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 Destins Africains. Développement de l'Afrique noire

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mihou
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mihou


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04112005
MessageDestins Africains. Développement de l'Afrique noire

La Croix
MONDE, lundi 4 juillet 2005, p. 26

Dossier. Destins Africains. Développement de l'Afrique noire. Le Mozambique, pays laboratoire pour l'aide au développement. Le Mozambique est cité par les pays bailleurs de fonds comme un exemple d'efficacité. Paulo en témoigne. Maputo, reportage de notre envoyé spécial.

COCHEZ Pierre

Au Mozambique, l'expression « aller aux calamités » (calaminades), pourrait se traduire en français par « aller faire des courses pour s'habiller ». Cela, depuis les calamités - guerre civile et inondations - qui ont jalonné la récente histoire du pays. Elles ont motivé l'afflux de conteneurs entiers de vêtements d'occasion donnés par la communauté internationale. Les « calamités », ou plutôt la solidarité internationale, permettent donc de s'habiller à Maputo. Cette solidarité permet aussi au pays de boucler un budget national, dont 48 % sont assurés par des bailleurs de fonds internationaux qui se bousculent pour aider au développement d'un pays, cité comme un exemple de réussite en Afrique, avec un taux de croissance voisin des 10 % depuis plusieurs années.

« S'ils veulent réussir, les Mozambicains ont toutes les cartes en main », résume Louise Avon, l'ambassadeur de France qui suit les questions de développement depuis trente ans. Le pays est devenu une sorte de laboratoire. La tendance actuelle est à mettre directement de l'argent dans le budget de l'État mozambicain, plutôt que de développer des programmes spécifiques d'aide. Une manière de permettre au pays bénéficiaire de mieux s'approprier les projets. Dix-sept bailleurs de fonds, au lieu de mener leur propre politique d'aide, ont décidé d'harmoniser leurs actions au sein d'un club des bailleurs, le G17, qui draine 200 millions d'euros par an. « 70 % de l'aide britannique au Mozambique passe en appui budgétaire. L'aide budgétaire versée dans des paniers communs doit, pour 65 % des sommes, aller dans les secteurs sociaux de la santé et de l'éducation », explique Françoise Desmazières, directrice de l'Agence française de développement (AFD) au Mozambique. Et, pour la part de l'aide encore déployée dans des projets de terrain précis, les pays donateurs du G17 veulent éviter le saupoudrage. Ainsi, les Français concentrent leur action, au Nord, sur la province du Cabo Delgado, les Italiens sont à Beira et les Suédois à Lichinga.

Reste ensuite à s'assurer que l'argent est bien employé dans des centres de santé ou en médicaments, et « non pas dans l'achat de véhicules 4 x 4 pour les fonctionnaires, comme l'a pointé récemment le nouveau ministre de la santé », explique le responsable à Maputo d'une ONG. Les bailleurs de fonds conditionnent leur aide à des rapports réguliers des ministères bénéficiaires sur l'emploi de cet argent, ainsi qu'à des audits de cabinets internationaux indépendants. « Bien sûr, il ne faut pas s'ingérer dans la politique intérieure du pays, mais il est normal que les donateurs se donnent les moyens de contrôler l'usage de l'argent versé. Pour notre part, le cabinet Ernst & Young nous audite afin d'évaluer si nos projets, financés en partie par l'Union européenne, sont efficaces », commente Bruno Méric, le responsable au Mozambique de l'ONG Essor. Devant ces contrôles, même dans un pays réputé exemplaire, les rapports peuvent se tendre. D'un côté, les humanitaires et développeurs occidentaux qui se sentent investis d'un devoir d'ingérence, le temps de leur contrat d'expatrié, et se désespèrent en faisant la liste des lacunes des administrations locales. De l'autre, les fonctionnaires mozambicains, qui contemplent avec envie les moyens de travail et de vie à la disposition des humanitaires occidentaux et acceptent difficilement les leçons de saine gestion données dans leur propre pays.

En attendant, l'argent de l'aide internationale irrigue le Mozambique, et d'abord sa capitale Maputo. Même si, comme lance un médecin de MSF, « cette aide fait penser au Moyen ge où le riche donnait par charité, en réponse aux défaillances de l'État. » Travailler dans une ONG est un gage de réussite sociale. En attendant l'arrivée d'entreprises privées internationales, qui ont, pour l'instant, d'autres marchés prioritaires que le Mozambique. À 300 kilomètres de Maputo, près de Chokwé, l'aide internationale a créé les conditions d'implantation d'un investissement étranger. La région était sous les eaux en 2000. La coopération japonaise a remis en état le canal d'irrigation, la coopération américaine la voie ferrée, et la coopération scandinave les routes. En septembre, Gary va planter ses premiers hectares de coton sur sa concession. Gary, 33 ans, est né au Zimbabwe voisin (l'ancienne Rhodésie) avant que sa famille, « qui a toujours son passeport britannique », ne s'implante en Afrique du Sud. Il avait là-bas une exploitation de 55 hectares de tabac. « Ici, ma concession est de 2 300 hectares, sur lesquels je compte faire du coton, du maïs, du soja et du blé, avec deux récoltes par an. Pour un jeune fermier comme moi, un projet de cette ampleur est difficile à entreprendre en Afrique du Sud », explique-t-il, enthousiaste, depuis le salon, totalement britannique, de sa maison qui surplombe le fleuve Limpopo. Son projet représente un investissement de 6,5 millions d'euros, « des capitaux britanniques », et l'aide américaine s'est portée garante pour qu'il puisse emprunter. Gary compte employer 250 personnes et 3 000 saisonniers.

Paulo, son chef d'exploitation, est à lui seul un résumé de l'histoire du Mozambique. Portugais d'origine, son père est resté au Mozambique, à Xai-Xai, après l'indépendance, où il recrutait des Mozambicains pour aller travailler dans les mines sud-africaines. Paulo a ensuite fait ses études d'agriculture en Afrique du Sud, avant de travailler dans une exploitation de sucre au Mozambique. « Ici, les gens sont ouverts à notre projet et se rendent compte que ce peut être une chance pour rattraper un peu du retard qu'ils considèrent avoir avec le reste du monde. La Révolution a été dure dans le pays, mais les gens savent écrire, lire et s'informent », estime-t-il. Gary est venu au Mozambique avec femme et parents. Sa mère a pris contact avec la soeur Magdalena, de l'hôpital voisin qui soigne les malades du sida à Chokwé, pour apporter un soutien aux mineurs venus d'Afrique du Sud. Elle méditera ce que la religieuse tire comme enseignement de sa vie, ici, à Chokwé : « Si Dieu ne désespère pas, pourquoi moi, je devrais me désespérer ? »

PIERRE COCHEZ

MARDI

Le commerce du coton au Mali

580 millions d'euros d'aide globale pour le Mozambique

L'aide internationale au Mozambique est évaluée, pour 2005, à 580 millions d'euros. Elle inclut les annulations de dette consenties au pays dans le cadre de l'initiative PPTE (pays pauvres très endettés). Elle est soumise à l'approbation, par les bailleurs, d'un plan d'action pour la réduction de la pauvreté absolue, rédigée par le gouvernement mozambicain. Le club des bailleurs, le G17, apporte 200 millions d'euros en aide budgétaire directe. Sur ce montant, la participation britannique est de 30 millions d'euros, la participation française de 2,30 millions d'euros.
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