L’EVOLUTION DES TECHNIQUESPour
répondre aux besoins quotidiens des armées, pour décoder les messages
de l’ennemi, pour utiliser des armes toujours plus destructrices et
pour subvenir aux besoins des civils quand tout manque, l’homme fait
appel à son imagination et à son génie d’invention.Les ordinateurs, clef de la victoire alliée ?En 1934, Hitler fait adapter par ses armées un appareil à coder les
messages : la machine Enigma. Diverses tentatives pour décrypter les
transmissions de la machine réputée inviolable sont entreprises par les
Polonais, les Français et les Britanniques qui décident d’entreprendre
de déchiffrer automatiquement tous les messages codés par
Enigma. Appelée « la bombe », cette machine à déchiffrer ressemble déjà à un ordinateur.
Pour protéger leurs découvertes d’une éventuelle invasion allemande,
Français et Polonais transfèrent leurs savants et leurs matériels en
Grande-Bretagne, à Bletchley Park, près de Londres. Portant le nom de
Colossus,
une nouvelle machine permettent de décrypter un nombre encore plus
grand de messages est construite. C’est le premier ordinateur ! Grâce
aux informations fournies par les agents secrets et surtout par le
décryptage de
Colossus, les Alliés ont prennent connaissance
des plans allemands. A la fin de la guerre, pour garder le secret de la
victoire alliée, Churchill ordonne la destruction de
Colossus et des autres appareils similaires.
Détecter l’ennemi avec les radarsLa recherche sur l’émission des ondes et sur leur réflexion date des
années 30. En quelques années, le radar est mis au point. Il sert à
repérer l’ennemi et à guider les avions. Pour faire face aux attaques
allemandes pendant la bataille d’Angleterre, les Britanniques
construisent une grande ligne de radars, appelée la
Chain Home,
sur la côte sud du pays. Elément de la victoire lors de cette bataille
aérienne, le radar continue de se perfectionner en s’équipant d’un tube
émetteur d’ondes tout à fait nouveau, le magnétron. Extrêmement précis,
il permet de détecter l’ennemi de plus en plus loin. Les Allemands
l’utilisent aussi et l’installent sur les côtes de la Manche afin de
déceler les premiers signes d’un éventuel débarquement. Devenu mobile,
installé à bord des avions et des navires, il équipe les camions
américains et britanniques pendant la bataille de Normandie. Le
magnétron, qui possède aussi des vertus chauffantes deviendra, de
nombreuses années après la guerre, la pièce maîtresse du four à
micro-ondes.
Progrès de la médecine en première ligneAu cours de la guerre, la médecine effectue de grands progrès. La
pénicilline fait son entrée sur les théâtres d’opérations pour
combattre l’empoisonnement du sang occasionné par une blessure. Dès
1943, elle est produite industriellement et équipe les services
médicaux des armées. Associée aux sulfamides, la pénicilline sauvera de
nombreuses vies. A ces nombreux médicaments s’ajoutent la transfusion
sanguine et le transport du sang dans des containers frigorifiques sur
toutes les zones de combat. Des parachutages réfrigérés avaient même
étaient prévus pour acheminer le sang jusqu’aux blessés pendant la
bataille de Normandie. La chirurgie, l’anesthésie, les greffes de peau
ont aussi fait de grands progrès.
Des armes secrètes à la conquête de l’espaceC’est à Peenemunde, sur une île, que plus de 250 savants travaillent
jour et nuit dans le but de mettre au point des armes secrètes avec
lesquelles Hitler croit pouvoir renverser le cours de la guerre. C’est
la naissance des fusées sans pilote ! Tout d’abord le V1, avion sans
pilote chargé d’explosifs qui est catapulté à partir d’une rampe
pointée dans la direction de l’objectif à atteindre. Londres
constituera une des principales cibles des V1. Vient ensuite le V2,
véritable fusée, qui décollant à la verticale, se dirige par un système
de guidage avant de se laisser tomber sur son objectif. Aucune parade
n’existe contre le V2 qui peut détruire à lui seul un pâté de maisons.
Plus de 13 000 V1 et environ 2 500 V2 seront lancés sur la
Grande-Bretagne et sur Anvers à partir de septembre 1944. Après la
guerre, les Américains récupèrent une centaine de savants allemands aux
Etats-Unis. De leur côté, les Soviétiques en font autant ; la course à
l’espace est sur le point de commencer. Si un premier essai de
lancement de V2 est réalisé aux Etats-Unis en 1946, l’URSS surprendra
le monde entier en envoyant dans l’espace l’ancêtre des satellites : le
spoutnik.
ScooterApparu un peu avant la guerre, le scooter est utilisé par l’armée
américaine lors du débarquement de Provence. En Italie et en France, il
sert aussi de véhicule de liaison sur les aérodromes américains, avant
de séduire un constructeur d’avions qui, après la guerre, le rendra
célèbre en Italie.
Atlas de la Seconde Guerre mondiale, Isabelle Bournier et Marc Pottier, Casterman, 2006