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 ONU:QUEL POIDS FACE AUX E.U.?

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mihou
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mihou


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04112005
MessageONU:QUEL POIDS FACE AUX E.U.?

Le Temps, no. 1574
International, mercredi 26 février 2003

«Les Nations unies courent aujourd'hui le risque d'être purement et simplement court-circuitées par les Etats-Unis»
IRAK. La bataille diplomatique entre Washington et Londres d'un côté, Paris, Berlin et Moscou de l'autre est engagée à l'ONU sur l'éventualité d'une guerre. Pour le professeur Pierre de Senarclens, le système des Nations unies n'en sortira pas indemne. Interview.

Pierre Hazan

Le système des Nations unies tel qu'on le connaît survivra-t-il au compte à rebours enclenché lundi par le dépôt d'une nouvelle résolution sur l'Irak, parrainée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Espagne, aussitôt contrée par les propositions françaises de prolonger sous conditions le mandat des inspecteurs en désarmement? L'hallali contre Saddam Hussein, sommé par le chef des inspecteurs, Hans Blix, de détruire ses missiles Al-Samoud à trop longue portée, accouchera-t-il d'un cataclysme diplomatique de grande ampleur en plus des hostilités militaires, si celles-ci sont finalement déclenchées? Alors que chaque camp fourbit ses armes avant la prochaine réunion du Conseil de sécurité, prévue jeudi, et le nouveau rapport des inspecteurs attendu le 1er mars, pressions et négociations en coulisses battent leur plein. «Le Temps» revient sur les enjeux de ces journées cruciales.

Professeur à l'Université de Lausanne, Pierre de Senarclens a consacré plusieurs ouvrages aux menaces qui pèsent sur les Nations unies et à la crise du système multilatéral. Il brosse le tableau des conséquences dramatiques pour la communauté internationale de l'affrontement ouvert entre partisans de la guerre et avocats de la poursuite des inspections.

Le Temps: La crise irakienne fait-elle courir un risque très grave aux Nations unies et au fonctionnement du Conseil de sécurité?

Pierre de Senarclens: Oui, car l'ONU court aujourd'hui le risque d'être purement et simplement court-circuitée par les Etats-Unis, qui iront de l'avant quoi qu'il advienne. Washington a abandonné il y a longtemps les principes universalistes des Nations unies, que ce soit en matière d'environnement, de droits de l'homme, de développement économique et social... A l'exception d'une courte éclaircie sous le président Clinton, le pays le plus puissant de la planète a, en fait, lâché l'ONU depuis l'arrivée de Ronald Reagan à la Maison-Blanche. Alors, que voit-on dans la crise irakienne aujourd'hui? Essentiellement une chose: la volonté américaine d'instrumentaliser le Conseil de sécurité pour légitimer la guerre qui se prépare contre l'Irak. Par-delà l'affaire irakienne, la question qui se pose très crûment aux Nations unies est de savoir si les Etats-Unis ne vont pas lâcher l'ONU de manière encore plus brutale qu'ils ne l'ont fait jusqu'ici. Ce qui était impensable il n'y a pas si longtemps est désormais devenu une possibilité et une menace réelle sur le système international, avec le poids de l'extrême droite chrétienne dans les instances dirigeantes américaines.

- Pensez-vous que le système onusien a une capacité de résistance?

- Tout va dépendre de la capacité des Etats et des peuples à supporter longtemps ce déchirement schizophrénique de l'ONU, sollicitée d'un côté par certains Etats pour légitimer leur intervention armée et pressée par ailleurs de dispenser, via ses agences humanitaires, les premiers soins. Il y a là une contradiction flagrante et à terme insoutenable: avec la crise irakienne, l'ONU se retrouve dans la position de devoir autoriser la guerre et de se porter au secours des victimes de ce conflit.

- Pensez-vous que la France va utiliser son droit de veto, au risque de voir son influence diminuer si les Etats-Unis décident de passer outre et de déclencher malgré tout les hostilités?

- Le recours au veto peut très provisoirement rehausser le prestige du Conseil de sécurité dont le rôle est aussi de limiter les volontés hégémoniques. Ceci dit, si les Américains mènent leur guerre comme tout porte à croire qu'ils vont le faire, les Nations unies seront décrédibilisées dans tous les cas de figure. Si la France et d'autres pays opposent leur droit de veto et si Washington va malgré tout de l'avant, l'ONU aura été carrément mise sur la touche. Si Paris et les autres pays du Conseil de sécurité s'abstiennent ou donnent leur bénédiction à l'intervention américaine, les Nations unies apparaîtront comme soumises. Cela dit, ce processus de marginalisation de l'ONU est commencé depuis longtemps. L'unilatéralisme américain, le fait par exemple que les Etats-Unis bloquent l'adoption de toutes les résolutions hostiles à Israël ou font en sorte que celles-ci restent lettre morte, créent une politique de deux poids, deux mesures qui est tout sauf saine.

