Nom commun : orange douce.
Nom scientifique : Citrus sinensis.
Nom commun : bigarade, orange amère, orange de Séville.
Nom scientifique : Citrus aurantium.
Famille : rutacées.

POURQUOI METTRE L'ORANGE AU MENU?

* C'est du soleil, vraiment.
* Comme condiment, une petite salsa d'orange - avec oignon rouge, coriandre, ail et piment - est du meilleur effet.

* On ne veut surtout pas se priver de la quantité exceptionnelle de vitamine C qu'elle contient.

Orange, bigarade, orange douce, amère, de Séville
L'orange commune qui nous est familière est l'orange douce. Moins connue, la bigarade, aussi appelée orange amère ou orange de Séville, est rarement consommée fraîche. On en fait surtout des marmelades, des sauces, des sirops et des gelées. Les fleurs du bigaradier et l'écorce de ses fruits immatures sont particulièrement aromatiques. On les utilise en parfumerie et dans la préparation de nombreux mets et liqueurs.
Profil santé

En plus d'apaiser la faim et de procurer un plaisir gustatif, les aliments contribuent aux fonctions biologiques. Dans cette première partie, nous vous présentons les principes actifs de l'aliment, ceux qui aident à optimiser notre santé, et ses principaux nutriments, nécessaires au maintien de la vie.

Principes actifs et propriétés

Dans l'orange et la bigarade

Une synthèse d'études1 parue en 2002 indique qu'une consommation élevée d'agrumes, dont fait partie l'orange, pourrait réduire le risque de maladies dégénératives, comme les cancers et les maladies cardiovasculaires.

Mythe sur l'orange
L'orange est acidifiante.

Réalité : l'orange a un pH acide (3,6 à 4,34), mais elle ne laisse pas de résidus acides dans l'urine, elle est plutôt alcalinisante (voir valeur PRAL). Il n'y a pas de raison de l'éviter, à moins qu'elle provoque des douleurs épigastriques.

Bioflavonoïdes. L'orange contient des bioflavonoïdes, de puissants antioxydants capables de combattre les radicaux libres. De plus, un de ces antioxydants (l'hespérétine) a le pouvoir de régénérer la vitamine C après qu'elle ait joué son propre rôle antioxydant. Lors d'une étude chez l'humain2, trois grands verres de jus d'orange (750 ml) par jour ont provoqué une hausse du HDL (« bon cholestérol »), un effet que l'on suppose être attribuable aux bioflavonoïdes. Il se peut également que ceux-ci soient anticancérigènes3,4.

Caroténoïdes. Le pigment responsable de la couleur dite « orange », le bêta-cryptoxanthine, fait partie des caroténoïdes connus pour leurs propriétés anticancérigènes5.

Acide citrique. L'acide citrique présent dans l'orange contribue (avec l'aide du potassium) à prévenir la formation de calculs rénaux6-8.

Dans l'orange sanguine

Anthocyanines. L'orange sanguine, de couleur rouge-mauve, possède des propriétés particulières attribuables aux composés responsables de sa couleur, dont les anthocyanines9,10. Probablement le plus important groupe de pigments du règne végétal, les anthocyanines possèdent une grande capacité antioxydante11.

Dans l'huile essentielle

Monoterpènes. L'huile essentielle d'orange tirée de la pelure contient du d-limonène. Des recherches préliminaires12-15 laissent entendre que ce monoterpène pourrait protéger contre les cellules cancéreuses de la peau, du foie, du sein et du colon. L'utilisation de l'huile essentielle d'orange (mais avec parcimonie, car elle est extrêmement concentrée) et de zeste d'orange dans divers mets est une façon d'ingérer des monoterpènes.
Autres propriétés

L'orange est-elle antioxydante?


Oui. L'indice TAC d'une orange est de 2 540 µmol.

L'orange est-elle acidifiante?


Non, son indice PRAL est de -2,7.

L'orange fait-elle augmenter la glycémie?


Peu, son indice de charge glycémique se situant à 5.
Nutriments les plus importants

Que vaut une « portion » d'orange?

