I. Aux origines de la puissance
Depuis la fin de la Guerre froide, les États-Unis constituent un morceau imposant au niveau mondial. Ils sont une puissance économique mondiale, sont à la tête des technologies de la communication et de l’information et leur force militaire est incomparable à celle d’aucun autre pays sur terre.
La genèse américaine doit être analysée historiquement à partir d’éléments géopolitiques. Le territoire américain a d’abord été colonisé entre le XVIe et XIXe siècle. À la fin du XIXe siècle, ils ont commencé à être imposants et au XXe siècle, ils se sont imposés radicalement.
La guerre de l’indépendance a été longue (1775-1783). On s’entend finalement pour former une fédération se dotant d’une constitution en 1787. Ce fait a contribué à l’essor des États-Unis mais jusqu’à un certain point puisque ce sont surtout les données géographiques et les situations géopolitiques favorables qui ont contribué grandement à la montée en puissance américaine.
D’abord, le Mexique est pris dans nombreux conflits internes dans les années 1820. La population du Texas réclame l’indépendance ce qu’elle acquiert et décide peu après de s’annexer aux États-Unis. Par la suite, les États-Unis conquièrent le Nouveau-Mexique à la Californie sans trop de difficultés : le Mexique étant trop faible vu les conflits internes. Par la suite, le tsar de Russie vend pour une somme dérisoire l’Alaska aux Américains. Ainsi, elle évitait que ce territoire aille aux mains des Anglais. Brièvement, la montée spectaculaire des États-Unis dans le monde est attribuable aux situations géopolitiques favorables.
Une rivalité géopolitique interne a conduit les États-Unis à la guerre de Sécession. Un clivage Nord-Sud à l’intérieur même des États-Unis se produit. Au Sud se trouvaient les planteurs qui employaient des esclaves et, au Nord, des industriels qui faisaient plutôt appel à l’immigration. Le Sud était libre-échangiste tandis que le Nord était protectionniste. L’augmentation du nombre d’immigrés au Nord a fait balancée le poids du côté des industriels du Nord quant à leur force politique et ces derniers élisent Abraham Lincoln en 1860. Les sudistes préparaient donc l’initiative militaire pour constituer une Confédération de onze États. Cet événement sonne le début de la guerre de Sécession qui durera de 1861 à 1865.
Le territoire américain, comme le territoire canadien, est riche de matières premières. Une vaste étendue de plaines couvre la région. Pour maximiser l’exploitation de ces ressources, il était primordial de posséder des moyens de transport efficaces et nombreux et aussi des capitaux. Une grande partie de cette demande de capitaux est provenue d’Europe occidentale. Les États-Unis sont alors devenus des débiteurs mais seulement pour une courte période puisque la première guerre mondiale a tourné la situation : les États-Unis ont changé leur statut de débiteur à celui de créditeur.
L’immigration a été un facteur important dans l’essor économique étasunien. L’immigration européenne était constituée majoritairement de jeunes motivés qui étaient prêts à travailler durs. Souvent, parmi ces immigrants, on retrouvait des ingénieurs, commerçants et entrepreneurs. Le dernier sondage aux États-Unis sur l’origine des immigrants que l’on inclut dans le « melting pot » nous démontre que la majorité immigrante provient, en ordre croissant, de : l’Allemagne, l’Irlande, les Afro-Américains, Angleterre et, finalement, de France.
II. Les étapes successives de l’expansion géopolitique américaine
Les États-Unis n’ont jamais été attirés à la conquête de colonies; la guerre d’indépendance était encore gravée dans la mémoire des Américains. Paradoxalement, leurs politiques et leurs conquêtes différaient lorsqu’il était question du Mexique. En effet, les États-Unis avaient déjà enlevés des territoires au Mexique en 1848.
Yves Lacoste compare la « Méditerranée américaine » à la Méditerranée euro arabe. Cette zone était « l’arrière cour » des États-Unis. Par contre, ces derniers devaient être prudents dans l’application de leurs politiques pour ne pas choquer les Noirs d’États-Unis puisque nombreux étaient les Noirs. Les relations entre les îles et l’Espagne devenaient de plus en plus corsées puisque les exigences douanières et financières de l’Espagne étaient de plus en plus sévères. C’est aussi pendant cette période que naissent la lutte des révolutionnaires cubains contre la domination espagnole (1895). Le côté moral autant que les intérêts économiques préoccupaient les États-Unis. En 1898, les relations américano-espagnoles sont mauvaises et les États-Unis décident de débarquer sur l’île. Ils l’emportent sur l’adversaire espagnol. L’amendement Platt a été ajouté à la constitution cubaine. Elle reconnaissait le droit des États-Unis d’intervenir militairement si les biens et les personnes étaient menacés à Cuba. L’intervention américaine ne s’est pas contenue seulement à Cuba, mais ils se sont aussi impliqués dans plusieurs États d’Amérique centrale dont le Nicaragua, le Guatemala, etc.
