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 Une autre guerre, une autre défaite

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Tite Prout
Maître de Cérémonie du forum
Tite Prout


Nombre de messages : 1737
Localisation : Montréal
Date d'inscription : 01/06/2005

Une autre guerre, une autre défaite Empty
22012009
MessageUne autre guerre, une autre défaite


Une autre guerre, une autre défaite









Bon, OK : l’offensive contre Gaza a réussi à punir les Palestiniens.
Mais certainement pas à apporter davantage de sécurité à Israël. Les
Israéliens et leurs soutiens américains vont clamer, n’en doutons pas,
qu’Israël aurait retenu les leçons de sa guerre désastreuse au Liban en
juillet 2006 et qu’il aurait mené une stratégie gagnante dans sa
présente guerre contre le Hamas. Bien entendu, quand arrivera un
cessez-le-feu, Israël proclamera sa victoire. N’en croyez pas un mot :
Israël s’est follement lancé dans une nouvelle guerre qu’il n’est pas à
la veille de remporter !




Par John J. Mearsheimer

John J. Mearsheimer est professeur de sciences politiques à
l’Université de Chicago. Il est coauteur de l’ouvrage : Le Lobby
pro-israélien et la politique étrangère américaine (publié aux Editions de la Découverte)











Une autre guerre, une autre défaite 1194594-1552982








On dit de la campagne de Gaza qu’elle aurait deux buts :

1) mettre un terme aux tirs de roquettes et de mortiers des
Palestiniens contre Israël, qui se poursuivent depuis le retrait
israélien de Gaza en août 2005 ;

b) restaurer la force
dissuasive d’Israël, dont on dit qu’elle aurait été entamée par le
fiasco israélien au Liban, par le retrait israélien de Gaza et par
l’incapacité israélienne à faire mettre un terme au programme nucléaire
de l’Iran.

Mais tels n’étaient pas les objectifs réels de
l’Opération Plomb Coulé. Le but, en réalité, est lié à la vision
israélienne de long-terme de la manière dont Israël entend vivre tout
en ayant des millions de Palestiniens en son sein. Cela s’intègre dans
un objectif stratégique plus large : la création d’un « Grand Israël ».
Plus spécifiquement, les dirigeants d’Israël sont toujours déterminés à
contrôler la totalité de qu’il est convenu de désigner par l’expression
: « Palestine mandataire », laquelle inclut Gaza et la Cisjordanie. Les
Palestiniens auraient une autonomie limitée dans une poignée d’enclaves
séparées et économiquement indigentes, dont l’une est précisément la
bande de Gaza. Israël contrôlerait toutes les frontières entourant ces
bantoustans-timbres postes, tous les mouvements entre eux, l’air
au-dessus d’eux, et l’eau, au-dessous…

La clé, pour la
réalisation de cet objectif, consiste à infliger une telle horreur
massive aux Palestiniens qu’ils en viennent à admettre le fait qu’ils
sont un peuple vaincu et qu’Israël sera dans une très large mesure
responsable du contrôle de leur avenir. Cette stratégie, qui fut
énoncée pour la première fois de manière claire par Ze’ev Jabotinsky,
dans les années 1920, et qui a très fortement influencé la politique
d’Israël depuis sa création en 1948, est désignée, de manière pratique,
par l’expression « Mur de Fer ».

Ce qui est en train de se
passer à Gaza s’inscrit totalement dans cette stratégie. Cela s’y
emboîte même pile-poil, comme une queue d’aronde…

Prenons,
pour commencer, la décision prise en 1985 par Israël de se retirer de
la bande de Gaza. La croyance commune, c’est qu’Israël était sérieux
dans sa volonté de faire la paix avec les Palestiniens, et que ses
dirigeants espéraient qu’un retrait de Gaza représenterait un pas
majeur franchi sur la voie de la création d’un Etat palestinien viable.


D’après Thomas L. Friedman, du New York Times, Israël donnait aux Palestiniens une opportunité de « construire un mini-Etat décent, là-bas (à Gaza) – un Dubai-sur-Méditerranée », et que si les Palestiniens jouaient le jeu, cela « donnerait
une tournure totalement différente au débat interne à Israël quant à la
question de savoir si les Israéliens peuvent ou non confier la plus
grande partie de la Cisjordanie aux Palestiniens
».

