Riz sauvage
* Profil santé
* Le riz sauvage au fil du temps
* Usages culinaires
* Conservation
* Écologie et environnement
* Références
Noms communs : riz sauvage, zizanie.
Noms scientifiques : Zizania palustris, Zizania aquatica, Zizania texana.
Famille : poacées (synonyme : graminées).
POURQUOI METTRE LE RIZ SAUVAGE AU MENU?
* Il est nutritif, savoureux et éminemment polyvalent.
* Il donnera de la personnalité aux préparations à crêpes.
* Dans une salade froide, il est rafraîchissant.
* Il renferme des protéines plus complètes et en plus grande quantité que dans le riz ordinaire.
* C’est une céréale à grain entier, source de précieuses fibres alimentaires.
Profil santé
Le riz sauvage a une origine botanique différente de celle des autres types de riz. En effet, ce n’est pas exactement une variété de riz, mais plutôt la graine d’une plante graminée aquatique. Retrouvé notamment aux États-Unis et au Canada, le riz sauvage fait partie de l’alimentation amérindienne depuis plusieurs siècles. Sa couleur très foncée et sa saveur rappelant légèrement la noisette en font un aliment intéressant pour apporter variété et originalité à notre assiette.
Principes actifs et propriétés
Le riz sauvage canadien : vraiment « sauvage »
Le riz sauvage canadien croît et est transformé sans ajout de produits chimiques ni d'additifs, ce qui en fait un aliment naturel unique en son genre20.
Les produits céréaliers sont d’une grande importance pour notre alimentation. L’une des Recommandations alimentaires pour la santé des Canadiens de Santé Canada conseille de donner « la plus grande part aux céréales, pains et autres produits céréaliers ainsi qu’aux légumes et aux fruits »1. Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement tient compte de cette recommandation et insiste sur le choix de produits céréaliers à grains entiers ou enrichis2. Les autorités américaines, de leur côté, recommandent qu’au moins la moitié des produits céréaliers consommés soient à grains entiers3.
En effet, des études épidémiologiques ont observé que la consommation de grains entiers serait reliée à un risque moindre de maladies cardiovasculaires et de diabète4, de certains cancers5,6 et d’obésité7,8. Ces effets bénéfiques seraient reliés à la synergie entre les nombreux composés contenus dans les produits céréaliers à grains entiers, tels les fibres, les antioxydants, les vitamines et les minéraux. Comme la majorité de ces composés sont contenus dans le son et le germe9, on a avantage à consommer les céréales le moins raffinées possible.
Le riz sauvage a fait l’objet de peu d’études récentes sur ses propriétés et ses principes actifs potentiels. Des auteurs avancent que le fait que certains grains aient une couleur très prononcée - comme c’est le cas pour le riz sauvage - pourrait être un indice d’un contenu riche en phytonutriments potentiellement bénéfiques pour la santé10. Même s’il reste encore beaucoup à découvrir sur le riz sauvage, on sait néanmoins que certaines de ses facettes nutritionnelles le distinguent du riz ordinaire.
Protéines. En ce qui concerne les protéines, le riz sauvage est plus avantageux que le riz ordinaire. Tout d’abord, le riz sauvage en contient une plus grande quantité 11,12. Selon le Fichier canadien sur les éléments nutritifs, une portion de 125 ml de riz sauvage cuit contient 3,5 g de protéines, contre environ 2,5 g en moyenne pour les autres types de riz. De plus, les protéines du riz sauvage sont un peu plus complètes que celles du riz ordinaire, car elles sont plus riches en lysine, un acide aminé essentiel généralement peu abondant dans les céréales. En effet, le riz sauvage contient presque deux fois plus de lysine que les autres types de riz, qu’ils soient blancs ou bruns.
Fibres alimentaires. Le riz sauvage chinois a un contenu plus élevé en fibres alimentaires que le riz blanc12. Il en est de même pour le riz sauvage canadien : une portion de 125 mL de riz sauvage cuit contient 1,6 g de fibres alimentaires, soit jusqu’à quatre fois plus que certains riz blancs (0,4 g). Le riz sauvage a ainsi un contenu en fibres équivalent à celui du riz brun. On sait qu’une alimentation riche en fibres variées peut contribuer à maintenir une fonction intestinale adéquate, diminuer le risque de cancer du côlon, ainsi que normaliser les taux sanguins de cholestérol, de glucose et d’insuline13.
Autres propriétés
Le riz sauvage est-il antioxydant?
Donnée non disponible.
