Le bienfaiteur - Seymour Schulich: Générosité, leadership et vision [url=][/url]
Corey Mihailiuk
Si vous discutez avec le diplômé de McGill Seymour Schulich
(récipiendaire d'un baccalauréat en sciences en 1961 et d'un M.B.A. en
1965), il est fort possible qu'il vous recommande un livre utile ou
qu'il partage avec vous quelques anecdotes pleines d'esprit tirées de
sa vie extraordinaire.
En visitant sa résidence, à Toronto, où il habite avec Tanna, celle
avec qui il a uni sa destinée il y a 36 ans, il est fort probable qu'il
discute avec vous des domaines qui lui sont chers. Sa maison est
remplie de photos de son épouse, de ses filles et de ses
petits-enfants. On en trouve partout : sur les tables, les étagères et
les murs. C'est avant tout un homme de famille. Les yeux bleus du
sexagénaire s'emplissent de fierté lorsqu'il parle de ses filles,
Deborah et Judith. « J'aime bien la musique folklorique, comme le Chad
Mitchell Trio, mais ça les rend complètement folles », glousse-t-il.
Seymour Schulich rit souvent, et il rit facilement.
Et bien qu'il ait amassé une fortune en travaillant dans l'univers
masculin des mines, il ne cache pas sa sensibilité en parlant de ses
petits-enfants, Jade et Solomon, dont la seule évocation provoque des
sourires.
Réunion
spéciale à laquelle ont assisté Edith Vinet, la soeur de Seymour
Schulich; le président du Conseil des gouverneurs de l'Université
McGill, M. Robert Rabinovitch; le chancelier de l'Université, M.
Richard Pound; Judith, Tanna et Seymour Schulich; Heather Munroe-Blum,
la principale de l'Université McGill.Seul son cabinet
laisse deviner qu'il est un des plus importants hommes d'affaires et
mécènes canadiens. Des photos le représentant aux côtés de notables
recouvrent un mur entier.
Sur l'une d'entre elles, on le voit en compagnie de l'ancien
président américain George Bush père. Une autre, prise en 2000, le
montre tout sourire au moment où la gouverneure générale du Canada de
l'époque, Madame Adrienne Clarkson, l'a nommé membre de l'Ordre du
Canada.
Ses albums photos regorgent d'autres moments mémorables, notamment
de photos prises alors qu'il recevait des doctorats honorifiques des
universités York et McGill.
Il semble prophétique qu'une citation inscrite à son profil dans son
album de finissants de 1961 soit devenue l'une de ses croyances
personnelles : « La vie est mon école. J'espère obtenir mon diplôme
avec mention d'honneur. »
Le magicienSeymour Schulich accompagné de Pierre Lassonde, son partenaire d'affaires.
La
nature entrepreneuriale de Seymour Schulich lui a assuré plus que sa
part de succès. « J'estime que c'est une heureuse combinaison de chance
et de travail ardu », dit-il. « À la Faculté de gestion, se rappelle le
professeur Don Armstrong, qui a enseigné à M. Schulich au cours des
années 1960, tous savaient que c'était un jeune prodige des finances. »
À titre d'exemple, il a introduit un concept unique de paiements de
redevances dans l'industrie minière. C'est ainsi que Franco-Nevada, la
société qu'il a fondée avec son partenaire d'affaires Pierre Lassonde,
est devenue la première société de redevances dans le secteur des
ressources.
En 2002, Seymour Schulich orchestre une fusion des activités de
Franco-Nevada en vue de créer la Newmont Mining Corporation, l'une des
plus importantes sociétés aurifères actuelles. Il demeure président du
conseil de la société Newmont Capital Ltd, une banque d'investissement
affiliée à Newmont Mining.
