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 Impunité en Côte d’Ivoire : à qui la faute ?

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AuteurMessage
Delugio
Membre confirmé
Delugio


Nombre de messages : 107
Date d'inscription : 29/05/2005

Impunité en Côte d’Ivoire : à qui la faute ? Empty
20022006
MessageImpunité en Côte d’Ivoire : à qui la faute ?

«L’impunité est de règle en Côte-d’Ivoire» — tel est le titre que donne Libération de ce matin (20.02.06) — http://www.liberation.fr/page.php?Article=360913 — à une interview de Jan Egeland, chargé des Affaires humanitaires à l’ONU.

Voilà un constat qui ne manque pas de piquant ! Mais à qui la faute ?

Revenons quelques années en arrière. Voilà un pays doté d’institutions démocratiques, qui vient de ratifier (en 2000) une Constitution — votée à 90% des voix à l’appel de tous les partis lors d’élections dont la transparence est reconnue.

Voilà un pays qui, sur cette base dont il vient de se doter, élit non sans peine, toujours en 2000, le candidat de l’opposition que les «observateurs internationaux» dont Libération, donnaient perdant à 100%. Tout comme c’est non sans peine que le pays réussit à l’imposer après sa victoire ! Et c’est à lui, Gbagbo, que l’on commence à reprocher de n’avoir pas pu empêcher les violences qui ont eu lieu avant son accession au pouvoir qui lui a été donné par les urnes.

Voilà donc que ce pays émerge de la crise qui opposait les deux candidats de la «communauté internationale» et de la France, Bédié et Ouattara, autour desquels est née la fameuse querelle de «l’ivoirité» — qui a été l’occasion du coup d’État de Noël 1999.

Voilà que tout cela est en passe d’être réglé par le pouvoir élu, qui a mis en place un forum de réconciliation accordant la nationalité ivoirienne à Ouattara ; qui a mis en place un gouvernement d’union nationale rassemblant tous les partis ; et qui a commencé a engranger des résultats économiques remarquables. Seul problème, il joue le jeu du commerce international et n’est donc pas dans les petits papiers de l’ancien colonisateur qui y voit des menaces sur son monopole de fait.

On a alors commencé à accuser le FPI travaillant à régler les problèmes internes, de jouer de «l’ivoirité» — pas de meilleur épouvantail alors que les anciens adversaires de la querelle de «l’ivoirité» sont en passe de se réconcilier.

Voilà donc que sur cette base à fort écho médiatique a lieu la tentative de coup d’Etat du 19 septembre 2002. Puissamment armés, venus (c’est reconnu depuis) de la base arrière burkinabè, les rebelles descendent jusqu’à Abidjan. Au prix de violents combats, ils sont repoussés jusqu’à Bouaké par l’armée régulière, Bouaké où les forces françaises s’interposent (pour protéger les ressortissants français) — au grand soulagement du pouvoir légal, qui croit alors à la mise en œuvre des accords de défense qui lient la France et la Côte d’Ivoire. Las ! L’interposition tourne à la partition du pays.

La rébellion, fortement soutenue par la communauté médiatique internationale qui les présente comme de bonnes âmes luttant contre «l’ivoirité» perpètre ses premiers massacres de masse sous le regard de cette même communauté internationale (via médias et armée française) qui reconnaîtra les faits quelques mois plus tard (et on nous parle aujourd’hui d’impunité !).

La France convoque alors à Marcoussis les partis politiques et les mouvements rebelles (devenus trois entre temps et donc largement représentés) — le gouvernement légal n’est pas représenté.

La Côte d’Ivoire en haleine espère encore que Paris va régler la crise et expliquer les principes de la démocratie : on vient au pouvoir par les urnes et pas par les rébellions armées et les coups d’État — à plus forte raison les coups d’État ratés ! (Et on parle aujourd’hui d’impunité !)

Las ! Non seulement ce n’est pas ce qui se passe, mais on fait accéder sans autre forme de procès les rebelles — rebaptisés pour l’occasion Forces Nouvelles par Pierre Mazeaud — au pouvoir, leur confiant les postes stratégiques (Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée Nationale n’a dès lors que pu claquer la porte de Marcoussis), et imposant à Laurent Gbagbo, contre la Constitution, un premier ministre que l’on veut doté de tous les pouvoirs.

C’était sans compter sur la maturité civique des Ivoiriens, qui descendant spontanément dans la rue par centaines de milliers pour défendre la légalité contre ce coup d’État déguisé, et sont présentés, eux, comme odieux !

Les accords de Marcoussis prévoyaient que dès l’arrivée des rebelles au pouvoir, leur désarmement commencerait. Trois ans après, on attend toujours. Trois ans après, le pays est toujours coupé en deux, l’administration n’est de ce fait toujours pas redéployée au Nord, et la «communauté internationale» déplore aujourd’hui que les infrastructures scolaires et sanitaires n’y fonctionnent pas ! La faute à qui ?

Devant ce blocage du point essentiel, le désarmement, le pouvoir légal décide alors, avec ses faibles moyens militaires, et avec l’aide des drones israéliens qui lui permettent des attaques précises, de mener par la force le désarmement qui permettrait la réunification du pays, le redéploiement de l’administration, puis la tenue des futures élections. Cette tâche était quasiment accomplie quand, le 6 nov. 2004, le pouvoir français annonce avoir détruit les moyens militaires aériens ivoiriens en représailles à un bombardement à Bouaké (on attend toujours que soient livrées les boîtes noires des avions ivoiriens et que les obstacles à l’autorisation d’enquêter soient levés).

Suite à cela, l’armée française descend sur Abidjan pour protéger ses ressortissants, et tire sur la foule (on le saura trois semaines après) qui tente de traverser le Pont de Gaulle pour manifester en vue d’empêcher la prise de l’aéroport — nombreux morts. Des colonnes de chars français se déploient dans Abidjan, se dirigent vers le palais présidentiel qui essuie des tirs. Les chars français se sont trompés de route nous expliquera-t-on (Libération – décembre 2004) ! Ayant retrouvé leur route, ils se dirigent sur l’hôtel Ivoire (toujours pour protéger les ressortissants français) — où ils découvrent qu’il n’y a pas de résidents français, mais de forts éléments stratégiques ivoiriens.

Envisageant la possibilité d’une tentative de coup d’État, la foule ivoirienne se masse pacifiquement autour de l’Hôtel Ivoire. L’armée française tire (dans des circonstances que l’enquête élucidera) — de nombreux morts (on le saura trois semaines après).

Les capacités d’action du pouvoir légal sont désormais réduites à leur minimum, notamment dans les régions éloignées, notamment dans celles sous contrôle des forces impartiales ou carrément dans les zones rebelles, et donc notamment à l’Ouest, où la population a subi des massacres considérables, formant pour cela des groupes d’autodéfense que la communauté médiatique internationale s’empresse d’appeler «milices», pour les renvoyer dos-à-dos avec les rebelles dont ils tentent de se protéger — puisque le pouvoir légal est privé des moyens de le faire et puisque les forces impartiales ne le font pas. (Et on parle d’impunité !)

Et quand les populations manifestent leur dépit face à cela, et parviennent à chasser ces représentants inefficaces de la communauté internationale, (lesquels leurs tirent dessus – cinq morts), tombent les sanctions. Et on déplore l’impunité !
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