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LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
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 Le peuple Noir doit se libérer

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mihou
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mihou


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02062005
MessageLe peuple Noir doit se libérer

Le peuple Noir doit se libérer

Source:
http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=158


Au mois de novembre 2004, les troupes françaises ont tiré sur le palais de Laurent GBAGBO, président démocratiquement élu de Côte d’Ivoire, pays membre de l’Organisation des Nations Unies. Dans cette ambiance de guerre non déclarée, engagée tambour battant par un membre du Conseil dit de Sécurité de la même O.N.U., l’armée française réitérait les massacres coloniaux de Dimbokro en janvier 1950, dans un pays aujourd’hui déclaré indépendant et, en exécutant froidement des dizaines d’enfants Noirs se conformait à la logique idéologique des massacres perpétrés à Soweto en Afrique du Sud, le 16 juin 1976, par le régime nazi d’Apartheid.

Certes, comme toujours, les présidents par effraction, vassaux de la France, ont été sifflés à l’occasion, pour entériner l’acte du « maître Blanc » qui a ainsi mis en évidence le regard que les responsables politiques, militaires, économiques et culturels du pays du Code Noir, patrie d’Arthur GOBINEAU, portent sur les « Nègres ».

En effet, comme l’écrit François-Xavier VERSCHAVE : « Cette suffisance française s’enracine dans un mépris historique des Africains : quand vous discutez de ces questions avec des responsables français, vous vous apercevez que, depuis l’esclavage et la colonisation, on continue de penser que les peuples africains sont totalement incapables de créativité culturelle et politique. Avec eux l’on peut faire n’importe quoi, puisqu’ils ne seraient capables de rien » <1> .

Ce mépris ostensiblement affiché par la France pour l’Afrique Noire, ramène à la vision du monde de l’organicisme de l’anglo-saxon SPENCER, qui enseigne que : « De même que l’homme possède une structure et des fonctions qui lui permettent d’accomplir des actes enregistrés par son biographe ( histoire de la vie d’un personnage ), de même la nation possède à son tour une structure et des fonctions qui lui permettent d’accomplir les actes enregistrés par l’histoire ». ...« L’organisation et la conduite d’une société sont déterminées par les propriétés de ses unités et la société ne peut pas (les causes extérieures de perturbation mises à part) être changées substantiellement et d’une façon permanente sans que ses unités le soient également » <2> .

Selon l’enseignement de SPENCER, la vie des hommes, comme celle des sociétés répondrait à des spécialisations et à des complémentarités des tâches. Aussi, dans notre monde, à la « race blanche » reviendrait le rôle impérial, et au reste de la planète, avec la race noire au bas de l’échelle, sans doute, le rôle de pourvoyeuse d’esclaves et de matières premières nécessaires à l’opulence et au bien-être des « Blancs ».

Le français Pierre LYAUTEY qui n’est pas en reste, proclame : « Nos méthodes d’administration se perfectionnent ainsi par une discrimination des responsabilités : aux Européens reviennent les fonctions impériales, aux indigènes les postes adaptés à leur formation comme à leurs aspirations » <3>, écrit-il.
L’Afrique Noire offre aujourd’hui non seulement le contraste d’être non seulement l’un des plus riches gisements des ressources minières, énergétiques et agricoles, et en même temps, le continent de fixation chronique de la misère et de l’indigence les plus insupportables, mais surtout un continent dont les habitants sont victimes d’un ostracisme qui fait apparaître dans sa transparence, une contradiction qui résulte de sa rupture dans son évolution, du fait de sa mise en esclavage par l’Europe du XVème siècle à ce jour.

Le prétendu Etat africain actuel n’est en conséquence rien d’autre que le résidu tropical des puissances hostiles au Peuple Noir. Il doit par conséquent être dénoncé et combattu, pour la prise de conscience des réalités du monde actuel qui conduit au problème incontournable de l’UNITÉ POLITIQUE DE L’AFRIQUE NOIRE, devant être chargée de la mission de générer un ensemble viable, opposé à la lente agonie que vivent aujourd’hui les micro-Etats néocoloniaux africains manipulés par l’Occident dans une tragédie vampiriste qui se gorge du sang noir, et qui fait main basse sur les ressources de l’Afrique Noire, dressant ainsi des obstacles quasi insurmontables pour les populations africaines à accéder au développement économique. Donc à une vie libre et décente, tournant résolument le dos à celle qui, aujourd’hui, par dictatures interposées, les accule à une mort lente par la faim et la maladie : réalité qui impose la construction d’un Etat fédéral, à partir d’une philosophie prenant le contre-pied de celle de l’actuelle O.U.A.- U.A..

Mise sur pied, plus pour empêcher l’Unité de l’Afrique, que pour la réaliser (contrairement au sigle dans lequel elle se drape), l’O.U.A. (muée aujourd’hui en U.A. par subordination à l’Europe que l’Afrique ne cesse de vouloir imiter), ne créa en conséquence aucun organe supranational décidant à la place des Etats membres. Dans le même esprit, sa Charte n’envisagea aucune intégration de ses Etats membres, même par étapes. Elle révélait ainsi sa véritable nature de simple et insignifiante organisation de coordination et non d’intégration. D’autant qu’à ce jour, l’idéologie centrale des soi-disant Etats francophones aux ordres de la France, est de mener une lutte sourde, mais très acharnée, contre l’Afrique Noire dite anglophone.

