Julie DUCOURAU et Luc OLINGA
A
Paris et dans plusieurs villes de métropole, des milliers de personnes
ont manifesté samedi leur solidarité "avec les mouvements initiés en
Guadeloupe contre la vie chère", à l'appel du collectif "Continuité
LKP" soutenu par des syndicats et des partis de gauche.Evénement Lire la suite l'article
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A
Nantes, 700 manifestants ont défilé, une centaine à Strasbourg et
quelque 200 à Lyon, Lille, Rennes et Limoges. Environ 500 personnes se
sont rassemblées à Marseille comme à Toulouse.La plus importante
manifestation s'est déroulée à Paris où de 10.000 (police) à 30.000
personnes (organisateurs), la plupart d'origine antillaise, ont défilé
durant plus de deux heures de la place de la République à celle de la
Nation derrière une banderole "Continuité Liyannaj kont Pwofitasyon"
(LKP, "collectif contre l'exploitation outrancière").Plusieurs
mètres séparaient le début du cortège des personnalités politiques qui
semblaient vouloir rester discrètes. Figuraient notamment, en ordre
dispersé, Harlem Désir (PS),
Denis Baupin (Verts), Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche), Arlette
Laguiller et Nathalie Arthaud (LO), Alain Krivine (NPA), et des membres
du PCF et du Parti ouvrier indépendant (POI), suivis des cortèges de la CGT, la CFDT et de Sud.La députée de Guyane, Chritiane Taubira (PRG), était également présente au côté de la comédienne guadeloupéenne Firmine Richard."Il
faut qu'à la reprise des négociations, le gouvernement apporte des
réponses claires et non pas floues sur l'augmentation de 200 euros des
salaires et les revendications sur les prix", a déclaré à l'AFP M.
Désir.Pour Razzy Hammadi (PS), la "revendication de dignité et
de respect" est "universelle. Ce n'est pas une manifestation de Noirs
et d'Antillais".Pariant sur l'effet de contagion, tout comme le
NPA d'Olivier Besancenot actuellement en Guadeloupe, Mme Arthaud a
estimé que "si un mouvement aussi puissant se produisait en métropole,
le gouvernement serait forcé de reculer".Tout au long du défilé
souvent rythmé par des percussions, les manifestants ont alterné chants
créoles et slogans "plus jamais ça" ou "stop au mépris" avec le poing
levé, reprenant en choeur "c'est fini la colonisation"."200
euros ici aussi, yes we can", "la vie est chère sous les cocotiers",
"Dom-tom Métropole, doubout!" (debout): de très nombreuses pancartes
disparates étaient brandies par les manifestants.Certains
portaient un brassard blanc en signe de deuil après la mort du
syndicaliste Jacques Bino. Une minute de silence a d'ailleurs été
observée, en début de manifestation, alors que des militants de la
CGT-impôts tenaient des portraits de cet homme, dont les obsèques ont
lieu dimanche.Beaucoup de manifestants dénonçaient l'emprise des
békés (descendants de colons blancs) sur les Antilles. Pour Martine
Charles-Angèle, avec sa pancarte "Renfort de France", "l'apartheid,
c'est pas qu'une idée aux Antilles". Mais cette enseignante
martiniquaise qui vit depuis neuf ans en métropole, réfute les "slogans
vengeurs et surtout la violence".Nicolas voudrait que ses deux
filles, avec qui il est venu à la manifestation, "ne vivent pas ce que
j'ai vécu, cette injustice sociale". "Quand j'étais petit en
Guadeloupe, notre voisine était békée, elle nous faisait travailler et
ne nous payait pas, c'était normal".
http://fr.news.yahoo.com/2/20090221/tts-dans-les-rues-de-la-metropole-des-mi-c1b2fc3.html