Plaidoyer pour l'élimination totale des gras trans

Krol, Ariane

Ottawa - Les bons acides gras trans n'existent pas. C'est pourquoi le Canada devrait tout simplement les interdire, soutient Bruce Holub, professeur de nutrition de l'Université de Guelph.

" Vont-ils interdire la production de gras trans industriels? Selon moi, faire moins que cela ne serait pas satisfaisant. S'ils le font, et ne font que ça, ils auront accompli un boulot formidable ", a commenté le chercheur en entrevue.

Bruce Holub fait partie de la brochette de scientifiques internationaux qui ont témoigné devant le Groupe d'étude sur les graisses trans cette semaine à Ottawa.

Le 23 novembre dernier, le Parlement a adopté une motion du NPD donnant un an au gouvernement fédéral pour déposer un projet de loi ou de règlement réduisant le seuil de tolérance aux gras trans au plus bas niveau possible. Le groupe d'étude a été créé pour faire avancer le dossier.

Les gras trans produits par l'hydrogénation des huiles végétales accroissent les risques de maladies cardiovasculaires en augmentant le taux de mauvais cholestérol (LDL) et en réduisant le bon (HDL). On en trouve dans plus de 30 % des aliments préemballés vendus en épicerie (biscuits, biscottes, gâteaux, beurre d'arachide, etc.) et dans une foule de mets servis dans les restaurants, en particulier les fritures.

Les Canadiens sont les plus gros consommateurs de gras trans au monde devant les Islandais, les Américains, les Norvégiens, les Hollandais et les Belges. Ils en ingèrent en moyenne 9 à 13g par jour, soit 4,5 % de leur ration calorique, estime Bruce Holub.

Lorsque le groupe d'étude a publié son premier rapport préliminaire en août, plusieurs critiques lui ont reproché de ne pas s'être prononcé assez fermement en faveur de l'élimination des gras trans.

Le comité espère remettre son rapport final au ministre fédéral de la Santé dans un mois. Il suggérera un système (loi, règlement, recommandations ou autre) pour réduire la consommation de gras trans et indiquera les gras de remplacement qu'il considère les meilleurs pour la santé. " Le risque zéro n'existe pas. Ce que nous essayons vraiment de faire, c'est ce qui est pratique et faisable pour le diminuer significativement ", a indiqué en entrevue l'une des coprésidentes du comité, Mary L'Abbé.

À partir du 12 décembre, les fabricants seront obligés d'indiquer les teneurs en gras trans sur les emballages. Seuls les aliments qui en contiennent 0,2g par portion ou moins pourront se vanter d'être sans gras trans. Même une si petite quantité comporte un risque. " Les études de Harvard sur la santé des infirmières montrent que 0,2 g augmente les risques de maladies cardiovasculaires d'environ 3 % ", dit Bruce Holub.

Toutefois, il félicite Santé Canada d'avoir placé la barre de l'allégation " sans gras trans " plus haut que les États-Unis, qui permettent jusqu'à 0,5 g. " Un demi-gramme peut augmenter le risque de maladie cardiovasculaire d'environ 8 à 9 % et aux États-Unis, vous pouvez quand même appeler ça sans gras trans ", souligne-t-il.

MÊME DANS LE LAIT MATERNEL

Environ 7,2 % du gras contenu dans le lait maternel des Canadiennes est composé de gras trans, indique une étude réalisée en 1995.

" Nous avons utilisé ces données pour conscientiser les gens parce que le lait maternel est vraiment un bon indice de ce que vous mangez. C'était un signe que la consommation canadienne de gras trans était trop élevée ", dit Mary L'Abbé, coprésidente du Groupe d'étude sur les graisses trans et directeur du bureau des sciences de la nutrition de Santé Canada.

Les femmes qui allaitent mangent en moyenne 10,6 g de gras trans par jour, confirme l'étude.

Les gras trans constituent aussi une part importante des gras contenus dans certains biscuits et certaines céréales pour bébé, note Bruce Holub, de l'Université de Guelph.

" Des études suggèrent que des concentrations élevées de gras trans peuvent interférer avec des acides gras essentiels à la croissance et au développement des bébés ", souligne le chercheur.

Le poisson moins populaire

Une association américaine sur la santé des femmes a lancé un appel à consommer du poisson, dont la demande est en baisse aux États-Unis en raison des craintes liées à la teneur élevée en mercure chez certaines espèces. En mars 2004, les autorités fédérales américaines avaient émis un avertissement sur les risques encourus par les femmes enceintes à consommer certains poissons présentant des quantités élevées de mercure. Les ventes, notamment de thon en boîte, ont depuis baissé de 9 %. " Nous devons rétablir un équilibre entre les avantages et les risques de manger du poisson, de manière à ce que le public sache que cette nourriture est, pour la plupart d'entre nous, sans danger, excellente pour la santé et clé d'une bonne nutrition ", a déclaré une porte-parole de l'association.

Un vaccin oral contre la variole

Les scientifiques russes travaillent sur une forme orale de vaccin contre la variole, craignant que les souches de ce virus puissent être utilisées par des terroristes, a affirmé le président de l'Association russe des experts des biotechnologies, Anatoli Vorobiev. Les scientifiques ont donc entrepris des recherches sur un prototype de vaccin contre la variole " sous forme de comprimés ". L'Organisation mondiale de la santé avait déclaré la variole éradiquée de la surface de la terre en 1979 grâce à une campagne de vaccination mondiale. La vaccination contre ce virus avait été interrompue le 8 mai 1980.

Inhaler l'insuline

Les traitements contre le diabète ne manquent pas, mais aucun ne permet de résoudre le problème de fond: suppléer l'absence d'insuline dans le diabète de type I, remédier à sa mauvaise utilisation par l'organisme dans le diabète de type II. Dans ces deux cas, de nouvelles possibilités de traitement ont été présentées au 41e congrès de l'Association européenne d'étude du diabète, à Athènes. On a beaucoup parlé par exemple d'insulines non plus injectables mais... inhalées! Comme certains médicaments contre l'asthme. Pas moins de sept de ces insulines seront lancées dans les prochains mois: en poudre, sous forme de micro-cristaux et de gouttelettes. Mais toutes seront inhalées. Pour les malades libérés des injections quotidiennes l'amélioration sera réelle.

Manger du poisson rend intelligent

" Mange du poisson, ça rend intelligent. " Ce vieil adage vient de trouver une résonance scientifique. Car la consommation hebdomadaire de poisson serait associée à un ralentissement du déclin cognitif. Martha Clare Morris, du Rush University Medical Center à Chicago, a analysé le régime alimentaire de sujets de plus de 65 ans. Puis elle a comparé ses résultats avec ceux de tests cognitifs réalisés entre 1993 et 1997. Des tests qui se sont révélés bien meilleurs parmi les amateurs de poisson. " Le taux de déclin cognitif était inférieur de 10 % à 13 % chez les personnes qui mangeaient du poisson au moins une fois par semaine ", a-t-elle affirmé.