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 Le patrimoine des chefs d'Etat africains en France

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AuteurMessage
mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Le patrimoine des chefs d'Etat africains en France Empty
04022008
MessageLe patrimoine des chefs d'Etat africains en France

[size=9]

L'enquête
française pour recel de détournement d'argent public par des dirigeants africains
classée sans suite"




Le patrimoine des
chefs d'Etat africains en France


LE MONDE |
31.01.08 | 13h28 • Mis à jour le 31.01.08 |
13h34


C'est un monde
enchanté où l'on vogue d'une villa de 9 pièces avec piscine à Nice à un hôtel
particulier de l'Ouest parisien. Un univers surréaliste peuplé de Bugatti payées
cash plus de 1 million d'euros. Un microcosme constellé d'une myriade de comptes
bancaires. Oligarques russes? Rois du pétrole saoudiens? Stars d'Hollywood ? Non
: chefs d'Etat africains producteurs de pétrole pour la plupart, mais dont les
populations comptent parmi les plus pauvres de la planète.


Le fait que des
dirigeants du continent noir investissent dans l'immobilier en France, qu'ils
séjournent à Paris dans un luxe inouï, que leurs familles bénéficient de
largesses financées dans la plus grande opacité n'est pas une révélation. Mais,
cette fois, l'inventaire de ce patrimoine vertigineux n'est pas dressé par des
militants tiers-mondistes en lutte contre la "Françafrique". Il se lit
dans les 34 procès-verbaux rédigés entre juin et novembre 2007 par les policiers
de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière
(OCRGDF).


Cette enquête
policière, dont Le Monde a pu prendre connaissance, a été ouverte par le
parquet de Paris en juin 2007. Elle faisait suite à une plainte pour "recel
de détournement d'argent public"
déposée en mars par trois associations
françaises, visant cinq chefs d'Etat : le Gabonais Omar Bongo Ondimba, le
Congolais Denis Sassou Nguesso, le Burkinabé Blaise Compaoré, l'Angolais Eduardo
Dos Santos, et le Guinéen Teodoro Obiang.


Au fil des
centaines de pages du dossier se dessine une singulière carte du Paris africain,
sorte de Monopoly où les présidents auraient jeté leur dévolu sur les artères
les plus huppées. Foisonnant et cossu, le patrimoine immobilier est surtout
localisé "dans des quartiers à forte valeur marchande, soulignent les
policiers. Paris 16e, 8e et 7e arrondissements
pour Omar Bongo et son épouse, Paris 16e et Neuilly-sur-Seine pour
Jeff Bongo
[un des fils d'Omar Bongo], Le Vésinet pour le frère de Denis
Sassou Nguesso, Courbevoie pour Wilfrid Nguesso [neveu du président du Congo] ou
Paris 16e pour Chantal Compaoré [épouse du président
burkinabé]"
.


La découverte la
plus spectaculaire se situe entre les Champs-Elysées et la plaine Monceau, dans
le 8earrondissement de la capitale. Là, un hôtel particulier a été acquis le 15
juin 2007 pour la somme de 18,875 millions d'euros par une société civile
immobilière (SCI). Celle-ci associe deux enfants du président gabonais, Omar
Denis, 13 ans, et Yacine Queenie, 16ans, son épouse Edith, qui se trouve être la
fille du président congolais Denis Sassou Nguesso, et un neveu de ce dernier,
Edgar Nguesso, 40 ans.


