La seconde vie de Robert L Johnson
Milliardaire en dollars, Bob Johnson est devenu célèbre à la suite du
rachat par le groupe Viacom de Black Entertainment Television (B.E.T),
la chaîne de télévision qu’il a créée en 1980. Mais il n’a pas fini
pour autant de faire des affaires puisqu'il est présent dans la
finance, le cinéma ou l'hôtellerie ainsi qu'il l'a confié au magazine
Black Enterprise Par Paul Yange
Grioo.com vous avait parlé de Robert L Johnson, fondateur de la chaîne
BET (Black Entertainment Television) créée en 1980 et revendue en 2000
pour 3 milliards de dollars au groupe Viacom, un deal qui fit
instantanément à l’époque de Bob Johnson
"le Noir le plus riche du monde". En 2005, il a cessé toute fonction au sein de BET, mais n’a pas pris sa retraite pour autant.
Au cours des 18 derniers mois, Bob Johnson, 61 ans, a racheté plus de
100 hôtels Hilton et Marriott, pour plus de 1,7 milliard de dollars,
créé un fonds de Private equity avec Carlyle Group, s’est aventuré dans
le business des Hedge Fund (fonds spéculatifs NDLR) avec la Deutsche
Bank, a ouvert une banque, Urban Trust (George Bush était présent à
l’inauguration de la banque), et s’est associé avec les frères
Weinstein, fondateurs des studios Miramax, pour créer
"Our stories Films", un studio de cinéma qui produira des films à destination d’un public afro-américain.
Il a embauché quelques pointures pour diriger ses sociétés comme Rufus
Rivers, ex managing Director chez Carlyle, Derek Saleeby, un
spécialiste de la banque d’investissement qui a travaillé chez Citibank
et Smith Barney, ainsi que la productrice Tracey Edmonds qui dirigera
les activités de son studio de cinéma. Johnson explique que lors de
rencontres avec des afro-américains travaillant dans l'industrie du
divertissement, ceux-ci se plaignaient souvent en disant "pourquoi
n'existe t-il pas de studios pour raconter nos histoires" (our
stories), d'où le choix du nom de son studio de cinéma :
"Our stories".
Toujours désireux de faire des affaires, (il aurait pu choisir de jouer
au golf jusqu’à la fin de ses jours), Johnson a préféré essayer de
reproduire dans d’autres secteurs d’activité ce qu’il avait fait dans
l’industrie du câble :
"Dans l’industrie du câble, j’ai trouvé un partenaire stratégique. Dans
toutes les affaires que j’ai lancées, j’ai trouvé un partenaire
stratégique. Dans le private equity, j’ai Carlyle, dans l’industrie
hôtelière, j’ai Marriott et Hilton. Dans le hedge fund que j’ai monté,
j’ai comme partenaire la Deutsche Bank. Dans mon équipe de basket, j’ai
Michael Jordan comme partenaire. Ce que je sais bien faire c’est
identifier les partenaires stratégiques qui veulent partager la vision
que j’ai et qui veulent tirer profit des opportunités créées par cette
vision. Donc la marque de fabrique
"Robert L Johnson"ce sont des entreprises afro-américaines qui sont bien capitalisées,
bien dirigées, et qui cherchent des opportunités stratégiques dans
certains secteurs d’activité".
A la question de savoir comment il s’y prend pour attirer des
partenaires prestigieux et gérer les relations avec ces partenaires,
Bob Johnson répond :
"Ces partenaires prestigieux viennent vers des gens qui se sont en
quelque sorte établis comme des marques qui ont une certaine
réputation. Les gens qui font des affaires avec moi se disent : Bob
Johnson est un homme d’affaires afro-américain qui a réussi. Il sait
comment créer de la valeur, et il a travaillé des entreprises
'blanches'que nous connaissons et que nous respectons. Malheureusement pour les
entrepreneurs afro-américains, la plupart des grandes firmes établies
ne connaissent quasiment pas de Noirs".
Schématiquement, quatre facteurs conduisent les gens à faire affaire avec moi :
-Si je fais affaire avec Bob Johnson, tout le monde va me regarder et
dire que c’est un deal intelligent, et le deal sera salué.
-Si Bob Johnson investit dans cette affaire avec son argent, il apporte
autant de valeur que moi et pas par pure bonté. Il investit dans une
affaire.
-il a prouvé qu’il savait attirer des gens talentueux capables de créer de la valeur et des retours sur investissement.
-Il est issu d’une minorité, et pour cela peut obtenir du soutien politique, social et moral.
Johnson affirme que ce qui l’attire dans certains secteurs c’est le
fait qu’il connaisse suffisamment les gens pour être certain que
ceux-ci adhèreront à sa vision, en d’autres termes, il s’investit dans
un secteur quand il pense être à même d’y trouver un partenaire
stratégique. D’autres facteurs rentrent également en ligne de compte :
le secteur doit générer des cash flows significatifs, les sociétés
reprises doivent devenir des sociétés possédées par une minorité, et il
faut que le secteur soit un secteur qu’il connaisse.
Mer 8 Aoû - 10:47 par mihou