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 GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT:

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AuteurMessage
Tite Prout
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Tite Prout


Nombre de messages : 1737
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Date d'inscription : 01/06/2005

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11062007
MessageGOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT:

10.06.07 23:48


GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT: CARACTÉRISTIQUES DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES AFRICAINES , LE CAS DE LA GUINÉE




auteur
Auteur : DJO KOUROUMA





GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT: DJO


«L'ensemble
des ressources agricoles, halieutiques, hydroélectriques et minérales,
bien utilisées devraient classer la Guinée parmi les PRI (pays à
revenus intermédiaires). Pourtant, elle se situe parmi les PMA (pays
les moins avancés ».


En
effet, conformément au critère avancé par la Banque mondiale (2005), la
tranche de «revenu intermédiaire» comprend 93 pays (ou territoires),
dont le revenu par habitant se situe entre 766 et 9.385 dollars (en
2003).




Cet
ensemble se divise à son tour en deux sous-groupes: la tranche
inférieure de la catégorie de pays à revenu intermédiaire, qui compte
56 pays, avec un revenu par habitant qui se situe entre 766 et 3.035
dollars et la tranche supérieure, qui comprend 38 pays, avec un revenu
par habitant situé entre 3.035 et 9.385 dollars.






La
Guinée est un pays extraverti du groupe des PMA dont les
caractéristiques sont les suivantes: faible revenu national, bas
niveaux de développement humain (un index mêlant les indicateurs de
santé, de nutrition et d’éducation) et vulnérabilité économique (un
index mêlant des indicateurs d’instabilité, de diversification
inadaptée et d’handicap dû à la petite taille).






Ainsi
donc, alors que la géographie et la géologie ont comblé la Guinée, le
pays se retrouve aujourd’hui très pauvre, conséquence sans doute d’une
mauvaise gouvernance à la fois économique, politique et sociale. Ce qui
dénote de l’importance de la gouvernance dans le processus de
développement d’un pays.






Depuis
les années 1980, la bonne gouvernance est devenue un élément critique
dans le but d'asseoir des politiques économiques et sociales de
développement. La Banque Mondiale (95) définit la bonne gouvernance en
termes de pratique par les autorités politiques de la responsabilité et
imputabilité, de la transparence, de l'ouverture, de la prédictibilité
et de la primauté du droit. Aussi, les reformes visées englobent à la
fois les réformes politiques et institutionnelles (le renforcement des
institutions, la démocratie), des reformes socio-économiques telles que
le désengagement de l'état des activités économiques caractérisés par
la privatisation des entreprises publiques, la décentralisation, etc.






Dans
ce contexte, la lutte contre la corruption est d'une importance
capitale. Une mauvaise gouvernance est généralement caractérisée par
l'existence de la corruption et la recherche des rentes dans les
administrations publiques-mais pas exclusivement. Le problème de la
corruption peut être raisonnablement considéré comme indissociable de
la structure politique, économique ou encore culturelle dans un pays
donné. Il est ainsi question de la qualité des institutions.




Le
concept de la gouvernance apparaît dans le champ des relations
internationales à la fin des années 80 en raison de la mauvaise
performance des pays en développement qui se sont fortement endettés et
n’arrivaient pas à honorer leurs dettes.




Les
agences internationales d’aide au développement, en particulier la
Banque Mondiale, en raison primordialement de son poids influent dans
les décisions internationales et de son expérience dans la mise en
œuvre des programmes de réformes économiques et financières dans les
années 80 est l’instigatrice du concept, qui par la suite est repris
par les autres organisations.




Devant
les échecs fréquents desdits programmes, certains travaux ont alors
souligné l’importance de la prise en compte des aspects politiques dans
la mise en œuvre des mesures des réformes. Les distorsions d’ordre
politique sont en effet considérées comme étant à l’origine de la
plupart des problèmes économiques rencontrés dans les pays en
développement.






