La veillée funèbre de Tookie Williams par le LA Times
Le kiosque
Le «Los Angeles Times» raconte la veillée funèbre de Tookie Williams.
par N. I-A.
LIBERATION.FR : mardi 20 décembre 2005 - 19:07
Pour beaucoup des gens venus se recueillir sur la dépouille de
Tookie Williams, exécuté par l'Etat de Californie le 13 décembre, «
le gentleman à la barbe grise, au costume gris taillé sur mesure et
à la cravate de soie n'avait que peu de ressemblance avec la
montagne de muscle effrayante qui avait fondé le gang des Crips ».
C'est par cette phrase que débute l'article du Los Angeles Times qui
relate, galerie photos à l'appui, la veillée funèbre de Tookie
Williams qui se tenait lundi.
2000 personnes, de tous les âges, se sont réunies à la Maison
mortuaire de Winston, au croisement de la 95e rue et de la South
Vermont Avenue, à Los Angeles, pour lui rendre un dernier hommage.
Nombre d'entre eux portent les couleurs bleues des « Crips ». L'un
d'entre eux, brandissant un poster de Williams derrière les
barreaux, crie à la cantonade : « Il y a 35 ans, qui était le plus
près de Tookie ? Moi. Juste ici. Moi ! ». Mais, dans les vapeurs de
marijuana qui parfois se font sentir, des gens de toute situation
sont venus voir Tookie. Wanda Smith, une habitante du quartier de 42
ans, explique en remuant la tête qu'elle est « désolée pour
Tookie». « J'espère que sa mort fera arrêter la tuerie entre les
membres des gangs » ajoute-t-elle.
Puis le LA Times évoque Cedric Mosely, 50 ans, qui a fondé les Crips
avec Tookie. Celui-ci rappelle leur fascination pour les films de
gangsters des années 30, avec Humphrey Bogart et James Cagney. Ils
idolâtraient Al Capone, allant jusqu'à s'habiller comme lui : un
trench coat, le fameux chapeau noir et une canne à la main. Mais
Mosely se refuse à tout commentaire, sauf celui-ci : « C'est un jour
de fête. Mon frère est libre »
Des membres du gang rival, les « Blood », sont également venus
rendre hommage à Tookie Williams. A l'époque où Tookie sévissait, la
guerre qu'ils ont menée à mis le quartier de South Central à feu et
à sang. Preuve s'il en est que Williams, condamné pour le meurtre de
quatre personnes, avait évolué. Depuis sa cellule il a édité 10
livres pour enfants dénonçant inlassablement les gangs, tout en
clamant son innocence. Jusqu'à la fin. Le journal rappelle qu'il
était devenu un « symbole global » pour tous les opposants à la
peine de mort. Stanley Tookie Williams sera incinéré et ses cendres
dispersées en Afrique du Sud, selon ses dernières volontés.
Source :
http://www.liberation.fr/page.php?Article=346353
Mer 25 Oct - 0:08 par mihou