mihou Rang: Administrateur
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| | VINCENT BOLLORE, L'AMI QUI VEUT DU BIEN A L'AFRIQUE ! | |
VINCENT BOLLORE, L'AMI QUI VEUT DU BIEN A L'AFRIQUE !Cet article a été rédigé en 2000, date à laquelle il a été publié sur le site Survie france. Depuis, la richesse de l'homme d'affaires s'est plus que renforcée au point qu'il est l'un des industriels les plus riches de France et se situe dans le top 500 des fortunes mondiales. Dans le classement Forbes 2007, Avec ses "petits" 2,1 millards $, le milliardaire occupe le 14 ème rang des patrons français mais une "modeste" 458 ème place derrière l'indétronable Bill Gates. Paradoxalement, l'Afrique, qui a fait roi l'ami vincent, copain de viré du nouveau président français, est toujours absente des 53 nations présentes au classement. Cherchez l'erreur !La constitution de l’empire Bolloré La stratégie africaine de Vincent Bolloré et de son groupe est simple : elle consiste à contrôler toute la chaîne de transport, plus quelques filières de production hautement rentables. La vague de privatisations, imposées par les institutions financières internationales, lui permet de racheter le maximum d’infrastructures de transport et d’élargir sa gamme de produits tropicaux (cacao, coton, café, caoutchouc, huile de palme...). La gestion des réseaux ferrés s’est ajoutée à celle des ports et lignes maritimes pour maîtriser le coût du transport de marchandises. Compte tenu du fonctionnement économique et politique de nombreux pays d’Afrique francophone, si l’on se donne la peine d’aller y commercer et investir, c’est qu’on y escompte plus de passe-droits et de profits qu’en France.
Le groupe Bolloré et ses liens politico-financiers: Vincent Bolloré récupère l’entreprise familiale de papier à cigarettes et décide d’en faire une entreprise d’envergure internationale. Il se diversifie et rachète un certain nombre d’entreprises et de groupes. Il est aidé en cela par son ami Antoine Bernheim, l’un des grands financiers français. Sa méthode consiste à s’introduire dans un groupe et à viser le pourcentage de participation qui permet d’en verrouiller le capital. Il a ainsi commencé par acquérir 11,5 % des actions de la holding Rue Impériale de Lyon, qui contrôle les trois banques Lazard de Paris, Londres et New York, jusqu’à en posséder 30 % en juillet 2000. Parmi ses partenaires ou amis, on trouve entre autres Claude Bébéar, patron de l’assurance AXA, président du club « Entreprise et cité », et François David, président de la Coface qui instruit les garanties d’investissement public. Les acquisitions majeures du groupe Bolloré, celles qui lui ont permis de constituer un groupe puissant, sont : le contrôle du groupe SDV (Scac Delmas Vieljeux) grâce au rachat des 17 % que possédait AXA ; la reprise en 1996 du groupe Saga de son ami Pierre Aïm, alors n° 2 de la manutention portuaire en Afrique ; le contrôle du groupe Rivaud, une nébuleuse qui comprend la célèbre « banque du RPR » et un gros porte-feuille de plantations tropicales ; le rachat à l’ex-monopole français du tabac (
la Seita ) d’une participation faisant de Bolloré le numéro un de la cigarette en de nombreux pays d’Afrique. [/size]Bolloré en Afrique C’est un groupe résolument tourné vers l’Afrique. Comme le dit son président, « ce qui fait la spécificité de notre groupe, c’est son implantation en Afrique ». Il y compte pas moins de 70 sociétés, implantées dans 35 pays (21 francophones et 14 anglophones). Il emploie 15 000 personnes (parmi lesquelles 250 expatriés) dans le transport et la logistique, et 3 000 dans la branche tabac (en 1997). Dans les principaux pays où Bolloré est présent, on retrouve le même schéma d’implantation : des usines de cigarettes et parfois la culture du tabac, comme en Côte d’Ivoire, le contrôle des transports (le chemin de fer, la manutention portuaire, les activités de transit et les navires), les plantations (hévéa, caoutchouc, huile de palme, banane, coton et cacao) ; à quoi s’ajoute l’exploitation forestière en Afrique centrale. Ce schéma est fortement présent dans les pays suivants :
la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le Togo, le Bénin, le Congo-Brazzaville, le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Angola. Par ailleurs, le groupe Bolloré s’étend de plus en plus vers l’Afrique de l’Est avec le Kenya, Madagascar et l’île de