Le riz sauvage est-il acidifiant?
Donnée non disponible.
Le riz sauvage a-t-il une charge glycémique élevée?
Modérément. La charge glycémique de 87 g de riz sauvage est de 11.
Nutriments les plus importants
Que vaut une « portion » de riz sauvage?
Poids/volume
Riz sauvage, cuit, 125 mL/87 g
Calories
88
Protéines
3,5 g
Glucides
18,5 g
Lipides
0,3 g
Fibres alimentaires
1,6 g
Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2005.
Phosphore. Le riz sauvage est une source de phosphore. Le phosphore constitue le deuxième minéral le plus abondant de l’organisme après le calcium. Il joue un rôle essentiel dans la formation et le maintien de la santé des os et des dents. De plus, il participe entre autres à la croissance et à la régénérescence des tissus et aide à maintenir à la normale le pH du sang. Finalement, le phosphore est l’un des constituants des membranes cellulaires.
Magnésium. Le riz sauvage est une source de magnésium. Le magnésium participe au développement osseux, à la construction des protéines, aux réactions enzymatiques, à la contraction musculaire, à la santé dentaire et au bon fonctionnement du système immunitaire. Il joue aussi un rôle dans le métabolisme de l’énergie et dans la transmission de l’influx nerveux.
Fer. Le riz sauvage est une source de fer pour l’homme seulement, les besoins de l’homme et de la femme étant différents. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il joue aussi un rôle dans la fabrication de nouvelles cellules, d’hormones et de neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux).
Zinc. Le riz sauvage est une source de zinc. Le zinc participe notamment aux réactions immunitaires, à la fabrication du matériel génétique, à la perception du goût, à la cicatrisation des plaies et au développement du foetus. Il interagit également avec les hormones sexuelles et thyroïdiennes. Dans le pancréas, il participe à la synthèse (fabrication), à la mise en réserve et à la libération de l’insuline.
Manganèse. Le riz sauvage est une source de manganèse. Le manganèse agit comme cofacteur de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de différents processus métaboliques. Il participe également à la prévention des dommages causés par les radicaux libres.
Cuivre. Le riz sauvage est une source de cuivre. En tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.
Vitamine B2. Le riz sauvage est une source de vitamine B2, aussi connue sous le nom de riboflavine. Tout comme la vitamine B1, elle joue un rôle dans le métabolisme de l’énergie de toutes les cellules. De plus, elle contribue à la croissance et à la réparation des tissus, à la production d’hormones et à la formation des globules rouges.
Vitamine B3. Le riz sauvage est une source de vitamine B3. Appelée aussi niacine, cette vitamine participe à de nombreuses réactions métaboliques et contribue particulièrement à la production d'énergie à partir des glucides, des lipides, des protéines et de l'alcool que nous ingérons. Elle participe aussi au processus de formation de l’ADN, permettant une croissance et un développement normaux.
Vitamine B6. Le riz sauvage est une source de vitamine B6. La vitamine B6, aussi appelée pyridoxine, fait partie de coenzymes qui participent au métabolisme des protéines et des acides gras ainsi qu’à la synthèse des neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux). Elle contribue également à la fabrication des globules rouges et leur permet de transporter davantage d’oxygène. La pyridoxine est aussi nécessaire à la transformation du glycogène en glucose et elle contribue au bon fonctionnement du système immunitaire. Cette vitamine joue enfin un rôle dans la formation de certaines composantes des cellules nerveuses et dans la modulation de récepteurs hormonaux.
Folate. Le riz sauvage est une source de folate. Le folate (vitamine B9) participe à la fabrication de toutes les cellules du corps, dont les globules rouges. Cette vitamine joue un rôle essentiel dans la production du matériel génétique (ADN, ARN), dans le fonctionnement du système nerveux et du système immunitaire, ainsi que dans la cicatrisation des blessures et des plaies. Comme elle est nécessaire à la production des nouvelles cellules, une consommation adéquate est primordiale durant les périodes de croissance et pour le développement du foetus.
L’expression « excellente source » indique qu’une portion de l’aliment fournit au moins 25 % de l’apport nutritionnel recommandé ou de l’apport suffisant pour ce nutriment ou au moins 50 % dans le cas de la vitamine C.
L’expression « bonne source » indique qu’une portion de l’aliment fournit au moins 15 % de l’apport nutritionnel recommandé ou de l’apport suffisant pour ce nutriment ou au moins 30 % dans le cas de la vitamine C.