III. L’Amérique, un empire mondial?
Une différence notable existe entre l’empire anglais ou français lorsqu’on veut comparer l’impérialisme de ces États dans le monde à des époques données. Bien que les États-Unis soient une puissance économique et militaire, tout comme l’étaient la France et l’Angleterre auparavant, des différences existent lorsqu’on compare leur hégémonie. En effet, la France et l’Angleterre colonisaient en envoyant des fonctionnaires sur place. Les États-Unis ne colonisent pas en envoyant des délégués sur place. Ainsi, nous ne pouvons affirmer que les États-Unis ont participé à cette vague de colonisation même pendant les deux guerres mondiales. La politique américaine suit l’idéologie isolationniste et ce, jusqu’à refuser d’entrer dans la Société des Nations, organisation créée par l’initiative du président Wilson.
Les États-Unis sortent de leur politique isolationniste suite à l’attaque de Pearl Harbor. Les pays sortant de cette guerre sont anéantis et demandent l’aide financière américaine, sauf l’Union soviétique. L’Union soviétique, de son côté, ne respecte pas les limites des accords de Yalta. Elle veut une expansion du régime communiste que les Américains ne veulent pas. Ce sera le début de la guerre froide où les montants alloués à l’armement augmentent d’une façon faramineuse. L’éclatement d’une arme nucléaire pouvait éclater à tout moment. L’Union soviétique ne pouvant plus tenir un tel niveau financier pour le militaire s’effondre en 1991. Les États-Unis deviennent alors la superpuissance mondiale. Le but principal des États-Unis n’est pas de décoloniser mais plutôt d’installer l’idéologie capitaliste avec toutes ses valeurs et pratiques un peu partout à travers le monde. Pour réussir, ils s’assurent de garder certaines bases militaires : en Corée du Sud, Japon, Allemagne, etc. La souveraineté politique sur le territoire n’est pas un résultat recherché.
L’économie américaine domine dans le système économique mondial. Les États-Unis possèdent des firmes un peu partout dans le monde. Paradoxalement, le pays connaît une balance des paiements négative (plus d’importations que d’exportations) et un déficit budgétaire important. Les dépenses faramineuses dans le domaine militaire explique en partie ce déficit. La valeur du dollar a aussi beaucoup diminué et l’euro supplante la monnaie américaine.
La géopolitique de la puissance
Les conflits et guerres ne se règlent plus comme auparavant. Les moyens technologiques ont amélioré l’efficacité des actions et ont intensifié les résultats, positifs comme négatifs. Comme affirmé précédemment, les conflits surviennent souvent entre des pays étant physiquement très éloignés l’un de l’autre : les pays en conflit sont même souvent séparés par un océan. Par contre, avec les nouveaux moyens technologiques tels que les services aériens très avancés, comme les avions gros-porteurs, les pays peuvent imposer leur puissance à travers le monde . C’est le cas actuel des États-Unis.
La guerre préventive est un concept contemporain important et qui justifie présentement les confrontations. Il y a eu d’abord, suite aux événements du 11 septembre, la guerre en Afghanistan où l’on a voulu enlever les talibans du pouvoir. Par la suite, en 2003, les États-Unis envahissent l’Irak sous le prétexte de la guerre préventive en associant Saddam Hussein, à tort ou à raison, avec Ben Laden. Certains croient que ce sont des motivations économiques des pétrolières qui ont pesées dans la balance. Mais, selon Yves Lacoste, c’est plutôt par la vengeance, les craintes d’une autre attaque et le fait que Ben Laden ne soit pas encore attrapé qui ont motivé les Américains à entrer en guerre.
Les immigrants : problèmes géopolitiques internes
Le melting-pot américain n’a pas fonctionné comme on l’aurait cru. Les immigrants parlent majoritairement l’anglais, certes, et le sentiment nationaliste américain est très fort. Par contre, les immigrants se sont regroupés géographiquement à des endroits très spécifiques tels que les villes de Washington (plus de 50% des citoyens de la ville sont des Noirs), New York, etc. ce qui a créé des ghettos. Un cercle vicieux s’est enclenché car les gens d’autres origines ont fui ces quartiers et les immeubles ont connu une dévaluation .
Enjeux géopolitiques de l’élection de 2004 aux États-Unis
Les élections aux États-Unis en 2004 ont été suivies à travers le monde. La communauté internationale croyait que George W. Bush, avec le fiasco en Irak, allait être battu par le démocrate Kerry. Kerry a basé sa campagne sur une reprise économique américaine tandis que Bush a joué davantage sur la carte de la protection national, du nationalisme américain et l’a emporté haut la main. Les intellectuels et immigrants se sont beaucoup plus penchés vers le parti démocrate en critiquant les affirmations des républicains sur la présence des armes de destruction massives en Irak. Un autre aspect géopolitique important est la montée de l’anti-américanisme un peu partout dans le monde. L’analyse politique porte à croire que l’opinion américaine diffère énormément de l’opinion internationale sur le sujet des la politique étrangère américaine .
Dim 7 Jan - 19:20 par Tite Prout