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 Guadeloupe : les séquelles de l'esclavage

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mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

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16082006
MessageGuadeloupe : les séquelles de l'esclavage

ILS NE CONNAISSENT PAS LOUIS DELGRES


Guadeloupe : les séquelles de l'esclavage LE MONDE | 15.08.06 | 13h44 • Mis à
jour le 16.08.06 | 10h01

Couchée sur l'Atlantique, Marie-Galante rêve. Elle regarde sans vraiment les
voir les touristes diaphanes qui débarquent sur le port de Grand-Bourg. Ils ont
fait une heure de bateau depuis Pointe-à-Pitre pour se coller à son sable chaud
et manger du poisson avec les doigts. Ils effleureront paresseusement cette île
puis s'en iront, la peau hâlée, une bouteille de rhum sous le bras.

Combien sauront que ce coin de paradis fut un enfer, une prison aux barreaux
bleus comme la mer ? Marie-Galante, au recensement de 1790 : 11 500 habitants
dont 9 400 esclaves. Difficile de se douter du drame quand il est occulté par
les gens eux-mêmes. Une chape a été posée sur deux siècles d'avanies durant
lesquels des hommes furent juridiquement ravalés au rang de "biens meubles."
Si Marie-Galante somnole, traînasse, c'est peut-être qu'elle s'est trop
échinée naguère. Mais elle ne le dira pas, murée dans son secret. Du triste
passé ne restent donc que des signes sous-jacents. Cette manière de traverser la
vie comme un songe, l'esprit en fuite, héritage d'un temps où il n'y avait rien
à espérer de la réalité. Cette conviction dans les destinées occultes, car
comment douter de l'existence de forces malignes quand on a été arraché à son
continent, jeté à fond de cale et condamné à la servitude héréditaire ?
Le malheur n'a finalement pas été éternel. L'esclavage a été aboli en 1848, à
l'initiative notamment de Victor . Par une dernière insanité, les propriétaires
ont été indemnisés. Les affranchis n'ont reçu, pour solde de tout compte, qu'un
nom de famille. Depuis, les archives administratives, les arbres généalogiques
butent obstinément sur cette date, comme s'il n'existait pas d'antécédents
familiaux. Paradoxalement, victimes et bourreaux se sont accordés sur ce point.
L'escroquerie intellectuelle aura couru près d'un siècle et demi.
L'HABITATION MURAT
" Les Marie-Galantais ont oublié leur histoire. Ils ne veulent toujours pas
entendre parler de ce qui s'est passé avant." Pierre Cafournet, 52 ans, enrage
de cette amnésie collective. Il se souvient comme d'un bienfaiteur de ce
professeur de collège qui avait brisé le tabou et su exciter sa curiosité.
L'élève a voulu en savoir plus, sans se douter que ce serait la quête d'une vie.
Depuis ses 20 ans, l'autodidacte ne cesse de sonder les entrailles nauséeuses de
l'Histoire. Devenu conservateur adjoint de l'habitation Murat, il témoigne
aujourd'hui auprès des visiteurs qui s'aventurent dans l'allée ombragée,
trompeusement paradisiaque, qui conduit à cette demeure.
Surplombant la mer, à la sortie de Grand-Bourg, l'habitation Murat est l'un
des derniers témoins à peu près présentables de l'époque esclavagiste dans toute
la Guadeloupe. Quelques investisseurs privés, puis le conseil général ont
restauré la maison du propriétaire et le moulin, tiré de la végétation quelques
murs, la cheminée de l'ancien atelier où était raffiné le sucre. Ont été
également reconstituées, à l'arrière, trois cases, répliques des réduits
misérables où l'on entassait le "bois d'ébène".
Mais, là aussi, il faut combler le vide et plus encore le silence. Pierre
Cafournet, depuis vingt ans qu'il fréquente ce lieu, a repeuplé d'ombres son
musée, animé les pierres mortes des vies de labeur qu'elles enfermaient. Il les
voit, ces fantômes dépenaillés, hommes, femmes, enfants, "pov' neg" trimant du
soir au matin, et parfois même la nuit au pic de la récolte. Il raconte les
mains qui s'esquintent sur les tiges coupantes comme le rasoir, le moulin qui
broie la canne et parfois le bras de celui qui l'enfourne. Il décrit les feux
d'enfer qu'on alimente sans cesse sous les immenses bassines où s'extrait le
sucre au prix du sang des êtres. " A quarante ans, un homme était bon pour la
casse s'il n'était pas devenu invalide avant."
Et puis il y a le maître, Dominique Murat, vieillard entouré de ses enfants,
de ses chiens et de ses esclaves, piteux despote au soir de sa vie. Venu de
Capbreton, le Gascon débarque à Marie-Galante en 1770, à 27 ans. Notaire roué,
il profite de la Révolution et de la confiscation des biens nationaux pour
s'établir d'abord dans le café. En 1807, à l'époque de l'occupation anglaise, il
s'approprie un large domaine sucrier et ses 108 serviteurs. Ce Rastignac des
Tropiques se coule sans état d'âme dans le modèle esclavagiste pour faire
prospérer une exploitation qui compte bientôt plus de 300 asservis. Fier de sa
réussite, il fait construire une demeure cossue de style bordelais, pompeusement
baptisée "château".
" L'habitation était un monde autonome", explique Pierre Cafournet. Plus
petite que les plantations du sud des Etats-Unis, elle vit largement repliée sur
elle-même. Son organisation répond à une stricte hiérarchie. En haut, tout en
haut, le maître donc, exploitant, insultant, battant, mutilant, coupant les
jarrets ou les oreilles des fuyards qu'il rattrape. Si puissant et en même temps
si vulnérable, tenaillé par la crainte d'être empoisonné ou victime d'un sort,
