L’union européenne : un grand dessein en panne
L’Union européenne, créée officiellement en 1992, rassemble vingt-cinq États. Ces États sont indépendants politiquement et c’est pourquoi l’Union européenne n’est pas réellement un ensemble géopolitique. De plus, elle n’a pas de président officiel pouvant parler en son nom .
I. La mécanique des contradictions
La construction de l’Union européenne débute en 1950 avec six États fondateurs. Politiquement, certains États sont en conflit : Allemagne, France et Angleterre. L’association économique qu’est le « Marché commun » (1957) n’a pas fait disparaître les rivalités pour autant.
L’augmentation du nombre de membres de l’Union européenne oblige les États à mieux se coordonner. On projette alors l’adoption d’une éventuelle constitution européenne. Dans certains pays tels que l’Espagne et l’Allemagne, les députés l’ont simplement approuvée. Par contre, aux Pays-Bas et en France, c’est seulement par référendum que la constitution sera acceptée. Dans ces deux pays, elle n’a pas été acceptée. Tout le processus est bloqué et cela satisfait la Chine et les Américains .
- Chronologie de la constitution européenne – Voir page 90.
L’Union européenne est une nouvelle construction géopolitique puisqu’elle rassemble des États qui ont voulu faire partie de la fédération.
L’élargissement du « Marché commun » se fait avec l’idéologie qu’ensemble, les communistes et le monde libre allaient vivre en paix, car le contexte est celui de l’après deuxième Guerre mondiale et pendant la Guerre froide. Les États-Unis sont favorables à cet agrandissement puisque cela rapporte des capitaux aux Américains. Pour les gens de gauche, cette union représentait les ambitions américaines dont l’Union soviétique. On craignait alors que l’Allemagne se réarme ce qui a fait tomber le projet d’une communauté européenne de défense (CED) . LA Communauté européenne du charbon et de l’Acier (CECA) est créée en 1951 entre six États.
L’élargissement du « Marché commun » au domaine agricole et la libre-circulation des produits s’appliquent en 1993. La communauté européenne est économiquement viable ce qui pousse l’Angleterre à y entrer en 1961. Ce n’est qu’en 1972 que ce dernier pays entre officiellement dans la CEE avec le Danemark et l’Irlande. En 1986, c’est le tour de l’Espagne et du Portugal d’entrer dans la CEE.
En 1992, les accords de Maastricht sont signés par les douze États de la CEE, qui se nomme dorénavant l’Union européenne. Une monnaie commune est adoptée et un cadre diplomatique. En 1995, l’Autriche, la Suède et la Finlande s’intègrent. La Suisse, même aujourd’hui, n’est toujours pas membre de l’Union européenne. En 1999, c’est le tour des trois États baltes (Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie et Slovénie) de s’intégrer. Chypre et Malte y entrent par la suite ce qui crée « l’Europe des Vingt-Cinq » .
II. Le malaise des promoteurs de l’Union européenne
Lors de difficultés étatiques, les gouvernements imputaient souvent la faute sur le « maquis institutionnel » de l’Union européenne .
En 2003, lors de la préparation de l’invasion irakienne par les Américains, les pays de l’Union européenne sont divisés. Pendant que la plupart des pays sont du côté américain, la France, Belgique, Suisse, Allemagne, Suède, Finlande, l’Autriche et l’Irlande sont contre.
La France, quel rôle pour demain?
La géopolitique de la France est caractérisée par des rivalités entre le pouvoir central et celui des collectivités territoriales .
I. Logique interne, logique européenne
La France possède vingt-deux régions découpées en départements pour des projets de coordination . L’idée de l’État-nation est importante en France. Ce pays possède cinq régions où l’on parle une autre langue que le français : le Breton, le Basque, le Catalan, le Corse et l’Alsacien. « La politique de décentralisation et de régionalisation et le développement des revendications régionalistes posent des problèmes géopolitiques internes ».
Bien que l’Union européenne abolit les frontières pour la circulation des produits et personnes, n’en reste pas moins que chaque États sont indépendants politiquement et socialement . Vu le grand ensemble que forme l’Union européenne, les pays ont commencé à se distinguer : il y a les « grands » et les « petits » pays.
L’intégration de la Turquie cause des problèmes puisque c’est un pays musulman et considérant son nombre élevé d’habitants, le nombre de députés à l’Assemblée européenne serait très (trop) important .
L’ambition de la France quant au sujet de l’Europe est surtout d’avoir une Europe puissante et non pas seulement de créer un territoire de libre-échange.