la Réunion , où il assure la moitié du trafic maritime. Bolloré mène l’Afrique en bateau Une stratégie de monopole. En étendant sa présence dans différents secteurs du transport et de la production (avec les cultures de rente et le tabac), le groupe Bolloré se retrouve dans certains pays en position de quasi monopole voire de monopole. Situation qu’aucun pays occidental (
la France , les États membres de l’Union européenne ou les États-Unis) n’accepterait sur son propre territoire. Le cas du transport est un exemple particulièrement flagrant. Adossé au réseau international maritime et terrestre de la SDV dont il est propriétaire depuis 1996, et de la société OTAL, le groupe Bolloré possède le plus important réseau de transit et de logistique maritime et terrestre du continent. Trois sous-secteurs sont concernés :-le transit par l’intermédiaire de
la Scac (SDV), premier transitaire maritime et aérien français, qui a une implantation mondiale, -le transport maritime grâce à Delmas-Vieljeux, premier armateur privé français ; leader mondial sur l’axe Nord-Sud, il exploite plus de 50 navires sous pavillons de complaisance, immatriculés aux Bahamas ou aux Kerguelen. Ils sont affrétés par la société SDV de Bolloré qui emploie essentiellement des marins, sous-payés, des pays du Sud, -la division terrestre internationale (DIT) qui, sous l’impulsion d’Etienne Giros, directeur général chargé des finances, coordonne pour SDV toutes les implantations terrestres (nombreuses et variées) du groupe Bolloré en Afrique. Elles touchent essentiellement à des activités complémentaires du transport maritime, permettant d’offrir aux clients du groupe ce que Vincent Bolloré appelle « un service de transport intégré, de bout en bout, de la sortie de l’usine jusqu’à la porte de l’utilisateur final ». Dans le transport maritime Europe-Afrique, Bolloré est en position de quasi monopole. Le seul concurrent sérieux dans ce secteur, le danois Maersk Lines, travaille surtout en Afrique australe.Pour être totalement maître de la chaîne de transport, Bolloré étend sa présence sur deux autres fronts : le chemin de fer et les ports. En Côte d’Ivoire, Bolloré est en position de monopole grâce à la société Sitarail. Fin 1998, il remporte l’exploitation du chemin de fer camerounais, la Regifercam , indispensable pour conforter les contrats emportés par le groupe dans le transport et la logistique des installations pétrolières au Tchad. A l’été 1998, Pierre Aïm crée la société Rail Afrique International avec comme associés Bolloré (à hauteur de 25 %) et Elie Khalil (porteur de 75 % du capital). Le but est de se positionner pour la reprise du CFCO (Chemin de Fer Congo Océan). Le 15 juin 1998, un accord de gré à gré est passé pour deux ans entre RAIL et le CFCO. Selon les termes de cet accord, RAIL met à la disposition du CFCO une enveloppe de 4 milliards de FCFA pour les travaux de la voie ferrée, l’achat de pièces détachées, la réhabilitation des locomotives et un programme d’assistance technique. Si cet accord ne remet pas en cause la privatisation (mise en concession) du CFCO par appel d’offres international, sous contrôle de
la Banque mondiale, il représentait une sérieuse option sur l’avenir de la chaîne de transport congolais. À terme, la stratégie de Bolloré est d’intégrer davantage son activité en contrôlant en plus des bateaux, du transport et du stockage, les activités portuaires. Pour cela il cherche à se retrouver en pole position dans les ports de Pointe-Noire (seul port en eau profonde de la région), d’Owendo-Libreville, de Port Gentil, de Douala (où il assure les travaux de dragage du chenal d’accès au port ), en remontant jusqu’au port de Dakar. Sans oublier au Cameroun le port de Campo attaché à sa société HFC/Forestière de Campo, et le stockage via
la Société d’Exploitation des Parcs à Bois du Cameroun (SEPBC). En 1997, Bolloré a pris une participation minoritaire au sein de
la Société de dragage des Côtes d’Afrique (SDCA), qu’il a entièrement acquise depuis. Enfin n’oublions pas le « coup magistral » qui a permis au groupe Bolloré de verrouiller une bonne partie du réseau de chemin de fer d’Afrique australe : le rachat en juillet 1999 à la CMB (Compagnie maritime belge) de son réseau de transport terrestre (chemins de fer et routes) en Angola, Mozambique, Zambie, Malawi, Botswana, Afrique du Sud. | |
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Mer 30 Mai - 22:01 par mihou