redoutant les "quimboiseurs", "jan gagé" et autres experts en plantes ou en
maléfices.
Puis les "esclaves domestiques", employés de maison à sa dévotion, souvent des
mulâtres ou des mulâtresses. Au-dessous, les "nègres à talent", ouvriers
qualifiés que leur savoir distingue. Tout en bas de l'échelle, les "esclaves de
jardin", bêtes de somme employées aux champs ou à l'atelier, dirigées par un
"commandeur", petit blanc ou favori noir. Chaque catégorie a sa valeur
marchande, dûment répertoriée dans les actes de vente de l'époque.
Le paillard Murat engrosse à l'occasion quelques esclaves. Il use de la
contrainte mais pas seulement. " Certaines femmes acceptent cette relation avec
l'espoir d'offrir un meilleur avenir à leurs enfants", explique Pierre
Cafournet. Le maître donnera leur liberté et même son nom à certains de ces
métis, comme Modeste Murat, qui deviendra caporal dans l'armée et se mariera
avec une Blanche. Pour les esclaves, l'idée d'une "promotion" sociale n'était
donc pas exclue, manière perverse de les tenir en laisse. Après leur
affranchissement, certains "libres de couleur" n'ont-ils pas acheté à leur tour
des esclaves, preuve que l'asservissement était autant dans les têtes que sur
les corps ?
" L'habitation sucrière est le point de départ de la culture et de
l'organisation sociale antillaises. Elle a fondé notre langue créole et le reste
de notre identité. Cette période a marqué notre inconscient et façonné notre
mentalité", insiste Pierre Cafournet, furieux que les siens s'intéressent si peu
encore à cette matrice originelle. " C'est là une forme de pathologie sociale",
s'emporte-t-il.
"NOS ANCÊTRES LES GAULOIS"
On quitte Marie-Galante sur cette saine colère et un dernier coucher de soleil
sur les flamboyants de l'habitation Murat. On revient en Guadeloupe, à la
recherche de nouveaux indices. L'île comptait, avant la Révolution, 90 000
esclaves sur 100 000 âmes. Elles ont bien dû laisser quelques traces, ces
multitudes. Mais, là encore, la grande misère mémorielle est criante.
A Petit-Canal, il y a bien les "marches des esclaves". Cet escalier conduisait
au marché où, chaque dimanche, l'arrivage tout droit sorti des cales des bateaux
était vendu aux propriétaires terriens. A Pointe-à-Pitre se visite également le
musée Schoelcher, qui apporte de précieux points de repère. C'est bien peu,
malgré tout.
L'oubli est presque total après 1848, souhaité par une population obsédée par
son avenir et savamment entretenu par le pouvoir colonial. Le gwo-ka, la musique
des esclaves, est ainsi interdit jusqu'en 1960. Les instituteurs de "Maman
France" font du détournement d'identité à grands coups de "nos ancêtres les
Gaulois".
Les prêches des communistes et les appels désespérés de quelques écrivains ou
historiens sonnent largement dans le vide. Même les inoubliables vers du
Martiniquais Aimé Césaire, ces suppliques sur "l'homme-famine, l'homme-insulte,
l'homme-torture" ne suffisent pas à secouer cette torpeur.
BÉKÉS
Les anciens maîtres tournent la page avec désinvolture. "Pour eux, l'esclavage
est un fait historique. Ils le ressentent avec recul, n'en éprouvent aucune
culpabilité", explique Henri Petitjean-Roget.
Descendant d'une famille de "Békés", les grands propriétaires blancs de
Martinique, l'homme a rompu avec son milieu et émigré en Guadeloupe il y a
vingt-cinq ans. Titulaire d'un doctorat de préhistoire et d'anthropologie, il
occupe les fonctions de conservateur en chef des musées départementaux."
L'esclavage est de l'ordre de la psychologie en Guadeloupe et de l'ordre de la
société civile en Martinique", constate Henri Petitjean-Roget. Les Békés
martiniquais ont gardé la mainmise sur l'économie locale et cultivent toujours
leur différence, n'acceptant de frayer avec les Noirs que "dans des non-lieux
comme la préfecture".
Les Blancs-pays guadeloupéens, eux, ont depuis longtemps perdu le pouvoir. En
1794, lorsque la Révolution a aboli une première fois l'esclavage, ceux qui
protestaient ont été guillotinés ou forcés de fuir. Ils sont nombreux à ne pas
voir le rétablissement de la pratique par Napoléon, en 1802. L'un après l'autre,
les propriétaires ont vendu leurs domaines à des banques ou à des consortiums
restés en métropole. Les descendants de Dominique Murat abandonnent ainsi la
propriété marie-galantaise en 1839, puis disparaissent des archives.
"L'équilibre d'une société passe par la conservation des jalons de son
histoire, estime Henri Petitjean-Roget. Parler de l'esclavage est absolument
nécessaire sans pour autant tomber dans le terrorisme intellectuel." L'érudit
sort de sa bibliothèque les livres traitant de l'esclavage. Ils sont surtout
anglais ou américains. Ici, on en sait plus sur Sainte-Lucie ou sur la Louisiane
que sur la Guadeloupe.
Et pourtant, tout vient de là. " La société créole est issue d'un phénomène
d'acculturation", explique Henri Petitjean-Roget. De la rencontre violente entre
le maître européen et l'esclave africain ne sont pas seulement restés une langue
magnifique et le goût du carnaval. Le syndicalisme virulent, parfois outrancier
et anti-Blanc de la Guadeloupe est l'héritier direct des révoltes d'esclaves.
Nombre de professeurs métropolitains ont également connu des retours précipités
pour avoir frappé un élève, réveillant un traumatisme enfoui.
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Guadeloupe : les séquelles de l'esclavage :: Commentaires

