Chères amies, Chers amis,
Nous vous avions annoncé qu'avec plusieurs autres associations nous
portions plainte contre Alain Finkielkraut pour les propos racistes
qu'ils a tenus dans Haaretz le 18 novembre dernier. D'autres
associations, dont l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix) et AIX
SOLIDARITE, viennent de nous faire savoir qu'elle se joignent à
cette
plainte et nous en félicitons. Nous remercions d'ores et déjà ceux
parmi
vous qui nous ont envoyé un message d'encouragement ainsi qu'un
soutien
financier pour faire face aux frais de justice. (Nous renouvelons cet
appel : chèques à envoyer à l'ordre de CAPJPO-EuroPalestine 16 bis
rue
d'Odessa. 75006 Paris).
Mais il est évident pour nous que le combat ne saurait être
exclusivement judiciaire, et qu'il n'est pas question d'attendre un
procès qui mettra au moins un an à venir à l'audience, pendant que M.
Finkielkraut continue à se répandre en propos haineux sur les ondes
et
dans la presse. Les faits sont graves : Alain Finkielkraut n'a pas
"dérapé", il est coutumier du fait. Il n'est pas non plus
un "philosophe
fou", ses propos sont cohérents et cela fait des années qu'il répand
le
même venin, y compris par le canal de services publics financés avec
notre argent. Qu'en guise de sanctions, le ministre de l'intérieur,
M.
Racailles-Karcher, le félicite et déclare que ses propos
font "honneur à
l'intelligence française", montre que Finkielkraut n'est pas "isolé".
L'estimable Aimé Cesaire a bien compris que la seule façon de traiter
les racistes est de leur fermer la porte. Nous tenons à saluer ici
son
refus de recevoir Nicolas Sarkozy à Fort de France demain jeudi. De
même, nous refusons de continuer à entendre le poison distillé par M.
Finkielkraut, et nous nous opposerons à la complaisance de ceux qui
lui
offrent une tribune pour se livrer à la diffamation et à
l'incitation à
la haine raciale.
Nous nous joignons à ce titre aux protestations qui ont commencé à se
faire entendre en région Rhône-Alpes après l'annonce d'une
conférence du
même Finkielkraut, le 15 décembre prochain à Lyon, à l'invitation du
Conseil régional qui organise des conférence sur le thème de la
laïcité.
Ci-dessous un texte qui permet à ceux qui n'auraient pas lu Haaretz
ni
les interventions antérieures de ce "penseur" de se faire une idée
exacte de ce qu'il affirme. Merci de vous joindre à l'action.
NON A LA CONFERENCE DE FINKIELKRAUT
A LYON LE 15 DECEMBRE !
La coupe est pleine. Après les "racailles" à nettoyer au "karcher" de
Sarkozy, Finkielkraut franchit un cran de plus et vient directement
nous
cracher à la tête ses insultes racistes, haineuses, contre les
Noirs,
les Arabes, les Musulmans, en affirmant qu'ils sont les uniques
responsables des violences dans les banlieues, parce qu'ils ont la
haine
de la France ("Il ne faut pas parler de 'jeunes' mais de 'noirs' et
d'arabes' affirme-t-il) , qu'ils ne veulent pas s'intégrer, qu'ils
veulent garder leur identité musulmane et qu'ils exercent dans les
banlieues une mauvaise influence sur les jeunes blancs.
Ce n'est pas tout, ceux qui se sont donné la peine de lire tout les
propos de ce sinistre individu dans le quotidien Haaretz du 18
novembre,
disponible sur internet, et dont des extraits ont largement circulé,
auront noté que Finkielkraut va jusqu'à s'étonner que les écoles
françaises qui accueillent des enfants immigrés en situation
illégale ne
les dénoncent pas à la police ! Incitation à la délation ! Sous
Vichy,
il aurait sans doute préconisé que les écoles dénoncent à la police
les
enfants juifs qui s'y trouvaient ?