II. La France dans le monde
Le conflit entre la France et son ancienne colonie algérienne a duré sept ans (1954-1962) et ressemblait à une guerre civile autant pour les Français que pour les Algériens. La masse d’Algériens immigrant en France est importante . Même après le conflit, l’immigration algérienne continuait. Les motivations de ces immigrants étaient la recherche de travail et la fuite des rivalités au pouvoir en Algérie.
La guerre d’Algérie terminée, la France se désintéresse de la région maghrébine. Les problèmes géopolitiques de la France se situent alors, en grande partie, dans le sud de la Méditerranée. La France est le pays qui possède le plus de Musulmans de l’Europe . C’est aussi le pays qui a le plus de Juifs.
Lors de la question de l’invasion de l’Irak en 2003, la France et les États-Unis entretiennent des relations houleuses.
Même après l’effondrement de l’Union soviétique, la présence américaine en Europe est importante. Les pays de l’Europe de l’Est ont demandé aux États-Unis de laisser leurs bases militaires sur leurs territoires et de faire partie de l’OTAN .
L’Allemagne au centre de l’Europe
La chute du bloc soviétique marque la fin du « rideau de fer » séparant l’Allemagne de l’Ouest (sous contrôle américain) de l’Allemagne de l’Est (communiste) . L’Allemagne, après l’effondrement soviétique, a toujours entretenue de bonnes relations avec les États-Unis jusqu’à l’invasion de l’Irak en 2003 où elle s’est proclamée indépendante de sa politique internationale en affirmant son désaccord.
Géant économique, nain politique
L’Allemagne n’a pas cherché à reconquérir les territoires perdus lors de la deuxième Guerre mondiale. Après sa défaite, l’Allemagne est devenue une puissance industrielle.
La Grande-Bretagne : le choix intangible du « grand large »
La Grande-Bretagne a été une puissance grâce à la grandeur de son commerce et de sa force militaire. Les indépendances de ses colonies anglaises se sont bien déroulées et ont formées un Commonwealth.
Les relations entre les États-Unis et la Grande-Bretagne sont tendues vers les années 1810 (guerre 1812-1814). Les deux pays se rapprochent lorsque les États-Unis entrent en guerre contre l’Allemagne suite à l’attaque de Pearl Harbor. Les États-Unis apportent alors de l’aide à l’Angleterre qui était alors le seul pays à tenir tête contre Hitler .
Après la deuxième Guerre mondiale, il y a quelques rivalités entre les Américains et l’Angleterre. Ce sont surtout des rivalités économiques entre les compagnies.
III. L’Europe, le Royaume
La Grande-Bretagne est opportuniste dans le sens où elle fait tout en fonction d’un gain économique . De plus, elle prône un élargissement de l’Union européenne pour diminuer la cohérence politique au sein de l’Europe. L’Angleterre refuse d’adopter l’Euro.
L’opinion britannique est confrontée à deux problèmes internes : l’Irlande avec leur refus de se soumettre à la réforme protestante et celui de l’Écosse avec les guerres religieuses du XVIIe siècle .
L’Italie : un État européen de formation récente
Le dictateur Mussolini voulait faire de l’Italie un État central. L’alliance de Mussolini avec Hitler a été fatale puisqu’elle a provoqué une guerre de 1943 à 1945.
La moitié sud de l’Italie pouvait alors être considérée comme des pays en développement et le nord, comme des pays développés. L’Italie était alors séparée en deux : l’Italie du Sud (Mezzogiorno) et l’Italie du Nord (Meridionala).
L’Italie du Sud est gangrenée par des groupes mafieux. Le discours populiste accuse les groupes mafieux du retard économique de l’Italie. L’émigration italienne aux États-Unis est importante. D’autres groupes mafieux font leur apparition (Camorra napolitaine et la N’drangheta de Calabre) .
L’Espagne : le danger des mouvements nationaux
L’Espagne connaît des revendications de nationalisme différent. La Constitution de 1978 a reconnu seize communautés. Les « autonomes » de langue castillane réclame davantage de pouvoir et vise l’indépendance. Le pays basque se distingue par sa langue qui diffère totalement des autres langues de l’Espagne : le portugais, le français, l’italien et l’espagnol.
À la fin du XIXe siècle, la bourgeoisie de Barcelone envisage l’indépendance de l’Espagne .
L’ETA constitue un problème pour l’Espagne. Les mouvements nationalistes basques et catalans refusent la Constitution de 1978 et veulent leur entrée dans l’Union européenne. Ce conflit peut augmenter les tensions géopolitiques dans les pays qui viennent d’entrer dans l’Union européenne (pays Baltes, Pologne, etc.) et qui ont des minorités religieuses ou linguistiques contestant les frontières actuelles .
