Abaisser son rythme cardiaque pour vivre plus longtemps
Jeudi 23 novembre 2006
A l'occasion du congrès annuel de l'American Heart Association, une équipe française conduite par le professeur Xavier Jouven, révèle le lien entre l'abaissement de la fréquence cardiaque de repos et la réduction du risque de mortalité. Si des travaux avaient déjà démontré le lien entre une fréquence cardiaque de repos élevée et un risque de mortalité augmenté, aujourd'hui, cette étude est la première à mettre en lumière l'influence de l'évolution du pouls de repos sur le risque de mortalité, au cours du temps.
Les chercheurs français ont suivi plus de 4 000 hommes âgés de 42 à 53 ans pendant 20 ans. Parmi eux, Les chercheurs ont identifié trois groupes caractérisés par une fréquence cardiaque de repos stable, augmentée ou diminuée, au cours de ces 5 années. Résultats : comparés aux hommes dont la fréquence cardiaque de repos restait stable au cours de ces 5 années, le risque de mortalité est abaissé de 18 % chez les hommes dont la fréquence cardiaque de repos a diminué de plus de 7 battements par minute (bpm), tout autre facteur de risque classique étant ajusté par ailleurs. Symétriquement, les hommes dont la fréquence cardiaque a augmenté au cours des 5 ans, connaissent une élévation de 47 % de leur risque de mortalité.
Même si « on ne sait précisément pourquoi le pouls de repos fluctue au cours du temps, la mesure qui permet le plus d'abaisser la fréquence cardiaque de repos est la pratique régulière d'un exercice physique régulier. L'arrêt du tabac, et l'adoption d'un régime alimentaire adapté en cas de surcharge pondérale, peuvent également permettre d'abaisser la fréquence cardiaque » précise le Pr. Jouven.
Alors que le médecin généraliste vérifie presque systématiquement la pression artérielle lors de ses visites, et propose des solutions pour remédier aux éventuelles anomalies notées, le pouls n'est pas un paramètre autant surveillé. Les résultats présentés ce jour plaident pour un contrôle régulier de la fréquence cardiaque. « Une élévation progressive de la fréquence cardiaque de repos au cours des ans, doit servir d'alerte pour le médecin » conclut le Pr. Jouven.
Source : Communiqué de l'Inserm du 15 novembre 2006