LA JUSTICE BRITANNIQUE QUALIFIE DE CRIMES DE GUERRE L'ASSASSINAT PAR
L'ARMÉE ISRAÉLIENNE DE JAMES MILLER ET TOM HUNRDALL
Publié le 11-04-2006
La justice finira par passer. Le gouvernement israélien ne pourra
pas éternellement bénéficier de l'impunité pour accomplir sa sale
besogne.
Cette semaine, en Angleterre, deux jugements ont été rendus, qui ne
laissent planer aucun doute sur la volonté de l'armée israélienne
d'éliminer les témoins gênants.
Ceux qui collaborent avec des criminels de guerre devront un jour ou
l'autre rendre des comptes.
Ci-dessous deux dépêches de l'AFP concernant les meurtres de James
Miller et de Tom Hurndall.
"Un journaliste britannique, James Miller, tué en mai 2003 par un
soldat israélien dans la bande de Gaza, a été tué volontairement, a
conclu jeudi une enquête judiciaire ouverte en Grande-Bretagne sur
ce drame.
"En se fondant sur les éléments de preuves qui nous ont été
présentés, nous, le jury, convenons à l'unanimité qu'il s'agissait
de tirs illégaux, avec l'intention de tuer M. James Miller", a
conclu le jury de la cour de St Pancras, à Londres. "Nous ne pouvons
parvenir à une autre conclusion que celle selon laquelle M. Miller a
bien été assassiné", a-t-il poursuivi.
James Miller, 34 ans, un journaliste de télévision plusieurs fois
récompensé, avait été mortellement atteint d'une balle au cou le 2
mai 2003 à Rafah, dans la bande de Gaza, alors qu'il réalisait un
documentaire sur la destruction par l'armée israélienne de maisons
palestiniennes à la frontière égyptienne.
Les membres de son équipe avaient affirmé qu'ils portaient un
drapeau blanc et s'étaient identifiés en tant que journalistes
britanniques auprès des soldats israéliens déployés dans la zone.
Selon les éléments recueillis par l'enquête judiciaire britannique,
un premier tir a précédé de 12 à 13 secondes le tir qui a coûté la
vie à James Miller. Puis plusieurs tirs ont suivi, visant notamment
la maison d'où sortait l'équipe de journalistes, et que l'on
surnomme "la Maison des journalistes".
James Miller portait un gilet paree-balles avec les lettres TV pour
être clairement identifié comme journaliste .
Une autopsie pratiquée en Israël en présence d'un médecin
britannique établit que le journaliste avait été touché par une
balle d'un fusil d'assaut de type M-16 tirée par des soldats
israéliens qui se trouvaient en face de lui.
Mais l'armée israélienne avait décidé en mars 2005 au terme de 18
mois d'enquête de ne pas poursuivre, faute de preuves, le lieutenant
soupçonné d'être responsable de la mort du journaliste, une décision
qui avait été déplorée à l'époque par le gouvernement britannique.
Tsahal s'était contentée d'exprimer ses regrets, en relevant que le
journaliste avait "pris de gros risques en se trouvant dans une zone
de guerre".
Et si le lieutenant avait été blâmé pour avoir, selon des
témoignages, "ouvert le feu en violation des règles d'engagement" de
l'armée israélienne, cette charge n'a finalement pas été retenue
contre lui.
Le général Gai Tzur, le chef d'état major de la région sud d'Israël,
couvrant la bande de Gaza, chargé de l'affaire, avait estimé "que
des tirs, dans de telles circonstances, pouvaient se justifier".
Mais le jury de la cour de St Pancras a critiqué jeudi l'attitude de
l'Etat hébreu dans cette affaire, en affirmant que "depuis le
premier jour de cette enquête, les autorités israéliennes n'ont pas
été très coopératives avec l'enquête sur les circonstances qui ont
entouré la mort de M. Miller."
Le documentaire de James Miller, intitulé "La mort à Gaza", a reçu
plusieurs prix, dont trois Emmy Awards aux Etats-Unis en septembre
dernier, et celui du festival des films sur les droits de
l'Homme "One World 2005" à Prague en mai 2005.
James Miller était marié et père de deux enfants, un garçon de deux
ans et une fille de 5 mois au moment de sa mort. Son épouse, Sophy,
a témoigné devant la cour de St Pancras.
James Miller a été tué au seizième et dernier jour du tournage de
son film.
AFP, 6 avril.
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LONDRES, 10 avr 2006 (AFP) - Une enquête judiciaire sur la mort de
Tom Hurndall, un pacifiste londonien de 22 ans abattu par un soldat
israélien en avril 2003 dans le camp de réfugiés de Rafah, dans la
bande de Gaza, a conclu lundi à Londres qu'il avait tué de manière
illégale et intentionnelle.
Le jeune homme avait reçu une balle dans la tête alors qu'il
essayait apparemment de mettre à l'abri de coups de feu des enfants
palestiniens.
Il est mort neuf mois plus tard, en janvier 2004, dans un hôpital de
Londres sans être sorti de son coma.
Lundi, un jury de dix personnes de la cour de St Pancras, dans le
nord de la capitale, a estimé que le coup de feu le visant avait
été "intentionnel, avec l'intention de le tuer". Et il a dénoncé "le
manque de coopération des autorités israéliennes" lors de l'enquête.
Le soldat responsable de la mort de Tom Hurndall, Taysir Hayb a été
condamné à huit ans de prison par la justice militaire israélienne
en août 2005, pour homicide involontaire, mais l'armée a fait appel
de cette sentence, l'estimant trop douce.
Taysir Hayb est le premier soldat israélien à avoir été condamné
pour la mort d'un étranger dans les Territoires occupés.
Déjà la semaine dernière, une enquête similaire à Londres avait
estimé qu'un journaliste britannique, James Miller, tué en mai 2003
par un soldat israélien dans la bande de Gaza, avait été tué
volontairement et illégalement.
Dans son cas, le soldat soupçonné d'avoir tiré n'a pas été poursuivi.
"S'il y a intention de tuer, cela en soi constitue un crime de
guerre selon les conventions de Genève", a déclaré Anthony Hurndall,
le père de Tom, après le verdict.
"Toute personne responsable (...) est coupable de crime de guerre et
(...) devrait être poursuivie", a-t-il ajouté. Il a également appelé
les autorités de Londres à remplir leurs obligations légales de
protection des citoyens britanniques.
Quant à l'avocat de la famille, Me Michael Mansfield, il a critiqué
de manière véhémente les autorités et l'armée israélienne, affirmant
que l'Etat hébreu ne souhaitait pas engager de poursuites contre
ceux impliqués dans la mort de Tom Hurndall.
"Ne vous y trompez pas, les Forces de défense israéliennes ont été
jugées aujourd'hui coupables de meurtre par ce jury", a-t-il déclaré.
L'avocat a aussi critiqué Tsahal pour avoir voulu faire porter aux
Palestiniens la responsabilité des tirs contre les deux hommes et a
accusé l'armée israélienne d'avoir voulu étouffer l'affaire pendant
de nombreux mois et d'avoir refusé de coopérer à l'enquête.
L'enquête judiciaire britannique va à présent examiner les voies
possibles pour engager des poursuites dans les deux affaires.
En Grande-Bretagne, un coroner est systématiquement saisi en cas de
mort suspecte d'un Britannique, sur le sol britannique ou à
l'étranger".
Publié par CAPJPO-EuroPalestine
Source :
http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=2065