L’émergence
de la gouvernance s’est traduite en termes concrètes par des reformes
politiques, institutionnelles et économiques. Le concept de la
gouvernance répond à un double besoin. Le premier, pratique, est lié à
la nécessité pour les électeurs, pour les prêteurs et pour les
organisations internationales d’observer un fonctionnement efficace des
gouvernements et des économies, en particulier dans les pays en
développement. Le second besoin est une réponse à un renouvellement
théorique qui est lié à une école de pensée : celle du «Choix Public»,
qui remet en cause l’hypothèse du ‘dictateur bienveillant’ au profit
d’un agent égoïste qui tient à ses objectifs propres (Duret, 1999).






Cependant,
l'Etat et les bureaucrates n'existent pas seulement pour extraire les
rentes. L'Etat joue un certain nombre de fonctions indispensables
notamment la fourniture des biens publics, la correction des
défaillances des marchés et la redistribution. Il est donc important
pour évaluer les questions relatives à la gouvernance de comprendre
pourquoi l'Etat existe (Acemoglu et Verdier, 1998). Cela à travers donc
actions de l’Etat en tant qu’acteur principal dans la sphère nationale
et dont le rôle est de satisfaire en premier lieu les besoins des
citoyens. Or, l’intervention de l’Etat dans les activités économiques,
est une réponse à l’incapacité des seuls marchés à coordonner les
actions des différents acteurs en vue d’un meilleur bien être de tous.






Le
concept de gouvernance émerge par conséquent de deux crises : la
défaillance des marchés qui n’assurent pas une efficacité parfaite du
fonctionnement des économies ; et la crise des Etats, qui se montrent
eux aussi incapables de garantir un environnement socio-économique
serein, et en particulier à gérer sainement et efficacement les
politiques macroéconomiques.




Donc,
nous passerons en revue les différents travaux théoriques et empiriques
qui ont été effectués sur la gouvernance. En premier lieu, il s’agira
de faire un diagnostic des dysfonctionnements du système administratif
guinéen avant d’aborder les fondements de la corruption dans notre pays
et enfin la nécessité d’une gestion transparente de l’administration
publique pour un développement économique et social harmonieux.






Le système administratif guinéen est un monde lourd, fermé avec des conditions de motivation insuffisante.






UNE ADMINISTRATION LOURDE.






La
Guinée a hérité de la colonisation française une administration
fondamentalement ancrée dans la tradition bureaucratique, servant au
contrôle excessif et à une centralisation du pouvoir. Les gestionnaires
de cette institution ont tendance à accumuler le pouvoir. Toutes les
décisions importantes appartiennent au pouvoir central et à lui seul.
C’est une institution très centralisée et aux procédures complexes.






Alors
que normalement, chaque agent à son poste de travail devrait être en
mesure de prendre en charge dans la limite de ses responsabilités tous
les problèmes d’ordre organisationnel auquel il est confronté, c’est
plutôt aux échelons supérieurs qu’est assigné le processus de prise de
décision dans le but de mieux contrôler les activités de
l’organisation. Cela se traduit par l’existence des normes, règles et
procédures qui renforcent le degré de bureaucratisation.




Par
exemple , dans chacune des circonscriptions administratives où l’Etat
nomme des agents hiérarchiques qui dépendent de tel ou tel Ministère
suivant les spécialisation du service, aucun de ceux-ci n’a de pouvoir
de décision. Chacun exécutant les ordres reçus.