Au total, sont
répertoriés 33 biens (appartements, hôtel particulier et maisons) appartenant au
Gabonais Omar Bongo ou à sa famille, et 18 autres dont le président congolais et
ses proches sont propriétaires. Le patrimoine de loin le plus imposant concerne
M.Bongo lui-même. Son nom est associé à pas moins de 17 propriétés immobilières,
dont deux appartements avenue Foch (88 m2 et 210 m2) et un de
219
m2 lui aussi situé dans le 16e
arrondissement. A Nice, une propriété "est constituée de deux appartements
(170
m2 et 100 m2), trois maisons
(67,215
m2 et 176 m2) et d'une
piscine"
, précise le procès-verbal. "Un chef d'Etat, en fonctions depuis
quarante ans dans un pays pétrolier et qui a des revenus officiels importants,
peut économiser suffisamment d'argent pour acheter plusieurs appartements à
Paris, explique Me François Meyer, avocat d'Omar Bongo et de sa
famille. Surtout avec les prix très bas de l'immobilier pratiqués il y a vingt
ou trente ans."


Selon les
policiers, le président Bongo dispose de quatre adresses distinctes à Paris. Ali
Bongo, qui est son fils et aussi son ministre de la défense depuis 1999, est
également propriétaire avenue Foch tandis que son épouse Edith possède deux
immenses logements dans le 7earrondissement, non loin de la tour Eiffel. De Nice
à Neuilly-sur-Seine en passant – souvent – par le 16e arrondissement
parisien, l'enquête recense aussi les propriétés de Jean Ping, ex-gendre d'Omar
Bongo et actuel ministre des affaires étrangères, et d'autres fils du président
gabonais comme Omar-Denis junior et Jeff, ainsi que de filles comme Audrey,
Yacine Queenie, ou petite-fille comme Nesta Shakita.


En comparaison
de ce petit empire immobilier, les autres chefs d'Etat visés apparaissent comme
de petits propriétaires. Discret, le président congolais Denis Sassou Nguesso ne
fait qu'"utiliser", selon les policiers, la Villa Suzette du Vésinet
(Yvelines). Cette coquette demeure de 485 m2 était juridiquement
la propriété de son frère Valentin, jusqu'à ce que, quelques semaines avant le
décès de ce dernier à la fin 2004, elle soit cédée à une société de droit
luxembourgeois aux actionnaires anonymes.


Les enquêteurs
ont également répertorié un appartement de 9 pièces acheté à Paris
(17e) en 2007 pour 2470000 euros par l'épouse du président congolais
Antoinette Sassou Nguesso. Ils mentionnent aussi le logement de 10 pièces à 1
600 000 euros acquis en 2005 à Paris par leur fils Denis Christel, ainsi que
l'hôtel particulier de 7 pièces avec piscine intérieure à Neuilly-sur-Seine
acheté 3,15 millions d'euros en 2006 par Julienne, leur fille
cadette.


Les mêmes
policiers n'ont découvert aucun bien immobilier appartenant au président
angolais Dos Santos ni au Burkinabé Blaise Compaoré. Seule la déclaration
d'impôt sur la fortune de Chantal, l'épouse de ce dernier, a montré qu'elle
possède deux biens immobiliers à titre personnel dans le 16e
arrondissement. Dans le même quartier, le président guinéen Teodoro Obiang est
propriétaire d'un appartement. Epluchant les fichiers fiscaux et bancaires, les
enquêteurs de l'OCRGDF ont non seulement dressé la liste des biens immobiliers,
mais aussi des comptes bancaires accueillant en France les avoirs de dirigeants
africains et de leur famille.


Ainsi, Edgar
Nguesso ne possède pas moins de 12 comptes dont 7 courants. Mais aucun
n'apparaît au nom de son oncle, le président du Congo. Son homologue gabonais,
lui, est titulaire de 11 comptes ouverts à Paris, Nice ou Créteil dont 6 comptes
courants.


Dans leur élan,
visiblement ébahis par leurs découvertes, les policiers ont étendu leurs
investigations au domaine des voitures de luxe, qui n'était pas explicitement
visé par la plainte. Chez les concessionnaires Mercedes, Bugatti ou Aston
Martin, ils ont retrouvé ce qu'ils n'avaient pas obtenu pour les appartements :
les chèques et les virements ayant servi aux paiements.


