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 Sassou Nguesso, Omar Bongo et la justice française

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mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Sassou Nguesso, Omar Bongo et la justice française Empty
20062007
MessageSassou Nguesso, Omar Bongo et la justice française


Sassou Nguesso, Omar Bongo et la justice française : Fortunes mal acquises ?


20/06/2007


Sassou Nguesso, Omar Bongo et la justice française Presidents.FM



Le 19 juin 2007, les associations Sherpa, Survie et la Fédération des Congolais de la Diaspora
publiaient un communiqué de presse dans lequel elles se félicitaient de
la première judiciaire française, déclenchée par leur plainte déposée
le 27 mars 2007 auprès du Procureur de la République
du Tribunal de Grande Instance de Paris. Une plainte qui porte sur les
biens immobiliers de luxe formellement propriétés des présidents du
Congo Brazzaville et du Gabon, Messieurs Sassou Nguesso et Omar Bongo
Ondimba.




Le
18 juin la justice française acceptait d’ouvrir une enquête pour «Recel
de détournement de biens publics et complicité» portant sur
l’acquisition en France de nombreux biens immobiliers de luxe par des
personnalités africaines. Les associations y voient non pas une fin en
soi mais «une culture de l’impunité tranquille … pour la première fois
ébréchée». Emportées par l’élan d’un signal positif les associations
qui souhaitent en découdre avec la Françafrique et son système occulte et clanique de gestion des relations entre l’Afrique et la France envisagent de demander l’élargissement de l’enquête en cours à d’autres dirigeants et à leurs clans.


La
stratégie poursuivie semble consister à rendre plus efficace la lutte
contre le pillage des pays pauvres par leurs élites et les complicités
occidentales en criminalisant cette industrie des détournements, en
rendant lesdites élites personnellement responsables au plan pénal.




En
imaginant l’extension la plus grande de cette stratégie de
criminalisation de l’accumulation sauvage et sans cause des cercles de
pouvoirs africains et occidentaux, il est à espérer que la peur du
gendarme étant le commencement de la sagesse les excès actuels seront à
terme limités.


Il
est difficile de faire correspondre aux fonctions réelles des
dirigeants africains les patrimoines financiers, fonciers et
immobiliers qu’ils détiennent en France, en Occident et désormais aussi
en Asie. Cette déterritorialisation des richesses africaines venue d’en
haut est une des courroies de prédation les plus utilisées par les
oligarchies régnantes, qu’il s’agisse des personnalités les plus
visibles ou même de celles, plus nombreuses qu’il n’y paraît, qui
occupent des tâches moins apparentes dans les hautes administrations
africaines. Cette industrie criminelle diffuse par ses boursouflures
matérielles et ostentations dont les peuples ont la claire conscience
qu’elles ne proviennent pas d’un travail éthiquement rémunéré, la
vision d’un monde où rien ne sert de mériter son gain et qu’au
contraire la règle non dite et impunie consiste au pillage le plus
démesuré de l’individu pourvu qu’il s’arrange à ne pas être pris. Cette
industrie corruptive remplace toutes industries et productivités
réelles et détourne les énergies de la production vers la captation
sans travail. Avec le résultat normal de l’insuffisance de la
production dans la mesure elle n’est pas rémunérée, ou infiniment moins
que les détournements.




L’entrée
judiciaire, avec la prise de conscience de l’Occident que les
paupérisations de masse en Afrique menaceront l’équilibre du monde dans
le long terme -pollution, immigration, guerres civiles et atteintes aux
intérêts de l’Occident, limites de l’accès aux matières premières, …- a
peut-être des beaux jours devant elle. La dialectique du
pilleur-réparateur pourrait ainsi s’enclencher à partir du moment où
les effets négatifs de l’exploitation postcoloniale se retourneront
contre l’Occident centre bénéficiaire et concepteur de ces pillages. Il
viendra un moment où dans son intérêt l’Occident aura besoin d’une
Afrique politique plus éthique, comme le montre les fonds dits
«vautours» qui en rachetant les dettes africaines exercent des
pressions pour une meilleure gestion des finances publiques africaines
afin … de rentrer dans leurs fonds !


Il
reste un élément indécrottable d’immobilisme politique qui pourrait
retarder l’avènement d’une criminalisation sévère des détournements de
fonds africains, les relations interpersonnelles non désintéressés,
dans un sens comme dans l’autre probablement, liant les dirigeants
africains à leurs homologues occidentaux et milieux d’affaires. Ironie
de l’épisode, les présidents Omar Bongo Ondimba et Sassou Nguesso au
sujet desquels la justice française enquête sont décrits par les
spécialistes de l’Afrique des grandes rédactions comme des proches du
nouveau président français Nicolas Sarkozy. Ce dernier, encore candidat
à l’élection présidentielle de 2007, à quelques semaines de l’échéance
fatidique, se faisait recevoir dans les appartements privés du
président gabonais qui n’a jamais cessé de revendiquer leur amitié
ancienne. De quoi alimenter bien des spéculations …


Afrikara
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