LE BILAN DE LA GUERRE : 50 MILLIONS DE MORTS Conflit
le plus sanglant de l’histoire de l’humanité, le Seconde Guerre
mondiale a occasionné plus de 50 millions de morts, quatre fois plus
que la précédente. Pour la première fois dans l‘histoire, le nombre de
victimes civiles a été de loin supérieur à celui des militaires.Des millions de civils tués, blessés, réfugiés…La Seconde Guerre mondiale est une « guerre totale » qui a pris les
civils au piège, sur le front comme à l’arrière. La mort frappe les
combattants mais aussi les habitants des villes et des campagnes.
N’importe qui peut être tué dans un bombardement, une rafle, pour
quelques paroles imprudentes, pour ses opinions politiques ou
religieuses et aussi par hasard… Alors, malgré la joie de la victoire,
la peine est grande, la guerre a coûté cher. Aux 50 millions de morts,
pour les trois quarts habitants de l’Europe, il faut ajouter les 6
millions de morts dans les camps. Le bilan humain de la guerre ne se
limite pas au nombre de décès. Le conflit a aussi provoqué de grands
déplacements de populations dont l’ampleur est difficilement
imaginable. L’ouverture des camps, le retour des prisonniers, le
redécoupage des frontières, la peur des soldats russes lorsqu’ils
entrent en Allemagne entraînent de vastes mouvements de populations.
70 millions de soldats ont été mobilisés.
17 millions sont morts, soit :
1 Russe sur 22
1 Allemand sur 25
1 Japonais sur 46
1 Anglais sur 150
1 Italien sur 150
1 Français sur 200
1 Américain sur 500
Une Europe en ruineSi les destructions n’épargnent pas l’Asie, dans les villes qui ont
subi les bombardements intensifs des Américains, les pays européens
restent les plus touchés par les destructions. Les pilonnages de
l’aviation, qui avaient pour objectif de terroriser les civils et de
briser leur moral, de réduire à néant une grande partie du potentiel
industriel et de paralyser les communications, ont entraîné la
destruction des grandes villes allemandes comme Dresde, détruites à
75%, ou Düsseldorf en ruine à 90%. Les transports ferroviaires sont
détruits à 100% en Pologne, à 80% en France ; mais c’est ici encore
l’URSS qui a payé le plus lourd tribut, enregistrant à elle seule la
moitié des destructions occasionnées par la guerre.
Un bilan moral très lourdA la fin du conflit, le monde découvre l’horreur des camps de la
mort, des massacres de soldats ou de populations civiles, les tortures
et les exécutions sommaires infligées aux prisonniers ainsi que
l’anéantissement matériel et humain provoqué par la bombe atomique…
Plus de 3 millions de prisonniers de guerre russes ont été éliminés
parce qu’ils étaient slaves. Près de 6 millions de juifs ont été
assassinés dans les camps de la mort. La négation suprême des droits de
l’homme éclate à la face du monde qui, désormais, ne sera plus jamais
comme avant. Le tribunal de Nuremberg établit une notion nouvelle qu’il
intitule « crime contre l’humanité ». Si la Seconde Guerre mondiale a
poussé l’horreur à son paroxysme, elle a donné naissance à une volonté
plus forte que jamais de défendre la paix. Un grand espoir renaît avec
la charte de San Francisco, texte fondateur de l’ONU, signée par plus
de cinquante Etats. L’Organisation des Nations Unies s’engage à
travailler au maintien d’une paix durable.
Les Etats-Unis et l’URSS, puissances de l’après-guerreSortis très affaiblis du conflit, les pays d’Europe vainqueurs,
comme la Grande-Bretagne et la France, voient désormais leur économie
dépendre de l’aide américaine. Et ce n’est pas le seul changement. Aux
côtés des Etats-Unis, l’URSS apparaît maintenant comme une nouvelle
grande puissance qui tire un immense prestige de sa participation à la
libération de l’Allemagne nazie et à la prise de Berlin. Appartenant au
camp des vainqueurs, l’URSS veut participer aux négociations, mais
l’entente avec les Anglo-Saxons se détériore rapidement.
Les Etats-Unis, quant à eux, en fabriquant des tonnes de matériel pour
la guerre, ont relancé leur économie et vaincu la crise commencée en
1929. A la fin du conflit, l’économie américaine domine le monde et le
dollar devient la monnaie de référence du système monétaire instauré en
1944.Sur le plan militaire, les Américains sont aussi en position de
force, car ils sont les seuls à posséder la bombe atomique.
De la méfiance à la ruptureUnis dans la guerre pour combattre le nazisme jusqu’à sa
disparition, les Alliés ne le sont plus une fois la paix revenue. La
méfiance s’installe dès 1945, les divergences de vues s’aggravent.
L’Union Soviétique, qui prône l’idéologie communiste, occupe la moitié
de l’Europe et bénéficie d’un grand prestige. Les gouvernements
favorables à l’URSS, qui s’installent dans les pays libérés par l’Armée
rouge, inquiètent les Occidentaux. En mars 1946, dans un discours
célèbre, Winston Churchill évoque le « rideau de fer » qui vient de
couper l’Europe en deux blocs. La Guerre froide a commencé.
Atlas de la Seconde Guerre mondiale, Isabelle Bournier et Marc Pottier, Casterman, 2006