- La marginalisation selon vous évidente des Nations unies conduira-t-elle à la catastrophe?

- Nous sommes en train d'assister à l'effondrement des principes universalistes, basés sur l'idée de raison, de progrès social, de multilatéralisme, d'Etat providence dont l'Europe occidentale incarnait un rempart face à la montée d'idéologies fondamentalistes religieuses. Le soubassement philosophique de la société internationale telle que nous la connaissons depuis l'après-guerre est menacé. Au fondamentalisme islamique, nous voyons parallèlement l'émergence de fondamentalismes judéo-chrétiens. Nous nous dirigeons selon moi vers un clash de civilisations qui était parfaitement évitable.

Dernier ouvrage paru: «La Politique internationale», Editions Dalloz.


Encadré(s) :

Au Conseil de sécurité, la chasse aux voix des indécis bat son plein entre Washington et Paris

Angola, Cameroun, Guinée, Pakistan, Mexique, Chili: six membres non permanents dont le vote fera la différence.

Samuel Gardaz

Les quinze membres du Conseil de sécurité des Nations unies doivent se revoir jeudi 27 février pour discuter de la résolution anglo-américaine déposée lundi et du mémorandum mis en circulation dans la foulée par la France, l'Allemagne et la Russie avec le soutien de la Chine. La négociation devrait se poursuivre jusqu'au début mars. Dans l'hypothèse où aucun des membres permanents n'exercerait son droit de veto, la majorité requise pour adopter l'un des textes est de neuf voix. D'où le rôle crucial des six membres non permanents encore indécis (la Bulgarie et l'Espagne ont déjà annoncé qu'elles se rangent aux côtés des Etats-Unis; la Syrie soutient la France): Angola, Cameroun, Guinée, Chili, Pakistan et Mexique. Tous sont actuellement l'objet d'intenses sollicitations de part et d'autre: coups de téléphone de George Bush ou de Jacques Chirac, envoi d'émissaires de haut rang... Avec quels résultats? Esquisse du grand marchandage.

Angola

Lors du 52e sommet franco-africain, la semaine dernière à Paris, le gouvernement de Luanda a signé la déclaration commune sur l'Irak en faveur de «la poursuite des inspections dans le cadre de la résolution 1441». Ancien pays de la sphère d'influence soviétique, celui-ci entretient des relations de plus en plus proches avec Washington, qui cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement en pétrole. Aujourd'hui, l'Angola est en passe de détrôner le Nigeria comme premier producteur de pétrole africain et présente l'avantage, pour les Etats-Unis, de ne pas être membre de l'OPEP, ce cartel peu apprécié de Georges W. Bush. Le pétrole angolais représente 1/6e des importations américaines, ce qui fait des Etats-Unis son plus gros pourvoyeur de devises. L'aide au développement pèsera aussi lourd dans la balance: le 24 janvier, le Département d'Etat américain a octroyé aux pays africains 8,4 millions de dollars dans le cadre d'une aide d'urgence aux réfugiés, dont 4,1 millions à l'Angola.

Cameroun

Ex-colonie française, proche de Paris, le Cameroun a également signé la déclaration sur l'Irak lors du 52e sommet franco-africain, mais il pourrait basculer dans le giron américain. Ses modestes ressources pétrolières ont en effet été revues à la hausse par une décision de la Cour internationale de justice, en octobre dernier, de lui attribuer la péninsule de Bakassi, riche en hydrocarbure, revendiquée par le Nigeria. Décision soutenue par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Le Cameroun est aussi le débouché du projet d'oléoduc Doba-Kribi qui doit permettre d'ici à 2004-2005 d'exploiter le pétrole du sud tchadien. Celui-ci, estimé à 3,7 milliards de dollars (environ 5,5 milliards de francs), représente le plus gros investissement privé américain en Afrique. Le Cameroun est néanmoins lié depuis 1974 à la France par un accord de défense, et Paris demeure l'un de ses principaux bailleurs de fonds.

