Récit : la mort de Staline
StalineStaline s'éteint le 5 mars 1953, à 73 ou 74 ans, dans sa datcha des environs de Moscou.
Quelques jours plus tôt, au Bolchoï, le dictateur avait dû se retirer avant la fin de la représentation.
Il avait invité à dîner ses subordonnés Malenkov, Beria, Khrouchtchev et Boulganine, puis, après une soirée bien arrosée, s'était retiré dans sa chambre.
Le lendemain, ses gardes, ne le voyant pas ressortir, s'étaient enhardis à fracturer sa porte et l'avaient trouvé gisant sur le tapis, frappé d'une congestion cérébrale. On ne se hâta pas de le sortir du coma et il finit par expirer après une agonie de quatre jours...
Staline s'honorait du titre de «Vojd», mot russe qui signifie guide, équivalent de l'allemand Führer, de l'italien Duce ou de l'espagnol Caudillo. Mais la propagande communiste le surnommait aussi le «petit père des peuples».
L'annonce de sa mort fige le monde entier dans la stupeur, la désolation et un vague soulagement.
En URSS comme dans les pays inféodés et dans toutes les organisations communistes ou «progressistes» du monde entier, elle donne lieu à des manifestations de deuil ostentatoires de la part des officiels.
Ses obsèques, le 9 mars suivant à Moscou, se traduisent des scènes d'hystérie collective qui entraînent la mort de plusieurs centaines de badauds, piétinés ou étouffés.
A Paris, le siège du parti communiste est entièrement drapé de noir. A la Chambre des députés, le président Édouard Herriot réclame une minute de silence en mémoire du vainqueur de Hitler et du modernisateur de l'URSS. Seuls deux députés refusent de se lever.