C’est
du pipeau intégral : avant même l’arrivée du Hamas au pouvoir, les
Israéliens avaient déjà l’intention de créer une prison à ciel ouvert
pour les Palestiniens à Gaza et de leur infliger le maximum de
souffrances jusqu’à ce qu’ils se plient aux desiderata israéliens. Dov
Weisglass, principal conseil de Sharon, à l’époque, déclara avec une
candeur totale que le désengagement de Gaza visait à stopper le
processus de paix, et certainement pas à l’encourager. Il qualifia le
désengagement israélien de « formol dont nous avons besoin afin qu’il n’y ait pas de processus politique avec les Palestiniens. » Mieux : il souligna que le retrait israélien « plaçait les Palestiniens sous une pression terrible. Cela les coince dans un coin où ils ont horreur de se retrouver… »

Arnon Soffer, un éminent démographe israélien, lui aussi conseiller de
Sharon, précisa à quoi cette pression ressemblerait vraisemblablement.
« Quand deux millions et demi de personnes vivront dans une bande
de Gaza hermétiquement scellée, ça sera une catastrophe humaine. Ces
gens deviendront encore plus des animaux qu’ils ne le sont aujourd’hui,
avec l’aide du fondamentalisme islamiste insane. La pression, à la
frontière, deviendra intenable. Il y aura une guerre terrifiante.
Aussi, si nous voulons rester en vie, nous serons amenés à tuer, à tuer
et à tuer. Tous les jours. Chaque jour que le bon Dieu fera.
»

En janvier 2006, cinq mois après que les Israéliens aient exfiltré
leurs colons de la bande de Gaza, le Hamas remporta une victoire
décisive sur le Fatah, lors des élections législatives palestiniennes.
Cela allait représenter une gêne majeure pour la stratégie israélienne,
parce que le Hamas a été élu démocratiquement, parce qu’il est bien
organisé, et intègre, contrairement au Fatah hyper-corrompu, et surtout
parce qu’il n’est pas à la veille de « reconnaître l’existence d’Israël
». Israël répliqua en renforçant la pression économique sur les
Palestiniens, mais cela ne marcha pas. De fait, la situation prit un
autre tournant, vers le pire, en mars 2007, lorsque le Fatah et le
Hamas se mirent d’accord sur la constitution d’un gouvernement d’unité
nationale. Le statut et la puissance politique du Hamas se
renforçaient, et la stratégie du « diviser pour régner » d’Israël était
en train de tomber en quenouille.

Comme s’il s’ingéniait à
faire empirer les choses (pour Israël), le gouvernement palestinien
d’union nationale commença à proposer un cessez-le-feu de long-terme.
Les Palestiniens mettraient un terme à toutes les attaques par missile
contre Israël à la condition que les Israéliens cessent d’arrêter et
d’assassiner des Palestiniens et relâchent leur garrot économique, en
ouvrant les points de passage vers la bande de Gaza.

Les
Israéliens rejetèrent cette offre et, avec le traditionnel soutien
américain, ils s’employèrent à fomenter une guerre civile entre le
Fatah et le Hamas, afin de dévaster le gouvernement d’union nationale
et de porter le seul Fatah au pouvoir. Ce plan fit boomerang lorsque le
Hamas offrit aux [collabos du] Fatah une conduite de Nantes, le
chassant de Gaza. Le Hamas se retrouva donc au pouvoir à Gaza, tandis
que le Fatah, à tout le moins beaucoup plus « souple » [devant les
sionistes] conservait son contrôle sur la seule Cisjordanie. Israël
décida alors de resserrer les boulons du blocus de la bande de Gaza,
causant encore plus de souffrances et de difficultés chez les
Palestiniens vivant dans ce territoire.

