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 Thomas Sankara crève l'écran

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mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Thomas Sankara crève l'écran Empty
15102007
MessageThomas Sankara crève l'écran

Thomas Sankara crève l'écran

A l’occasion du 20e anniversaire de la mort de l’ancien président burkinabé, un documentaire de Robin Shuffield intitulé Thomas Sankara, l’homme intègre
fait actuellement le tour du monde. Témoins et acteurs y dessinent par
touches successives un portrait en demi-teinte de l’ancien chef d’Etat.



Thomas Sankara crève l'écran Sankaradocu200Thomas Sankara, l'homme intègre, documentaire de Robin Shuffield
DR

Vingt
ans après la disparition tragique du président burkinabé, assassiné le
15 octobre 1987 dans des circonstances encore non élucidées, le film du
réalisateur franco-belge Robin Shuffieldrevient sur les moments forts du régime de Thomas Sankara. Projeté à Ouagadougou en marge du Fespaco 2007, Thomas Sankara, l’homme intègre
remet au devant de la scène ce capitaine atypique qui, à trente-quatre
ans, avait pris le pouvoir en 1983 à la faveur d’un coup d’Etat.
Rebaptisant la Haute-Volta pays des hommes intègres (Burkina Faso), il
rêvait de balayer son pays de la corruption, des abus des chefs
traditionnels, féodaux et machos, et du néocolonialisme. « Comment évoquer la mémoire d’une figure disparue sans tomber dans le piège du mythe ? », s’interrogeait Balufu Bakupa-Kanyinda, réalisateur du premier court-métrage sur Thomas Sankara projeté au Fespaco 1993. Robin Shuffield n’a pas connu l’homme de son vivant. Il ne voulait pas faire un « film-hommage ». Dans un premier temps, il a l’idée de mesurer l’impact de Sankara sur la population burkinabé et de le raconter « par personnes interposées ». Il a remarqué qu’un peu partout sur le continent, les gens parlent de lui « comme d’un héros », un personnage mythique surtout parmi la jeunesse, un « Che africain » dont on parle « à voix basse ».
Ce journaliste reporter d’images part en quête de documentation. La
tâche s’avère plutôt difficile en Afrique de l’Ouest où il vit à
l’époque. Mais les archives s‘empilent bientôt sur son bureau. Le film
prend alors un tour nouveau car il s’agit désormais d’en « restituer la mémoire »
aux Africains. Témoins et acteurs dessinent un portrait en demi-teinte
de ce personnage charismatique – et bien sûr de sa politique. Au final,
résume Shuffield prosaïquement, « sur 52 mn, il y a 30 mn de choses positives et un quart d’heure plus ou moins de choses négatives ».Les phrases cultes sont au rendez-vousL’acteur
principal, Thomas Sankara, crève l’écran quand il tente de convaincre
du bien-fondé de sa révolution… d’abord la population burkinabé mais
aussi les chefs d’Etas d’Afrique et du monde, à l’OUA ou à l’ONU. Les
phrases cultes sont au rendez-vous : « L’impérialisme, regardez dans votre assiette, ce sont les grains de riz ou de maïs importés »
– une manière de lutter contre le réflexe de mendiant ou d’assisté et
d’inciter à produire suffisamment pour se nourrir. On notera la
justesse de ses propos quand il plaide en faveur de l’égalité entre les
hommes et les femmes, notamment quand il parle des « filles en grossesse toujours exclues de l’école » et jamais leurs partenaires… Grand
témoin, l’ancien président du Ghana, Jerry John Rawlings. Son nom a été
souvent associé à celui de Sankara dont il est l’aîné. Les deux
capitaines partageaient les mêmes idéaux dans cette Afrique des années
quatre-vingt en proie aux tirs croisés entre l’Est et l’Ouest : « A very complex situation ». Mais Shuffield montre aussi comment « son franc-parler teinté d’humour ravageur, sa fougue et son altruisme »
valent à Thomas Sankara de plus en plus d’ennemis. On le mesure dans
cet échange houleux, fin 1986, avec François Mitterrand, en visite
officielle à Ouagadougou alors qu’il vient de recevoir Pieter Botha en
France. Thomas Sankara qualifie le président d’Afrique du Sud sous
apartheid de « tueur ». Mitterrand, piqué, rétorque : « Il a le tranchant d’une belle jeunesse. Mais il tranche trop. »« Ridicules, tous ces bérets rouges ; trop de militaires, c’est pas bon »Jean Ziegler, le sociologue suisse, apprécie qu’en quatre ans le pays soit devenu quasi autosuffisant. Mais il trouve « ridicules tous ces bérets rouges. Trop de militaires, c’est pas bon ». Il l’a dit à Sankara. Qui en écho, dans une archive, reconnaît qu’« un militaire sans formation politique et idéologique est un criminel en puissance ».
Acteur direct, Pierre Ouedraogo, responsable des Comités de défense de
la révolution (CDR), explique que ces derniers ont été créés pour « canaliser l’enthousiasme populaire ». Il minimise leurs excès de zèle qu’il qualifie d’« erreurs de jeunesse inévitables ». Avec une arme et une tenue, « ils se prenaient pour Rambo », raconte Gervais en contrepoint, un témoin.C’est un point fort du film d’avoir donné la parole aux opposants. « Par souci de déontologie ». Et par conviction : « La révolution n’a pas eu que de bons côtés ».
Critique des tribunaux populaires où les prévenus n’ont pas droit à la
défense, critique de l’interdiction du droit de grève, par exemple aux
instituteurs, remplacés par des bénévoles à peine formés… Le régime est affaibli, la population fatiguée de voir s’affronter les clans… Fruit de son enquête, Shuffield rapporte : « Thomas
Sankara est tué le 15 octobre 1987 lors de l’attaque du palais
présidentiel, surpris en pleine réunion avec une dizaine de
collaborateurs par des éléments de la garde rapprochée de Blaise
Compaoré. De son corps, il ne reste que des débris. Il est enterré dans
la nuit à la va-vite, comme un chien
». « Two very good friends, Thomas and Blaise », commente Jerry Rawlings. A l’annonce de sa mort, ce sont « des dizaines de personnes dans la rue qui pleurent, en Afrique et ailleurs », témoigne le journaliste Abdoulaye Diallo. A l’écran, son certificat de décès annonce une « mort naturelle ». « Vous avez des regrets ? », demande-t-on à Blaise Compaoré, son compagnon de route qui vient de s’autoproclamer président du Faso : « … d’avoir perdu un ami, bien sûr… Et qu’à un moment donné de sa vie, il ait pensé à nous liquider. C’est dommage », dit-il les yeux roulant dans leurs orbites avant de fixer le ciel. L’ère de la Rectification commence, celle que Sankara avait énoncée comme nécessaire quelques semaines avant sa mort. « Thomas savait qu’il devait mourir »,
dit encore l’ancien capitaine Boukari Kaboré. Quant à la famille
Sankara, harcelée, elle est soupçonnée d’enrichissement illicite. Elle
a déposé plainte auprès de la Commission des droits de l’homme de
l’Onu. Plainte déclarée recevable en 2006. Shuffield, en guise de
conclusion, estime que « Les grands hommes irradient leur époque bien après leur mort ». Un
film de 52 minutes, coproduit par Arte France et Zorn production
international (zorn@zornproduction.com) en association avec TV5 Monde.