La principale et vice-chancelière de l'Université McGill, Heather
Munroe-Blum, ne tarit pas d'éloges à son sujet : « C'est un
extraordinaire modèle à suivre, un pionnier en matière de
philanthropie, tout comme en affaires. »
De précieux partenariatsEn effet, tout comme sa famille et ses associations d'affaires, la
philanthropie envers les universités représente le troisième grand
partenariat qu'entretient Seymour Schulich dans sa vie. En 1995, son
don inaugural à l'Université York a transformé l'École d'administration
et a propulsé l'École de gestion Schulich aux premiers rangs des écoles
de gestion au Canada. Son don à l'Université York a également incité
plusieurs Canadiens fortunés à emboîter le pas et à soutenir des
institutions en leur nom personnel. Les optimistes ont bon espoir que
ses dons à la Faculté de médecine de l'Université Western Ontario,
maintenant appelée l'École de médecine et de médecine dentaire
Schulich, et à l'École de génie Schulich de l'Université de Calgary,
auront le même effet.
M. Schulich et l'ancienne gouverneure générale, madame Adrienne Clarkson.
Par
le passé, il a aussi gratifié son alma mater, en faisant don de près de
3 millions de dollars aux bibliothèques de McGill, à la Bibliothèque
Schulich de génie et de sciences, ainsi qu'à la Faculté de gestion.
Son récent don de 20 millions de dollars destiné à l'École de
musique Schulich de l'Université McGill, annoncé la veille de la
Journée internationale de la musique, portera à plus de 100 millions de
dollars les sommes totales qu'il a versées aux établissements
universitaires - un montant inégalé parmi les mécènes canadiens.
« Ses dons, d'une générosité sans pareille, lui permettent d'user de
stratégie et de respecter ses croyances personnelles voulant que les
mieux nantis se doivent de redistribuer leur richesse pour le bien
commun », souligne Heather Munroe-Blum.
Seymour Schulich estime que c'est un devoir de donner en retour. «
Tous ceux qui jouissent des libertés et du niveau de vie rendus
possible au Canada ont le devoir, s'ils en ont les moyens, de redonner
à leur tour. La manière de donner importe peu, pourvu que vous
apportiez votre contribution : donner du temps ou faire bénéficier les
autres de votre talent est tout aussi valable. »
Seymour Schulich s'arrête un instant, puis continue en soulignant
qu'il trouve dommage que les Canadiens fortunés n'offrent pas autant de
soutien que leurs homologues américains à des oeuvres caritatives : «
Nous donnons 44 pour cent moins par habitant que les Américains,
souligne-t-il. Quelle en est la raison? »
Un gain exceptionnel pour les étudiants« Quelle meilleure façon de redonner ce qu'on a reçu que d'investir
dans l'éducation des générations suivantes? » lance-t-il pour expliquer
son désir d'aider les futurs étudiants.
M. Schulich au Carnaval d'hiver de l'Université McGill (texte issu de l'album de finissants).
Dans
la plupart des cas, ses dons ont été affectés à la création de bourses
d'études. Pourquoi? « Les jeunes ne devraient pas être couverts de
dettes à la fin de leurs études », explique-t-il, précisant qu'il juge
préférable d'attribuer des bourses que des prêts.
« Seymour Schulich a un impact prodigieux sur l'enseignement
supérieur », s'émerveille Don McLean, doyen de l'École de musique
Schulich de l'Université McGill. « À la fin du prochain siècle, ses
dons combinés auront permis à 20 000 étudiants aux quatre coins du pays
de bénéficier d'une bourse d'études Schulich : assez de gens pour
remplir le Stade Molson de l'Université McGill! »
Le don de Seymour Schulich à la Faculté de Musique de McGill
permettra l'instauration de deux nouvelles chaires dotées et donnera à
plusieurs générations d'étudiants la chance de réaliser leurs rêves
liés à la musique. Sa générosité permettra d'octroyer annuellement 40
bourses renouvelables d'environ 10 000 $ pour les étudiants en musique
de 2e et 3e cycles, et de 5 000 $ pour les étudiants de 1er cycle.