"Le financement
de certains véhicules apparaît pour le moins atypique"
, notent les
enquêteurs, maniant l'euphémisme à propos de "ce parc automobile
conséquent"
. Les deux Ferrari acquises pour près de 400 000 euros par Ali
Bongo, la
Maybach à 424 477 euros d'Edith Bongo, les trois Bugatti à 1
million d'euros pièce fabriquées spécialement pour Teodoro Nguema Obiang, le
fils du président de Guinée équatoriale, ont été payés au moyen de chèques tirés
par des sociétés au profil opaque.


De même, notent
les policiers, Wilfrid Nguesso, neveu du président congolais, "règle le solde
d'achat d'un véhicule Aston Martin type DB9 par un virement émis par Matsip
Consulting"
, une société de droit luxembourgeois aux associés inconnus qui
apparaît également comme propriétaire de la Villa Suzette du
Vésinet.


Le fils du
président de la
Guinée équatoriale a, lui, acheté au total en France "une
quinzaine de véhicules pour un montant estimé de plus de 5,7 millions
d'euros"
, acquittés là encore par des virements de sociétés intermédiaires.
Son nom, Teodoro Nguema Obiang, a été cité en 2004 dans un rapport du Sénat
américain sur les transactions suspectes couvertes par la Riggs Bank qui, à Washington,
gérait alors plus de 60comptes au nom des responsables de ce petit Etat
pétrolier et de leur famille.


En fait de
"financement atypique", les enquêteurs français se sont vivement
intéressés au chèque de 390 795 euros tiré en février 2004 par la "paierie du
Gabon en France"
pour régler la "Maybach 57" (une marque allemande
concurrente de Rolls-Royce) de couleur "bleu Côte d'Azur" destinée à
"Madame la
Présidente Edith-Lucie Bongo-Ondimba"
. A en croire ce
chèque, dont la copie figure au dossier, l'argent public gabonais financerait le
véhicule de grand luxe de la première dame du pays, qui n'a pourtant aucune
fonction officielle.


Le même compte
de la "paierie du Gabon" ouvert à la Banque de France et utilisé pour
régler les frais de fonctionnement de l'ambassade à Paris a servi à financer la
moitié d'une Mercedes à 75858euros dotée d'un "toit ouvrant panoramique"
achetée en septembre 2006 à Paris par Pascaline Bongo, la fille du président,
qui est aussi sa directrice de cabinet. Curieusement, le reliquat de 41 370
euros a été acquitté par un chèque signé de Me François Meyer, avocat
du président Bongo. "Cela peut étonner, admet Me Meyer.
Mais je peux faire des cadeaux à la fille du président Bongo, que je connais
depuis vingt ans."
D'où vient l'argent? Au vu de ce somptueux état des
patrimoines, la question de l'origine des fonds s'impose. L'apparente
disproportion entre la richesse immobilière accumulée et les revenus publics des
propriétaires aurait pu suggérer de poursuivre des investigations dans les
comptes bancaires ayant permis pareilles transactions.


Le salaire
mensuel officiellement versé par l'Etat gabonais au président Bongo ne se
limite-t-il pas à 14 940 euros, selon l'hebdomadaire Jeune Afrique? Celui
du président Sassou Nguesso n'est-il pas de 30 000 euros, comme l'indiquent
d'autres sources? Quant à Teodoro Obiang, ministre de l'agriculture et des
forêts de son père, ne perçoit-il pas officiellement 5 000 dollars (3 400euros)
par mois, d'après des sources américaines? Des investigations plus approfondies
auraient dépassé le cadre de l'enquête préliminaire de police. Elles
supposeraient l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un
juge d'instruction. Une telle perspective a été écartée par la décision de
classement, notifiée le 15 novembre par le parquet de Paris. Mais le dossier
pourrait être rouvert si les associations parvenaient à déposer une nouvelle
plainte, assortie cette fois d'une constitution de partie civile, comme elles en
nourrissent le projet. Cette formule conduit automatiquement à la désignation
d'un juge d'instruction, à condition que les plaignants prouvent leur
"intérêt à agir".


