Le collectif BANLIEUES RESPECTS a appelé à une marche pour la Paix à 15 heures demain vendredi 11 novembre de la Place de la Concorde à l’Etoile, mouchoir blanc à la main.
les Banlieues françaises qui remontent les Champs Elysées, comme en 1998 l’équipe de France métissée les avaient descendus, c’est une première historique, et une chance à saisir incroyable de reconnaître enfin le droit et le devoir à la visibilité de tous les Français.
C’est aussi une occasion unique de rétablir l’image du pays, sérieusement dégradée dans les médias du monde entier, notre pays raillé autant pour son "fascisme" rampant que son racisme institutionnel ou ses discriminations ouvertes.
Le collectif, fort de ses 150 structures associatives, a déposé hier soir en Préfecture le formulaire officiel pour ce "défilé", après avoir annoncé aux médias cette initiative en sortant de chez de Villepin, la mine plutôt réjouie. Les subventions qui devraient revenir n’y sont sans doute pas pour rien, mais on peut aussi supposer que le symbole très fort que constitue une présence de la population, y compris des banlieues, sur la plus grande avenue du monde, est de nature à convaincre les jeunes révoltés et les familles baffouées que la République leur accordera dès cet instant un droit à exister, à être visible, et à s’exprimer comme tout le monde, comme tout français.
Un droit de dire "STOP THE GHETTO", et tous ensemble.
Ce gouvernement schizophrène aux tendances sarkosiennes parfois désormais aux limites du fascisant, tient là une occasion d’inverser la vapeur, de "Marcher pour la Paix", de signifier que, cette fois, on va vers le changement, qu’aucun effet d’annonce n’est dans leur esprit, qu’aucun mensonge stratégique à découvrir ensuite ne décuplera un peu plus tard la révolte qui se manifeste en ce moment.
2000 jeunes des banlieues arrétés... 200 condamnés à ce jour. C’est stupéfiant ! Peut-on encore parler de groupuscule ? De délinquant ? Ou doit-on convenir que c’est en réalité toute la jeunesse des banlieues qui s’est révoltée du fait d’une situation vécue grave ? 6000 voitures brûlées, un bilan humain malheureux mais tout le monde craignait bien pire compte-tenu de l’ampleur des évènements. Sand-froid des policiers, mais aussi des habitants, et aussi des jeunes des banlieues. A saluer, globalement.
La République elle-même ne semble pas visée par cette révolte du refus de l’abandon, de soif d’expression, de soif de démocratie réelle finalement. C’est plutôt ce gouvernement aux procédés extrêmes, ce gouvernement aujourd’hui menacé, et dont l’autisme et l’élitisme social est démontré de longue date, qui constitue en lui-même un péril naissant pour la démocratie et la République.
Demain sera l’occasion, qui ne se représentera pas de sitôt, QUE LA BANLIEUE S’EXPRIME, qu’elle dise pacifiquement sur ses banderolles tout ce qu’elle veut, tout ce qui est légitime, tout ce qui est inacceptable comme tout ce à quoi elle aspire.
Tous ensemble, sauvons la République !