par Antoinette
Delafin (MFI)
Article publié le 15/10/2007 Dernière mise à jour le 15/10/2007 à 10:29 TUUn film qui fait le tour du mondeLe
réalisateur, Robin Shuffield, est ce 15 octobre 2007 à 20H30 au Cinéma
Utopia, à Toulouse, pour une projection-débat à l’initiative de
l'association Survie. Autres projections prévues ce 15 octobre à
Montréal (Québec) et à Berlin (Afrikamera, Allemagne). Par ailleurs il sera rediffusé sur La Chaîne parlementaire (France) le 20 octobre à 17H30.
Le
film est projeté à La Casa de Africa, à Madrid (Espagne, octobre et
novembre 2007) ; le 17 novembre 2007 à la médiathèque de
Champigny-sur-Marne (France) ; le 18 novembre 2007 à Köln
(FilmInitiativ, Allemagne).
Il circule dans le réseau associatif et
les festivals. Notamment, au Festival international de films sur les
droits de l'homme de Lomé ( Togo, du 25 au 29 octobre) ; au Festival
des Libertés à Bruxelles (Belgique, du 31 octobre au 10 novembre); au
Festival International du film d’Amiens (France, du 9 au 18 novembre) ;
au Festival du cinéma africain de Vérone (Italie, du 19 au 26 novembre)
; au Festival de cinéma d’Attac (Centre culturel Le botannique,
Bruxelles, Belgique, du 22 novembre au 2 décembre 2007) ; au Festival
Film de Quartier à Dakar (Sénégal, du 15 au 20 décembre 2007) ; et à
Regards sur le cinéma du Sud à Rouen (France, du 15 au 26 janvier
2008). Enfin le film a accompagné la Caravane Thomas Sankara,
du 8 septembre au 15 octobre 2007, dans différentes villes du monde
(Genève, 24 septembre, Dakar, 5 octobre, Toronto, 13 octobre et
Montréal, 15 octobre).Autres films sur Thomas Sankara :Capitaine Thomas Sankara, requiem pour un Président assassiné, par Didier Mauro et Marie Roger Biloa.1988, film 45 mn couleur. Produit par Orchidées et Association Internationale Thomas Sankara.Thomas Sankara, par Balufu Bakupa Kaniyinda. 1993, film 16 mn couleur ; 26 mn noir et blanc. Produit par Stéphan Oriach, Myriapodus Films.

http://www.rfi.fr/actufr/articles/094/article_57741.asp
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https://vuesdumonde.forumactif.com/
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Thomas Sankara crève l'écran :: Commentaires

mihou
Thomas Sankara, l’homme intègre
Message Lun 15 Oct - 9:24 par mihou
Thomas Sankara, l’homme intègre






Dans « Le Monde diplomatique » :



  • « Thomas Sankara où la dignité de l’Afrique », par Bruno Jaffré, octobre 2007 (dans les kiosques).
    Les commémorations de l’assassinat de Sankara qui ont lieu dans le
    monde, en dépit de certaines pressions, soulignent l’universalité de
    son héritage politique : la pensée et l’action de l’ancien président
    burkinabé, réputé pour sa probité, annoncent l’altermondialisme.


