Récit : Cicéron manie les mots comme une arme
Le 7
novembre 63 avant JC, tandis que la République romaine agonise dans les
luttes de factions, le consul Cicéron (43 ans) convoque le Sénat,
l'instance suprême de la République, en vue de dénoncer un complot
fomenté par Catilina, un sénateur qui a déjà tenté de renverser les
institutions.
Quand Cicéron prend la parole, Catilina
n'hésite pas à s'asseoir au premier rang de l'auditoire, ce qui offre à
l'orateur l'occasion de le prendre à partie dès les premiers mots sans
autre préambule :
«– Mais enfin jusqu'où, Catilina, prétends-tu abuser de notre patience ?
– Jusques à quand auras-tu l'insolence de nous narguer ?
– Jusqu'à quelle extrémité l'audace effrénée dont tu fais preuve va-t-elle t'entraîner ?» Le
consul dénonce les détails de la conjuration et la menace qu'elle fait
peser sur la sécurité de l'État. Il fait une telle impression sur les
sénateurs que Catilina ne trouve rien de mieux à faire que de s'enfuir.
Il
lève une troupe mais Antonius, collègue de Cicéron, rassemble une armée
contre lui. Catilina perd la vie au combat et ses complices sont
exécutés.
Cicéron poursuit son enquête et en expose les résultats dans quatre fameux discours, les
Catilinaires, refusant toute gratification pour sa conduite.
Le Sénat lui témoigne sa reconnaissance en lui décernant le titre de
Pater patriæ (
Père de la patrie).
Cicéron va néanmoins se révéler impuissant face à l'ambition de Pompée
et César et sera finalement exécuté sur ordre d'Antoine, lieutenant de
César.
Il nous reste de lui ses discours, autant de chefs-d'oeuvre de l'art oratoire et de la littérature latine
herodote.net