Le Hamas répondit en
poursuivant ses tirs de roquettes et d’obus de mortier sur le
territoire israélien, tout en soulignant qu’il continuait à rechercher
un cessez-le-feu de long-terme, peut-être pour une durée de dix ans,
voire davantage. Ce n’était pas là geste de noblesse de la part des
gens du Hamas : non, ils recherchaient un cessez-le-feu parce que
l’équilibre des puissances était totalement du côté israélien. Les
Israéliens n’avaient aucun intérêt à un cessez-le-feu, et ils se
contentèrent d’intensifier la pression économique contre Gaza. Mais, à
la fin du printemps 2008, les pressions venues des Israéliens vivant
sous le feu des attaques à la roquette amenèrent le gouvernement
israélien à convenir d’un cessez-le-feu d’une durée de six mois, à
partir du 19 juin. Cet accord, qui prit fin, formellement, le 19
décembre 2008, précéda immédiatement la guerre actuelle, qui commença
le 27 du même mois.

La position officielle israélienne accuse
le Hamas d’avoir sapé le cessez-le-feu. Cette opinion a été largement
adoptée aux Etats-Unis, mais elle est fallacieuse. Les dirigeants
israéliens abhorraient ce cessez-le-feu depuis le départ, et le
ministre de la Défense Ehud Barak avait donné à l’armée israélienne
l’instruction de commencer à se préparer pour la guerre à laquelle nous
assistons aujourd’hui au moment même où le cessez-le-feu était en train
d’être négocié, soit en juin 2008.

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Une autre guerre, une autre défaite :: Commentaires

Tite Prout
Re: Une autre guerre, une autre défaite
Message Jeu 22 Jan - 14:32 par Tite Prout
De plus, Dan Gillerman,
ancien ambassadeur d’Israël à l’Onu, fait savoir que Jérusalem a
commencé à préparer la campagne de propagande visant à vendre la guerre
actuelle des mois avant que celle-ci n’ait éclaté. De son côté, le
Hamas a réduit drastiquement le nombre de ses attaques par missiles
durant les cinq premiers mois du cessez-le-feu. Au total, deux
roquettes ont été tirées sur Israël durant les mois de septembre et
octobre, dont aucune par le Hamas.

Durant la même période,
comment Israël s’est-il comporté ? Il a continué à arrêter et à
assassiner des Palestiniens en Cisjordanie, et il a poursuivi son
blocus mortel, qui était en train d’étrangler Gaza à petit feu… Puis,
le 4 novembre, le jour-même où les Américains élisaient leur nouveau
président, Israël détruisit un tunnel conduisant de l’Egypte à la bande
de Gaza, tuant six Palestiniens : ce fut la première violation majeure
du cessez-le-feu, et les Palestiniens – qui « avaient veillé à
maintenir le cessez-le-feu », selon l’Intelligence and Terrorism
Information Center d’Israël – a répliqué en reprenant ses tirs de
roquettes. Le calme qui avait prévalu depuis le mois de juin prit fin,
et Israël durcit encore le blocus et ses attaques à l’intérieur de la
bande de Gaza, tandis que les Palestiniens balançaient davantage de
fusées sur Israël. Il convient de noter qu’aucun Israélien n’a été tué
par des missiles palestiniens entre le 4 novembre et le lancement de la
guerre par Israël, le 27 décembre.

Tandis que montait la
violence, le Hamas fit savoir clairement qu’il n’avait pas l’intention
de prolonger le cessez-le-feu au-delà du 19 décembre, ce qui n’a rien
d’étonnant, dès lors qu’il n’avait pas fonctionné comme prévu.
Toutefois, à la mi-décembre, le Hamas informa Israël qu’il était encore
disposé à négocier un cessez-le-feu de longue durée, pour peu que
celui-ci comportât la fin des arrestations et des assassinats, ainsi
que la levée du blocus. Mais les Israéliens, ayant mis à profit le
cessez-le-feu pour préparer la guerre contre le Hamas, rejeta cette
ouverture. Le bombardement de Gaza commença huit jours après la fin
formelle du cessez-le-feu failli.

