Comment bâtir un portefeuille à revenus réguliers
Girard, Michel
Je possède une obligation du Manitoba à valeur nominale de 100 000 $. Elle est dans mon compte de revenu de retraite. Elle vient à échéance en octobre prochain et verse ses intérêts mensuellement. Cela est très bien pour le retraité (63 ans) que je suis. Malheureusement, les obligations gouvernementales avec versements mensuels d'intérêt sont rares. Où les trouver? Mon courtier semble peu renseigné sur ce sujet. Je compte me tourner vers Placements Québec avec ses obligations à taux progressifs, dont les intérêts peuvent aussi être versés mensuellement. Les taux sont à la hausse présentement. D'autre part, je regarde les CPG gestion active ainsi que les Billets liés aux " Blue Chips " de la Banque Nationale, qui sont tous deux à capital garanti. Ces deux types de placement sont à rendement illimité et semblent très bien performer. Je demande votre avis au sujet de ces différents types de placement à capital garanti. Je suis prêt à vivre une certaine volatilité pour un potentiel de plus-value en capital sur 5 à 7 ans.
Monsieur C.R.D, Montréal
Des obligations négociables qui versent des intérêts mensuellement, c'est très rare, comme vous dites. Généralement, les intérêts sont versés semestriellement par les obligations négociables. Cependant, explique le conseiller Pierre Jean Hélie, de la Financière Banque Nationale, il est possible de bâtir un portefeuille d'obligations, de coupons détachés ou d'actions à revenus de dividende qui fournira des revenus mensuels sur une base régulière. Pour ce faire, dit-il, il suffit d'effectuer une bonne planification des échéances des divers placements, question de permettre au portefeuille d'encaisser mensuellement suffisamment de revenus d'intérêt et de dividendes pour répondre à nos besoins de sortie régulière de fonds. Si, un certain mois, le portefeuille ne dispose pas de fonds suffisants, il est possible de s'entendre avec son conseiller financier pour que la maison de courtage avance à même un compte marge les fonds manquants temporairement.
Cela dit, il est vrai que les obligations à taux progressif du Québec peuvent rapporter un revenu mensuel. Mais on conviendra que le rendement actuel est très modeste en raison de la faiblesse des taux d'intérêt. Cependant, comme ces obligations sont encaissables une fois l'an à la date d'anniversaire, le détenteur se trouve à détenir entre les mains un placement qui, une fois l'an, pourra bénéficier d'un redressement imminent des taux d'intérêt.
Pour leur part, les CPG boursiers et les billets liés aux indices boursiers ne rapportent pas des revenus mensuels. Quand on investit dans ce type de placement, c'est habituellement dans une perspective de cinq à 10 ans et ce, dans le but d'encaisser éventuellement une intéressante plus-value avec notre investissement initial.
Les CPG boursiers et les billets boursiers sont des instruments financiers qui permettent à l'investisseur de bénéficier de la performance de la Bourse à long terme, tout en ne courant absolument aucun risque de voir son capital s'effriter au fil des années.
Crédits de frais médicaux discriminatoires
Pourquoi Revenu Québec donne-t-il droit au crédit d'impôt remboursable pour frais médicaux seulement aux personnes dont le revenu est égal ou excède 2500 $? En plus, les gens sont obligés de contribuer aux fonds des services de santé. Je trouve que c'est de la discrimination envers les personnes âgées qui en ont vraiment besoin et dont les dépenses pour frais médicaux (à part les médicaments) grugent leur budget. Ces personnes, actuellement retraitées, ont bûché une bonne partie de leur vie et elles ont payé toutes les cotisations qui leurs étaient demandées.
Pierre N.
Au provincial, vous faites référence au " Crédit d'impôt remboursable pour frais médicaux " que l'on retrouve à la ligne 462 de la déclaration de revenu. Ce crédit d'impôt s'ajoute au " Montant pour frais médicaux " mentionné à la ligne 381. Précisons tout d'abord que le " Montant pour frais médicaux " doit dépasser 3 % de notre revenu net familial pour avoir droit d'accès audit crédit d'impôt. Deuxième condition essentielle: il faut que la personne gagne un revenu de travail (d'emploi ou de travailleur autonome) de 2500 $ ou plus pour avoir accès à ce crédit d'impôt remboursable pour frais médicaux.
Le gouvernement fédéral offre également un " Crédit d'impôt remboursable pour frais médicaux ", lequel peut atteindre 544 $. Ce crédit se retrouve à la ligne 452 de la déclaration fédérale. Pour avoir droit de le réclamer, encore faut-il réclamer un montant pour les frais médicaux qui dépassent le moins élevé de 3 % de notre revenu net ou 1755 $. Deuxième condition importante: notre revenu d'emploi ou revenu de travail indépendant doit atteindre les 2719 $ ou plus.
Dans les deux cas, il y a des plafonds de revenu familial qu'il ne faut pas dépasser pour accéder à ces crédits supplémentaires d'impôt pour frais médicaux.
Je conviens avec vous qu'il est totalement injustifié d'offrir ces crédits additionnels seulement aux gens qui gagnent des revenus d'emploi ou de travailleur indépendant. De la discrimination à sa plus inéquitable valeur.
Réactions à l'indexation décevante
Dimanche dernier, à une question portant la faible indexation de la rente de la CARRA à partir du 1er janvier 2004, voire 0,7 % au lieu des 3,2 % du taux déterminé par la Régie des rentes du Québec, j'ai répondu à madame L.F.A. qu'il lui fallait blâmer sa convention collective et non le gouvernement du Québec. Les " victimes " ne sont pas d'accord avec ma conclusion trop... hâtive! Elles ont raison et voici pourquoi:
" Étant moi-même un professeur du secondaire à la retraite depuis juillet 1998, explique René-J Lemire, de St-Étienne-des-Grès, j'ai déjà entendu cet argument utilisé par un ancien ministre du gouvernement du Parti québécois... Mais, ce que cet ancien ministre oubliait, c'est que cette désindexation dans la fonction publique et parapublique a été adoptée en 1982 par le gouvernement du Parti québécois. "
" Quand en juin 1982 le ministre Bérubé a fait adopter la loi qui fixait l'indexation à moins 3 %, je peux vous assurer que ces changements législatifs ne se sont pas fait avec l'accord des syndicats. Cette mesure, avec la réduction des salaires des fonctionnaires de 20 %, avait été prise afin de réduire le déficit budgétaire présent et futur du gouvernement ", ajoute Claude Rioux.
" La terrible règle d'indexation (IPC- 3 %) a été décrétée par le gouvernement Lévesque en 1982 (l'année des décrets qui tenaient lieu de conventions collectives). Il ne s'agit pas là, comme votre texte le suggère, d'une " entente " entre les syndicats et le gouvernement. Pour les années ultérieures à 1999 (50 % de l'IPC), il s'agit bien d'une entente négociée ", précise Maurice Locat, de La Prairie.
" Les syndicats ont bien essayé de faire modifier cette clause (IPC- 3 %) mais l'appui des membres n'y était pas ", dit de son côté Jean-Charles Beaulieu.