Une Troisième Guerre Mondiale, sinon rien : les implications d’une attaque US contre l’Iran, par Heather Wokusch.
[ D’après des informations émanant des services secrets d’Asie du sud-est la soudaine décision qu’a récemment prise la Birmanie (Myanmar) de déplacer sa capitale de Rangoon (Yangon) à Pyinmana, située 200 miles plus au nord, résulterait d’avertissements lancés par les services de renseignement chinois, qui auraient mis en garde leurs alliés birmans contre les effets des retombées qui résulteraient d’une éventuelle attaque nucléaire conventionnelle ou tactique des installations nucléaires iraniennes par les États-Unis. ]
Le monde du renseignement en effervescence : les avertissements abondent tandis que l’administration Bush achève de préparer une attaque militaire de l’Iran.
Wayne Madsen Report, 2 janvier 2006.
Des sources des services secrets et de l’armée aux États-Unis et à l’étranger révèlent divers éléments qui indiquent que l’on en est à la phase de finalisation d’une attaque des installations nucléaires et militaires iraniennes, pour laquelle on pourrait avoir recours à des armes nucléaires tactiques.
Parmi les cibles probables de ces bombardements de saturation, la centrale nucléaire de Bushehr (où travaillent des Russes et d’autres techniciens étrangers), une mine d’uranium dans le Saghand près de la ville de Yazd, le site d’enrichissement de l’uranium de Natanz, une centrale à eau lourde et installation d’isotopes radioactifs à Arak, l’Unité de combustible nucléaire d’Ardekan, le Centre de conversion de l’uranium et de technologie nucléaire d’Ispahan, le Centre de recherche nucléaire de Téhéran, le Centre de production d’isotopes de molybdène, d’iode et de xénon de Téhéran, les Laboratoires multifonctionnels Jabr Ibn Hayan de Téhéran, la compagnie électrique Kalaye de la banlieue de Téhéran, une installation d’enrichissement de l’uranium, censément démantelée, à Lashkar Abad, et les sites de stockage des déchets radioactifs de Karaj et d’Anarak.
Le premier site ciblé serait le réacteur nucléaire de Bushehr avec ses centaines de techniciens russes.
Il se pourrait également que soient visés en premier lieu les sites de lancement de missiles Shahab-I, II, et III, les bases aériennes (y compris la vaste base aérienne de Mehrabad, qui fait aussi office d’aéroport international, près de Téhéran), les bases navales sur le Golfe Persique et la Mer Caspienne, les bases de commandement, de contrôle, de communications et de renseignement. Ensuite pourraient venir les aéroports civils, les stations de radio et de télévision, les centres de télécommunications, les bâtiments gouvernementaux, les centrales électriques traditionnelles, les autoroutes et les ponts ainsi que les lignes ferroviaires. Les sites pétroliers et les installations portuaires marchandes seraient probablement épargnés par les bombardements américains, afin de les conserver intacts pour les intérêts pétroliers et commerciaux des États-Unis.
On a assisté à une intensification de l’entraînement et de la préparation militaires dans plusieurs bases américaines qui participeront à l’attaque en préparation, laquelle sera principalement aérienne. Le fort Rucker en Alabama a reçu l’ordre du Pentagone de se tenir prêt à entraîner environ 50 000 à 60 000 recrues, dont des civils sous contrat, qui seront déployées lors d’offensives en Iran. C’est à Rucker que se trouve le centre national d’entraînement aérien de l’armée américaine, qui comprend l’école de pilotage d’hélicoptères.
De plus, on a assisté à une intensification du degré de préparation tout près d’ici, à Hurlburt Field en Floride, qui abrite le Haut Commandement des Opérations spéciales de l’Armée de l’Air des États-Unis (U.S. Air Force Special Operations Command). L’attaque américaine de l’Iran sera principalement l’affaire de l’aviation (la Navy, l’Armée de l’Air, le Corps Navy-Marine)
On a aussi pu constater un surcroît sensible d’activité au Centre de combat air-sol des Marines, situé à Twentynine Palms en Californie ; principalement des exercices de combat non-simulé dans un environnement désertique et montagneux comparable aux régions iraniennes susceptibles d’être attaquées.
Les services européens de renseignement laissent entendre que les États-Unis ont averti leurs alliés de l’OTAN qu’ils devaient s’attendre à des frappes visant les sites nucléaires et militaires iraniens.
À Samsun en Turquie, le 17 novembre 2005, le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu confidentiellement pendant sept heures avec le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, à l’occasion de la cérémonie d’inauguration du gazoduc sous-marin russo-turc Blue Stream, à laquelle assistait également le premier ministre italien Silvio Berlusconi.