Un érudit est néM. Schulich, photo de l'album des finissants de 1961.
Le
Montréalais d'origine connaît très bien la valeur du soutien
universitaire. Il se rappelle ses emplois d'été dans des manufactures
de verre ou de boîtes. « Ces expériences m'ont convaincu que ce serait
là mon destin si je ne me prenais pas en main. »
Lorsqu'il a obtenu son baccalauréat en sciences en 1961, il était le
premier de sa famille à réussir des études universitaires. « Il
m'arrivait souvent de rêver que je remettais une feuille blanche à la
fin d'un examen dans le Gymnase Currie », s'esclaffe-t-il.
Il faisait partie du premier groupe d'étudiants à recevoir un M.B.A.
de la Faculté de gestion de McGill en 1965, diplôme dont il attribue
l'obtention à une bourse de 1 600 $ décernée par Bache et Co.
« Cette bourse a changé ma vie. Elle m'a permis d'acquérir huit ans
d'expérience des affaires en deux petites années », dit-il, ajoutant
qu'il a par la suite obtenu un diplôme d'analyste financier agréé de
l'Université de Virginie (en 1969). « Aujourd'hui encore, au moment de
prendre des décisions, je tire profit de ce que j'ai appris durant mes
études au M.B.A. »
Le professeur à la retraite Don Armstrong souligne la gratitude de
son ancien élève envers le programme de M.B.A. Des années plus tard,
alors qu'il avait invité Seymour Schulich à s'adresser à un groupe
d'étudiants, ce dernier a semoncé l'un d'entre eux qui suggérait que le
monde réel préparait mieux les futurs gens d'affaires que le M.B.A. «
Le monde réel est un endroit très coûteux pour acquérir une formation
de gestionnaire, s'était exclamé Seymour Schulich. Votre M.B.A. sera la
meilleure façon, et la moins onéreuse, de réduire vos pertes lorsque
vous commencerez à vous débattre dans le vrai monde. Plus vous êtes en
mesure d'acquérir de connaissances et d'habiletés maintenant, plus il
vous sera facile d'éviter de coûteuses erreurs à l'avenir. »
D'autres domaines à soutenirSeymour Schulich décoré d'un doctorat honorifique de l'Université McGill, en 2004.
Seymour
Schulich a versé 50 millions de dollars supplémentaires à d'autres
causes, dont le Centre de cardiologie Schulich de Sunnybrook, le Centre
des sciences du collège de santé des femmes de Toronto, de même qu'une
résidence universitaire et une salle de chimie à l'Université du Nevada
aux États-Unis.
Son plus récent don à McGill, souligne-t-il, l'a amené sur une
nouvelle voie. « La plupart de mes actions antérieures touchaient des
programmes pratiques et fondamentaux. » Le promoteur immobilier
torontois Joe Sorbara, l'un des administrateurs de l'Orchestre
symphonique de Toronto, lui a soufflé quelques mots qui l'ont persuadé
d'accorder la plus importante contribution personnelle dans le domaine
culturel au Canada à ce jour: « La musique est ce qui nous rend
humains. »
Le nouvel édifice de 70 millions de dollars de l'École de musique
Schulich de l'Université McGill, qui a ouvert ses portes le 30
septembre 2005, a également contribué à le convaincre. « Cet édifice
représente un fabuleux bon en avant pour l'Université », affirme-t-il.
Il pense que son don à l'Université McGill pourrait être le dernier
fait par sa famille dans un avenir prévisible. « Nous ne saurions être
plus heureux et fiers de finaliser ce don, conclut-il. La musique est
un langage universel que comprend et qu'apprécie pratiquement toute la
race humaine. »
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Suivante: L'édifice - Un prodigeux bon en avant pour la musique
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École de musique Schulich [Infos sur l'unité]
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Ven 19 Oct - 0:06 par mihou