10 octobre 680
Les musulmans se déchirent à Kerbela
Le 10 octobre 680, moins de cinquante ans après la mort du prophète Mahomet,
une bataille met aux prises les musulmans à Kerbela (ou Kerbala), en
Mésopotamie. Il va en résulter une scission irrévocable de l'islam
entre
sunnites et
chiites ( *).
Moawiya vainc Ali
Après l'assassinat du calife Ali,
son ennemi Moawiya a pris à son tour le titre de calife, devenant le
chef de tous les musulmans... et le fondateur heureux de la dynastie
des
Omeyyades.
Moawiya obtient du fils aîné d'Ali
et de Fatima, la fille du Prophète, qu'il renonce à ses droits.
Al-Hassan s'exécute mais son frère cadet Al-Hussein persiste quant à
lui à rejeter l'autorité de Moawiya...
La revanche du fils d'Ali
Après la mort du calife Moawiya en 680 et l'avènement de son fils
Yazîd,
Al-Hussein se rend avec une petite troupe de fidèles de La Mecque à
Koufa, où l'attendent les partisans d'Ali, qualifiés de chiites, d'un
mot arabe qui signifie... partisan.
Sur la route, à Kerbela, Al-Hussein rencontre l'armée du gouverneur omeyyade,
ibn-Ziad.
Ce dernier ne fait pas de quartier. Il attaque sans scrupule la troupe
d'Al-Hussein, quoique celui-ci soit par sa mère Fatima le petit-fils du
Prophète. Al-Hussein est tué.
La mort du fils d'Ali (et petit-fils de Mahomet !) consomme la rupture entre musulmans
sunnites et
chiites ( *). Les premiers se réfèrent à la
sunna (mot arabe qui désigne la tradition musulmane), les seconds se définissent comme les
partisans d'Ali, gendre du prophète, d'où leur nom.
Les
sunnites restent largement majoritaires dans le monde musulman. Mais
les seconds sont majoritaires en Mésopotamie et en Perse (aujourd'hui
l'Irak et l'Iran) et fortement représentés au Liban.
Leurs descendants continuent de se combattre, souvent avec la plus extrême violence, comme en Irak.
André Larané.