Finkielkraut a la haine et le mépris des Noirs : il se permet
d'écrire
que l'équipe de foot de France est "black-black-black " et qu'elle
est
ainsi "devenue la risée de toute l'Europe". Retenez : Les Noirs dans
une
équipe en France, c'est "ridicule" pour A. Finkielkraut. Mais il y a
pire, il y a les Noirs qui osent demander la reconnaissance du crime
que
fut l'esclavagisme. Alors là le "philosophe" se déchaîne : "Qu'est-ce
qu'on leur a fait aux Africains ? Rien que du bien ". La
colonisation,
rappelle-t-il a eu le mérite "d'apporter la civilisation à des
sauvages". Et on a tort de ne plus l'enseigner dans les écoles,
déplore-t-il.
Le combat anti-raciste le met hors de lui. Il ne trouve pas de mots
assez fort pour le vilipender : "Cet anti-racisme sera au 21ème
siècle,
ce qu'a été le communisme au 20ème siècle", "Il faut se méfier de
l'idéologie anti-raciste", "Le discours répugnant de l'autocritique
face à l'esclavage et à la colonisation" le font sortir de ses
gonds.
Ce n'est pas pour rien qu'il défend la politique de Sharon et la
colonisation des territoires palestiniens occupés.
Mais "contrairement à d'autres, fait-il observer, je ne parle pas de
l'intifada des banlieues". Il se contente de souligner un certain
nombre
de similitudes selon lui entre ceux ("arabes" et "noirs" des
banlieues
et Palestiniens) "qui envoient les plus jeunes en première ligne".
On ne compte plus les généralisations racistes à propos des "Noirs"
et
des" Arabes", .Finkielkraut qui leur reproche de ne même pas parler
correctement le français, ne peut pas appréhender les jeunes
français
des banlieues, ou les joueurs de foot, autrement qu'à laide de ces
vocables.
Mais on peut également remarquer que Finkielkraut se permet aussi de
généraliser quand il parle des " Juifs", à tout bout de champ comme
une
catégorie compacte et forcément d'accord avec lui : "Les juifs
comprennent ce que je viens de dire"...."Je pense qu'aucun juif ne
ferait une chose pareille..." a propos du fait de brûler une école.(
C'est vrai on aurait du mal à imaginer un juif israélien saccager
une
école palestinienne, pour ne pas citer pire en ce qui concerne les
agissements des bons soldats de leur armée d'occupation) . "Un
patron de
restaurant juif, poursuit le "grand penseur" ne pourrait par exemple
jamais embaucher un jeune de banlieue comme serveur, même s'il est
antiraciste", parce que que ce jeune parlerait mal et ne pourrait
représenter ce patron !
Si Finkielkraut s'est mis en tête de développer l'antisémitisme en
dressant un tel portrait "des juifs", il a de bonnes chances d'y
parvenir.
Il y a bien d'autres exemples de propos racistes tenus par
Finkielkraut
à d'autres occasions, car contrairement à ce qu'ont pu croire
certains,
il n'en est pas à son premier "dérapage". Les "dérapages" sont même
tellement nombreux et toujours dans la même veine, que l'on peut
penser
qu'il ne s'agit pas de dérapages, mais d'une volonté cohérente
d'inciter
à la haine raciale, de stigmatiser une partie de la population.
EXEMPLES :
a.. Finkielkraut s'en prenait ainsi le 6 mars dernier aux Antillais
sur Radio RCJ en parlant des " victimes antillaises de l'esclavage
qui
vivent aujourd'hui de l'assistance de la Métropole".
a.. * Le même jour, entre 18h30 et 19h30, sur Radio Shalom, M.
FINKIELKRAUT s'en prenait à la "créolité" : "J'ai peur néanmoins que
la créolité puisse aussi servir à entretenir, outre la haine de la
France coloniale, la haine d'Israël, (sic) Etat juif si vous voulez,
c'est-à-dire Etat non créole, non métissé."
a.. Une semaine plus tard sur RCJ, parlant des manifestations
lycéennes contre la Loi Fillon, et après avoir signé un tract odieux
accusant les jeunes de banlieues de se livrer à "des ratonnades de
blancs", il réitère : "Les casseurs dans les manifestations autrefois
c'était les anarchistes, ceux qui en voulaient, dont les
revendications étaient plus radicales que les autres, ensuite ils se
servaient des... manifestations comme d'un bouclier pour piller les
vitrines, maintenant, ils cassent du lycéen et en général, du lycéen
français de souche aussi."
