Esclavage, Mondialisation, etc...: nous devons nous prendre en main
23/05/2005
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Par Toure Amen
Que faire donc lorsque vous nous appelez à prendre conscience du rôle prééminent joué par les Noirs eux-mêmes dans la traite négrière ?
Présentement le cri de douleur, le cri de désarroi sur le Continent Noir est très intense, est déchirant : tout un Continent se meurt et c'est alarmant.
D'entrée, je voudrais lever toute équivoque quant à l'interprétation à donner à mes propos : par auto-censure, je m'interdis d'être raciste dans le
sens inverse. Cependant, je ne peux nier que je constate autour de moi l'existence de différentes races humaines : pourquoi en est-il ainsi, je n'en sais rien, je constate aussi que, globalement, un continent est affecté à chacune des races. Ainsi à l'Asie correspond le Jaune, à l'Afrique le Noir et à l'Europe le Blanc etc.
Pourquoi donc en est-il ainsi ? Une fois de plus, je n'en sais absolument rien et pourtant ce sont là des évidences que nul ne saurait contester.
Je découvre aussi qu'à la faveur de la satisfaction des besoins naturels, il s'est instauré une compétition cruelle d'accumulation des biens et
richesses, compétition dans laquelle le plus malin, le plus rusé piétine l'autre qui se montre plutôt disponible, humainement parlant. Le premier justifie ses agissements par une philosophie du genre : « dans ce domaine il n'y a pas de place à la morale ni au sentiment ».
Or, tout ce qui est purifié de morale et de sentiment frise l'animosité : c'est pile ou face, c'est le Bien ou le Mal ; dans ce domaine comme dans d'autres il ne saurait y avoir de terrain neutre pour m'inspirer des propos d'un personnage évoqué plus bas.
L'hémoragie ouverte par la traite n'est toujours pas refermée
© unknownnews.net
L'une des multiples étapes de cette compétition cruelle qui gouverne désormais les rapports humains a été la traite des Noirs. Et depuis que cette hémorragie est ouverte, il y a plus de 400 ans, elle ne s'est plus arrêtée jusqu'à l'heure où nous sommes : combien de navires et d'aéronefs ne quittent toutes les secondes l'immense Continent emportant des richesses pendant qu'au même moment ses habitants meurent de faim par dizaines de milliers ?
« Entre la liberté et l'esclavage, il n'y a pas de terrain neutre » a dit G.W. BUSH en 2004, à Nelson MANDELA d'ajouter en 2005, je cite : « il faut libérer les millions de gens de l'esclavage de la pauvreté ». J'espère que l'on ne va pas me taxer de chercher à reprendre à mon compte ces petites phrases qui en disent long.
Dans les passe-passe de ruse baptisés : Économie, Marchés libres, Libre mouvement de capitaux Libre concurrence etc, le Noir a toujours joué un rôle
prééminent contre lui-même : il a eu à vendre lui-même ses propres enfants aux esclavagistes car, « tant qu'il y a pas de vendeur, il n'y a point d'acheteur » rappelle le Conservateur à l'attention des visiteurs de la Maison des esclaves de l'île de Gorée au Sénégal.
Qui plus est, le Noir persiste dans ce rôle lugubre contre lui-même et contre sa postérité.
Le Noir doit se ressaisir
Il est grand temps que le Noir se ressaisisse, qu'il prenne suffisamment conscience, la mesure du rôle qu'il a joué dans le passé, qu'il continue de jouer aujourd'hui encore contre lui-même. La satisfaction de nos besoins naturels est devenue une bataille pour la survie ; celui qui ne s'en rend pas compte est à appelé à disparaître tôt ou tard ; telle est la menace qui plane.
A l'heure actuelle, tous les continents sont debout pour la compétition de survie sauf le Continent Noir.
La question que l'on est en droit de me poser est la suivante : que faire maintenant que je vous convie à cette prise de conscience ?
Ma réponse est celle-ci : pris isolément les décideurs, du moins ceux d'entre eux qui voudraient bien faire quelque chose, sont trop vulnérables pour pouvoir affronter le rouleau compresseur du Système, surtout que ce dernier mue en une pieuvre planétaire du nom de Mondialisation, Globalisation et que sais-je encore, pieuvre dont les tentacules s'étendent dorénavant partout au risque d'asphyxier les siens.
Réhabilitons l'Union Africaine
Cependant, un indice pointe à l'horizon : la Commission de l'UA dont le siège se trouve à Addis-Ababa en Éthiopie comme nous le savons toutes et
tous. Fortifions la Commission dans ses décisions pour sauver le Continent du naufrage, plaçons nos espoirs en ses membres, que Addis-Ababa devienne la Capitale du ralliement, la Capitale de l'espoir. Prenons d'assaut Addis-Ababa pour faire passer des décisions justes concernant le Continent dans son ensemble, qu'ils s'y tiennent sans arrêt, conférences, séminaires, ateliers de concertation sur l'avenir du Continent, que Addis-Ababa devienne le point de mire.
Modernisons notre éducation
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Au plan strictement familial, je pense que nous devons enterrer le bâton comme moyen d'éducation ; cette violence gratuite et fortuite sur le corps frêle de l'enfant mais surtout cette peur répétée que vit l'enfant quotidiennement finit par diffracter la personnalité en édification de l'adulte de demain.
Prenons aussi le courage d'abolir l'usage du bâton et le recours à la punition corporelle excessive comme méthode d'éducation afin de former des Hommes et des Dames de forte personnalité et aussi pour conjurer la violence sur le Continent.
Telles sont mes propositions, à chacun et à chacune de voir s'il n'y a pas mieux que cela.
Surtout sans racisme ni rancoeur, mais pour la compétition de survie.
Afrique mon amour