Les relations entre l’Espagne et les pays hispaniques d’Amérique sont nombreuses.
L’Amérique latine : le rêve impossible de l’unité
Le terme « Amérique latine » a été inventé lorsque l’on a réalisé que les États-Unis et l’Amérique du Sud étaient complètement différents. Le Mexique appartient géologiquement à l’Amérique du Nord bien que ses caractéristiques sociales, économiques et politiques ressemblent davantage à l’Amérique du Sud.
L’Amérique latine ne forme pas un tout uniforme. Il y a d’abord un contraste entre le grand État qu’est le Brésil où la langue est principalement le portugais et la panoplie de petits États dont la langue est le castillan (espagnol). Certains voudraient unir tous ces États qui sont différents. Selon des linguistes, il y a seize aires dialectales différentes .
I. L’Amérique hispanique
L’Amérique latine est caractérisée par un grand nombre de nations. L’Amérique latine est issue de deux grands empires coloniaux : le Portugal et la Castille. Ces deux empires coloniaux ont duré trois siècles. L’Empire espagnol se divise en une quinzaine d’États qui revendiquent l’indépendance malgré tous les efforts de l’Espagne pour calmer cette ardeur, et l’empire du Brésil étend son territoire et devient la République du Brésil .
Il y a une dislocation en Amérique latine suite à la création de plusieurs États qui n’avaient pas les moyens nécessaires pour communiquer entre eux. Le Brésil, lui, réussissait à connecter ses grandes villes vu l’accès au transport maritime.
L’expression « Amérique latine » est purement géopolitique. C’est le jeu de forces entre les États-Unis, l’Amérique du Sud et l’Europe. L’Europe voulait reconquérir ses colonies américaines et les États-Unis ne voulaient plus la présence européenne partout en Amérique.
Ce sont les oligarques créoles qui forment le noyau politique des nations hispaniques. Ils se sont adressés à la classe sociale, autant dans les villes que dans les campagnes. Les multiples guerres, incluant les guerres civiles, n’ont pas été défendues au nom de la nation mais la conséquence en a souvent été une montée du nationalisme.
Le rôle politique de l’oligarchie est réduit à la fin du XIXe siècle à cause de l’immigration européenne et le développement de la classe moyenne. Ces nouveaux acteurs parlent des problèmes sociaux autrefois tenus au silence. On invoque le rôle fondateur d’héros qui a lutté pour l’indépendance du pays .
Les nations d’Amérique latine pendant et après la guerre froide
L’idéologie marxiste influence le continent qui est l’un des trois continents du Tiers Monde (les deux autres étant l’Afrique et l’Asie). Castro prône alors une unité fondamentale et « tricontinentale ». Cette vision rassembleuse était parfois reconnue comme étant une négation de la nation et a alors créé un mouvement anticommuniste et ultranationaliste appuyé par les États-Unis . Les États-Unis ont apporté leur aide aux coups d’États militaires au Brésil (1964), Argentine (1976) et Chili (1973). Des conflits éclatent aussi entre le Brésil et l’Argentine ainsi qu’entre le Pérou et le Chili.
Démocratie et diversité
Dans plusieurs pays d’Amérique latine, la langue espagnole ne prédomine pas sur tout le territoire; une bonne partie de la population a pour langue maternelle une langue indienne. Le multiculturalisme prévaut. Le Mexique est une nation métisse où la langue est l’espagnol. Les Indiens ont souvent des droits particuliers sur leurs territoires.
II. Le cas très particulier de Cuba
L’indépendance de Cuba s’est effectuée bien après les autres États d’Amérique latine. D’abord, Cuba est l’île la plus facilement accessible via l’océan Atlantique . La présence de l’armée espagnole calmait les mouvements révolutionnaires cubains.
La première guerre d’indépendance a lieu en 1878 lorsque deux parties s’affrontent : ceux qui ont libéré les esclaves et ceux qui veulent le maintien de cette pratique. L’armée espagnole a fait échouer le processus. La deuxième guerre d’indépendance débute en 1895 et les Américains y participent en attaquant l’Espagne et gagnent Porto Rico et les Philippines mais échouent à Cuba .
Au début du XXe siècle, la croissance économique et démographique de Cuba est fulgurante. La mafia américaine veut s’y implanter pour contrôler le trafic d’alcool. Batista fait entrer des communistes dans son gouvernement mais doit quitter puisque la constitution cubaine interdit une réélection. Cuba connaît alors le chaos.
Dim 7 Jan - 19:22 par Tite Prout