Si Israël avait vraiment
voulu arrêter les attaques par missiles à partir de Gaza, il aurait pu
le faire en arrangeant un cessez-le-feu de longue durée avec le Hamas.
Et si Israël avait été authentiquement intéressé à la création d’un
Etat palestinien viable, il aurait pu travailler avec le gouvernement
[palestinien] d’union nationale afin de mettre en œuvre un
cessez-le-feu significatif et en changeant la manière de penser du
Hamas en matière de « solution à deux Etats ». Mais Israël a un tout
autre projet : il est déterminé à utiliser la stratégie du Mur de Fer
afin d’amener les Palestiniens de Gaza à accepter leur sort de sujets
impuissants d’un Grand Israël.

Cette politique brutale est
clairement reflétée dans la façon dont Israël a mené sa guerre à Gaza.
Israël et ses séides clament que « Tsahal » fait le maximum pour éviter
des victimes civiles, prenant, dans certains cas, d’énormes risques de
mettre des soldats israéliens en danger. Quelle foutaise ! Une raison
de douter de ces allégations est le fait qu’Israël refuse l’entrée de
journalistes dans la zone de guerre : il ne veut pas que le monde voit
ce que ses soldats et ses bombes sont en train de faire dans la bande
de Gaza. Au même moment, Israël lançait une campagne massive de
bourrage de crâne, dans l’espoir de couvrir par des bobards « positifs
» les récits d’horreur qui commençaient à filtrer.

Toutefois,
la meilleure preuve qu’Israël cherche délibérément à punir l’ensemble
de la population civile de Gaza, c’est la mort et la destruction que «
Tsahal » a infligé à cette petite parcelle de terrain densément
urbanisée. Israël a tué plus de mille Palestiniens, il en a blessés
plus de quatre mille. Plus de la moitié des tués sont des civils, et
beaucoup parmi eux sont des enfants. La première salve israélienne, le
27 décembre, a été lancée exactement à l’heure où les enfants sortaient
de l’école, et une des premières cibles d’Israël, ce jour-là, fut un
important groupe de cadets tout frais émoulus de l’école de police, que
l’on peut difficilement qualifier de terroristes. Dans ce qu’Ehud Barak
a qualifié de « guerre totale contre le Hamas », Israël a visé une
université, des écoles, des mosquées, des maisons, des immeubles
d’habitation, des bureaux gouvernementaux, et même des ambulances. Un
ancien officier israélien, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, a
expliqué la logique présidant à la volonté israélienne de cibler toute
la population : « Le Hamas a de multiples manifestations, et nous
nous efforçons d’en frapper tout l’éventail, car tout se tient, et
chacune des facettes du Hamas soutient le terrorisme contre Israël
. »

Autrement dit : tout le monde est un terroriste, et tout est une cible légitime.

Les Israéliens ont tendance à être brutaux et, à l’occasion, ils disent
ce qu’ils sont vraiment en train de faire. Après que « Tsahal » eut
assassiné quarante civils palestiniens réfugiés dans une école de
l’ONU, le 6 janvier, le quotidien israélien Ha’aretz écrivait que « des
officiers supérieurs reconnaissent que l’armée a utilisé une puissance
de feu énorme ». Un officier a expliqué que : « pour nous, être
prudent, cela signifie être agressifs. Dès l’instant où nous sommes
entrés dans Gaza, nous nous sommes comportés comme si nous étions en
guerre. Cela crée des dégâts énormes, sur le terrain… Ce que j’espère
vivement, c’est que ceux qui ont fui la zone de la ville de Gaza dans
laquelle nous sommes en train d’opérer DÉCRIRONT BIEN L’HORREUR
» [c’est moi qui souligne, ndt].

Certes, l’on peut accepter qu’Israël soit en train de mener une « guerre cruelle et totale contre un million et demi de civils palestiniens », comme l’a écrit Ha’aretz
dans un de ses éditoriaux, mais dire que cela, en fin de compte, lui
permettra d’atteindre ses buts de guerre et que le reste du monde
s’empressera d’oublier les horreurs infligées à la population de Gaza
relève de la plus pure auto-intoxication.

