Jeudi 04 Janvier 2007
C'EST LA FAUTE A L'EURO !
Le gouvernement iranien a décidé de remplacer le dollar par l'euro dans ses échanges extérieurs et pour ses avoirs à l'étranger, a dit lundi le porte-parole du gouvernement, Gholamhossein Elham.
Lorsque tout semble aller à vau l'au, il est souvent très aisé de se défausser sur les autres, coupables permettant de se justifier, de masquer ses propres faiblesses, d'éviter de voir les réalités tels quelles se présentent. Dans le registre du "c'est pas moi, c'est l'autre", plus que jamais, il faut décerner une médaille de l'excellence à nos Politiques, qui non seulement ne sont responsables de RIEN, sauf quand il faut se glorifier et mettre leur binette partout, mais croient assumer leurs responsabilités en imputant la morosité économique et sociale actuelle aux facteurs comme la mondialisation, les délocalisations, l'immigration, l'insécurité.....
A trop tirer sur les grosses ficelles pour tromper la France d'en Bas, celles ci ont fini par craquer,entraînant progressivement le pays dans une atmosphère quasi-insurrectionnelle, Comme on la vérifié avec la crise des Banlieues ghettos et le rejet massif du contrat KLEENEX, pardon, du CPE de Sarkozy et Villepin.Mais cela, ils s'en foutent. Le premier ministre a expérimenté ce rejet du peuple, ruinant au passage sa côte de popularité de présidentiable potentiel, tandis que son ministre de l'insécurité, lui, se maintient dans la course Elyséenne, en raison de la complaisance des médias et de ses relations étroites avec les tireurs des cordons de la bourse en France. Il n'en sera pas toujours ainsi en cette nouvelle année 2007, car les mensonges finissent toujours par exploser en plein vol.Plus dure sera la chute pour le bonimenteur de la place Beauvau !
Bref, revenons à nos champions du "c'est pas nous, c'est eux". Il semble que, le ridicule ne tuant plus dans la caste des nantis de la République, nos Politiques aient trouvé une nouvelle source justifiant à elle seule tous les malheurs d'une France qui risque la "rupture tranquille", comme dirait le petit homme au Karcher. Oui, il paraît, d'après nos champions, que tout va mal parce que l'Euro asphyxie la France et ses 60 millions de "Gaulois". Alléluhiah !
Pour coller au train du peuple, dont 52% peste contre la monnaie européenne, la classe politique toute entière, à quelques exceptions près, sonne maintenant le tocsin de la révolte pour fêter le cinquième anniversaire de cette monnaie unique.A quatre mois du premier tour de l'élection présidentielle, les deux favoris des sondages, la pair médiatique infernale, s'en sont récemment pris à l’euro fort (1,33 dollar) et à la Banque centrale européenne (BCE), l'accusant de freiner les exportations et donc la croissance,qui plus est, dans un contexte économique maussade. Quel crime contre le peuple souverrain !
Le spectacle devient carrément ubuesque lorsque Ségolène Royal monte au créneau contre l'indépendance de la banque et son président Jean-Claude Trichet, en déclarant «Ce n'est plus à M. Trichet de décider de l'avenir de nos économies, c'est aux dirigeants démocratiquement élus», alors que le chantre de la rupture dite tranquille, histoire de continuer dans la surenchère électorale, prone sans rire une reprise en main par les pouvoirs politiques des destinées de la monnaie unique, affirmant que tous les pays, Etats-Unis, Chine ou Japon, utilisent leur devise comme un instrument de leur politique économique, ce qui pourrait s'appliquer, selon lui, à la zone euro. Qui a dit que l'intelligence de l'homme au Karcher était proportionnelle à sa petite taille? Mauvaise langue, va ! Le candidat du L'UMP va t-il pouvoir se multiplier sur tous les fronts jusqu'aux élections en disant systématiquement tout et son contraire? Le père de la rupture "tranquille" n'est t-il pas à un cheveu de la rupture d'anévrisme? Ne faut-il pas le décharger d'une fonction qui ne peut plus assumer? M.Chirac, faites un geste pour le petit Nicolas, avant qu'un drame à la Berlusconi n'arrive !
Ce qui est embêtant dans cette surenchère faussement souverrainiste de la part des responsables politiques Français, ce n'est pas tant le fait qu'ils critiquent ouvertement L'Euro, monnaie qu'ils aiment et qu'ils ont quasiment tous défendus lors du référendum de 2005. Le plus inquiétant dans leur attitude, c'est qu'il y a comme une preuve incontestable qu'ils ne contrôlent plus rien,rien,rien, tant au niveau national qu'international, ce que le peuple avait compris en refusant d'adopter le traité Européen lors de la dernière consultation.
Enfin, en jouant la carte du "c'est nous, c'est les autres !", les Politiques français se comportent en véritables pyromanes, isolent la France dans les instances Européennes, fragilisent les initiatives françaises dans les autres domaines, notamment la diplomatie. Pour s'en convraincre, il suffit de constater la levée de bouclier en Europe après les charges des "favoris" à la présidentielle 2007 . Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso ayant immédiatement volé au secours des gardiens de l’euro, en saluant leur «fermeté» qui permet de jouir «aujourd’hui d’une monnaie forte, respectée mondialement». Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a quant à lui rappelé que «l’institut est indépendant parce que nos régimes démocratiques l’ont voulu ainsi». Axel Weber, enfin, président de la Bundesbank (la banque d’Allemagne) a qualifié ces attaques d’«irresponsables».
Ne nous y méprenons pas, contrairement à ce que veulent faire croire les Hommes politiques au petit peuple, il ne risque pas d'y avoir un retrait de la banque centrale Européenne. Faut-il préciser que la remise en cause de l'indépendance de la BCE nécessite l'unanimité des 12 pour réviser le Traité de Maastricht, ce qui est peu probable?. Et pour corser le parcours du combattant Gaulois, l’Allemagne consentira difficilement à revoir ce chapitre, l’indépendance de la BCE étant un héritage de la Bundesbank, qui jouissait d’un grand soutien dans la population allemande. Faut-il donc déclarer la guerre à l'Allemagne? Etant donné le vent de panique qui souffle dans la classe politique, il y en a bien un qui serait capable de promettre une guerre, s'il était élu, contre les Teutons. Vous suivez? C'est le petit homme qui promet de passer les sans domicile fixe au Karcher en deux ans, ce qui lui fait dire qu'il n'y en aura plus tout simplement. Plutôt que de lancer des fatwas indignes contre le parlement Européen, les Politiques feraient mieux de réfléchir sur les questions tels que «le poids des prélèvements obligatoires», les problèmes de l'uniformisation des 35H, le gel des salaires et les combines et ententes entre professionnels de la grande distribution ayant provoqué une inflation sur les produits de première nécessité en France. Autant dire qu'il faut commencer par balayer devant sa porte avant d'aller faire le ménage à Bruxelles. Faut pas le dire, ça peut, bien évidemment, embarraser le Medef et son ministre-candidat. Tout ça est d'un comique affligeant !
A2N
http://www.alert2neg.com/article-5038836.html