Volume / poids


Une orange moyenne / 6,8 cm diam. / 151 g


Jus d'orange fait de concentré congelé / un grand verre / 250 ml

Calories


69,5


119

Protéines


1,1 g


1,8 g

Glucides


17,4 g


28,5 g

Lipides


0,3 g


0,3 g

Fibres alimentaires


4,4 g


1,1 g

Source : Desaulniers M, Dubost M. Table de composition des aliments. Département de nutrition, Université de Montréal, Canada, 2003.
Autres nutriments

Pour profiter pleinement de la vitamine C du jus d'orange
Après le jus frais, le jus concentré congelé constitue le meilleur choix. Si vous consommez du jus pasteurisé (vendu réfrigéré), buvez-le trois à quatre semaines avant sa date de péremption parce que, après l'ouverture du contenant, la vitamine C disparaît au rythme de 2 % par jour17. Quant aux « boissons à l'orange », elles contiennent peu de vitamine C.

Excellente sourceVitamine C. Une orange ou un grand verre de jus d'orange constituent une excellente source de vitamine C (c'est l'agrume qui en contient le plus), puisqu'une seule portion comble nos besoins quotidiens. La vitamine C intervient dans des centaines de processus métaboliques : elle aide le corps à fabriquer le collagène, une protéine essentielle à la formation du tissu conjonctif de la peau, des ligaments et des os; elle contribue au maintien de la fonction immunitaire, active la cicatrisation des plaies, participe à la formation des globules rouges et augmente l'absorption du fer contenu dans les végétaux. Elle possède également un effet antioxydant qui protège les cellules contre les dommages infligés par les radicaux libres.

Par un effet que la vitamine C semble avoir sur le processus d'inflammation18 et sur l'oxydation19-22, il se peut que la consommation d'orange et de jus d'orange puisse aider à réduire le risque de maladies chroniques.

Excellente sourceAcide folique. Un grand verre de jus d'orange est une excellente source d'acide folique (un peu moins pour l'orange). L'acide folique (vitamine B9) joue un rôle essentiel dans la production du matériel génétique (ADN, ARN) et des acides aminés nécessaires à la croissance cellulaire, dans la formation des globules rouges, dans le fonctionnement du système nerveux et du système immunitaire, ainsi que dans la cicatrisation des blessures et des plaies. Comme il est nécessaire à la production des nouvelles cellules, sa présence dans l'alimentation est importante durant les périodes de croissance et pour le développement du foetus. Un apport adéquat en acide folique peut prévenir les malformations chez le foetus. Il participe aussi à la production de la sérotonine, un neurotransmetteur qui contribue à l'humeur.

La pulpe : génial!
Non seulement la pulpe de la chair d'orange contient-elle plusieurs éléments nutritifs, elle contribue également à l'intensité de la saveur du fruit et de son jus16.

Bonne sourcePotassium. Un grand verre de jus d'orange est une bonne source de potassium (un peu moins pour l'orange). Le potassium joue un rôle majeur dans le maintien de l'équilibre électrolytique des fluides et dans l'intégrité des cellules. Il facilite plusieurs réactions, participe à la transmission de l'influx nerveux et à la contraction musculaire. Lorsqu'on a une gastro-entérite ou pour récupérer d'un effort physique, une boisson composée de jus d'orange, d'eau et d'un peu de sel est tout indiquée. Le potassium du jus d'orange permet de compenser les pertes encourues lorsqu'on a des diarrhées ou qu'on fournit des efforts physiques.

Bonne sourceFibres alimentaires. L'orange est une bonne source de fibres alimentaires solubles et insolubles, importantes pour la régularisation du transit intestinal et pour prévenir les maladies cardiovasculaires. L'orange est particulièrement riche en pectine, une fibre soluble qui réduit le taux de cholestérol.

