Guadeloupe : le réveil politiquepar RFI
Article publié le 17/02/2009 Dernière mise à jour le 17/02/2009 à 17:05 TU
A Pointe-à-Pitre, la grève s'intensifie. Un dépôt de bateau incendié dans la nuit du 16 février 2009.
(Photo : AFP)
La
situation s'est encore dégradée cette nuit en Guadeloupe. Des magasins
ont été incendiés ; des pneus et des voitures ont été brûlés. Ces
nombreux incidents interviennent après une nouvelle journée de
mobilisation marquée par l'édification de premiers barrages sur les
routes. L’intervention des forces de l'ordre a provoqué quelques
affrontements. Elles ont interpelé une cinquantaine de personnes, qui
ont toutes été relâchées après un interrogatoire. Ces échauffourées ont
fait quelques blessés parmi les manifestants et les forces de l’ordre
qui ont essuyé des jets de pierres. Face à ce durcissement du mouvement
contre la vie chère, et après un mois de grève générale le président de
la République, Nicolas Sarkozy s’est personnellement saisi du dossier.
Il recevra les élus des départements d’Outre-mer le 19 février à
l’Elysée.
Il aura fallu attendre un mois de grève
générale, le blocage de l'économie antillaise et les premiers barrages
routiers en Guadeloupe, pour que Nicolas Sarkozy prenne la pleine
mesure de la crise. On se souvient que le 5 février dernier, lors de sa
longue intervention télévisée il avait juste oublié le sujet. Vendredi
dernier encore, il proposait l'organisation d'un conseil
interministériel pour l'outre-mer, dans les mois à venir. De quoi
augmenter l'exaspération des Antillais qui souffrent au quotidien de la
situation et qui ne voient aucune avancée dans les négociations
entamées par un secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Yves Jégo,
manifestement dépassé par la tâche.Rattrapé par le terrain - ce
matin le président du Conseil régional de Guadeloupe, Victorin Lurel
parlait d'embrasement et de risques de sédition - le pouvoir l'est sans
doute, lui qui a été incapable de mettre en place une réelle stratégie
de négociations avec le LKP.Rattrapé aussi par le calendrier
social, puisque c'est demain mercredi 18 février qu'est prévue la
grande rencontre des partenaires sociaux à l'Elysée. A l'ordre du jour
: des mesures de soutien au pouvoir d'achat des Français, une
préoccupation qui fait aussi partie des revendications des Antillais.
ContagionFormellement
une contagion sociale n'est pas envisagée, la crise structurelle des
Dom-Tom étant une spécificité bien locale. Mais la contagion politique
est bien là. On attend une délégation communiste en Guadeloupe avant
l'arrivée d'Olivier Besancenot prévue pour la fin de la semaine. Les
socialistes avaient donné le la enfin de semaine dernière en se rendant
les premiers sur place et leurs questions au gouvernement cet
après-midi à l'Assemblée nationale porteront sur le sort des Antilles. La
décision de l'Elysée de recevoir les élus des DOM-TOM, le jeudi
19 février, permettra peut-être à la crise antillaise de rester en
dehors du sommet social de demain mercredi... Peut-être, mais pas sûr...
http://www.rfi.fr/actufr/articles/110/article_78438.asp
Jeu 19 Fév - 22:39 par mihou