Même si un juge
d'instruction était désigné, de sérieux obstacles surgiraient immédiatement sur
sa route. Outre l'immunité dont peuvent se prévaloir des chefs d'Etat en
exercice – mais pas leurs familles –, la difficulté résiderait dans la mise au
jour des opérations à l'origine d'éventuels détournements. Il faudrait enquêter
en Afrique, où des infractions auraient été commises, notamment dans les comptes
publics. "La preuve que l'argent public a financé des dépenses privées se
trouve dans le pays que contrôle précisément… le bénéficiaire"
, résume un
spécialiste du dossier.


Trois des cinq
régimes concernés bénéficient du soutien indéfectible de Paris. Cet appui,
renouvelé récemment par Nicolas Sarkozy, ne devrait pas fondamentalement être
remis en cause par la récente sortie de Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à
la coopération, contre le "gaspillage des fonds publics" par certains
Etats africains. Or une enquête destinée à faire la lumière sur d'éventuels
"biens mal acquis" déborde rapidement les normes policières ou
judiciaires. Elle suppose une véritable mise à nu de la relation
franco-africaine.




Philippe
Bernard






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Le patrimoine des chefs d'Etat africains en France :: Commentaires

La victoire de
l'"Afrique de Papa" sur le droit


LE MONDE |
31.01.08 | 13h38 • Mis à jour le 31.01.08 |
14h05


l'origine de
l'enquête de police inédite sur les biens acquis par cinq chefs d'Etat africains
en France, se trouve une plainte pour "recel de détournement d'argent
public"
. Celle-ci a été déposée en mars 2007 à Paris par trois associations
: Survie, spécialisée dans la dénonciation des
turpitudes de la "Françafrique", Sherpa, groupement de juristes spécialisés
dans la défense des droits de l'homme, et la Fédération des Congolais de la
diaspora, qui dénonce l'opacité financière du régime de Brazzaville. Leur
objectif commun consiste à dénoncer la dilapidation des ressources de pays
africains par des régimes soutenus ouvertement –pour trois d'entre eux – par
la France
depuis des décennies.


Ces trois
plaignants ont puisé l'essentiel de leurs arguments dans un rapport intitulé
"Biens mal acquis… profitent trop souvent", réalisé voici un an par le
Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD). Ce document
plaidait en faveur d'une "mobilisation des sociétés civiles en faveur de la
restitution des biens mal acquis"
. Il synthétisait une multitude de rapports
officiels, de travaux d'ONG et d'enquêtes journalistiques décrivant la fortune
accumulée en France par les familles de dirigeants africains et tendant à
démontrer les origines douteuses de ces fonds.


En écho, la
plainte déposée à Paris estimait qu'un tel financement "n'[avait] pu
intervenir du seul fait des rémunérations versées aux dirigeants des pays
concernés"
et avait pour conséquence "la réduction des ressources
publiques en Afrique"
. Les associations réclamaient l'application de la
convention des Nations unies de 2003 contre la corruption. Signé par
la France, ce
texte érige la restitution des biens détournés en principe du droit
international.


La plainte
visant les "biens mal acquis", conçue comme un outil de propagande, a
connu une destinée dépassant les espérances de ses promoteurs. A la mi-juin
2007, le parquet de Paris, au lieu de la classer discrètement, a ouvert une
enquête préliminaire, confiée à l'Office central de répression de la grande
délinquance financière (OCRGDF). Cette décision, intervenue quelques jours après
l'élection de Nicolas Sarkozy, a été analysée par nombre d'observateurs
africains comme le premier signe de la "rupture" avec la
"Françafrique" promise par le candidat de l'UMP.