mihou
Re: Guadeloupe : les séquelles de l'esclavage
Message Mer 16 Aoû - 22:23 par mihou
HÉRITAGES
"Nous avons hérité une sensibilité plus grande à tout ce qui pourrait
ressembler à de la discrimination", résume Jacques Adélaïde-Merlande. Cet
historien de 73 ans a été l'un des pionniers de la recherche sur l'esclavage. Il
a débuté de manière confidentielle au début des années 1960. L'homme se souvient
ainsi d'un disque 33-tours sur ce thème qu'il avait enregistré en catimini en
1962. Durant toute sa carrière, il n'a cessé de débusquer les traces de
l'héritage. " Le système esclavagiste ne reposait pas seulement sur la violence,
mais également sur le conditionnement de l'opprimé pour qu'il accepte son
statut. Il en reste quelque chose", explique-t-il.
Un de ses jeunes confrères, Frédéric Régent, 37 ans, professeur à l'Université
des Antilles et de la Guyane, auteur d'Esclavage, métissage, liberté (Grasset),
ne dit pas autre chose. " La période esclavagiste dicte encore nombre de
comportements comme notre problème avec la couleur de la peau." Les maîtres et
l'administration coloniale avaient imposé une classification complexe de la
société selon le degré de noirceur de l'épiderme. Cette segmentation continue de
polluer les esprits. En créole, ne dit-on pas "po chapé" (peau sauvée) quand un
enfant est métissé clair ? Un nouveau-né "bien sorti" aura la peau plutôt
blanche. "De beaux cheveux", ce sont des cheveux lisses et non crépus.
Les mariages peuvent encore être dictés par un souci de blanchiment. La
couleur de la peau revient de manière obsessionnelle dans la littérature
antillaise. "A moi, il m'aurait suffi que d'un peu de beauté ou, à défaut, d'une
peau claire, qui chez nous fait le même usage", écrit la Guadeloupéenne Maryse
Condé dans Traversée de la mangrove.
Ces non-dits, cet aveuglement collectif, Jean-Luc Romana, 45 ans, ne les
supporte pas : "Les parents ont cru protéger leurs enfants de la damnation en
l'occultant. (...) Mais on ne se libère pas aussi facilement du boulet de
l'esclavage. Il en est resté cette sorte d'écho qui nous possède toujours. La
seule manière de faire le deuil, c'est au contraire d'accepter notre affiliation
à ces ancêtres que nous avons négligés."
Pour ces oubliés, Jean-Luc Romana et une poignée d'amis ont créé en 2002 une
association baptisée "Lanmou ba yo", (Amour pour eux). Le parcours de ses
membres est similaire. Ils ont fréquenté les milieux indépendantistes, puis s'en
sont détachés. De politique, leur quête est devenue identitaire.
Marie-Louise Danchet, 46 ans, la présidente de Lanmou ba yo, a toujours
cherché ses racines. Elle a cru d'abord les trouver en Afrique. Par
militantisme, elle s'était installée au Sénégal, d'où partaient les navires
négriers. Mais elle a déchanté : "J'étais respectée comme Française mais, comme
Guadeloupéenne, j'étais méprisée. Les gens me traitaient de fille d'esclave." De
retour dans son île, Marie-Louise a compris que la réponse était ici.
Aujourd'hui, elle croit l'avoir trouvée, ramenée à la surface presque
métaphoriquement par le vent et la mer, il y a dix ans de cela.
UN PRÉCIEUX CIMETIÈRE
En 1995 puis en 1996, les cyclones Luis et Marylin labourent les côtes de la
Guadeloupe. Ils mettent au jour des ossements humains dans l'anse