L’expression « source » indique qu’une portion de l’aliment fournit au moins 5 % de l’apport nutritionnel recommandé ou de l’apport suffisant pour ce nutriment.
N.B. Les données servant à classifier en sources, bonnes sources ou excellentes sources les nutriments contenus dans l’aliment proviennent des rapports publiés sur les apports nutritionnels de référence (ANREF) par le National Academy of Press. Ces données diffèrent des apports quotidiens recommandés ou de la valeur quotidienne, utilisés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) pour l’étiquetage nutritionnel.
Des composés à la fois nuisibles et bénéfiques dans les céréales
Les grains céréaliers contiennent des composés phytochimiques. L’acide phytique, l’un des plus abondants microconstituants du grain, en est un bon exemple. Ce composé que l’on retrouve en plus grande quantité dans l’enveloppe externe du grain (son) et dans le germe a la capacité de se lier à certains minéraux (calcium, magnésium, fer, zinc) et ainsi, de réduire leur absorption dans l’intestin. Toutefois, les chercheurs s’entendent pour dire que, dans un contexte nord-américain, où il y abondance et diversité alimentaire et où la déficience nutritionnelle est plutôt marginale, cet effet a peu d’impact sur la santé. La consommation d’acide phytique (ou phytate) serait même bénéfique puisqu’il agit comme antioxydant dans l’organisme. En effet, l’acide phytique et plus précisément ses dérivés, pourraient contribuer à protéger contre le cancer du côlon et même contre les maladies cardiovasculaires. Ces effets, observés in vitro et chez l’animal, n’ont toutefois pas encore été validés chez l’humain.
Maladie coeliaque
La maladie coeliaque, également connue sous le nom d’intolérance, d’entéropathie ou d’hypersensibilité au gluten, touche environ 4 personnes sur 1 000 en Amérique du Nord. Les gens atteints présentent une intolérance permanente au gluten, une protéine qui se retrouve dans le grain de plusieurs céréales. Cette protéine est toxique pour les gens coeliaques et sa consommation peut entraîner des symptômes intestinaux, par exemple une malabsorption de plusieurs nutriments. Le traitement de cette maladie consiste à exclure totalement le gluten de l’alimentation.
Le riz régulier est considéré sécuritaire pour les personnes intolérantes au gluten. Par contre, l’avoine fait encore l’objet de réserves quant à sa sécurité pour les personnes atteintes de la maladie coeliaque et le riz sauvage serait plus apparenté à l’avoine qu’au riz ordinaire16. Cependant, bien que l’Association canadienne de la maladie coeliaque mentionne que le riz sauvage n’ait pas été officiellement testé à cet effet, cet organisme et plusieurs autres17-19 considèrent actuellement que cet aliment peut être consommé sans danger par les personnes intolérantes au gluten.
Précautions
Contaminants pouvant se trouver dans les lieux de récolte
Puisque le riz sauvage est récolté dans divers milieux naturels, la vigilance est de mise quant aux polluants environnementaux potentiellement présents dans ces milieux. Il est en effet possible que certaines récoltes soient involontairement contaminées par des métaux lourds. Certains chercheurs ont retrouvé un contenu modérément élevé en métaux lourds dans des échantillons de riz sauvage provenant des États-Unis et du Canada14,15. Ces chercheurs ont toutefois observé que le plomb, notamment, se retrouvait davantage concentré dans les racines du plant, une partie qui n’est pas consommée. Ils insistent néanmoins sur l’importance de mener d’autres études pour évaluer tout risque possible pour la santé humaine.
Recherche : Stéphanie Gendreau, Dt.P. et Annie Bédard, M.Sc, Dt.P., nutritionnistes, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval
Rédaction : Annie Bédard, M. Sc., Dt.P., nutritionniste, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval
Collaboration : Louise Corneau, Dt.P., M.Sc., nutritionniste, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval, Hélène Gagnon et Jasmine Coulombe, étudiantes en nutrition, Université Laval
Révision scientifique : Isabelle Galibois, Ph.D., Dt.P., Département des sciences des aliments et de nutrition, Université Laval
Le riz sauvage au fil du temps
Apparu dans la langue à la fin du XIIIe siècle, le terme « zizanie », dont l’origine est sémitique, a d’abord désigné l’ivraie, mauvaise herbe poussant dans les champs de blé, puis de façon figurée, la discorde, les disputes. Depuis 1829, il désigne les graminées appartenant au genre Zizania.
Mar 6 Mar - 6:59 par Tite Prout