L'éditorialiste
du journal burkinabé Le Pays croit alors voir poindre "une nouvelle ère
(…) pour la
France, qui veut manifestement que soit tournée la page des
rapines pratiquées sur le continent par ses propres dirigeants"
. "La
dialectique du pilleur-réparateur pourrait s'enclencher"
, s'enthousiasme un
quotidien de Kinshasa, tandis que le Times de Londres insiste sur le
caractère "sans précédent" de l'enquête.


La douche froide
viendra cinq mois plus tard, avec le classement sans suite notifié le 15
novembre 2007 pour "infraction insuffisamment
caractérisée"
.


Entre-temps, les
chefs d'Etat visés ont signifié leur colère à Nicolas Sarkozy. Omar Bongo a
protesté, a affirmé avoir empêché des manifestations antifrançaises
"spontanées" à Libreville. Le 5 juillet, sur le perron de l'Elysée, après
une visite au président français, Denis Sassou Nguesso a fustigé les "relents
de néocolonialisme et de racisme"
qu'évoque pour lui la plainte. "Tous
les dirigeants du monde ont des châteaux ou des palais, qu'ils soient du Golfe,
d'Europe ou d'Afrique"
, se défendait-il.


Comme pour
appuyer ces protestations, M. Sarkozy a multiplié les gestes montrant la
continuité des bonnes relations entre la France et les pays concernés. Lors de
son premier voyage officiel en Afrique, en juillet, il a choisi de faire étape
au Gabon, dirigé depuis quarante ans par Omar Bongo, et s'est montré plus
généreux que le Trésor ne le proposait pour annuler la dette de ce pays. Reçu à
l'Elysée, M. Sassou Nguesso a bénéficié, lui aussi, d'une aide française accrue
pour le Congo.


Pour les
associations plaignantes, le doute n'est pas permis : le classement de la
plainte résulte d'une consigne donnée au parquet par le pouvoir politique. A
lire leur réaction, la décision judiciaire traduirait la victoire de
"l'Afrique de Papa sur le droit". "Par cette décision, estiment-elles,
la France
envoie un signal désastreux à la population africaine"
, privant celle-ci de
"ce qu'elle ne peut pas obtenir sur son sol, c'est-à-dire l'identification de
ceux qui, par les détournements massifs d'argent public opérés, contribuent à
son appauvrissement"
.




Philippe
Bernard


Tout Sauf
Sassou
Pour un Etat de Droit au Congo !

[/size]



Savoir c'est bien,
Comprendre c'est mieux
"Chaque génération a le choix entre trahir ou
accomplir sa mission"


Patrick Eric Mampouya
Le 31 janvier 2008



Biens Mal Acquis des dirigeants
africains: une information doit être
ouverte




Une enquête préliminaire française
pour le chef de détournement de biens publics contre plusieurs présidents
africains vient d'être classée sans suite en dépit de la révélation de biens de
luxe, de voitures et de dizaines de comptes en banque valant des dizaines de
millions de dollars appartenant aux dirigeants, à des membres de leurs familles
ainsi qu'à de proches collaborateurs.




Bien que constituant la première du
genre en France, l'enquête constituait un test-clé suite à l'appel du président
Sarkozy pour « un nouveau partenariat entre l'Afrique et la France dans leur engagement
en faveur de la lutte contre la corruption
». L'investigation a pris
fin en novembre 2007, suite à la décision du Parquet de Paris jugeant les
infractions « insuffisamment
caractérisées
».




L'enquête fut lancée en juin 2007 à
la suite d'une plainte déposée par trois organisations non gouvernementales –
Sherpa, Survie et la
Fédération des Congolais de la Diaspora – alléguant que
des familles dirigeantes d'Angola, du Burkina Faso, du Congo Brazzaville, de la
Guinée équatoriale et du Gabon avaient acquis des biens en France pour des
millions d'euros, sommes qui ne pouvaient provenir du fruit de leurs salaires
officiels.