[size=9]Cette
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GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT: :: Commentaires

Tite Prout
Re: GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT:
Message Lun 11 Juin - 16:59 par Tite Prout
situation explique le manque de responsabilité et la peur d’en prendre
au sein de cette administration. On s’ingénie à repousser le pouvoir de
décision vers le sommet, à pratiquer «l’irresponsabilité», à
éviter les initiatives pour être moins vulnérables. Aussi, la peur de
déléguer le pouvoir figure au titre des travers du service public.
[/size]





L’administration
centrale n’a jamais donné aux responsables « déconcentrés » de
délégation globale sur un domaine d’activité. Même au niveau de
l’administration centrale, il est rare pour un responsable de déléguer
des pouvoirs à l’un de ses collaborateurs. Cette portion de ses
attributions qu’il cède est généralement une source d’enrichissement
illicite. Ce modèle de gestion centralisée est basé sur des méthodes
administratives complexes. En Guinée, les méthodes administratives sont
complexes, car elles sont assorties de procédures, de délais et de
réglementations excessives.






La
lenteur des procédures et la longueur des délais font partie des
reproches faites au système administratif guinéen. En effet,
l’établissement de tout document administratif est soumis à une
procédure bien définie et enfermée dans des délais déterminés. S’il est
opportun de soumettre la délivrance d’un papier ou la constitution d’un
dossier à une procédure, il convient de déplorer la longueur des
délais. Cela peut susciter des rentes de situations. L’usager du
service public préfère coopérer devant des délais élastiques et la
multiplication des procédures.






C’est
le cas de ce fonctionnaire qui attend de toucher son premier salaire.
Pour éviter que son dossier traîne, il doit à chaque étape «motiver»
suffisamment les agents pour accélérer les démarches. Auquel cas, il
mettra du temps avant d’entrer en possession de sa rémunération.






En
plus de ces procédures et délais, l’administration guinéenne foisonne
de réglementations pesantes. Ces règles sont si contraignantes et si
complexes qu’un usager ne les comprenant pas, choisit de s’en détourner
par des voies illégales. Le chauffeur de «magbana» qui commet une infraction peut éviter la sanction en offrant une transaction malhonnête à l’agent de police.






Cette
lourdeur administrative rend la corruption possible et, les
fonctionnaires véreux peuvent accroître les formalités administratives
afin d’extorquer des fonds occultes supplémentaires.






UN MONDE CLOS






L’administration
publique guinéenne a pour vocation de satisfaire les besoins des
citoyens alors que ces derniers la redoutent. Cette institution
représente pour l’usager un monde absurde. Il ne se retrouve pas dans
ses dédales et ignore les missions et les tâches qui lui sont
assignées. L’image que véhicule l’administration publique guinéenne de
l’extérieur comme de l’intérieur fait d’elle un monde fermé.






Le
secret et le mutisme étant les éléments clés de ce système, on se perd
entre les secrets d’Etat et les secrets de polichinelle pour aboutir
finalement à la mise à l’écart des populations dans le processus de
prise et/ou d’exécution des décisions.






L’administration
ne met à la disposition du public que les informations qu’elle veut
bien lui livrer. Cette situation conduit l’opinion publique à traiter
avec sévérité cette institution. C’est pourquoi elle est taxée de
budgétivore, inutile, lourde, tatillonne, paperassière. Ces critiques
qui reflètent une part de vérité mettent en évidence les difficultés de
fonctionnement de l’administration, l’incompréhension de ses objectifs
et de son action par la grande majorité des citoyens.






L’on
n’y relève l’existence d’un système de caste et d’une différence dans
la rémunération des agents. Oui, le système de caste constitue un autre
travers de l’administration héritée de la colonisation française. Crée
pour permettre un déroulement harmonieux des carrières, ce système a
contribué à créer au sein du monde administratif des milieux homogènes
et fermés. Ainsi, l’on peut distinguer le corps préfectoral, le corps
diplomatique et autres. Malgré les mesures prises par le gouvernement
pour remédier à cette situation, le cloisonnement demeure.






Il
existe également une rémunération à plusieurs vitesses dans la fonction
publique guinéenne. Certaines familles d’emploi sont mieux traitées que
d’autres. Il s’agit des régies financières ou des organismes d’Etat. Un
administrateur civil en service au Ministère des Affaires Etrangères ou
de la Fonction Publique est moins bien traité qu’un administrateur des
services financiers travaillant soit à la Douane, aux Impôts ou, au
Trésor.