C’est pourquoi « L’Afrique des Patries » chère à la majorité des vassaux de la francophonie notamment a toujours baigné dans le ravissement total : elle a empêché la mise sur pied à Addis Abeba en 1963, de l’Instrument d’Organisation de l’Unité de l’Afrique, qui aurait posé les bases de la libération de l’Afrique Noire en particulier, et du Peuple Noir en général, proposé par le regretté Président KWAME N’KRUMAH qui, comme chaque fois qu’un Africain lucide a interpellé sur les dangers qui menacent l’Afrique Noire, se trouva isolé ; même par ses anciens compagnons du groupe de Casablanca : le système des razzias négrières transatlantiques venait, une fois encore, de triompher.

A l’évidence, l’organisation au service des puissances hostiles à l’Afrique et au Peuple Noir, qui vit le jour à Addis Abeba, en 1963, n’était que l’antinomie de celle proposée par le Président KWAME N’KRUMAH pour qui une vraie O.U.A. aurait dû avoir pour fondement un Gouvernement Continental, un Marché Commun, une Monnaie Africaine Commune, une Banque Centrale Africaine, un Système de Défense Unique, un Système de Télécommunications, une Diplomatie Forte et Indépendante, l’Institution d’une Citoyenneté Africaine, dans un Etat Fédéral.

Visionnaire émérite, le Président KWAME N’KRUMAH voyait une Afrique bâtie sur les mêmes fondations politiques, économiques, juridiques et militaires que les Etats-Unis d’Amérique ou l’Union des Républiques Socialistes et Soviétiques d’alors. C’est-à-dire, la superposition d’Etats de la participation et de l’autonomie.

Le Président KWAME N’KRUMAH avait prédit qu’à défaut de suivre la voie de l’Unité véritable, l’Afrique resterait exposée à la domination étrangère génératrice de misères diverses. Ce qui, au-delà de ses prévisions, est bien le cas aujourd’hui, l’Afrique Noire étant la victime de toutes les puissances prédatrices, soulève ainsi la question centrale de sa capacité à réaliser le rêve d’Unité bercé et proposé par ses enfants les plus clairvoyants, LUMUMBA, N’KRUMAH, Cheikh ANTA DIOP.

Il sera par conséquent vital pour le continent Noir de constituer un Etat fédéral, à vocation panafricaine regroupant l’ensemble du Peuple Noir au sein d’une nation qui seule sera capable de relever les défis du monde à venir. Cela pose l’urgence pour elle de sortir du néocolonialisme qui morcelle son territoire en de dizaines de fausses structures improprement dénommées « Etats », qui la caractérisent par des unités héritées de la période négrière directe, qui font le malheur de ses populations. Elle doit pour cela s’engager dans la voie du fédéralisme.

« ... L’idée de fédération doit refléter chez nous tous, et chez les responsables politiques en particulier, un souci de survie (par le moyen d’une organisation politique et économique efficace à réaliser dans les meilleurs délais), au lieu de n’être qu’une expression démagogique dilatoire répétée sans conviction du bout des lèvres.

Il faut cesser de tromper les masses par des rafistolages mineurs et accomplir l’acte qui consomme la rupture avec les faux ensembles (Communauté, Commonwealth, Eurafrique) sans lendemain historique. Il faut faire basculer définitivement l’Afrique Noire sur la pente de son destin fédéral » <1> écrit CHEIKH ANTA DIOP .

Or, malgré les proclamations démagogiques des responsables africains en faveur de « l’intégration économique », l’idéologie dominante aujourd’hui en matière d’Unité Africaine néocoloniale, c’est le torpillage systématique par des supplétifs aux ordres des puissances étrangères de la moindre tentative de construction d’un Etat africain de type fédéraliste, nécessaire au rassemblement du Peuple Africain. Ces groupes, dont l’un est africain et l’autre européen, français notamment, opèrent depuis 1956, au sein du Rassemblement Démocratique Africain (R.D.A.), étouffant systématiquement dans l’œuf la moindre tentative d’édification d’une Afrique Noire libre. C’est ainsi que, même au simple niveau régional, les regroupements économiques sous forme d’organisations internationales (CEDEAO, CEAO, CEAC, SADECC), ont rarement dépassé le stade de la simple coordination.

Usant de la supercherie qui a consisté en des vagues dites de « décolonisation » dans les années 1960, dans le dessein de continuer en toute impunité à coloniser des territoires entiers, comme le prouve la néocolonisation par la France de l’Afrique Noire dite francophone par exemple, les puissances coloniales européennes se sont empressées de « sortir par la porte pour aussitôt rentrer par la fenêtre », en maintenant en place, dans leurs colonies à façade rénovée, toutes les structures d’oppression et de pillage de ces Etats fictifs.