  • « Menaces sur les commémorations de l’assassinat de Thomas Sankara »,
    par Anne-Cécile Robert, La valise diplomatique, 18 mai 2007. Devenu un
    symbole politique, non seulement en Afrique mais dans le monde entier,
    Thomas Sankara a légué un héritage intellectuel et politique qui
    inquiète certains, et pas seulement au Burkina Faso.


  • « Président des pauvres » (A.-C.R.), Manière de voir n° 92, Derrière les élections, quelle démocratie ?,
    avril-mai 2007. Le portrait de celui qui se définissait comme
    anti-impérialiste et représente, avec Patrice Lumumba et Kwame Nkrumah,
    une figure du panafricanisme et du tiers-mondisme.


  • « Thomas Sankara : décision historique des Nations unies »,
    La valise diplomatique, 12 avril 2006. Le Comité des droits de l’homme
    de l’ONU a donné raison à Mme Sankara et au Collectif juridique
    international « Justice pour Sankara », qui contestaient les entraves
    mises par les autorités du Burkina Faso à toute enquête ou procès
    concernant les circonstances de la mort de l’ancien président.


  • Résistances africaines, Manière de voir
    n° 79, février-mars 2005. L’Afrique semble crouler sous les problèmes :
    guerres, massacres, coups d’Etat, crises politiques et sociales,
    dictatures, maladies, exodes... Et pourtant, là comme ailleurs, des
    femmes et des hommes luttent pour leurs droits et leur dignité.


  • « Le Burkina-Faso à l’ombre de Sankara »,
    par Michel Galy, décembre 1996. Depuis une vingtaine d’années, le
    « pays des hommes intègres » semble connaître une démocratisation
    réussie. Mais, loin des palais nationaux, le travail souterrain de la
    mémoire a transformé lentement Sankara en héros mythique, au panthéon
    d’une jeunesse en quête d’une identité panafricaine...

Dans notre cédérom d’archives :



Vous pouvez retrouver des articles plus anciens sur notre cédérom. Lire notamment :


  • « L’encombrant héritage de Thomas Sankara », par Pascal Labazée, novembre 1987.


  • « La voie étroite de la révolution au Burkina Faso », (P.L.), février 1985.


  • « Dans la Haute-Volta du capitaine Sankara », par Jean Ziegler, mai 1984.

Sur la Toile :



  • Sankara 20 ans : le site mis en place à l’occasion du vingtième anniversaire de l’assassinat de « l’homme qui a préféré faire un pas avec le peuple, que de faire cent pas sans le peuple ».



















Rarement président africain aura autant incarné la dignité et la
volonté d’exister d’un continent meurtri. Assassiné le 15 octobre 1987,
le président du Burkina Faso, Thomas Sankara, est devenu un symbole et
une référence politique majeure pour toute l’Afrique. Les points
cardinaux de son action, durant ses quatre ans au pouvoir, étaient :
lutte contre la corruption, développement autocentré, condamnation du
néocolonialisme, éducation et santé pour tous, émancipation des femmes.
Dans tous ces domaines, il a adopté des mesures concrètes comme la
réduction du train de vie de l’Etat (à commencer par le sien propre),
interdiction de certaines importations de produits alimentaires et
réforme agraire, campagnes de scolarisation et de vaccinations (pour
lesquelles il a reçu les félicitations de l’Organisation mondiale de la
santé), dénonciation des ingérences françaises, interdiction de la
polygamie et lutte contre l’excision, etc.

Les commémorations du vingtième anniversaire du coup d’Etat au cours
duquel Sankara a trouvé la mort s’accompagnent de conférences, de
débats et de concerts au Burkina Faso mais aussi en Europe et dans le
reste du monde. Ces manifestations se déroulent malgré les menaces de
mort lancées contre certains de leurs animateurs.

En mai 2006, le Comité des droits de l’homme des Nations unies a
fait droit à une demande de la Campagne internationale justice pour
Sankara (CIJS), effectuée au nom de la veuve de Thomas Sankara, Mariam.
Il a demandé au gouvernement actuel du Burkina Faso, issu du putsch de
1987, de diligenter une enquête indépendante sur les circonstances de
la mort de Sankara et de rectifier son certificat de décès (il porte
toujours la mention « mort naturelle »). La procédure se poursuit et
une pétition de soutien à la CIJS
est lancée. La décision du Comité représente une première dans la lutte
contre l’impunité concernant les auteurs de coups d’Etat.










http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2007-10-15-Thomas-Sankara-l-homme-integre

- octobre 2007
 

Thomas Sankara crève l'écran

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