C'est avec une extrême constance que A.F. se fait le pourfendeur du «
métissage » et de la « société multi-raciale », l'apôtre de
la "pureté".
Impossibilité proclamée de la coexistence entre groupes humains
différents dans un même Etat, sont des propos qui reviennent depuis
des
années dans la bouche et sous la plume de Finkielkraut. Des concepts
qui
rappellent certaines idéologies qui font froid dans le dos.
Prenons ses propos sur Israël. Pour Alain
Finkielkraut, ce
n'est pas l'occupation qui rend l'Etat d'Israël
détestable, on en veut aux juifs de ne pas se "mélanger",
explique-t-il : « Pour être les contemporains de leur
temps, Palestiniens et Israéliens devraient, à l'image des
Européens, se mélanger les uns aux autres. Et voilà ces
juifs qui veulent rester juifs et former un Etat juif »
(Le Point du 3 /10/2003)
..
« Le métissage est la valeur suprême de l'antiracisme
contemporain, son maître-mot, sa réponse à la préférence
nationale et à l'universalisme conquérant (...). Sous le
nom de métissage, l'Occidental éclairé s'adonne à toutes
les expériences, à toutes les aventures, à toutes les
hybridations». (AF Les Battements du monde, op. cité, p.
48).
Au début des années 90, Alain Finkielkraut tenait déjà
un
raisonnement tout à fait analogue à propos des Croates : «
Anachroniques Croates ! » s'exclamait- il. « Ils ne sont
politically correct ni pour les citoyens de la biosphère
ni pour ceux de la vidéosphère. Ils se déyougoslavisent au
moment où l'humanité voit dans la Yougoslavie la forme de
sa maturité et l'image de son avenir. Leur crime
impardonnable, autrement dit, est de ne pas être de bons
contemporains». Car, expliquait-il, « ce que reprochent
aujourd'hui les tenants de la démocratie postnationale aux
peuples de la mosaïque yougoslave...c'est de vouloir être
slovènes ou croates quand nous sommes tous
blacksblancsbeurs; c'est de succomber au virus de la
fragmentation alors qu'il n'y a plus qu'une seule
communauté de destin sur la terre : celle qui unit tous
les membres de l'espèce humaine entre eux». « Si je n'avais
pas été juif moi-même, peut-être n'aurais pas mis autant
d'ardeur et d'insistance à défendre la Croatie. Mais comme
le dit admirablement Péguy dans Notre jeunesse : plus nous
avons du passé derrière nous, plus justement il faut le
défendre, le garder pur, il m'a paru indispensable de
refuser la bénédiction de la mémoire juive à la Serbie
conquérante". (Alain Finkielkraut, Comment peut-on être
croate ? Gallimard, Paris, 1992.)
"Le refus du métissage au nom d'un passé mythique qu'il faudrait
conserver amène Alain Finkielkraut à refuser d'envisager la
possibilité
d'une coexistence pacifique entre Serbes et Croates au sein d'un même
Etat unifié, la Yougoslavie, de la même façon qu'il lui permet
aujourd'hui d' écarter la possibilité d'une coexistence entre Arabes
et
Juifs dans un même Etat en raison de l'altérité supposée
irréductible
des Arabes", analyse Marc-Antoine Coppo qui souligne cette autre
phrase
abominable de Finkielkraut : " Ma judéïté m'a réveillé du grand
sommeil
de l'antinazisme».
Pourquoi tout cela est-il très grave ? Pourquoi devons-nous réagir ?
Parce que M. Alain Finkielkraut n'est ni un "dérapeur", ni un
"schizophrène disjoncté", mais quelqu'un de cohérent et d'influent,
qui
prend la parole abondamment et en permanence sur toutes sortes de
médias, y compris publics, comme France-Culture, qui est invité à
donner
des centaines de conférences à des étudiants, qui distille la haine
et
le poison raciste, avec la complicité de bon nombre de politiques et
de
journalistes, de manière excessivement dangereuse.