Primo, Israël ne
réussira pas à arrêter les tirs de roquettes très longtemps tant qu’il
n’acceptera pas d’ouvrir les frontières de la bande de Gaza et tant
qu’il ne cessera pas d’arrêter et de tuer des Palestiniens. Les
Israéliens parlent beaucoup de l’arrêt des approvisionnements de la
bande de Gaza en roquettes et en obus de mortiers, mais les armes
continueront à y parvenir, par des tunnels secrets et par des esquifs
capables de se faufiler à travers le blocus naval israélien. Par
ailleurs, il sera impossible de contrôler toutes les marchandises qui
seront envoyées à Gaza via les canaux d’approvisionnement légitimes.

Israël pourrait [aussi] essayer de conquérir toute la bande de Gaza et
de la contrôler totalement. Cela arrêterait probablement les attaques
par roquettes, si Israël déployait dans la bande de Gaza suffisamment
d’hommes et de matériel. Mais dans ce cas, l’armée israélienne serait
engluée dans une occupation coûteuse dirigée contre une population
profondément hostile. En fin de compte, les Israéliens seraient
contraints à partir, et les tirs de roquettes reprendraient de plus
belle. Et si Israël échoue à mettre un terme aux tirs de roquettes et à
en empêcher la reprise, comme cela sera vraisemblablement le cas, sa
capacité de dissuasion sera diminuée, et non augmentée.

Mais,
surtout, il y a fort peu de raisons de penser que les Israéliens soient
susceptibles d’amener le Hamas à résipiscence, et d’obtenir que les
Palestiniens acceptent de vivre tranquillement dans une poignée de
bantoustans à l’intérieur du Grand Israël. Israël humilie, torture et
assassine des Palestiniens dans les territoires occupés, sans
discontinuer, depuis 1967, et il n’est pas à la veille de les dompter.
De fait, la réaction du Hamas à la brutalité israélienne semble donner
foi à cette observation de Nietzsche, selon laquelle ce qui ne vous tue
pas vous rend plus fort.

Mais, même à imaginer que l’inattendu
se produise et que les Palestiniens cèdent, Israël serait tout de même
perdant, car il deviendra très rapidement un pays d’apartheid. Comme
l’a dit récemment le Premier ministre israélien Ehud Olmert, Israël
sera confronté à un « conflit de type sud-africain » si les Palestiniens n’obtiennent pas leur propre Etat viable. « Dès lors que cela se produirait », a-t-il argué, « l’Etat d’Israël serait condamné ».
Pourtant, Olmert n’a strictement rien fait pour arrêter l’expansion des
colonies et pour créer un Etat palestinien viable. Bien au contraire,
il s’est toujours fondé sur la stratégie du Mur de Fer, face aux
Palestiniens.

Il y a tout aussi peu de chances que les gens,
dans le monde entier, qui suivent les développements du conflit
israélo-palestinien, oublient de sitôt la punition horrible qu’Israël
est en train de perpétrer à Gaza. La destruction est tout simplement
bien trop écrasante pour qu’on ne la voie pas, et beaucoup trop
nombreux sont ceux – en particulier dans le monde arabe et dans le
monde musulman – qui se préoccupent du sort des Palestiniens. De plus,
le discours autour de ce conflit de vieille date a connu un changement
copernicien, en Occident, ces dernières années, et nombreux sont ceux,
parmi nous, qui étaient en totale sympathie avec Israël et qui
comprennent, aujourd’hui, que les Israéliens sont les bourreaux et les
Palestiniens, les victimes. Ce qui est en train de se passer à Gaza ne
fera qu’accélérer ce changement dans la perception du conflit, et
laissera une tache sombre indélébile sur la réputation d’Israël.

Au final, quoi qu’il se produise sur le champ de bataille, Israël ne
saurait remporter sa guerre à Gaza. En réalité, Israël est en train de
poursuivre une stratégie – avec une aide énorme de ses prétendus amis
de la Diaspora – qui met gravement en danger son futur à long-terme.

Source : The American Conservative
Traduction : Marcel Charbonnier
http://ism-france.org/news/article.php?id
 

Une autre guerre, une autre défaite

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