Raul Castro consolide son pouvoir AFP
Édition du mercredi 04 mars 2009
Mots clés : Raul Castro, remaniement ministériel, pouvoir, Cuba (pays)
La Havane -- Le président cubain Raul Castro a cherché à consolider son
pouvoir en plaçant ses hommes à des postes clefs lors de son premier
remaniement ministériel, un an après avoir succédé à son frère Fidel
qui a lui approuvé le départ de deux responsables à la conduite
«indigne», selon lui.
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Une dizaine de changements ont été annoncés lundi au sein du
gouvernement cubain qui a vu notamment, selon des analystes, l'arrivée
de fidèles de Raul Castro, 77 ans, et le départ de personnalités qui
étaient considérées comme proches de Fidel, dont le chef de la
diplomatie Felipe Pérez Roque.
Fidel Castro, 82 ans, est lui tout de suite intervenu pour dénoncer
dans un commentaire publié mardi sur le site cubadebate.cu les
informations faisant état d'«une substitution des hommes de Fidel par
les hommes de Raul».
Le «comandante» écrit avoir nommé à l'époque les responsables
limogés sur proposition «d'autres camarades de la direction du Parti»
et que les «deux qui sont les plus mentionnés» dans la presse n'ont pas
été remerciés pour «manque de valeur personnelle» mais pour avoir eu
«des ambitions qui les ont conduits à jouer un rôle indigne».
«L'ennemi extérieur était plein d'illusions à leur sujet»,
ajoute-t-il sans plus d'explication dans une allusion implicite à
Felipe Pérez Roque et au chef de cabinet Carlos Lage, artisan des
changements économiques des années 1990.
«Les ministres qui viennent d'être nommés l'ont été après
consultation avec moi-même, même si rien n'obligeait ceux qui les ont
proposés à le faire, étant donné que j'ai renoncé il y a déjà un
certain temps aux prérogatives du pouvoir», écrit Fidel Castro.
Les secteurs de l'économie et des finances, avec la fusion de
ministères et le départ de ministres, ont été les plus touchés par ce
remaniement qui pourrait ouvrir la voie aux «changements structurels»
promis par le général Raul Castro depuis son arrivée au pouvoir pour
relancer une économie exsangue.
Au moment de sa nomination officielle à la tête de l'Etat le 24
février 2008, Raul Castro avait assuré que chaque décision importante
serait prise en concertation avec le fondateur du régime qui, depuis sa
«retraite médicale», continue à veiller sur l'évolution de la politique
cubaine. Or, depuis décembre, Raul Castro semble prendre ses marques de
président, ouvrant tous azimuts la diplomatie de son pays, sous embargo
américain depuis
47 ans, et tendant une main timide au nouveau président américain Barack Obama.
Source: http://www.ledevoir.com/2009/03/04/237139.html?fe=6281&fp=381431&fr=135994