Guinée

Ancienne colonie française et membre du mouvement des non-alignés, la Guinée a également signé la déclaration de Paris. Pays majoritairement musulman, elle présidera le Conseil de sécurité pendant un mois à partir du 1er mars. Elle reçoit 50 millions de dollars (75 millions de francs) par an de la part de Washington, qui lui a fourni une aide militaire lorsqu'elle a été attaquée par des rebelles sur ses frontières méridionales de septembre 2000 à août 2001. Paris demeure toutefois son premier partenaire, avec plus de 220 millions d'euros (330 millions de francs) d'aide par an. Inconnue: la mauvaise santé du président Lansana Conté, très opposé à la guerre, mais diminué.

Pakistan

Pays musulman dont la population est très hostile à la guerre contre l'Irak, le Pakistan espère un dénouement pacifique de la crise. Son président, Pervez Musharraf, ne veut pas apparaître encore plus aligné sur les positions américaines qu'il ne l'est déjà, depuis le début de la «guerre contre le terrorisme» en Afghanistan. «Cela étant, remarque Christophe Jaffrelot, spécialiste du Pakistan au Centre d'études et de recherches internationales (CERI), Islamabad s'est déjà rangé dans le camp de Washington après le 11 septembre contre espèces sonnantes et avantages stratégiques.» Le Pakistan, qui aimerait obtenir des fournitures d'armes américaines, pourrait être tenté de monnayer la garantie de pouvoir poursuivre son programme nucléaire. Washington peut, pour obtenir sa voix, brandir la menace de soutenir l'Inde sur le dossier du Cachemire.

Mexique

Proche de la position française, le Mexique est soumis à la pression croissante exercée par les Etats-Unis. Jusqu'à présent, les déclarations du président Vicente Fox ont montré que le gouvernement tenait son cap. La semaine dernière, l'étau de Washington s'est pourtant resserré: visite du président espagnol José Maria Aznar, coup de fil de George Bush à Vicente Fox, menaces publiques de l'ambassadeur américain à Mexico. «La position du Mexique sur la question irakienne aura un grand impact et de long terme [sur nos relations, ndlr]», annonçait ce dernier. Avec 85% de ses exportations destinées à ce partenaire, le Mexique fait aujourd'hui preuve d'un certain «courage», selon un diplomate français. Selon d'autres analystes, Fox, tout en flattant son opinion publique, se donnerait en fait les meilleurs atouts pour négocier son soutien à Washington. Les Américains pourraient offrir un «accord migratoire» aux Mexicains comme «salaire de la guerre».

Chili

Le Chili souhaite donner plus de temps aux inspecteurs en désarmement. Moins dépendant des Etats-Unis que le Mexique, ce pays d'Amérique du Sud n'en est pas moins étroitement lié à la puissance américaine. «Le cuivre, qui est leur principal produit d'exportation, peut faire un boom s'ils le vendent bien à une Amérique en guerre, explique un expert en relations internationales. D'autre part, le Chili est en train de finaliser un traité de libre échange avec les Etats-Unis, et plus de 35% de leurs exportations sont déjà destinées à ce marché.» Une évolution de la position chilienne reste donc possible.

L'Irak a tenté de gagner de nouveaux alliés à Kuala Lumpur

Au sommet des non-alignés, Bagdad a proposé qu'une troïka examine la réalité de la coopération avec les inspecteurs de l'ONU.

Frédéric Lelièvre

L'Irak a avancé ses pions diplomatiques lors de la deuxième et dernière journée du sommet des pays non alignés (NAM) à Kuala Lumpur. Son vice-président, Taha Yassin Ramadhan, y a proposé la formation d'une troïka invitée «à effectuer une visite en Irak afin d'examiner la réalité de la coopération avec les inspecteurs des Nations unies». Composée de l'ancien, de l'actuel et du futur président du mouvement (Afrique du Sud en 1998, Malaisie cette année et Cuba en 2006), cette troïka pourrait, selon Bagdad, «rendre compte aux pays non alignés, à la communauté internationale et au Conseil de sécurité de l'ONU».

L'offre a dans un premier temps reçu un écho positif, notamment auprès du ministre malaisien des Affaires étrangères: «Cette proposition, comme toutes celles recherchant une solution pacifique dans ce conflit, mérite d'être attentivement étudiée», a déclaré ce dernier. Hôte du sommet, le chef du gouvernement malais, Mahathir Mohammad, a en revanche rejeté cette initiative. «Notre manque d'expertise ne nous permet pas d'accomplir une telle tâche de façon crédible», a-t-il affirmé, tout en concluant, «de toute façon, nous sommes persuadés que l'Irak ne dispose pas d'armes de destruction massive». Comme prévu, la déclaration finale du sommet de Kuala Lumpur a insisté, elle, sur le respect entier des résolutions de l'ONU.
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