Calcium. L'orange est l'un des rares fruits à contenir une quantité notable de calcium. Malheureusement, il y en a beaucoup moins dans le jus d'orange. Pour compenser, certains producteurs ajoutent du calcium à leur jus. Ces jus d'orange enrichis sont surtout intéressants pour les gens qui ne tolèrent pas ou n'apprécient pas le lait. Un grand verre (250 ml) de jus d'orange enrichi fournit autant de calcium que la même portion de lait, sans la vitamine D, toutefois.



L'expression « excellente source » indique qu'une portion de l'aliment fournit au moins 25 % de l'apport quotidien recommandé pour ce nutriment.



L'expression « bonne source » indique qu'une portion de l'aliment fournit au moins 15 % de l'apport quotidien recommandé pour ce nutriment.
Précautions

* Chez les gens souffrant d'eczéma atopique, l'orange peut provoquer une réaction cutanée23.
* Il est recommandé d'éviter d'avaler des médicaments antiacides en même temps que du jus d'orange, car celui-ci augmente l'absorption de l'aluminium contenu dans les antiacides24.
* L'orange devrait être évitée dans les moments où une personne souffre de reflux gastro-oesophagien, d'oesophagite peptique et de hernie hiatale.
* Comme c'est le cas avec le pamplemousse et le tangelo, des composés de la bigarade (ou orange de Séville) peuvent interférer avec l'assimilation par l'organisme de certains médicaments, par exemple en augmentant leur quantité libérée dans le sang. L'interférence peut se produire au moment où le fruit est consommé, ou plus tard. Une seule tasse (250 ml) de jus peut produire un effet, qui varie selon les personnes et les médicaments consommés. Si vous prenez des médicaments, informez-vous auprès de votre médecin ou de votre pharmacien sur l'interaction potentielle entre ces aliments et ce qu'on vous a prescrit.

L'orange au fil du temps

Le terme « orange », pour désigner le fruit, est apparu au XIIIe siècle. Il vient de l'arabe narandj, lui-même emprunté au sanscrit nagaranga, dont le sens est « fruit aimé des éléphants ». Le « o » a été accolé au nom arabe par influence du nom de la ville d'Orange, par où ces fruits parvenaient dans le Nord.

Le terme « bigarade » vient de bigarrer, un mot provençal apparu au XVe siècle et dont l'origine peut être germanique. Le mot est apparu en 1600, remplaçant l'expression plus ancienne d'« orenger bigarrat ».

L'orange douce

L'orange douce et la bigarade : de vagues cousines
On a longtemps cru que le bigaradier et l'oranger appartenaient à la même espèce botanique, le second étant censé descendre du premier. Mais les recherches modernes indiquent qu'il s'agit de deux espèces fort différentes, non seulement par la saveur de leur fruit, mais par diverses caractéristiques botaniques.

L'oranger est originaire du sud-est de l'Asie, foyer du genre Citrus, mais on ne sait pas quand exactement il a été domestiqué. Selon un texte datant de 2 200 ans avant notre ère, il était déjà connu en Chine à cette époque. Comme bien d'autres plantes qui servaient également en médecine, il suivra la route de la soie vers l'Europe, traversant le Moyen-Orient et le Proche-Orient où il trouvera un climat adapté à ses besoins. De là, il gagnera le sud de l'Europe, probablement dans les premiers siècles de notre ère, bien qu'on ne trouve pas trace de sa culture sur ce continent avant le XVe siècle. Chose certaine, sa véritable expansion dans le sud de l'Europe est le fait des Portugais, qui le ramenèrent d'Asie. Grâce à un intense travail de sélection et à la mise au point de nouvelles méthodes de culture, l'orange du Portugal deviendra la norme de qualité et de référence dans toute l'Europe. Sa popularité était telle que, dans les pays arabes, on a cessé de l'appeler narandj pour l'appeler bortugal, nom qui lui est encore accolé.

Au moment de la Conquête, l'orange traversera l'Atlantique avec la bigarade, la lime, le citron et le cédrat. On sèmera leurs graines dans les Antilles, au Mexique, en Amérique du Sud et dans l'actuelle Floride. Dès le milieu du XVIe siècle, en Amérique, on trouve des vergers florissants dans tous les endroits propices à la culture des agrumes.