Finkielkraut joue son rôle au milieu d'un dispositif politique qui
vise
à réprimer de plus en plus durement toute vélléité de contestation
sociale, de revendication sociale au sein de l'ensemble de la
population, et qui a besoin pour ce faire d'imprégner l'idée que la
cause de nos difficultés se trouve dans une frange de la population
bien
ciblée, qui empêche la machine de tourner, qui la détraque. Matons-
les
(on en profitera pour mater les autres : grévistes, lycéens, sans
logements, chômeurs...par la même occasion).
La politique du bouc émissaire n'est pas nouvelle, même si les cibles
diffèrent. Elle rappelle malheureusement des époques qui font froid
dans
le dos.
Et Nicolas Sarkozy, qui travaille dans ce sens et n'ouvre la bouche
que
pour parler de polygamie, tournantes, islam, racailles quand on lui
réclame plus de justice sociale, a eu raison de remercier
Finkielkraut
pour bons et loyaux services en déclarant que son vomi
raciste "faisait
honneur à l'intelligence française". Il a besoin de ce vomi, qu'un Le
Pen ne peut se permettre de lâcher sans qu'on lui tombe dessus en
criant
au facisme, mais qu'un "philosophe" peut étaler en couches épaisses
et
multiples, disposées différemment selon les "reformulations"
proposées
par les ElKabach, Julliard et autres.
Mais Finkielkraut n'est -il pas le premier à dire "Evidemment, à
force
de violences verbales, on crée le climat du pogrom" ?
La haine, votre haine raciale Monsieur Finkielkraut, qui vous
entraîne à
diffamer, à écrire dans Haaretz, "La haine (de la France), les Noirs
l'ont encore plus que les Arabes", amène le Juge Jean-Pierre
Rosenczveig, juge pour enfants au tribunal de Bobigny, à vous
répondre :
"Effectivement, une partie de la jeunesse de France vit très mal la
contradiction qui existe entre ce qu'affiche la République (Liberté,
Egalité, Fraternité) et ce qu'elle vit, elle, au quotidien. Ce n'est
pas
la haine de la France que ces jeunes renvoient, c'est un appel
profond à
ce que la France respecte ses valeurs. "
Votre haine, M. Finkielkraut est criminelle. Elle vous disqualifie.
Vous avez suffisamment distillé votre poison.
Des personnes comme Edgar Morin ont été condamnées pour avoir
critiqué
la politique du peuple israélien, Alain Ménargues a été renvoyé de
RFI,
Richard Labévière s'est vu retiré ses émissions, pour leurs
critiques de
l'Etat israélien, alors que rien n'est encore venu sanctionner vos
propos racistes ! C'est vraiment honteux.
NOUS NE VOULONS PAS DE VOUS A LYON LE JEUDI 15 DECEMBRE DANS UNE
ENCEINTE PUBLIQUE !
Les trois autres intervenants inscrits au programme peuvent se
passer de
vous pour débattre de la laïcité, comme nous nous passerons de vos
lueurs sur "Le sacré, le laïc et le profane". Nous ne souhaitons pas
débattre avec des racistes ! Comme Aimé Césaire qui vient de refuser
de
recevoir Nicolas Sarkozy à Fort-de-France, nous disons :
NON A LA PRESENCE DE FINKIELFRAUT AU FORT SAINT JEAN(Ecole
Nationale du
Trésor Public : 21 montée de la Butte. 69001 Lyon) JEUDI 15
DECEMBRE !
Dites-le aux organisateurs de la région Rhône-Alpes et de la Villa
Gillet :
Tel : 04 78 27 02 48 - info@...
www.villagillet.net -
Premiers signataires : Novac 42, Jérôme Maucourant (Universitaire,
Lyon),
Claude Ganne (Militant LCR Saint-Etienne), Michel Bellet (Professeur
de
sciences économiques, Université de Saint-Etienne), Marie-Claude Ledy
(Lyon), Capjpo-EuroPalestine, Droits-Devant, Oumma, Enfants de
Palestine, Aix Solidarité....
(nous complèterons la liste au fur et à mesure que des signatures
d'associations nous parviendront, ainsi que des signataires
indiviuels
pour la région Rhone-Alpes)