D’après des sources bien informées au sujet de cette rencontre, Erdogan a promis à Poutine - les deux dirigeants sont désormais très proches - que la Turquie n’autoriserait pas les États-Unis à utiliser ses bases en cas d’attaque militaire de l’Iran. Ce qui a eu pour conséquence une série de visites par des représentants de l’administration Bush, dont le directeur de la CIA Porter Goss, celui du FBI Robert Mueller, et la Secrétaire d’État Condoleezza Rice. Bien qu’Erdogan ait écouté les requêtes de Goss et de Rice qui demandent que la Turquie participe au niveau de la logistique, de la politique et du renseignement à une attaque de l’Iran, et que le chef de l’état-major turc, Yasar Buyukanit, ait entendu les responsables du Pentagone lui tenir plus ou moins le même langage lors de sa récente visite à Washington, il semblerait que Poutine ait suffisamment d’influence sur Ankara pour empêcher toute participation turque à une attaque américaine de l’Iran. Mueller a fourni à Ankara la « preuve » du soutien iranien au PKK (Parti des travailleurs kurde), à la guérilla en Turquie, mais les officines de renseignement mondiales, qu’elles soient au service de gouvernements ou du monde des affaires, ne tiennent désormais plus compte des renseignements émanant de l’administration Bush, considérés comme de la propagande néocon élaborée par les groupes de réflexion et les agences de renseignement décrédibilisées de Washington, de Tel Aviv-Herzliya et de Jerusalem.
Une attaque de l’Iran par les États-Unis : une situation idéale pour déclencher un conflit nucléaire étendu.
Les responsables politiques et militaires ont également demandé au Bahrain, à l’Arabie Saoudienne, au Pakistan, à la Jordanie, à l’émirat d’ Oman, et à l’Azerbaijan d’apporter leur soutien aux États-Unis en cas d’attaque de l’Iran. On rejoue la scène des renseignements bidons qui s’est déroulée juste avant la guerre d’Irak : Washington est en train d’essayer de convaincre divers pays qu’il existe un lien entre l’Iran et « al-Quaïda ».
Des sources appartenant au renseignement polonais disent que Radek Sikorski, ministre polonais de la Défense, a assuré son homologue américain Donald Rumsfeld du soutien de son pays en cas de frappes sur l’Iran. Sikorski est un ancien membre de l’Institut américain de l’entreprise [1], où il a cotoyé des néo-cons tels que Richard Perle, Michael Ledeen, et Lynne Cheney, la prétendue « Deuxième Dame » des États-Unis. Sikorski et le ministre des Affaires étrangères polonais Stefan Meller ont assuré Rumsfeld et Rice respectivement du soutien de la Pologne au sein de l’OTAN, durant la scission que causeraient des frappes américaines.
Ce sont des sources du renseignement polonais, qui sont contre les accords passés entre le nouveau gouvernement de droite de Varsovie et l’administration Bush, que proviennent les fuites grâce auxquelles nous avons eu connaissance de la démarche récente des Américains auprès de l’OTAN à Bruxelles au sujet des préparatifs de l’attaque.
Le magazine allemand Der Spiegel a également eu vent de fuites similaires, émanant des services de renseignement, au sujet des plans d’attaque américains.
D’après des informations émanant des services secrets européens, la récente décision de Poutine et de la société nationalisée du gaz naturel russe, Gazprom, de priver l’Ukraine de gaz naturel constituerait un message sans équivoque de la part de Poutine à des pays comme l’Ukraine, la Pologne, la Roumanie, la République Tchèque, la Slovaquie, la Slovenie, la Croatie, la Moldavie, la France, l’Autriche, l’Italie, la Hongrie, la Bosnie, la Serbie, et l’Allemagne, les avertissant du fait qu’ils subiraient le même traitement s’ils apportaient leur soutien à une attaque de l’Iran par les États-Unis. Gazprom fournit en gaz naturel divers pays d’Europe de l’Est et de l’Ouest, ce gaz étant acheminé depuis la Russie et le Turkménistan par des gazoducs qui traversent l’Ukraine. L’administration Bush a accusé la Russie d’utiliser ses ressources en gaz comme « arme politique ».
Poutine dispose d’un moyen supplémentaire pour faire pression sur l’Europe de l’Ouest depuis que l’ex-chancellier allemand Gerhard Schroeder a accepté un siège au conseil d’administration du consortium russo-germanique, le Gazoduc nord-européen, contrôlé par Gazprom. Le gazoduc amènera le gaz russe en Scandinavie, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, ce qui renforcera le poids de Poutine en Europe face à Washington.
D’après des informations émanant des services secrets d’Asie du sud-est la soudaine décision qu’a récemment prise la Birmanie (Myanmar) de déplacer sa capitale de Rangoon (Yangon) à Pyinmana, située 200 miles plus au nord, résulterait d’avertissements lancés par les services de renseignement chinois, qui auraient mis en garde leurs alliés birmans contre les effets des retombées qui résulteraient d’une éventuelle attaque nucléaire conventionnelle ou tactique des installations nucléaires iraniennes par les États-Unis. On s’inquiète, en cas de frappes des installations nucléaires iraniennes, de la possibilité de voir se former un nuage radioactif de type Tchernobyl, suceptible de se retrouver pris dans les masses d’air de l’Océan Indien lorsque souffle la mousson.