Naissance du droit d'ingérence
Le XIXe siècle, de la chute de Napoléon 1er, en 1815, à la Grande Guerre de 1914, a donné lieu à de multiples expéditions militaires internationales.
Les Occidentaux, forts de leur bonne conscience et de leur sentiment de supériorité, se coalisèrent plusieurs fois pour des raisons officiellement humanitaires (l'adjectif lui-même a été inventé par le poète Alphonse de Lamartine en 1839).
C'est ainsi qu'a eu lieu la bataille navale de Navarin, pour secourir les Grecs. Certaines interventions ont été plus nettement politiques (Trocadéro, en Espagne; Sébastopol, en Russie).
Parfois, comme en Chine, des préoccupations humanitaires (protéger des ressortissants) recouvraient d'un voile pudique des motivations bassement commerciales. On parlait dans ce cas de «politique de la canonnière».
Il est permis de déceler des analogies entre ces expéditions du XIXe siècle et des interventions plus proches de nous, au Kossovo ou en Irak, menées au nom du «droit d'ingérence humanitaire».
Celui-ci a été officiellement légitimé le 14 décembre 1990, à New York, par une résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies, votée à l'initiative de la France. «Le temps de la souveraineté absolue et excessive est révolu» a alors lancé le secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros Ghali.
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