exportations libellées en dollar fondent comme neige au
soleil. C'est l'un des drames de la filière coton en Afrique de l'ouest
dont la devise de référence est le dollar. Mais ce qui est vrai en
Afrique de l'ouest n'est pas forcément vrai en Afrique centrale.La
question de la compétitivité ne se pose pas de la même façon, grâce à
une rente pétrolière, qui bénéficie de surcroît de la hausse du prix du
baril. Résultat : un change flottant pour le CFA d'Afrique de l'ouest
n'est peut-être pas envisageable en Afrique centrale. D'autant plus
qu'il existe un CFA Afrique de l'ouest et un CFA Afrique centrale, non
compatible entre eux. Déconnecter les 2 zones apparaît de plus
en plus criant. Reste que la question de la monnaie n'est pas prête
d'être réglée en Afrique de l'ouest, tant que le nom et la nationalité
du futur gouverneur de la BCEAO, la Banque centrale des Etats d'Afrique
de l'ouest, dont le siège est à Dakar, ne seront pas connus.
http://www.rfi.fr/actufr/articles/097/article_60981.asp