Sainte-Marguerite, sur la commune du Moule. Les spécialistes accourent. Parmi
eux, Thomas Romon, un métropolitain attaché à l'Institut national de recherches
archéologiques préventives. Les pelles révèlent quelques sépultures
amérindiennes, datant de l'an 1000. Mais d'autres fosses attirent l'attention.
"Les corps n'étaient cette fois pas disposés en position foetale, se souvient
Thomas Romon. Ils étaient allongés, la tête à l'ouest. Ce cimetière était
clairement d'époque coloniale."
En dix années de campagne, plus de 300 corps - 200 adultes et 100 enfants -
ont été exhumés et stockés au Musée archéologique du Moule. Des sondages et des
extrapolations laissent penser qu'un millier de personnes ont été enterrées là,
anonymement.
L'étude des ossements ne laisse guère de doutes à Thomas Romon : "Nous avons
très probablement mis au jour un cimetière d'esclaves." Les dépouilles ont donné
de précieuses indications sur les conditions de vie de ceux qui ont été inhumés
là. "Les individus ont pour la plupart moins de 30 ans, mais ont les ossements
de gens de 60 ans. Ils sont sans doute morts de surexploitation : ils ont tous
les marqueurs du stress physique, notamment des problèmes articulaires. Beaucoup
souffrent de caries, voire n'ont plus de dents, signe de carences alimentaires.
On retrouve également de multiples cas de tuberculose osseuse, ce qui laisse
penser que cette maladie était endémique dans la population."
Les esclaves étaient baptisés. La découverte de clous, de restes de croix
permet d'imaginer que ces individus ont été enterrés religieusement. Des couples
semblent avoir été formés. Des enfants ont été rapprochés de ce qui devait être
leur mère. Une pipe, un crucifix taillé dans un os de vache ont également été
retrouvés, maigres viatiques pour un au-delà forcément meilleur.
D'autres ossements d'esclaves ont déjà été mis au jour en Guadeloupe, comme
récemment sous la piscine d'un grand hôtel. Mais un tel cimetière est une
découverte capitale. "Nous avons là une collection presque de référence", estime
Thomas Romon. Il n'existerait que deux sites comparables, l'un à la Barbade,
l'autre à New York.
Aujourd'hui, Lanmou ba yo aimerait sanctuariser l'endroit. "Il y a là toutes
les pièces à conviction du crime", estime Jean-Luc Romana. En 2005, un prêtre a
célébré une messe de requiem et consacré le lieu. L'association se bat pour que
les pouvoirs publics fassent ici l'espace mémoriel qui manque à l'île. "Il faut
que ces deux cent cinquante ans de négation de l'homme soient montrés à tous,
sortent au grand jour, insiste Jean-Luc Romana : c'est là qu'est le soubassement
tragique de la Guadeloupe."
A l'anse Sainte-Marguerite, les morts ne reposent pas en paix. Chaque
week-end, les Guadeloupéens viennent ici pique-niquer et camper, face au tablier
de l'île de la Désirade. L'anse s'en retrouve jonchée de sacs en plastique, de
bouteilles vides et de poubelles dispersées la nuit par les mangoustes. Informée
par Marie-Louise Danchet qu'un cimetière se trouve sous ses pieds, une femme
s'effraie et rameute ses enfants. "Je ne savais pas, je suis désolée. Qu'est-ce
que je peux faire ?", demande-t-elle. "Avoir une pensée pour eux", répond
simplement Marie-Louise.
 

Guadeloupe : les séquelles de l'esclavage

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