« Sherpa et Survie, comme l'a
fait Global Witness, ont mené une campagne contre le manque de transparence, la
corruption et le détournement des biens publics en Afrique, particulièrement
dans les pays africains riches en ressources naturelles et nous sommes
extrêmement préoccupés que cette affaire ait été classée sans suite, considérant
le nombre important de preuves apportées par l'enquête policière
»
déclare William Bourdon, Président de Sherpa. « Nous envisageons de
déposer plainte avec constitution de partie civile en France pour garantir la
poursuite de cette action emblématique
».




Selon des documents vus par Sherpa et
Global Witness en janvier 2008, la police française a dévoilé des centaines de
pages de preuves documentaires relatives aux biens des familles dirigeantes du
Burkina Faso, du Congo, de la Guinée Equatoriale et du
Gabon.




Les points clés de l'enquête
policière incluent :




-
Teodorin Obiang, le fils du dictateur de la Guinée équatoriale,
pays riche en pétrole, a acheté de nombreuses voitures de luxe incluant deux
Bugatti Veyrons – considérée comme la voiture la plus rapide du monde – coûtant
plus d'un million d'euros l'unité début 2006. Une enquête menée par Tracfin, la
cellule française anti-blanchiment, relative aux paiements effectués conclut en novembre
que « les flux [financiers] mis en exergue […] sont des lors
susceptibles de traduire le blanchiment du produit d'un détournement de fonds
publics
». Une semaine plus tard, l'enquête fut classée sans
suite.


-
En 2004, la femme du président Bongo, qui n'est pas membre du
gouvernement, a acheté une voiture de luxe Maybach de 300 000 € payée
intégralement par le Trésor du Gabon. Aussi, le Trésor a versé 70 000 €
supplémentaires qui ont servi à l'achat d'une Mercedes pour la fille du
Président. Cette fille a acheté une autre Mercedes payée également en partie par
le ministère des Finances gabonais.


-
Des membres de la famille des présidents Sassou Nguesso du Congo
Brazzaville et Omar Bongo du Gabon détiennent des douzaines de maisons et
appartements à Paris et dans le sud de la France, dont certains ont une valeur de plusieurs
millions d'euros.




La
Guinée équatoriale
est l'un des pays les plus pauvres du monde en terme de développement humain,
bien qu'ayant le 4e PIB per capita mondial. En novembre 2006,
Global Witness a révélé que Teodorin Obiang avait acheté une maison de 35
millions de dollars à Malibu, son salaire n'étant que de 5 000 dollars par mois.
Le Gabon et le Congo Brazzaville, également des pays riches en pétrole,
empochent des milliards de dollars mais restent englués dans la
pauvreté.




En juillet 2007, la Haute Cour de
Londres a bloqué une tentative du fils du président congolais Sassou Nguesso
d'interdire Global Witness de publier des documents suggérant qu'il avait
réalisé, selon les mots du juge, des « profits personnels
secrets
» de la vente de pétrole de l'Etat et qu'il avait dépensé des milliers de
dollars en biens de marque de luxe.




La
France a ratifié
la
Convention des Nations Unies contre la corruption et soutient
l'initiative de transparence des industries extractives (ITIE), un effort global
pour réduire la corruption et le détournement des revenus issus du pétrole, du
gaz et de l'extraction minière. Sarah
Wykes, chargée de campagne à Global Witness a commenté :
« Il est incroyable que cette enquête n'ait pas été poursuivie par les
autorités françaises. Quel est le
sérieux du message envoyé par la
France dans la lutte contre la corruption des dirigeants
politiques et la promotion du développement en
Afrique ?
»




Contacts
presse :




William Bourdon, President,
SHERPA : +33 (0) 1 42 60 32 60 ou +33 (0) 608 45
55
46


Sarah
Wykes, Global Witness : +44
(0)207 561 5663 ou +44 (0)7703108449


Olivier Thimonier, Secrétaire général
SURVIE : +33 (0)1 44 61 03 25


Benjamin Moutsila, Federation des Congolais de la Diaspora : +33 (0)
683121292


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