Aussi, les actuelles néocolonies d’Afrique Noire, ne soulèvent donc pas seulement des problèmes en raison de leur taille. Elles souffrent également des écueils engendrés par les déficiences de leur structure et de leur organisation, sans parler du néocolonialisme tutélaire de la France notamment, qui y a ancré des points de fixation d’affrontements ethnistes endémiques dont l’objectif est de saper toute tentative d’unité nationale, donc d’accession à la vraie souveraineté.

A ces calamités, s’ajoute un sous-développement toujours plus accentué qui repose sur des situations de dépendance du fait de l’accaparement occulte, mais réel, des leviers des pouvoirs politique, culturel, économique et militaire par des puissances étrangères. De la France particulièrement, dont les scandales qui émaillent depuis peu la Compagnie pétrolière ELF dans ses relations souterraines avec le monde politique français, ne sont que la partie émergée de l’iceberg des pillages auxquelles elle soumet l’Afrique Noire.

L’économiste Samir AMIN souligne que « L’économie sous-développée est constituée de secteurs, de firmes, juxtaposés, peu intégrés entre eux mais fortement intégrés séparés dans des ensembles dont le centre de gravité se trouve dans les centres capitalistes. Il n’y a pas véritablement de nation au sens économique du terme, de marché intégré »

Cette réalité qui introduit une mortelle complicité entre le pouvoir politique néocolonial africain et le pouvoir économique sous la cartellisation d’entreprises occidentales, imprime à l’Afrique Noire, une impuissance qui fait de la plupart de ses Etats, des figurants sur la scène internationale, et de leurs présidents pères de la Nation, de simples abstractions endimanchées.

« L’Union fait la Force », enseigne l’adage : la Force du Peuple Africain est donc, cela va de soi, dans l’Union.

Ce n’est point divaguer que de prédire que la réunification de l’Europe d’aujourd’hui, sera suivie, avant sûrement la fin de ce siècle, de celle de l’Occident. C’est-à-dire, celle du monde judéo-chrétien : l’Europe d’aujourd’hui, celle à venir, plus la Russie, les Etats-Unis d’Amérique et Israël.

Cette réunification sera la réponse géopolitique et géostratégique à la montée de l’Asie qui reposera sur trois axes dominants : la Chine, l’Inde et le Japon.

Face à cette configuration internationale à venir, s’il n’y prend garde, le Peuple Noir après avoir été le dépôt de matières premières humaines pour le développement de l’Occident, ne sera plus qu’un simple cadeau dans la « corbeille de mariée » de tel ou tel pays européen, de la France notamment, il demeurerait pendant longtemps encore sinon à jamais, le marchepied de la politique impériale européenne qui a débuté contre lui au XVème siècle et qui neutralise encore mortellement aujourd’hui la « race Noire ».

Il est par conséquent clair qu’un Etat Fédéral africain viable ne saurait être, ni une néocolonie à l’échelle continentale, ni un Etat à illusions démagogiques, et encore moins un pays en jachère socio-militaire, livré à des aventuriers et à des mercenaires. Il sera la construction d’un peuple conscientisé, exerçant dans l’effectivité, la réalité du pouvoir. Le Peuple Africain sera ainsi le seul et unique détenteur de la souveraineté nationale : il vivra au coeur de son Destin qu’il devra défendre âprement face à des agresseurs passés maîtres dans l’art de la ruse et de la manipulation des cerveaux, quand ils ne sont pas prêts à entrer en action avec des armes de destruction massive, le tout paré d’un singulier Humanisme dont les morts jonchent la planète depuis des siècles.

Cet Etat fédéral ne pourra pas non plus être un facteur de paupérisation des Africains. Par contre, il ne serait que la chronique d’un drame plus redoutable encore qu’aujourd’hui, si l’actuelle caste courtière parasitaire et anti-nationale créée et maintenue aux affaires par l’Occident, cet ennemi déclaré du Peuple Noir, devait y conserver son pouvoir. Car, cette sécrétion d’une variante de la mafia politico-affairiste aux ordres de l’Occident, continuerait tranquillement à traficoter, dans le parasitisme et le crime organisé, parce que programmée en instrument de pillage et d’assassinat du patrimoine africain quelles que soient les nuances dont elle se parerait par ruse. C’est dire que le pouvoir pour la Renaissance Politique de l’Afrique Noire devra refuser d’être intégré dans l’actuel désordre économique inhumain, qui n’en ferait rien que ce qu’est aujourd’hui l’Etat néocolonial : un simple appendice dans l’échiquier mondial, rôle auquel l’ont toujours relégué la lâcheté, la cupidité et l’absence de dignité des actuels arrivistes prébendiers africains autoproclamés chefs d’Etat.

La rupture avec la situation politique flibustière actuelle en Afrique subsaharienne devra par conséquent reposer sur la lutte contre les multiples régressions générées par toutes sortes de truanderies. Aussi, dans l’Etat fédéral africain faudra-t-il asseoir les bases de la recherche fondamentale et appliquée dense et diversifiée, alliée à une formation adéquate d’accompagnement, le tout impulsé par une gestion saine et transparente, avec le souci rigoureux d’éviter le moindre gaspillage.
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