Le 1er octobre de l'an 331 avant notre ère, Alexandre le Grand bat Darius III, le roi des Perses, à Gaugamèles, en Mésopotamie (le lieu est aussi appelé Arbèles). Jean-François Zilberman
La bataille décisive
Alexandre a déjà vaincu l'héritier des Achéménides au Granique et à Issos avec sa petite armée d'environ 40.000 hommes.
En quelques mois, par ces deux victoires, le roi de Macédoine, à
peine âgé de 25 ans, a imposé sa domination sur le Proche-Orient et
l'Égypte. Mais le repos lui est interdit. Il apprend que son ennemi a
refait son armée et l'attend en Mésopotamie.
Alexandre franchit alors l'Euphrate, à la poursuite de Darius, et,
dans la plaine de Gaugamèles, à l'est du Tigre, il bouscule l'armée
perse, équipée de nombreux chars de guerre à faux et forte, dit-on,
d'un million d'hommes.
Après cette défaite définitive, le
Roi des Rois s'enfuit
misérablement dans les montagnes tandis que son vainqueur entre à
Persépolis et Ecbatane. Il s'empare des trésors de la dynastie
achéménide et se fait proclamer roi d'Asie.Vers la conquête du monde
Après ses victoires du Granique, d'Issos et de Gaugamèles, le roi de
Macédoine entre sans coup férir dans les capitales achéménides : Suse,
Persépolis, Pasargades et Ecbatane.
Avec un rare sens politique, il se recueille devant le cercueil de Cyrus, fondateur de la dynastie des Achéménides.
Mais il laisse ses soldats piller la prestigieuse
Parsa (Persépolis en grec), vengeant de la sorte le pillage d'Athènes et la destruction de l'
Erechtéion sacré par les troupes de Xerxès, 150 ans plus tôt...
La légende prétend que le pillage de Persépolis aurait été suggéré à
Alexandre par sa maîtresse, la courtisane athénienne Thaïs (elle
épousera plus tard son général Ptolémée 1er Sôter, fondateur de la
dernière dynastie de pharaons égyptiens).
Pendant ce temps, le
Roi des Rois, Darius III s'enfuit vers
les extrémités orientales de son empire et la Bactriane (l'Afghanistan
actuel, capitale : Bactres). Il finit misérablement assassiné par l'un
de ses satrapes, Bessos.
Alexandre découvre le corps de son auguste rival sur le bord du
chemin, à Hécatompylos, au sud-est de la mer Caspienne. D'un geste
théâtral, il se dépouille de son manteau et le dépose sur le corps de
Darius, signifiant par là qu'il assume l'héritage des Achéménides, sans
haine ni esprit de revanche.La fin du rêve
Désireux de poursuivre sa route jusqu'aux extrémités du monde,
Alexandre atteint les rives de l'Indus et traverse l'Hydaspe, fondant
de nouvelles Alexandrie au passage (aujourd'hui Samarcande, Kaboul,
Kandahar, Hérat,...). Il traverse l'Indus et entre en Inde où il
découvre l'hindouisme et le bouddhisme auprès du roi de Taxila. En 326
avant Jésus-Christ, à Aornos, il affronte un autre roi local, le roi
Pauros. Malgré ses éléphants, celui-ci est battu par le Macédonien.
Alexandre traite généreusement son adversaire et manifeste le désir
de poursuivre jusqu'au Gange d'où, croit-il, il lui sera possible de
redescendre jusqu'en Égypte !
Mais ses hommes, épuisés et repus, refusent de le suivre plus loin
et Alexandre, à contrecoeur, après trois jours de réflexion, accepte de
revenir sur ses pas jusqu'à Babylone, sa nouvelle capitale, pour se
consacrer à l'organisation de ses conquêtes.
Le retour est dramatique. Une partie de l'armée, sous le
commandement de Néarque, longe la côte en bateau. Le reste suit
Alexandre à travers le désert littoral. Beaucoup d'hommes succombent de
faim et de soif. Le conquérant atteint malgré tout Babylone. C'est là
que s'achèvera sa course. Alexandre et la conquête du monde
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Cette carte montre l'empire d'Alexandre.
Le conquérant macédonien a atteint dans tous les sens les limites du monde connu des Grecs sous l'Antiquité.
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