brigitte Membre confirmé
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| | Jean-Baptiste Pointe Du Sable (1745-1818), fondateur de Ch | |
Né à St Domingue, Jean-Baptiste Pointe Du Sable fut reconnu comme fondateur de la ville de Chicago par la ville de Chicago et l'Etat de l'Illinois le 26 octobre 1968 Par Patricia Turnier Jean-Baptiste Pointe Du Sable (1745-1818), fondateur de Chicago.
Jean Baptiste Pointe du Sable est né en 1745 à Saint-Domingue (ancien nom d’Haïti) plus précisément à Saint-Marc. Sa mère était une femme devenue esclave en Haïti et son père était originaire de la Nouvelle-France (plus spécifiquement le père était un marchand québécois selon certains historiens). Du Sable était reconnu comme un homme docte, raffiné, de très belle apparence et mesurant six pieds.
Il parlait français, anglais, espagnol, et quelques dialectes amérindiens. Il était un homme libre contrairement à d’autres compatriotes. En effet, des colons français avaient fait venir des esclaves haïtiens qui se sont retrouvés près de la rivière du Mississippi. Au fait, à l’époque il était commun de trouver des hommes libres et esclaves dans la région de l’Illinois avant que cette zone soit contrôlée par les Anglais en 1763.
Les sources historiques mentionnent que Du Sable a probablement fait ses études en France. Par la suite, il demeura en Nouvelle-Orléans pour ensuite vivre à Saint Louis. Jean-Baptiste Pointe Du Sable s’est installé à Chicago environ en 1779 où il créa un comptoir commercial (sur la rive nord de l’embouchure de la rivière Chicago à la hauteur de l’actuelle Michigan Avenue) qui fut très prospère et grandiose pour cette période historique. Il importe de noter que Du Sable était un visionnaire car à l’origine la région de Chicago ne paraissait pas prometteuse notamment en raison de son caractère monotone et marécageux ainsi que de son climat humide et inclément.
Le centre commercial de Du Sable fut à l’origine de la colonie permanente, de la pierre angulaire du cœur de Chicago en Amérique. Son comptoir constituait le poste de ravitaillement principal pour les trappeurs, les marchands, les coureurs des bois et les Amérindiens. Du Sable représente donc le fondateur de Chicago (l’une des plus importantes agglomérations aux États Unis : le deuxième centre industriel du pays).
Il a épousé une Potawatomi, Kittihawa (fille d’un chef indien) et deux enfants sont issus de cette union (Jean et Suzanne). En 1796, Suzanne naquit dans la maison familiale et il s’agit de la première naissance enregistrée à Chicago. L’union du couple représente également le premier mariage de cette ville. Le couple s’adonnait à la traite des fourrures avec les Amérindiens qui appelaient le site « Checagou » (ce vocable signifie oignon sauvage). Il importe de souligner que Chicago formait à l’époque un point stratégique lors de la révolution américaine.
Les forces britanniques auraient pu demander la partie ouest des Etats-Unis si elles avaient pris possession de la ville de Chicago. Du Sable défendait les Français et les Américains. Avec l’aide des Amérindiens, il a résisté aux Britanniques. Le colonel anglais De Peyster était convaincu que Du Sable était un espion (du Major Godfrey de Linctot) à la solde des Américains.
Ce colonel s’arrangea pour qu’il soit arrêté en 1779 par le lieutenant Thomas Bennett (avec son régiment royal) et emprisonné à Détroit (Michigan) pendant plus d’un an. Du Sable était considéré en tant que prisonnier politique et les Britanniques le percevaient comme une menace pour leurs intérêts coloniaux. Toutefois, Du Sable a su impressionner ses opposants anglais et il fut libéré afin de servir de messager pour le Lieutenant Gouverneur Patrick Sinclair qui succéda à De Peyster.
Ce dernier ne put s’empêcher de décrire (dans son livre « Micellanies » publié ultérieurement en Écosse) Du Sable comme étant un bel homme, très érudit mais qui se rangeait du côté des Français. Du Sable occupait diverses fonctions : explorateur, distillateur, pionnier (premier propriétaire d’une résidence à Chicago), collectionneur, entrepreneur, etc.
Il fit plusieurs voyages lui permettant d’étendre ses connaissances. Il se rendait notamment au Canada afin de se procurer de la fourrure et il était apparemment très lié aux Français de la Nouvelle-France. En 1784, la zone aménagée par Du Sable s’agrandit afin de construire un établissement renommé pour ses mobiliers élaborés et ses commodités modernes. On y trouvait des granges, un moulin, des fermes avec écurie et bétail, etc. Du Sable cultivait 30 acres de terre. En sus, le gouvernement américain lui donna une subvention pour l’acquisition de 800 acres.
Du Sable possédait vingt-trois peintures européennes, des objets d’art à caractère religieux. Il laissa Chicago en 1800 pour l’Ouest. Les raisons de son départ demeurent inconnues. Les historiens pensent que les activités commerciales de Du Sable devenaient mois prospères et que ce dernier dut vendre son comptoir à John Kinzie, un marchand de peaux provenant de New York (le comptoir devint un important relais pour le commerce des peaux et des céréales). Du Sable s’éteignit au Missouri (Saint-Charles) en 1818.
Le personnage de Jean Baptiste Pointe Du Sable est fascinant car il évoque un pan de l’histoire reflétant la diversité et la richesse du passé afro-américain qui ne se limite pas à l’esclavage. Il est perçu comme étant le premier princier commerçant de Chicago. Cet homme incarnait le génie et l’importante contribution des explorateurs qui ont découvert, façonné et construit l’Amérique.
L’apport de Du Sable était tel qu’en 1780, les Américains natifs de la région du lac Michigan ont adressé avec succès une pétition à leurs protecteurs britanniques afin de nommer Du Sable administrateur de leurs affaires. On estime que la propriété originelle de Jean Baptiste Pointe Du Sable vaudrait actuellement au moins un milliard de dollars. En 1987, l’US Postage émit un timbre à son effigie portraiturée par l’artiste Thomas Blackshear II.
En 1961, un musée (DuSable Museum of African-American History) a été créé officiellement à Chicago en l’honneur de Jean Baptiste Pointe Du Sable1 par l’historienne et artiste Margaret T. Burrough (reconnue par l’ancien président Jimmy Carter en 1980 comme faisant partie des dix artistes afro-américains les plus remarquables). Cette institution se démarque par son allure pittoresque. Il s’agit du premier musée afro-américain et de l’un des plus importants aux Etats-Unis.
On y découvre des informations précieuses sur les divers inventeurs, etc. Cet établissement ne se limite pas à l’histoire afro-américaine mais il présente également les richesses du patrimoine africain (par exemple, on y retrace les grands noms des monarques du berceau de l’humanité). On trouve dans le musée une collection permanente de plus de 800 objets d’art illustrant le passé et le présent de l’opulente histoire négroïde. Cette institution attire plus de 100 000 visiteurs par année (plus précisément des écoles et des touristes provenant du monde entier).
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Jeu 20 Sep - 10:27 par mihou