D’ailleurs,
les régies financières font partie des services les plus prisés par les
fonctionnaires et agents de l’Etat. Cela étant dû à l’insuffisance des
conditions de motivation dans les autres administrations.








DES CONDITIONS DE MOTIVATION INSUFFISANTE






Dès
son entrée dans la fonction publique, le fonctionnaire ou l’agent de
l’Etat est d’emblée dans une situation réglementaire et soumis à un
statut particulier. Il lui est interdit toute autre occupation que le
service de l’Etat. Son activité est d’après ce statut limité dans le
temps et dans l’espace. Pour cet agent qui est au service de l’Etat et
travaille à la réalisation de ses objectifs de développement, le
service public est opposé aux activités privées correspondant à des
intérêts matériels et financiers. Malgré toutes ces contraintes, il
bénéficie malheureusement d’un traitement modeste qui ne permet pas
souvent de subvenir aux besoins de sa famille. Aussi, les possibilités
de carrière sont presque inexistantes. Et pourtant, il est du devoir de
l’Etat d’offrir des canevas d’épanouissement à ses employés afin
d’améliorer leurs compétences, élargir leurs perspectives de carrière
ou simplement compléter leur culture générale. Le système d’incitation
est peu attrayant dans cette administration où les valeurs semblent
méconnues.






Par
définition, le système de valeurs est tout ce qui fait l’objet d’une
attitude d’adhésion par un individu, un groupe ou une collectivité.
C’est également une manière d’être ou d’agir qu’une personne ou
collectivité reconnait comme idéale, et qui rend désirable ou estimable
les êtres ou les conduites auxquels elle est attribuée. Ces valeurs ont
une influence déterminante sur l’activité humaine. Celles-ci incitent
davantage l’agent à s’investir dans son travail, à maintenir mieux la
crédibilité et à créer l’enthousiasme.






Dans
les services publics, rares sont ceux qui se concentrent sur quelques
valeurs clés et quelques objectifs dans l’accomplissement de leurs
missions. Les gestionnaires qui devraient créer les conditions d’une
administration efficace ne représentent pas des références pour leurs
collaborateurs. Les agents subalternes justifient leurs comportements
par ceux de leurs chefs hiérarchiques. Ils acceptent, sollicitent des
présents, des pourboires pour faire des actes entrant dans l’exercice
normal de leurs fonctions parce que le supérieur hiérarchique en fait
autant. D’autres puisent dans la caisse de l’Etat parce qu’ils sont
assurés de la complicité, voire de la couverture de leurs patrons. Dans
la police nationale, pour assurer leur impunité, les agents affirment
«graisser la patte» à toute la hiérarchie chaque mois, chaque semaine
ou chaque quinzaine. Ainsi, chefs de brigade, agents routiers,
commissaires ont leur part de recette.






En ce
qui concerne la politique d’accession à un emploi, ainsi qu’à la
promotion des gestionnaires dans l’administration publique, le mérite
est loin de constituer le critère principal. Selon une enquête réalisée
sur les facteurs influençant la promotion des hauts fonctionnaires, le
militantisme politique et les relations personnelles l’emportent sur
les critères d’efficacité et d’efficience, c’est à dire le sens de
responsabilité, la technicité, la performance et le leadershi


Il
est également intéressant de souligner que des actes contraires à la
bonne gestion restent impunis. Des hauts cadres de l’administration
financière emprisonnés à la suite de détournement de fonds ont été par
la suite libérés et réintégrés dans leur fonction d’origine et/ou
nommés dans une institution importante du pays.




Il
s’avère nécessaire que les gestionnaires guinéens prennent conscience
du sens et de l’impact des valeurs dans la gestion de leur
organisation. Il y va de la performance de notre administration.




Cette situation offre un terrain propice au développement de la corruption.




DJO KOUROUMA,


Doctorant en Sciences Economiques au CERDI








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